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6. GESTION DES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES

Depuis quelques années apparaît une prise de conscience mondiale en ce qui concerne l’aspect limité des ressources forestières, la dégradation et la destruction des forêts tropicales. Dans ce contexte, les coupes sans planification ni gestion ne peuvent plus être acceptées. Toute utilisation des ressources forestières doit reposer sur le principe d’une gestion durable. Le Ministère en charge des forêts a donc la responsabilité d’établir les plans d’aménagement pour contrôler le sous-traitant qui exploite les essences dans le cadre de chaque permis d’exploitation et d’aménagement.

Les exigences légales actuelles concernant les opérations de gestion forestière sont à décrire dans les plans d’aménagement établis par le ministère. Ces aménagements pilotes ont permis de définir des techniques d’aménagement compatibles d’une part avec les possibilités de la forêt, et d’autre par avec les impératifs économiques liés à l’activité industrielle. Ces techniques ont permis de mieux réfléchir sur l’adéquation «exploitation-pérennité des peuplements forestiers». C’est donc nanti de tous ces acquis que le Gouvernement centrafricain a installé depuis 2000 à Berbérati, au sud-ouest du pays, une cellule d’aménagement forestier dont l’objectif principal est de réaliser, pour le compte de l’administration forestière, des plans d’aménagement de tous les permis attribués à des sociétés dans les forêts de production.

En plus de ces actions d’aménagement dans les forêts de production, des actions de conservation in situ et ex situ ont été entreprises dans tout le pays.

6.1. Conservation in situ

On distingue des forêts, des parcs nationaux ou des aires protégées. Selon le code forestier centrafricain, les réserves naturelles intégrales, les parcs nationaux, les réserves de faune, les périmètres de protection, les périmètres de reboisement et les forêts de production constituent le domaine forestier de l’Etat.

Les réserves naturelles intégrales sont des aires soustraites à toute présence humaine, sauf autorisation délivrée par arrêté du Ministre chargé des forêts pour des missions d’études et de recherches scientifiques.

Les parcs nationaux sont des aires affectées à la protection des espèces animales et végétales dans leur état sauvage, des minéraux et formations géologiques, des biotopes et écosystèmes, des sites naturelles et paysages présentant une valeur scientifique et esthétique ainsi qu’à la récréation du public.

Les périmètres de protection ont pour vocation la conservation ou la restauration des peuplements forestiers, de la flore, de la faune, des sols et des systèmes hydriques.

Il existe à l’heure actuelle 67 615 km2 d’aires protégées (tableau 3), soit environ 11 pour cent de la superficie de la RCA (623 000 km2). Il s’agit de quatre parcs nationaux, deux réserves naturelles intégrales, une réserve spéciale, un parc présidentiel, une réserve de la biosphère et sept réserves de faune.

Tableau 3 . Situation des aires protégées

Appellations

Localisation

Superficie (km2)

Année de création

Parcs nationaux

BAMINGUI-BANGORAN

10 700

1933

MANOVO-GOUNDA SAINT-FLORIS

17 400

1933

ANDRE-NDOKI

1 700

1940

DZANGA-NDOKI

1 200

1990

Réserves naturelles intégrales

VASSAKO-BOLO dans le parc national Bamingui Bangoran

860

1933

MBAERE-BODINGUE (Préfecture de la Lobaye)

450

1996

Réserve spéciale

DZANGA-SANGHA (Préfecture de la Sangha-Mbaéré)

3 159

1990

Parc présidentiel

AVAKABA (Préfecture de Bamingui-Bangoran)

1 700

1968

Réserve de la biosphère

BASSE-LOBAYE (Préfecture de la Lobaye)

146

1951

Réserves de faune

ZEMONGO (Haut-Mbomou)

10 100

1925

OUANDJA-VAKAGA (Vakaga)

4 800

1939

AOUK-AOUKALE (Vakaga)

3 300

1939

GRIBINGUI-BAMINGUI (Nana-Gribizi)

4 500

1933

KOUKOUROU-BAMINGUI (Bamingui-Bangoran)

1 100

1940

NANA-BARYA (Ouham)

2 300

1953

YATA-NGAYA (Bamingui-Bangoran et Vakaga)

4 200

1940

Total

16

67 615

 

Concernant les forêts classées (tableau 4, page suivante), les classements ont été réalisés avant l’indépendance, à tel point que la plupart de ces forêts classées n’existent plus que de nom. D’autres ont vu leur superficie réduite sous les actions des feux de brousse, des cultures et des pâturages. Ces forêts classées sont situées soit dans des zones de forêt dense humide, soit dans des zones de savane périforestière.

6.2. Conservation ex situ

Les prélèvements individuels par les populations rurales pour leurs besoins domestiques ne représentent pas globalement une menace en raison de l’importance de la couverture végétale et de la faible densité humaine. Néanmoins, autour des centres urbains, apparaissent des menaces au niveau de la protection de l’environnement et sur le plan économique. Par conséquent, depuis l’indépendance, des essais de plantations en plein ont été réalisés dans les périmètres dits de reboisement définis par le code forestier comme étant des aires réservées à des plantations forestières. Les plantations ont été le plus souvent réalisées dans des zones de savanes et concernaient les espèces à croissance rapide suivantes: Eucalyptus sp., Gmelina arborea, Tectona gandis et Cedrela odorata.

Depuis la création du Fonds de développement forestier et touristique en 1993, plusieurs périmètres de reboisement ont été financés par ledit fonds dans presque toutes les directions régionales des eaux et forêts du pays. Les espèces utilisées pour ces reboisements sont principalement Eucalyptus camaldulensis, E. deglupta, E. torelliana, Tectona grandis, Gmelina arborea et Acacia mangium. Le tableau 5 sur la page suivante présente la situation de tous les périmètres reboisés en RCA.

Il faut également noter que depuis deux ans, un important programme de reboisement est en train d’être mené par le chef de l’Etat dans la préfecture de la Mambéré-Kadeï (sud-ouest du pays) avec deux espèces importées à savoir le falcataria et le balsa.

Concernant les semences forestières, aucune activité d’amélioration génétique n’est entreprise dans le pays et aucune mise en place de centre de semences forestières n’a lieu. Néanmoins, des essais de germination et de plantations d’espèces forestières ont été entrepris par le Projet de recherche forestière et celui de Conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (ECOFAC-RCA) ainsi que le Programme de gestion participative des ressources naturelles (PGPRN). Ces travaux concernent les espèces suivantes: Terminalia superba, Entandrophragma cylindricum, Guarea cedrata, Khaya senegalensis, Cedrela odorata, Ricinodendron heudelotii et Triplochiton scleroxylon. Mais à défaut de moyens de suivis réguliers, il n’existe pas de données fiables relatives aux résultats des dits travaux.

Tableau 4 . Liste des forêts classées

Nom

Région

Date

Superficie (ha)

COLLINES DE BANGUI

Ombella-Mpoko

9-juin-52

915

LANDJA

Ombella-Mpoko

21-déc-48

270

N'DRES

Ombella-Mpoko

1-août-48

30

BOTAMBI

Ombella-Mpoko

19-juin-50

11 700

YANGANA

Ombella-Mpoko

30-janv-52

6 050

LOLE

Lobaye

9-févr-51

1 900

OUELLE-OUELLE

Lobaye

29-juil-52

2 200

NGOTTO

Lobaye

8-févr-51

62 500

LOTOMO

Lobaye

31-oct-51

5 500

MOKINDA

Lobaye

 

1 285

TOMI

Kémo-Ibingui

13-oct-52

1 800

PAMIA

Kémo-Ibingui

13-oct-52

9 000

BANGAFO

Ouham

16-avr-55

17 900

SABO

Ouham

14-avr-53

26 000

LOUMI

Mambéré-Kadéï

19-juin-50

6 000

OUABERE

Mambéré-Kadéï

27-déc-50

330

BANZOUM

Mambéré-Kadéï

27-déc-50

5 600

DISSO DONAGO

Mambéré-Kadéï

29-juil-52

7 500

BATOURI SAPOUA

Mambéré-Kadéï

29-juil-52

23 500

BATOURI KADEÏ

Mambéré-Kadéï

14-avr-53

110 000

NGOULO

Mambéré-Kadéï

25-nov-50

150

HERMAN

Nana-Mambéré

24-mars-56

36

PAYA

Nana-Mambéré

29-sept-56

31

BOLEE

Nana-Mambéré

 

90

NANA BARYA-NGOUNDOU

Ouham-Pendé

 

400

NAYOMO-GUIMI

Ouham-Pendé

 

150

PAOUA

Ouham-Pendé

 

20

PRADAMA

Ouaka

 

20

BENGUE

Ouaka

13-sept-54

80

BADENGUE

Ouaka

 

195

COTE DES SINGES

Ouaka

16-mai-52

6 500

BAKO NALIKPA

Ouaka

16-mai-52

200

BALADA KERE

Ouaka

 

200

CALVAIRE

Basse-Kotto

9-juin-52

112

PEPELOU

Basse-Kotto

11-oct-50

1 500

SERIKI

Basse-Kotto

13-déc-51

5 700

MOBAYE

Basse-Kotto

27-déc-50

2 180

NIDOU

Basse-Kotto

 

18

BOUNGOU

Haute-Kotto

25-févr-52

16 000

ZIZI

Haute-Kotto

8-févr-51

10 000

BIRINI

Haute-Kotto

8-févr-51

120 000

PANDE ZAMAGA

Haute-Kotto

14-avr-53

40 000

CBOU

Mbomou

8-févr-51

120 000

YAKAMELE

Mbomou

8-févr-51

3 000

PAMI

Mbomou

8-févr-51

5 000

POTO-POTO

Mbomou

8-févr-51

3 500

Total

   

635 062

Tableau 5 . Situation des périmètres reboisés

Régions

Superficie (ha)

COLLINE GBAZABANGUI

83

NDRES

30

LANDJIA

300

BIMBO

70

GBANGO

50

KABO/BOALI

91,5

LOLE

108

BOUKOKO

6

BAKER

20

BODA

40

MBISSA

30

BOLE

90

PAYA

31

BOZOUM

50

YORI

1,5

SEMBE

1,5

BOSSANGOA (karité)

70

BOSSANGOA (Kaya senegalensis)

25

KAKA-BANDORO (karité)

40

SIBUT

10

BENGUE

80

PLADAMA

25

BAGOLO

25

GRIMARI

100

IPPY

40

M'BIA

6

CALVAIRE

9

PEPELOU

30

COLLINES DE MOBAYE

120

BANGASSOU

15

OUIH

25,5

BIRAO

80,5

TOTAL

1703,5

Source: CAS/FDFT, 1999.

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