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MOTEURS DU CHANGEMENT DANS LE SECTEUR FORESTIER

 

Visage et distribution de la population centrafricaine

Population

Le visage humain de la population centraficaine est marqué par une diversité ethnique et un faible potentiel démographique à croissance lente. On trouve le groupe Gbaya à l’ouest, le groupe Banda à l’est, au centre et à l’ouest ; le groupe Bantu au sud, les Pygmées dans la forêt, le groupe oubanguien, le groupe Nzakara-Zandé, le groupe Mboum au nord-ouest et le groupe Sara au nord. On note également la présence des éleveurs Peuhls et Mbororo. Voir la carte 5.1.2 en annexes.

Accroissement de la population et incidences sur les ressources forestières

L’effectif de la population centrafricaine d’après le recensement de 1988 est de 2 688 426 habitants contre 2 088 000 hts en 1975. Au cours de cette période l’accroissement obtenu est de 600 426 hts soit un taux de croissance de 2,5%. La projection de cette population pour l’année 1995 est évaluée à 3 135 382 hts.

D’après les statistiques tirées des études sur la population centrafricaine au niveau du Bureau Central de Recensement, la population de la RCA se situerait en dessous de 3,5 millions en l’an 2000 et atteindrait environ 4,2 millions en 2010.

Il faudra tenir compte de certaines régions du Nord-Ouest où le taux d’accroissement est supérieur à 5% de la moyenne. A cela il faut ajouter un taux de natalité moyen de 38%.

 

Evolution de la population de 1988 à 2020

Année

Population

1988

2 688 426

1994

3 065 339

1995

3 135 382

1996

3 207 723

1997

3 282 462

1998

3 359 692

1999

3 439 532

2000

3 552 068

2001

3 607 484

2002

3 694 063

2003

3 782 721

2004

3 873 506

2005

3 966 470

2006

4 049 766

2007

4 134 811

2008

4 221 642

2009

4 310 296

2010

4 400 813

2011

4 510 833

2012

4 623 604

2013

4 739 194

2014

4 857 674

2015

4 979 116

2016

5 103 595

2017

5 231 183

2018

5 361 962

2019

5 496 011

2020

5 633 412

Source : Bureau Central de Recensement (1988) projeté et ajusté au taux de croissance de 2,5%.

Cette croissance démographique ne peut que s’effectuer qu’au détriment des ressources forestières d’où nécessité de prévenir et de protéger l’environnement en mettant en place une structure d’encadrement et de gestion durable des forêts. Cette tendance est accentuée par l’exode rural, un taux de natalité élevé (44% en 1975 contre 41,6% en 1988), un fort taux de mortalité (19% en 1975 contre 16,7% en 1988), une espérance de vie qui avoisine 49 ans (source PNAE, 1996).

La population reste majoritairement rurale (80%). Seulement 20% vivent à la capitale et dans les grandes villes. De part sa structure sociale, le paysage humain est marqué par deux grandes zones de fortes concentrations : au sud et centre-ouest.

Indicateurs du développement social

En 1997, le Produit Intérieur Brut (PIB) est estimé à 549 milliards de F CFA correspondant à un PIB par habitant de 167 000 F CFA ($ 280). En prix constant, le PIB/habitant a régressé de 11% de 1990 à 1997 sous l’effet conjugué de la dévaluation du Franc CFA de 1994 et les mutineries successives de 1996 et 1997.

Les données fournies par les autorités centrafricaines présente suffisamment le visage de l’économie basée essentiellement sur le secteur primaire et les ressources naturelles. L’évolution instable du PIB montre bien la prédominance du secteur primaire qui contribue à 51% suivi du secteur tertiaire 33% et enfin du secteur secondaire 16%. C’est aussi dire que les unités de transformations du secteur secondaire font défaut ce qui justifie les faites exportations.

 

Indicateurs économiques et financiers (variation et pourcentage)

 

1993

1994

1995

1996

1997

Revenu National

PIB à prix constant

PIB à prix courant

- 2,60

- 3,9

7,41

8,81

2,76

5,26

2,03

1,37

4,80

5,91

Répartition du PIB par secteur

Secteur primaire

Secteur secondaire

Secteur tertiaire

1,23

- 3,49

- 4,12

4,78

7,87

17,94

0,78

- 6,42

8,58

8,36

- 8,38

- 3,82

7,06

1,00

5,14

Finances publiques

Recettes totales

Dépenses totales

- 15,9

- 12,8

24,7

37,2

45,6

8,8

20,0

2,7

17,7

4,4

Secteur Extérieur

Exportation FOB (CFA)

Volume des exportations

Importations FOB (CFA)

Volume des importations

Termes de l’échange

22,2

19,2

- 10,5

- 10,0

3,2

123,3

12,7

- 13,2

72,6

- 0,3

-0,3

- 2,1

12,5

13,7

0,6

14,2

11,3

4,4

5,6

1,4

9,5

7,7

7,2

8,8

0,2

Source : Données communiquées par les Autorités centrafricaines et estimations des Services des Fonds ; tirées du PNAE, 1996.

En respectant les mesures d’ajustement macro économiques (1998-2000) qui visent l’augmentation du produit intérieur brut réel à 5,2%’, on pourrait fixer les objectifs de la projection du PIB à partir de celui de 1997 pour l’an 2020.

Estimation et Projection du PIB de 1997-2020, Scénario de base avec hypothèse d’une bonne conjoncture économique et sociale.

 

1997

1998

1999

2000

2005

2010

2015

2020

PIB à prix constant

4,80

7,68

10,56

13,44

27,84

42,24

56,64

71,06

PIB à prix courant

5,91

9,4

12,89

16,38

33,83

52,28

68,73

86,18

Source : Calcul sur la base des données existantes et hypothèses favorable

Les variations calculées sur les 5 dernières années donnent respectivement 2,88 en PIB à prix constant et 3,49 de PIB à prix courant. Sur cette base, il est évident que ce calcul reste une hypothèse pour un scénario plausible en espérant que les conditions socio-économique de la République centrafricaine vont s’améliorer. En effet la conjoncture actuelle ne présage pas de bons augures faces aux difficultés de l’Etat de payer les salaires, les crédits des institutions financières et aussi le peu d’investissements.

Les principaux indicateurs sont étudiés à partir du PIB de 1997. Toutefois, cette situation a évolué dans le contexte socio-politique permettant le redémarrage de l’économie nationale :

Le secteur primaire (agro-sylvo-pastorale) a connu un taux de croissance réel de 51% du PIB en 1997 ;

Le secteur de l’industrie a été très touché avec la fermeture et la liquidation de nombreux établissements ;

Les services ont également stagné et l’évolution contrecarrée par une régression des services non marchandes ;

Les investissements occupent 9% du PIB, l’épargne intérieur passe 7% ;

Le poids de la dette s’élève à 92% du PIB.

Ces indicateurs placent la République centrafricaine parmi les pays les plus pauvres. L’objectif en l’an 2000 est de faire passer les investissements bruts de 9% du PIB à 13,2% et de réduire les dépenses courantes.

Pauvreté

Beaucoup de paramètres tragiques caractérisent la pauvreté en République centrafricaine. On citera pour mémoire : l’insuffisance alimentaire au niveau des ménages et au niveau individuel, la ration calorifique insuffisante, la faible croissance des revenus des ménages, le non-paiement des salaires, l’insuffisance de la production vivrière qui ne suit pas l’accroissement démographique, la pression sur les ressources forestières pour satisfaire les besoins essentiels.

Programmes de développement futur dans les différents secteurs

Plan directeur et politique agricole

Le secteur agricole constitue le plus important. Son rôle dans l’économie nationale vise la promotion du monde rural par une politique d’équilibre de l’offre et de la demande, la mécanisation de base, l’appui aux marchés et aux réseaux de distribution, la vulgarisation agricole, le développement de la transformation des produits agricoles à l’exportation et l’encouragement de caisses locales d’épargne et de crédit (Crédit Mutuel de Centrafrique (CMCA). Des mesures et programmes d’investissement du secteur agricole ont été élaborés pour 1999-2006. Le secteur agricole offrira encore pour de nombreuses années l’emploi et assurera des revenus pour l’économie nationale. Des terres sont encore disponibles pour l’agriculture. Le coût global de la mise en oeuvre des programmes sectoriels agricoles se chiffre à 102 milliards sur 7 ans.

Utilisation durable des ressources forestières et fauniques

Le secteur forestier s’est doté d’un département de tutelle ; il s’appuie sur la consolidation du cadre institutionnel et juridique. Cet instrument permet d’améliorer la gestion durable de la faune et des ressources forestières avec l’aide de tous les partenaires et utilisateurs des ressources. Il s’appuie sur l’aménagement forestier des forêts. Il oblige à l’amélioration pour la transformation locale des grumes pour une plus value de la matière première. La législation en matière de faune consolide les efforts de conservation et de préservation des espèces animales rares. Enfin le département dans sa politique doit veiller à une redistribution plus équitable de la rente forestière entre les communautés locales et l’Etat.

Plan National ’Action Environnementale

Le secteur environnement devient préoccupant face à l’exploitation peu durable des ressources forestières et fauniques. Un Plan National d’Action Environnementale (PNAE) a été élaboré pour doter le pays d’une stratégie réaliste et cohérente en matière de planification d’actions environnementales. Le cadre général de ce plan met en évidence la richesse et la diversité des ressources naturelles et présente de manière claire et diagnostiquée les faiblesses socio-économiques qui jouent indubitablement sur les ressources.

Plan directeur touristique

Le tourisme prend de plus en plus une dimension évolutive avec la mise en place du plan directeur touristique. Le développement des actions touristiques est de vendre l’image de la République centrafricaine à l’extérieur et valoriser ses potentialités touristiques en association avec son environnement. La nécessité d’améliorer les conditions d’entrée et de sortie sont des possibilités majeures qui orientent le pays vers une confiance et une stabilité.

Impact des politiques de libéralisation économique

Il se traduit par une politique globale établie par l’Etat qui permet de :

Remédier aux faiblesses institutionnelles et structurelles ;

Améliorer la bonne gouvernance et la gestion financière ;

Remédier aux obstacles de développement économique ;

Développer un environnement dynamique du secteur privé ;

Accroître la lutte contre la pauvreté.

 

La situation économique du pays ne favorise pas sa croissance économique, mais contribue plutôt à la dégradation des ressources naturelles et aux pillages organisés. La précarité de la situation macro économique, aggravée par les crises politiques font de la République centrafricaine un pays aux croisées des chemins qui doit essentiellement sa survie sur l’exploitation du secteur primaire dont les ressources forestières.

La dégradation de l’environnement et des ressources naturelles aggravée par un manque de programme national d’occupation du territoire complique l’avenir de la forêt et de la faune sauvage.

 

 

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