de la République démocratique de Sao Tomé-et-Principe
Sao Tomé-et-Principe n'a pas de grandes traditions en ce qui concerne la sylviculture. Le point fort du pays dans ce domaine est la combinaison entre agriculture et forêt, bien représentée par les plantations de cacao et de café.
Les graines pour la production de plants d’arbres d’ombrage étaient obtenues soit à partir des espèces indigènes sélectionnées pour l'ombrage soit importées d'Amérique centrale et du Sud ou de l'Asie du Sud-Ouest, comme par exemple le cédrela (Cedrela odorata), Albizia moluccana, leucena (Leucaena leucocephala), le fruteira (Artocarpus communis) et le jaquier (Artocarpus integrifolius).
Dans la structure foncière d'aujourd'hui, les petits et moyens agro-sylviculteurs ont besoin de graines forestières destinées à renouveler la population des arbres d'ombrage de leurs parcelles de cacaotiers et de caféiers, ou encore pour établir des terrains sylviculturaux pour ceux à qui furent attribués des taillis de forêt secondaire. Ce besoin a grandi au fur et à mesure que la conscience publique de l'urgence de la reconstitution d'un capital de semenciers de valeur commerciale s'est établie, en raison des coupes exagérées durant ces dernières années.
Les graines s'obtiennent toujours à partir des arbres adultes, mais petit à petit, elles deviennent plus limitées à cause de la rareté croissante des arbres en pleine maturité, conséquence des coupes anarchiques. La connaissance inexacte du rythme phénologique des espèces et le manque de technologies de conservation ont également rendu difficile la disponibilité de graines pendant les saisons favorables aux semailles.
Dernièrement, il existe une demande importante de graines d'arbres fruitiers indigènes ou exotiques naturalisés. Cette demande a été minimisée avec la contribution du Programme d'appui à l'agriculture familiale (PNAPAF) et du Centre de la recherche agronomique et technologique (CIAT).
Au cours des années 1995 et 1996, le Programme ECOFAC- Sao Tomé, ayant pour objectif de développer des systèmes agroforestiers pour combattre l'érosion et la dégradation des sols et installer des plantations à croissance rapide pour produire du bois de feu, a importé des graines des espèces suivantes: Acacia australiens, Acacia auriculiformis, Cassia mangium, Cassia siamea, Cassia spectabilis, Eucalyptus grandis, Eucalyptus urophylla, Gmelina arborea, Grevilia robusta, Kaya senegalensis, Terminalia mantaly, Eucalyptus torriense, Gliricidia sepium et alia.
Il s'agit toujours d'une proposition parce que la loi qui créerait officiellement ces parcs n'a pas encore été approuvée par les organes de souveraineté (Gouvernement, Assemblée nationale et Présidence de la République). Avec ces parcs, il est prévu de protéger le massif de forêt primaire d'altitude qui recouvre le centre sud-ouest oro-hydrographique des deux îles sur une surface de 31 940 hectares (31,95 pour cent de la superficie du pays), dont 5 440 hectares sur l'île de Pri ncipe et 26 500 hectares sur l'île de Sao Tomé. Cette zone est un important habitat pour la flore et l'avifaune endémiques, peut-être l'un des plus importants de la sous-région d'Afrique centrale et d'une grande signification pour la communauté scientifique.
Les aires protégées de Malanza et de Praia das Conchas sont deux composantes du parc national Obô de Sao Tomé, situées dans la zone qui coïncide avec la région des formations forestières originales - humides de basse altitude (0-800 m d'altitude). Le sanctuaire de Malanza a une superficie de quatre hectares et celui de Praia das Conchas, de deux hectares. Il a été proposé de protéger l'aire de Malanza parce qu’il s’agit de la plus grande et de l’une des plus rares zones de mangrove de l'archipel de Sao Tomé-et-Principe. L'aire de Praia das Conchas a été proposée, quant à elle, parce qu'elle est le témoin des forêts tropicales sèches qui existaient jadis sur le littoral nord-nord-ouest de Sao Tomé, qui avaient cédé la place presque entièrement à la culture de la canne à sucre et à la production sucrière.
Ce jardin botanique est au centre du programme ECOFAC à Bom Sucesso. Il s'agit d'une collection modeste, surtout de plantes endémiques, y compris des orchidées caractéristiques de la forêt primaire d'altitude. Ce jardin se situe à 1 150 mètres d'altitude.
Au centre de Bom Sucesso, il existe aussi une collection d'échantillons de la plupart des taxons botaniques de Sao Tomé-et-Principe.
Ils peuvent être considérés une forme de conservation ex situ, car, en effet, ils comprennent surtout toutes les espèces des cultures industrielles pratiquées à Sao Tomé-et-Principe, y compris des essences d'ombre.
Dans le secteur forestier de Sao Tomé-et-Principe, essais et expériences ne sont pas traditionnels. Donc, la connaissance scientifique est très faible même sur les espèces les plus utilisées (de valeur commerciale). Ceci est peut-être dû aux excellentes conditions agroforestières héritées du système agricole colonial. Ce système fournit du bois de qualité à partir des essences d'ombrage, du bois destiné aux scieries et du bois de feu, et même les cacaotiers et les caféiers morts fournissent un excellent bois de feu. Ainsi, l'intérêt porté sur les expérimentations et les essais sylviculturaux, plutôt associés aux plantations forestières, a été négligé.
Entre-temps, avec l'introduction en 1995 du programme ECOFAC, un effort a eu lieu pour re-dynamiser le secteur forestier. Dans ce cadre, de petites parcelles expérimentales ont été plantées avec des essences importées, ainsi qu’avec des essences indigènes de valeur commerciale, dans plusieurs zones agro-écologiques du territoire national.
Nous comptons ainsi sur l'amélioration génétique naturelle qui tient place dans les écosystèmes forestiers.