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4. HEMIPTERES

C'est un fait bien établi que les hémiptères appartenant aux famille des Lygaeidae et des Coreidae se nourrissent des graines d'un certain nombre de familles de plantes, tant sous les tropiques que dans la zone tempérée. Certaines espèces sont reconnues comme ennemis des cultures (Singh et Taylor 1978, Apper 1956). Leur association aux semences d'essences forestières, cependant, n'a pas fait l'objet d'études précises. L'espèce Anoplocnemis phasania (coréidés) a été notée par Maxwell-Lefroy (1909) comme étant associée à des arbres du genre Erythrina en Inde. Pour les lygaeidés il n'avait aucune observation probante concernant leurs habitudes alimentaires. Plus récemment des progrès considérables ont été accomplis dans l'étude de la biologie et des habitudes alimentaires des deux familles d'hémiptères, et un certain nombre d'espèces indigènes de la zone tempérée ont fait l'objet d'études détaillées (Sweet 1959, Puchkov 1956, Southgate et Woodroffe 1953).

On a montré que les coréidés, en particulier, sont étroitement associés aux légumineuses (Dolling 1977, Schaefer 1980, Singh et Singh 1978, Solomon et Froeschner 1981), bien qu'il ne s'agisse que d'espèces herbacées, telles que les légumineuses à graines cultivées. On sait cependant que l'espèce Anoplocnemis curvipes, parasite du dolique, se réfugie dans les arbres lorsqu'elle est dérangée, et il est possible qu'elle se nourrisse des gousses vertes des arbres qui lui servent d'abri.

Slater (comm. pers.) pense qu'il est plus probable que les coréidés attaquent les graines d'Acacia plutôt que les lygaeidés de taille plus petite, en raison de la dureté de ces graines. On a observé récemment des nymphes de Nemausus sp. (coréidés) se nourrissant de fruits presque mûrs d'Acacia tortilis ssp. raddiana sur le plateau du Hoggar dans le sud-est de l'Algérie. L'importance des dégâts causés aux gousses et aux semences, toutefois, n'a pas été évaluée, mais le seul fait de leur présence sur ces fruits est intéressant, en effet le Prof. Slater (comm. pers.) avait précédemment observé cette espèce sur les gousses d'Acacia caffra à Pretoria, Afrique du Sud (voir aussi Schaefer, 1980).

Les hémiptères phytophages ont un appareil buccal modifié formant un tube ou rostre (fig. 5) qui a l'apparence d'une trompe. A l'intérieur de ce tube se meuvent des stylets, pièces buccales en forme d'aiguilles à l'aide desquelles l'insecte perce les tissus de la plante. L'effet de ces attaques d'adultes d'A. curvipes se traduit par une forte déformation des gousses de dolique, et une perte considérable de rendement des récoltes. Le mode d'alimentation des hémiptères phytophages consiste d'une manière générale à injecter de la salive dans les tissus de la plante, ce qui aide à leur décomposition chimique et facilite leur assimilation. Outre son rôle dans l'alimentation de l'insecte, la salive a une action irritante qui provoque un développement anormal des cellules entourant le point d'attaque, ou même leur dessèchement si l'attaque est sévère.

Figure 5

Figure 5 Pièces buccales d'un hémiptère. La flèche indique le rostre

Cycle biologique

Etant donné qu'on ne dispose d'aucune information sur les espèces attaquant la plupart des Acacia auxquels s'intéresse le présent projet, il est impossible d'indiquer avec précision la durée du cycle depuis l'oeuf jusqu'à l'insecte adulte. Le coréidé Clavigralla tomentosicollis (précédemment appelé Acanthomia tomentosicollis), parasite des doliques au Nigéria étudié par Egwuatu et Taylor (1977), a une période de développement de 17 jours sur le terrain. Le dolique est une culture saisonnière, et aucune observation n'a été faite sur les hôtes intermédiaires qui permettent à l'espèce de survivre en son absence. Il est possible qu'un certain nombre de ces hémiptères de grande taille se nourrissent sur Acacia spp., bien qu'aucune preuve n'en ait été notée.


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