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CONTEXTE FORESTIER EN MAURITANIE

 

Répartition géographique des ressources forestières

Les conséquences de la désertification (actions climatiques, physiques, humaines et économiques), constatées à l’échelle nationale constituent une grande préoccupation en matière de développement et de protection des ressources naturelles à l’intérieur des quatre zones éco-climatiques suivantes :

la zone aride,

la zone sahélienne,

la zone du fleuve, 

la façade maritime.

La zone aride

La plus vaste entité écologique du pays, comprend des sous entités différentes les unes des autres, avec des ressources bio-génétiques maigres et éparses, localisées dans des espaces extrêmement spécifiques. Les principaux problèmes qui se posent à cette zone, concernent la protection contre l’ensablement des Oasis, des villes, des points d’eau et des ouvrages hydrauliques (petits périmètres de décrue) et la lutte contre l’érosion hydrique provoquée par les crues torrentielles des oueds.

 

La zone Sahélienne

Un espace biogéographique de transition entre la zone aride et la zone du fleuve, comporte des formations végétales de type arbustif et arboré ainsi que d’autres richesses biologiques relativement plus abondantes et plus stables que dans la précédente. Cette zone est confrontée principalement aux problèmes de :

Régénération et protection des pâturages ;

Développement de l’agriculture associée à la protection des sols ;

Protection des infrastructures et de l’habitat contre l’ensablement ;

Production de bois de feu et charbon de bois ;

Protection de la faune dans le nord du Guidimaka et l’Est du Gorgol.

La zone du fleuve

La zone du fleuve est celle où l’eau et la végétation constituent des ressources favorables aux développements des activités agro-sylvo-pastorales. C’est également la zone où l’on rencontre les principales ressources forestières, mais en cours de destruction accélérée. Les principaux problèmes concernent :

La protection et la régénération des forêts le long du fleuve et la réalisation des reboisements à grande échelle ;

La protection des cultures et des aménagements hydro-agricoles, contre l’érosion éolienne et hydrique ;

La protection des potentialités agricoles du Guidimaka contre la pression du bétail.

La façade maritime

C’est la zone du littoral qui va de Nouadhibou au rivage du fleuve Sénégal, couvrant une longueur d’environ 750 km et une étendue de 50 km de profondeur moyenne à l’intérieur de la mer correspondant au plateau continental. Les problèmes de cette zone sont essentiellement liés à :

La protection contre l’ensablement des villes et des axes routiers (ou ferrés) qui en partent

La sauvegarde du patrimoine naturel dans le cadre du parc national du Banc d’Arguin ;

L´aménagement des pâturages autour de Nouakchott ;

L´aménagement du territoire, en décongestionnant la capitale grâce à un réseau d’agglomérations secondaires tourné vers la valorisation des ressources maritimes ; pêche en mer et aquaculture ;

L´aménagement et préservation des écosystèmes estuariens de production et de développement des ressources halieutiques propres aux côtes mauritaniennes.

Estimation des couvertures des ressources forestières

Le patrimoine forestier en Mauritanie est très mal connu. Les derniers inventaires des ressources forestières ont été réalisés dans les années 80. Les données, objet de l’étude, trouvent leur source dans les interprétations du document  Programme Multisectoriel de Lutte Contre la Désertification, (PMLCD) qui constitue actuellement la seule source de référence nationale. Ce cadre stratégique localise, pour l’essentiel, les formations forestières ligneuses au sud de l'isohyète 150 mm. Ainsi le couvert forestier occuperait une superficie d'environ 4 387 000 ha dont 3 785 000 ha de formation arbustive, 525 000 ha de formations arborées claires et 77 000 ha de formations arborées denses.

Les espèces dominantes sont : Acacia nilotica, Sclerocarya birrea, Ziziphus mauritiaca, Acacia senegal, Acacia raddiana, Aristida pungens et Panicum turgidum. Parmi les espèces non protégées on peut citer notamment Ceïba pentandra, Dalbergia melanoxylon, Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum, Acacia albida, Khaya senegalensis, Hyphaens thebaïca, Borasus soudanica.

Actuellement, le pays compte 48 forêts classées, occupant une superficie de 48 000 ha dont près de la moitié est située le long du fleuve. La forêt classée de Néhame, localisée dans l'Assaba, est la plus étendue avec près de 13 040 ha de superficie.  

Les principales contraintes qui menacent ces massifs classés, peuvent être énumérées ainsi qu’il suit :

La faible régénération du couvert végétal liée au niveau pluviométrique déficitaire et irrégulier et d'autre part, à la concentration excessive du cheptel dans les espaces encore boisés de la bande sahélienne d'autre part. Pendant la saison sèche, les éleveurs élaguent sans précaution et parfois même abattent les espèces intégralement protégées pour les besoins fourragers ;

La surexploitation des domaines forestiers encore boisés pour la production de charbon de bois ;

Le défrichement des milliers d'hectares pour les besoins d'aménagement hydro-agricoles, essentiellement localisés le long du fleuve Sénégal ;

L’absence quasi-généralisée du contrôle devant être effectué par les services compétents de l'Etat résultant notamment de leur faible dotation en moyens.

Ainsi, des formations entières d'Acacia nilotica ont été rasées au fil du temps dans presque toutes les régions du fleuve (Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimakha). Cette espèce est en effet très prisée par les charbonniers, parce que réputée pour sa meilleure productivité et qualité de charbon.

Les forêts classées n'ont pas été épargnées et ont même été fortement dégradées. Celles qui sont situées le long du fleuve et qui se comptaient parmi les plus denses, offrent à présent l'image de véritables cimetières. La forêt classée de Gani qui couvrait une superficie de 2 200 ha au dernier inventaire du Projet gestion rationnelle des Ressources Forestières (PGRRF), ne comptait plus qu'environ 720 ha de couverture ligneuse.

La zone d'El ATF de la Moughatâa de Kaédi (communes de Lexeiba, Tokomadji) est présentement dénudée. Elle a été ouverte à la grande exploitation au milieu des années 90, en raison de la concentration de grandes quantités de bois mort. Les espèces survivantes, situées principalement en bordure des oueds, ont été en effet mises à contribution afin de relever le rendement de la carbonisation du bois.

 

 

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