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INTRODUCTION ET CONTEXTE FORESTIER NATIONAL

 

Cadre de l’étude

Située au cœur du continent africain, la République centrafricaine est un pays enclavé n’ayant aucun accès à la mer. Elle couvre 623 000 km2 entre les parallèles 2° 3’ et 11°2’ latitudes Nord et les méridiens 13°25’ et 27°27’ longitudes Est. Elle fait frontière sur 1 100 km avec le Tchad au Nord, 1 000 km avec le Soudan à l’Est, 1 200 km avec le Congo Démocratique et 400 km avec le Congo Brazzaville au sud enfin 700 km avec le Cameroun à l’ouest.

Sur le plan administratif, elle est divisée en 16 préfectures, elles-mêmes divisées en sous préfectures et en communes. La capitale est Bangui. Voir la carte 5.1.1 en annexes.

Le relief est formé d’une dorsale oubanguienne, une sorte de pénéplaine à une altitude variant de 500 à 700 m. Il délimite distinctement deux bassins : celui de la cuvette tchadienne au nord et celui de la cuvette congolaise au sud. Les massifs du Fertit à l’est et du Yadé à l’ouest limitent cette pénéplaine.

Les principales formations géologiques proviennent du précambrien et sont constituées de roches comme : le granite, le gneiss et les quartzites.

Le climat est de type tropical humide au sud et sec au nord. Il est caractérisé par deux saisons placées sous l’influence de deux anticyclones :

L’anticyclone de Lybie dirige l’harmattan, vent chaud et sec du nord-est vers le sud-ouest : c’est la saison sèche ;

L’anticyclone de Sainte Hélène apporte la mousson et la pluie du sud-ouest vers le nord-est : c’est la saison des pluies.

On observe (3) trois grandes zones climatiques :

Guinéen forestier avec une pluviométrie de 1 500 mm à 1 800 mm ;

Soudano-guinéen ou tropical humide au centre avec une pluviométrie entre 1 100 mm et

1 500 mm ;

Soudano-guinéen ou soudano-sahélien au nord avec une précipitation de 800 à 1 000 mm.

La température moyenne se situe entre 25°C et 26°C avec une humidité relative de 80% à Bangui et 57% à Birao.

Les sols sont essentiellement ferralitiques sur du grès pour la plupart du territoire et deviennent ferrugineux tropicaux vers le nord avec l’insolation. Les vertisols sont spécifiques au bassin tchadien.

La végétation se caractérise par une grande diversité allant de la forêt dense humide au sud aux savanes arborées et herbeuses au nord. Cette diversité est confirmée par la richesse et l’abondance de la faune qui utilise cette végétation comme habitat et nourriture.

Les principales essences exploitées sont les méliacées et des espèces comme l’ayous, le limba, l’aniégré.

La richesse du réseau hydrographique montre l’importance des deux bassins. Au niveau du bassin du Chari, les eaux sont drainées vers le nord vers le Lac Tchad qui devient le réservoir de captage. Les eaux du bassin oubanguien sont drainées vers le sud en direction de la mer, ce qui explique la séparation nette du pays par la dorsale oubanguienne.

 

 

 

Situation socio-économique et politique nationale

La situation socio-économique de la République centrafricaine est résumée par les objectifs prioritaires contenus dans le Document Cadre de Politique Economique (DCPE) : ‘réduire la pauvreté par l’augmentation des revenus par habitant et de maintenir la stabilité économique’. Plusieurs orientations ont été définies par le Gouvernement pour parvenir à cet objectif :

Le rétablissement des équilibres macro économiques ;

La remédiation des faiblesses institutionnelles et structurelles ;

La réduction des obstacles au développement socio-économique ;

L’amélioration de la bonne gouvernance ;

Le renforcement de la capacité de gestion de l’économie et l’assainissement des finances publiques ;

L’encouragement des investissements privés et nationaux.

Les mesures d’ajustement macro économiques (1998-2000) visent essentiellement :

L´augmentation du produit intérieur brut réel à 5,2% ;

Le maintien de l’inflation à 2,5% ;

La réduction du déficit du compte courant à 5% ;

La normalisation des relations avec les organismes créanciers.

Pour appliquer ces mesures, les décideurs doivent renforcer les capacités de gestion économique, institutionnelle et structurelle, procéder au recouvrement des créances de l’Etat, réduire les exonérations non maîtrisées en matière de douanes, revoir la fiscalité interne, renforcer les textes législatifs forestiers et mines.

Le secteur forestier apparaît comme un des maillons essentiels des mesures envisagées. C’est l’une des conditions sine quo none pour l’obtention des financements. La forêt centrafricaine a beaucoup bénéficié de financements extérieurs (Banque Mondiale, Union Européenne, Union Internationale de la Conservation de la Nature, WWF). Elle a fait l’objet de plusieurs restructurations institutionnelles, administratives et juridiques.

Le secteur forestier a aussi développé des contacts avec toutes les institutions de recherche, les universités nationales et étrangères pour la formation des cadres.

L’Etat s’est investi aussi dans un vaste programme de privatisation du secteur forestier en privilégiant les capitaux étrangers. Ce processus de désengagement a commencé en 1980 et s’est poursuivi jusqu’en 1990. L’adoption de la loi n° 91/014 de 1994 portant organisation d’un cadre institutionnel et juridique est applicable aux entreprises et offices publics.

Le désengagement total interviendra avec l’adoption de la ‘stratégie de réforme du secteur para-public centrafricain’ visant la libéralisation du commerce, la déréglementation des prix, l’incitation en faveur de l’initiative privée (Loi fixant le régime de privatisation des entreprises publiques votée en 1995).

L’Etat s’est aussi penché sur la mise en place d’une stratégie nationale cohérente en matière d’environnement pour répondre aux modes d’exploitation peu durable des ressources naturelles. Un Plan National d’Action Environnementale (PNAE) a été élaboré et mis en chantier.

Le secteur agro-sylvo-pastoral et agro-industriel occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Il apporte 51% au PIB et contribue à la résorption du chômage par la création d’emplois. Le secteur touristique est en pleine réforme et connaît une prise de conscience nationale. Un plan directeur a été élaboré pour mieux suivre les actions en matière de développement touristique.

 

 

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