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2.2.5 Analyse de la conjoncture économique

L’estimation révisée de la croissance économique pour l’année 1999 a été de 5,6 %. Elle est de 4,7 % en 2000. Pour ces deux années, la variation va dans le même sens que l’impulsion de la production vivrière qui a varié de 19,7 % en 1999 à 15,7 % en 2000.

Le secteur primaire a été en 1999, comme par le passé, le principal vecteur de l’accroissement du PIB, grâce notamment aux branches de l’Agriculture vivrière (19,7 %) et des Produits de l’extraction (9,8 %). Les produits de la forêt peuvent être éclatés en produits de cueillette et bois.

L’augmentation de valeur des produits de la cueillette dépasse celle du bois: En 1999 cette valeur est 47 075 millions pour les produits de cueillette contre 45 180 millions pour le bois pour atteindre respectivement de 57 156 millions contre 50 766 millions en 2002.

Tableau 2: Évolution de la valeur des produits de cueillette et du bois (1000 FCFA):

Produits

1999

2000

2001

2002

Cueillettes.

Autres produits (bois)

47 075

45 180

50 222

46 979

53 577

42 540

57 156

50 766

Source: DNSI compte Économique du Mali – mai 2000

2.2.6 Perspective de l’économie jusqu’à l’horizon 2025

La tendance selon les comptes économiques jusqu’à l’horizon 2002 laisse voir une augmentation de la valeur des produits de la sylviculture et de la forêt tel que cela apparaît au Tableau 2. L’Étude Prospective Mali «2025» fait ressortir que durant les deux dernières décennies le taux de croissance annuel du PIB a été de près de 7 % en moyenne, largement supérieur à celui de la population estimée à 2,1 % pendant la même période, et que entre 2016 et 2025, le taux de croissance du PIB sera de 9,2 %. Le secteur primaire, bien qu’il soit en plein essor ne serait plus le principal secteur de la croissance économique, sa contribution au PIB passerait de 45 % en 1999 à 27,5 % en 2025 et l’évolution de la structure de la production est telle que cela ressort ci-après dans le tableau 3.

Le tableau 3 montre que la part du sous-secteur sylviculture et forêt baisse de 1999 à 2025. En effet pour une valeur de 48,3 milliards soit 9,55 % du PIB du secteur primaire en 1999, elle ne représente plus que 7,72% en 2015 pour descendre à 6,42 % en 2025 correspondant tout de même à une valeur relative plus importante de 91 milliards.

Pour les années à venir, l'évolution du PIB pour le secteur primaire montre une augmentation de la part du secteur agricole et une baisse des autres sous secteurs. Malgré la baisse de la part du secteur primaire dans le PIB, le tableau montre une évolution plus ou moins importante de chaque sous-secteur. Pendant que le sous secteur gagnerait 6 à 7 points en pourcentage, les sous-secteurs élevage, pêche et sylviculture vont décroître.

Tableau 3: Évolution du PIB en valeur par secteur (en milliards de FCFA):

Période /Secteur en % du PIB

1999/2005

2006/2015

2016/2025

 

Valeur

%

Valeur

%

Valeur

%

Primaire

505,7

100

843,2

100

100

Agriculture vivrière

225,5

44,59

411,9

48,85

723,7

51,05

Agriculture industrielle

118,1

23,35

236,7

28,07

457,1

32,24

Elevage

102,7

20,31

116,0

13,76

128,7

9,08

Pêche

11,1

2,20

13,5

1,60

17,1

1,21

Sylviculture

48,3

9,55

65,0

7,72

91,0

6,42

Secondaire

206,8

 

518,5

 

1 004,7

 

Tertiaire

325,0

 

515,2

 

962,3

 

Droits et taxes sur imports

80,2

 

117,5

 

180,9

 

Total du PIB

117,8

 

1 994,3

 

4 465,5

 

Source: Présidence du Gouvernement, Etude Nationale Prospective Mali 2025

Les changements socio-économiques mêmes favorables n’induisent pas nécessairement une amélioration du secteur forestier qui tout au contraire risque de porter le poids des améliorations du secondaire et du sous secteur agricole par l’augmentation des emblavures, la généralisation de la motorisation.

 

2.3 CHANGEMENTS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS

Depuis 1991, le Mali connaît de profonds changements politiques, institutionnels et juridiques qui offrent de nouvelles opportunités pour une gestion durable des ressources naturelles. Il s'agit entre autres de la démocratie, la décentralisation, la révision des lois de gestion des ressources et l'élaboration de nouvelles lois, le développement d'une société civile dynamique et engagée.

2.3.1 La démocratie

Le cadre démocratique offre plus de liberté aux populations dans leurs choix, plus de voie de recours, de transparence dans l’application des lois notamment celles relatives à la gestion des ressources naturelles (sols, eaux, forêts, pâturages, zones de chasse, pêcheries). Elle assure plus de concertation entre ceux qui conçoivent les lois, ceux qui les appliquent et les populations. Le cadre démocratique permet aux citoyens de mieux exiger le respect de ces droits, d’assurer son auto-promotion par l’expression de toutes ses compétences et capacités.

La démocratie offre aux citoyens la liberté de choisir ses dirigeants et de les démettre au besoin. Elle permet une large participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, de contrôler ses responsables et de leur demander des comptes.

2.3.2 La décentralisation

La Décentralisation fixe un nouveau cadre pour le développement car elle permet la mobilisation des ressources humaines et matérielles pour le développement local sans lequel, le développement national reste une utopie. La décentralisation permet le partage du pouvoir entre l’Etat et les Collectivités locales. Elle permet de transférer des compétences, des ressources et des responsabilités dans la gestion des affaires publiques entre Etat d’une part, les Collectivités territoriales et les citoyens d’autre part. Le nouveau système d’organisation administrative du pays comprend trois échelons de collectivités territoriales : Région, Cercle et Commune.

La création de 701 communes dont 682 nouvelles, offre de nouveaux cadres de développement plus aptes à prendre en compte les préoccupations et intérêts locaux des citoyens. La politique de décentralisation se traduira par le transfert de compétences élargies aux collectivités décentralisées en matière de protection de l’environnement et de gestion des ressources naturelles.

2.3.3 Le schéma national d'aménagement du territoire

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement durable, le Mali a entrepris l'élaboration d'un cadre de référence, de cohérence et de coordination des interventions des acteurs du développement: le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT), les Schémas d'Aménagement et de Développement des Régions (SRAD) et les Schémas d'Aménagement et de Développement des Cercles (SADC en cours d’élaboration).

Ces schémas sont des outils privilégiés d'aide à la décision. Ils sont à la fois synthèses et prospectives, c'est à dire qu'ils prennent en compte tous les secteurs et tous les facteurs d'aménagement. A côté des préoccupations économiques sectorielles qui régissent le développement, l'aménagement du territoire introduit la notion de coordination intersectorielle et de cohérence spatiale des investissements.

Les orientations stratégiques identifiées dans l’ESAT se structurent autour de quatre axes principaux dont la sauvegarde du milieu naturel et des écosystèmes menacés.

2.3.4 La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté

La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté (SNLP) est un cadre de référence pour tous les programmes sectoriels et multi-sectoriel de développement économique social et culturel. La pauvreté est la cause principale du sous développement en général et la dégradation des ressources naturelles en particulier. La nature multi-dimensionnelle de la pauvreté fait de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté une démarche participative et globale s'inscrivant dans la perspective d'un développement durable et prenant en compte plus spécifiquement les groupes sociaux vulnérables.

2.3.5 La Stratégie de l’énergie domestique

La stratégie de l’énergie domestique élaborée en 1990 vise à rationaliser la demande et l’offre en bois de chauffe qui intervient pour plus de 90% dans la satisfaction des besoins en énergie. Ses orientations visent à :

Assurer aux populations (hommes et femmes) un accès à l’énergie le plus large possible et à moindre coût

Promouvoir une utilisation rationnelle de l’énergie en vue de préserver les ressources forestières, par la promotion de tous les équipements économes en bois énergie

Pour l’essentiel, la stratégie consiste à appliquer une politique de réduction des prélèvements de bois à des fins énergétiques à un niveau compatible avec la capacité de régénération des formations forestières. Cette action devra être complétée par le développement de modes d’exploitation moins prédateurs, la réduction de la consommation de bois et la promotion des sources d’énergies alternatives, notamment le recours d’&eacu te;nergies nouvelles et renouvelables.

 

2.4 CHANGEMENTS LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

Les changements politiques et institutionnels se sont accompagnés d’une relecture de la législation et de la réglementation relative à la gestion de ressources naturelles. Ces textes font apparaître désormais trois types de pouvoir sur les ressources naturelles: l'Etat, les collectivités territoriales et les particuliers. Ces textes ont également permis de se mettre en phase avec la décentralisation du développement économique, social et culturel. Ces textes sont principalement relatifs:

A la décentralisation (code des collectivités, loi de la libre administration des collectivités territoriales, loi portant principes de constitution et de gestion du domaine des collectivités etc.)

A la gestion des ressources forestières, fauniques et halieutiques

A la protection de l'environnement

Au régime des eaux

A la gestion domaniale et foncière

2.4.1 La prise en compte des initiatives locales et privées

Elle se traduit sur le plan juridique et institutionnel par la reconnaissance et l’affectation aux Collectivités Territoriales (CT) du contrôle et de la gestion des domaines forestiers et fauniques de leurs terroirs. Ces domaines proviennent des cessions faites à leur profit par l’Etat sur ses domaines forestiers et fauniques protégés. Cependant, il faut ajouter que les nouvelles lois forestières de 1995 apportent une innovation importante. Elles autorisent désormais l’appropriation privée de la forêt naturelle et des ressources fauniques.

2.4.2 La détermination du domaine forestier

Aux termes des nouvelles lois, le domaine forestier exclut désormais le domaine urbain et agricole, les arbres champêtres, les arbres urbains dont la protection a fait longtemps l’objet de conflits souvent violents entre l'administration forestière et les agriculteurs et éleveurs. Désormais ces actions seront mieux gérées par d'autres administrations.

2.4.3 La réorientation de la mission du service des eaux et forêts

Les agents des eaux et forêts avaient acquis une mauvaise réputation au sein des populations rurales à cause des fonctions policières et fiscales qu’ils exerçaient. Tirant les leçons du passé, les nouveaux textes modifient ce rôle des agents forestiers en renforçant les aspects de vulgarisation, d’information, d’assistance et de conseil par rapport au contrôle et la police forestière.

 

2.5 LE SECTEUR AGRICOLE, AUTRES SECTEURS ET CONSEQUENCES

En plus de la démocratisation de la vie publique, la décentralisation administrative, la poursuite des reformes économiques, le secteur agricole au sens large est marqué ces dernières années par la restructuration des services du secteur développement rural, le désengagement de l'Etat des fonctions de production et de commercialisation, l'élaboration/adoption de politiques de l'environnement et de gestion des ressources naturelles et les stratégies sous-sectorielles, la création/renforcement du réseau des chambres d'agriculture, la dévaluation du franc CFA, etc.

2.5.1 La restructuration des services et structures du secteur développement rural

Cette restructuration des services (agriculture, élevage, eaux et forêts, génie rural, protection des végétaux, coopération nationale) s'est soldée par la création de trois directions nationales: appui au monde rural, aménagement et équipement rural et contrôle et réglementation. Elle visait à décloisonner les services classiques, créer un service multidisciplinaire et une synergie pour prendre en charge la vision globale et intégrée du secteur.

La restructuration consacrait l’intégration des structures et des spécialités en vue d'apporter une réponse plus adéquate aux multiples et divers besoins des ruraux. Cette restructuration connaît aujourd’hui des difficultés objectives et subjectives de mise en œuvre.

Le désengagement de l'Etat et le transfert de Compétences

Le désengagement de l'Etat et le transfert de certaines de ses compétences à d'autres acteurs se sont soldés par la privatisation des activités de production, de transformation et de commercialisation et le transfert d'un certain nombre de compétences aux collectivités territoriales, notamment la planification du développement local, l'aménagement des terroirs, la gestion de l'espace et de ses ressources.

Le but visé est d'élever le niveau d'autonomie des Collectivités Territoriales, de promouvoir la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques et surtout de recentrer les missions de l'Etat sur les aspects régaliens.

2.5.3 L'élaboration /adoption de politiques de l'environnement

Cette élaboration s’effectue en adéquation avec les politiques et priorités nationales notamment avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Il s'agit d'une part de politiques transversales comme la décentralisation, le PNAE/CID et d'autre part de politiques sectorielles comme le Schéma Directeur de Mise en Valeur des Ressources en Eau, le schéma Directeur du Secteur Développement Rural, le PRODESS (santé), le PRODEC (éducation), le PRODEJ (justice), etc.

Les actions nouvelles ayant eu des impacts sur la couverture forestière du pays concernent la création de nouvelles routes et pistes, la restauration et ou bitumage des anciennes infrastructures routières, la construction de grands barrages et le développement de l'exploitation minière. Le Projet Sectoriel des Transports (PST) et les interventions du Fonds Routier ont permis de construire et de réhabiliter plus de 850 km de route. A cela il faut ajouter les importants réseaux de pistes rurales réalisées par les Offices de Développement Rural, notamment par la CMDT, l'Office du Niger, l'OHVN etc. Ce programme en élevant l’accessibilité des ressources forestières constituent des facteurs de leur dégradation. L'intensification de l'exploitation de l'or et surtout l'ouverture de nouvelles mines d'or à ciel ouvert se font au détriment de la couverture végétale. Dans les années à venir cette pression sera encore plus forte avec l'ouverture d'autres mines.

La construction du barrage de Manantali a nécessité le déboisement de 16 000 ha. Pour le barrage de Sélingué, c'est la retenue d'eau qui a noyé une quantité considérable de bois sur pied. Par ailleurs de nombreux petits périmètres irrigués construits çà et là dans le pays ont donné l'occasion de défricher d'autres galeries forestières. Malheureusement, il n’est pas évident à ce jour d’affirmer que la mise en exploitation de ce barrage viendra réduire la consommation de bois. Les coûts de l’électricité sont hors de la portée de la très grande majorité des maliens.

 

2.6 CHANGEMENTS TECHNIQUES ET TECHNOLOGIQUES

Les progrès techniques et technologiques dans le secteur des forêts sont timides. Seule l'apparition de la tronçonneuse dans l'exploitation du bois peut être considérée. A cela il faut ajouter les petites scieries plutôt artisanales qui sont installées ça et là dans les zones à potentiel ligneux.

C'est surtout dans le domaine de la consommation que des efforts louables ont été faits pour la réduction de la consommation du bois de chauffe par la conception et la vulgarisation de foyers améliorés en banco, en métal, des fourneaux à gaz, pétrole, kérosènes, la production de briquettes de charbon à partir des résidus de récoltes etc. Le récent développement spectaculaire des moyens de communication notamment la presse écrite et orale sont des outils importants d'information, d'éducation et de communication avec les populations.

Ces actions sont d'autant plus nécessaires qu'une partie non négligeable de notre peuple ignore encore les dangers d'une surexploitation de nos ressources. Ces outils sont aussi des moyens efficaces de formation de la grande masse rurale en majeure partie analphabète.

Les nouvelles techniques et technologies de développement du sous-secteur agriculture ont des effets plutôt négatifs sur les ressources forestières et fauniques en ce que la mécanisation et la motorisation favorisent le défrichement rapide d’énormes superficies soustraites dès lors du domaine forestier. L’utilisation des engrais, herbicides, fongicides et autres sont nocifs pour la diversité biologique en général et la faune en particulier.

Depuis l'indépendance du pays en 1960, les autorités du Mali tentent d'encourager la croissance et le développement des industries d'import-subtitution au détriment du développement de l'agro-industrie pour laquelle le pays présente de réelles potentialités. L'activité manufacturière est restée inefficace et peu compétitive y compris sur le marché local.

Le secteur forestier est surtout marqué par la transformation des produits de cueillette notamment le karité et les fruits sauvages. Cette action permet une promotion et une protection accrue de certaines espèces végétales comme : le karité, le gommier, le tamarinier, le baobab, le néré, et d'autres fruits sauvages. La transformation industrielle du bois est limitée aux petites scieries de planches et de chevrons.

 

2.7 FAITS NOUVEAUX, LES AUTRES SECTEURS ET EFFET FORESTIER

L'éco-tourisme et le tourisme de vision permettra de valoriser les nombreux sites touristiques des aires protégées et de mettre en valeur les grands espaces marginaux de la zone pré-désertique et désertique par l'aménagement de la faune sauvage.

La création des marchés ruraux de bois dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de l'énergie domestique devrait permettre de mieux valoriser les ressources naturelles et d'en tirer des revenus qui contribueront à leur conservation. Dors et déjà le commerce du bois occupe une place de choix et fait vivre un grand nombre de maliens. Une bonne organisation de cette activité est indispensable pour la survie des formations forestières et la durabilité de l'autoconsommation de bois énergie.

Les petites industries de transformation si utiles à la promotion des ruraux en général et des femmes rurales en particulier reçoivent une impulsion avec le développement de la micro-finance, des caisses de crédit et d'épargne en milieu rural.

Le bon contrôle de l'accès aux ressources est une condition indispensable à la réussite de la politique de conservation des ressources, de gestion de l'environnement, et de conservation de la diversité biologique.

 

2.8 CHANGEMENTS DANS LA CONSOMMATION D'ENERGIE

IL y a peu de changement dans la consommation d'énergie au Mali. En effet le dernier bilan énergétique élaboré en 1995 et actualisé en 1997, montre la prépondérance du bois énergie dans la consommation énergétique du pays.

Devant la crise prévisible de bois, la Stratégie de l'Energie Domestique développe des technologies de réduction de la consommation de bois et de substitution du bois (vulgarisation du gaz butane, du pétrole lampant, du biogaz, du kérosène, de l'électricité).

Malheureusement le coût élevé de ces produits et surtout leur faible disponibilité et accessibilité ajoutée au manque de maîtrise de leur utilisation par la plupart des femmes, réduisent voire, annihilent les effets de leur utilisation sur la consommation du bois qui reste l'énergie du pauvre.

 

2.9 LIBERALISATION DU COMMERCE

Conformément à l’évolution de la politique commerciale du Mali, tous les prix étaient contrôlés jusqu’en 1986. A partir de cette année, les prix de plusieurs produits commerciaux ont été libéralisés. La libéralisation totale et globale des prix au Mali a commencé en 1992.

Cela n'aura pas eu de conséquence sur la filière bois qui est insuffisamment contrôlée au Mali. Conformément à l'objectif économique de la nouvelle politique forestière visant à encourager la réduction de la consommation, les taxes d'exploitation ont connu une hausse. Cette augmentation vers une valeur économique du bois est l'affirmation de son caractère marchand. Dans le même esprit, la stratégie de l'énergie domestique encourage la professionnalisation de l'exploitation et des exploitants pour rendre officiel le commerce du bois. Des marchés ruraux de bois sont en création dans toutes les régions du pays à l’occasion de cette professionnalisation du commerce du bois.

2.9.1 Endances de l’investissement dans le secteur des forêts

De 1993 à 1998, le financement total du secteur rural s'est élevé à 344, 3 milliards de FCFA, soit 16 % du total des dépenses publiques. Le montant alloué au secteur rural a été en moyenne de 57 milliards par an avec un taux d'accroissement moyen de 15 %. Les dépenses d'investissement inscrites par an étaient de 49 milliards de FCFA en moyenne soit 87 % du total alloué au secteur. L'analyse des dépenses par branche montre que près de 78 % ont été consacrés à l'agriculture, 9,57 % à l'élevage et 9,48 % aux forêts.

De toutes les branches du secteur primaire, la part d’investissement qui revient aux investissements forestiers est en général plus importante: 84,32 % pour les forêts, 78,73 % pour l'élevage et 77,82 % pour l'agriculture.

La politique de décentralisation et de redistribution des revenus des taxes d'exploitation des ressources forestières s'ils étaient dépensés conformément au décret 402 du 17 décembre 1998 devraient permettre une amélioration des investissements. En effet ce texte affecte 30 à 45% des taxes perçues sur le bois du domaine de l'Etat à l'aménagement et l'entretien des massifs forestiers.

Le financement du secteur forestier se reparti entre le financement national 22 % et le financement extérieur 78 %. Concernant les investissements dans le secteur en 1999, ce sont 98 % du financement qui proviennent des sources extérieures et seulement 2 % de l’intérieur. Cette situation est préjudiciable à une bonne planification de l'action forestière à cause de la précarité des ressources extérieures et des nombreuses difficultés liées à leur mobilisation.

Le financement national est assuré par le budget d'Etat à 33%, les producteurs et autres particuliers du secteur à 56% et les divers autres intervenants à 11%. Cette situation offre plus de garanties aux investissements. La prise en compte des ressources du bois dans la comptabilité fera ressortir sans aucun doute une importance insoupçonnée du secteur forestier dans l'économie nationale. Aujourd’hui, plus de 90% des ressources du secteur forestier sont auto-consommées et échappent aux statistiques officielles.

 

 

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