Les menaces qui pèsent sur les ressources génétiques forestières sont essentiellement d’origine anthropique car la RCA, pays en voie de développement, dépend étroitement de l’exploitation des ressources naturelles.
L’agriculture centrafricaine a pour but principal la satisfaction des besoins alimentaires familiaux (auto-subsistance), puis de plus en plus la commercialisation vers les régions déficitaires (villes, zones minières, etc.). La technique utilisée est l’agriculture itinérante sur brûlis avec des incidences néfastes sur les surfaces boisées. Elle favorise les feux de brousse incontrôlés ou sauvages. Ainsi, la plupart des savanes centrafricaines constituent des stades de dégradation dus à l’homme. Cette influence anthropique est manifeste dans les savanes arbustives périforestières. En zone de forêt, l’agriculture itinérante sur brûlis provoque des feux de forêts qui occasionnent des dégâts importants car ils sont allumés en pleine saison sèche quand la biomasse est la plus inflammable. Il ne s’agit pas de feux courants, mais d’incendies violents atteignant également les houppiers.
Tableau 2 : Évolution des productions, exportations et ventes locales des produits forestiers de 1984 à 2001
Années |
1984 |
1985 |
1986 |
1987 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PRODUCTIONS (milliers de m3) | ||||||||||||||||||
Grumes Sciages Contreplaqué |
260,2 57,6 5,1 |
268,7 55,6 4,7 |
198,2 54,4 4,1 |
154,3 52 3,4 |
152,2 50,6 0,5 |
228 56,8 2,8 |
177 66,8 2,8 |
114 60,2 0,9 |
217,2 67,7 2,0 |
167,7 59,9 1,5 |
231,4 38,0 0,3 |
243,8 70,2 2,4 |
305,4 60,6 1,5 |
461 71,9 1,4 |
529,6 91,3 1,4 |
552,8 78,8 1,6 |
702,9 102,3 1,5 |
671,2 109,3 1,7 |
EXPORTATIONS (milliers de m3) | ||||||||||||||||||
Grumes Sciages Contreplaqué |
87,9 32 4 |
64,8 31,9 3,4 |
62,6 29,8 1,9 |
40,9 4,8 1,2 |
28,3 24,2 0,5 |
55,3 26,3 1,9 |
65,1 30,3 0,7 |
31,5 30,9 0,6 |
45,5 38,0 0,7 |
43,4 33,8 0,2 |
84,2 37,5 0,3 |
72,8 29,9 0,6 |
41,6 31,2 0,1 |
63,9 47,3 0,1 |
116,9 72,2 0,3 |
153,7 64,0 0,6 |
249,3 65,6 0,2 |
278,1 72,8 0,8 |
VENTES LOCALES (milliers de m3) | ||||||||||||||||||
Sciages Contreplaqué |
- - |
- - |
24,5 2 |
21,5 1 |
23,6 1,3 |
29,6 1,3 |
29,4 1,5 |
21,0 1,1 |
29,2 1,1 |
24,0 1,0 |
30,8 1,5 |
29,1 1,5 |
15,8 1,0 |
17,7 1,4 |
20,5 1,3 |
17,3 1,4 |
17,6 1,1 |
16,3 1,1 |
RECETTES EXPORT (milliards de FCFA) | ||||||||||||||||||
Grumes Sciages Contreplaqué |
5,9 2,4 0,5 |
5,1 3,1 0,5 |
4,7 2,8 0,3 |
3,3 2,3 0,2 |
2,3 2,1 0,1 |
4,6 2,2 0,3 |
5,3 3,5 0,1 |
2,5 3,1 0,1 |
3,6 3,6 0,1 |
3,4 3,2 0,0 |
13,9 8,9 0,0 |
8,6 5,6 0,1 |
3,2 3,3 0,0 |
6,2 8,2 0,0 |
12,4 13,8 0,4 |
17,2 10,5 0,2 |
28,1 11,5 0,7 |
28,0 7,4 0,1 |
Source: mouvements de bois et déclaration Stabex des sociétés
Elle joue un rôle complémentaire par rapport à l’agriculture et permet la diversification des sources d’alimentation. Elle consiste à ramasser les plantes ou les parties des plantes non cultivées en savane ou en forêt: feuilles servant de légumes et d’emballages, lianes, écorces, racines servant de plantes médicinales, vin de palme, noix de palme, cire, miel, karité, caoutchouc, etc. Cette activité est pratiquée par tous les groupes ethniques du pays et a pour conséquence la surexploitation de certaines espèces ligneuses des forêts et des savanes.
L’élevage extensif de bovins occupe entièrement les zones de savane avec une progression vers les zones de forêt. Cette forte extension de l’élevage s’est soldée par une augmentation des zones de transhumance. Les terres de parcours se sont multipliées de manière anarchique, entraînant une dégradation des pâturages et un appauvrissement de la végétation. La végétation clairsemée laisse le sol nu et provoque alors une érosion considérable dudit sol.
Les objectifs de la connaissance des ressources, de meilleure gestion, d’utilisation rationnelle des ressources, de formation de personnel qualifié, de diversification et d’amélioration de la production, de développement de l’agroforesterie, d’amélioration des voies d’accès et d’évacuation, se sont traduits par des programmes. Mais tous ces programmes d’actions doivent être facilités par des mesures d’accompagnement importantes:
• réforme du code forestier;
• réforme des systèmes de taxation forestière;
• restructuration de l’administration forestière;
• augmentation des moyens de fonctionnement de l’administration pour un meilleur contrôle de l’exploitation de la filière bois;
• adoption des mesures d’encouragement à la modernisation des équipements d’exploitation et de transformation;
• connaissance du marché et promotion d’essences secondaires;
• sensibilisation de la population à la protection et à la conservation du patrimoine naturel;
• encouragement de l’utilisation de bois à la construction;
• intégration de la foresterie rurale dans les projets agricoles.
Depuis le milieu des années 80, la plupart de ces mesures ont été prises mais certaines, et pas des moindres, comme la modernisation des équipements de transformation, l’utilisation du bois dans la construction, restent à faire.
Le secteur a connu depuis 1980 des difficultés liées à:
• la chute des cours mondiaux qui diminuent la rentabilité des exportations;
• l’insuffisance du marché national et du secteur de transformation secondaire;
• l’éloignement des ports d’embarquement de Pointe-Noire et de Douala;
• l’augmentation des frais de transport et du prix du carburant, responsable de l’accroissement important des coûts de production entraînant ainsi une exploitation sélective ne concernant que des essences de haute valeur (sapelli, sipo, aniégré) pour supporter les coûts élevés d’évacuation;
• l’ancienneté de certaines unités de transformation rendant indispensables une modernisation technologique et le renouvellement des matériels d’exploitation;
• la raréfaction des essences de valeur dans les zones les plus accessibles déjà exploitées (Lobaye).
La survie de ce secteur industriel est une préoccupation d’autant plus réelle que s’impose de plus la recherche d’un équilibre entre la production de matières ligneuses et la protection du milieu. Le marché local très limité est un obstacle à la diversification de la production par la promotion d’essences moins nobles qui pourrait limiter les effets négatifs de la morosité des marchés mondiaux et régionaux toujours très fluctuants.
Voir le paragraphe 4.1.1.