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4. Quelques recommandations

Une évaluation pertinente des capacités de recherche en matière d'aménagement des forêts sèches n'est pas l'objectif de ce dernier paragraphe. Ce serait un exercice difficile et vain. Par contre, ce qui peut être avancé, est que l'aide internationale est faible par rapport aux enjeux et que cette insuffisance est amplifiée par la faiblesse de la formation. La plupart des pays des zones tropicales sèches sont dépendants d'institutions de formation des pays développés alors que ces derniers ne sont pas toujours aptes à prendre en compte les spécificités du contexte tropical.

En outre, le nombre de chercheurs formés qui peuvent ou veulent s'investir effectivement dans la recherche, voire même dans l'application des recherches en aménagement, est peu satisfaisant.

La documentation et l'information sont des éléments essentiels. Le faible potentiel de la recherche forestière nécessite, en effet, que des efforts importants soient faits pour permettre à chacun d'accéder rapidement aux connaissances. Techniquement, il peut s'agir d'encourager les publications, les bases de données, les réseaux d'informations, etc.

Qui doit agir et comment ? Tributaires des financements nationaux, les instituts de recherche des pays en développement des zones tropicales sèches ont des difficultés à drainer l'aide extérieure qui est assujettie à la capacité de définir avec le développement des objectifs à échelle régionale, c'est-à-dire inter-pays. Les instituts des pays développés à vocation tropicale rencontrent eux-aussi des difficultés pour réunir les moyens financiers pour maintenir les programmes à long terme qu'ils mènent presque toujours en coopération avec les instituts nationaux. Toutefois, ils détiennent une bonne connaissance des pays partenaires et un solide savoir-faire en développement et en formation.

Par ailleurs, les Centres Internationaux, tels que le CIFOR récemment créé en 1992, et les Centres Régionaux dont le plus représentatif est le CATIE, ont un large mandat d'animation et de production de la recherche ainsi que de formation, qui est difficile à assumer du fait même de la relative modicité de leurs moyens et de leur dépendance vis-à-vis des structures de recherche précédemment citées.

Enfin, parmi les organisations (alliances, programmes, associations) qui participent plus ou moins directement à la recherche et au développement des zones tropicales sèches, figurent par exemple: le programme MAB de l'UNESCO, le PNUE, l'UICN, le WWF, etc., mais c'est surtout au sein des réseaux existants d'information de l'IUFRO et de la FAO que la communauté scientifique doit pouvoir trouver ses références et le commun dénominateur pour mener à bien les travaux d'investigation concertés; et ceci, étant donné que le facteur d'efficacité passe par la coopération internationale focalisée sur la circulation de l'information, la mise en commun des moyens de formation et la valorisation des résultats dans le cadre de l'association: enseignement-recherche-développement.

Il apparaît donc pertinent d'organiser, ou de réorganiser, la recherche en zone tropicale sèche autour de trois points:

- le regroupement des moyens afin de renforcer les structures dont les capacités sont reconnues en limitant l'ampleur de leurs objectifs en vue d'une complémentarité inter-institutions. Une telle démarche risque de heurter la sensibilité des entités OU des pays, mais elle offre la possibilité de concentrer les moyens et les compétences au sein d'un réseau (soutenu par les pays développés) composé de maillons performants dans chaque pays ou région;

- la programmation de la recherche au sein d'un tel réseau éviterait la dispersion des financements. L'affichage cohérent des objectifs prioritaires et des étapes intermédiaires ou franchies assurait la crédibilité vis-à-vis de l'aide internationale;

- et le transfert de technologie, par la mise en place des structures de formation liées à ce réseau de recherches forestières en zone tropicale sèche, serait un investissement sans conteste des plus pertinents. L'accroissement simple de crédits de formation est plus illusoire qu'utile. Il s'agit surtout d'associer les activités de recherche aux compétences en enseignement pour constituer des programmes de formation (du technicien au docteur) répondant aux besoins réels et au contexte de terrain dans le cadre d'universités disposant de bases d'essais en commun avec ce réseau de recherche forestière en zone tropicale sèche.


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