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Chapitre II: Aspects ethno-sociologiques


Chapitre II: Aspects ethno-sociologiques

Au cours de nos enquêtes sur le terrain, nous nous sommes intéressés aux aspects ethno-sociologiques car ceux-ci jouent un rôle important dans l'organisation du travail et le fonctionnement des différents groupes humains.

Ainsi, nous avons cherché à recenser les différents groupes ethniques et à connaître la taille des familles, le nombre d'habitants des villages, l'origine des groupes ethniques et les relations de parentée et d'assistance entre les habitants (An.3).

2. 1. Population

Le projet encadre 32 villages dont 14 dans la zone de Guélendeng-Mogroum, 14 autour de Ndjaména et 4 dans le Batha. Le projet touche de près ou de loin plus de 110000 habitants. En Prenant un taux de 52%, près de 57000 femmes seraient intéressées par les activités du projet. Le tableau 1 ci-dessous donne la population de ces villages, d'après différentes sources d'information.

Tableau No. 1: Population des villages encadrés par le projet

VILLAGES

POPU. TOTALE

POPU. HOMME

POPU. FEMME

GUELENDENG

 

- Guélendeng+

7573 (5)

3867

3706

 

- Médégué

393 (5)

185

208

 

- Mourgagui

680 (1)

   
 

- Biao

420 (2)

   
 

- Mogroum+

800 (2)

   
 

- Hadiaraye+

61 (5)

31

30

 

- Brawandja

90 (2)

   
 

- Zaiko

90* (2)

   
 

- Zakam

10* (2)

   
 

- Afraya

I 51 (5)

76

75

 

- Mornou

335 (3)

   
 

- Abba Lima

294 (5)

127

167

NDJAMENA

 

- Abéna

     
 

- Boutalbagar

142

   
 

- Klessoum

800

   
 

- Djanga

154

73

81

 

- Ngonba Sara

283

150

133

 

- Walia Sara+

550

300

250

 

- Walia Massa

465

250

215

 

- Ngomna

500

300

200

 

- Ardébé

300

160

140

 

- Rasfil

124

63

61

 

- Toukoura

74

34

40

 

- Sokolo

64

39

25

 

- Miskiné

205

131

111

 

- Lamadji+

211

110

101

BATHA

 

- Ati+

17772

8845

8927

 

- Djedda+

1569

689

870

 

- Koundiourou/Can+

57733

   
 

- Oum Hadjer/Cant.

16676

   

*: Chefs de famille, +: Villages enquêtés. N.B: Mogroum est composé de 3 quartiers

Sources: (1): Martella, 1991; (2): Raymackers, 1994; (3): BIEP, 1992 et (5) RGPH, 1993

Nous n'avons pas pu avoir toutes les données relatives à la population de certains villages.

2.2 Différents groupes ethniques

La population des zones d'interventions du projet sont très hétérogènes. Selon les zones, elle est constituée d'autochtones et de venus, en majorité Massa/Mousgoun et Sara (Guélendeng), Arabe, Massa et Sara (Ndjaména Rural) ou Arabes et Bilala (Batha).

Au niveau de Guélendeng - Mogroum 6 villages sur les 13 encadrés par le projet ont été enquêtés. Plusieurs ethnies composent la population de ces zones, comme le montre le tableau 2 ci-dessous.

Tableau No. 2: Ethnies dans 6 villages de Mogroum-Guélendeng

VILLE ETHNIES

PASKO

KASKO

MASSA

ABBA-LIMA

MIDJOUE

HADIARAYE.

Massa

+

+

+

+

+

+

Sara

+

+

+

     

Hadjaraï

+

 

+

   

+

Falata

+

+

       

Bornou

+

 

+

+

   

Gabri

+

         

Ouaddaï

+

   

+

   

Moskoum

+

         

Bilala

+

+

       

Arabe

+

         

Marba

+

         

Moundang

+

         

Gourane

           

Kim

           

Baguirmi

           

Les différents groupes ethniques sont composés d'autocthones et d'allogènes, originaires d'autres zones du pays. Les Massa et Sara, seraient les autochtone et les autres sont venus.

Les venus subissent une certaine discrimination et sont le plus souvent concentrés dans les centres urbaines des régions.

Dans le quartier Pasko, centre urbain de Guélendeng, c'est l'ethnie Massa qui est dominante, suivie de Sara et de Hadjaraï.

Au niveau du Batha, nous avons enquêté cinq quartiers dans trois villages: Ati-centre (1 quartier), Djedda (1 quartier) et Koundiourou (3 quartiers).

Le tableau 3 ci-dessous montre les groupes ethniques dans les villages enquêtés au niveau du Batha.

Tableau No. 3: Ethnies dans 3 villages du Batha

Village Ethnies

Ati

Djedda

Koundjourou

Arabe

+

+

+

Bilala

+

 

+

Kouka

+

 

+

Massalat

+

   

Djalaba

+

+

 

Ouaddaï

+

   

Bornou

+

   

Masmadja

+

   

Medogo

+

   

Gourane

+

   

Hadjaraï

+

   

Dans ces trois villages, les résidents seraient les arabes, les Kouka et les Billala; le centre urbain étant Ati.

Au niveau de Ndjaména rural (Chari Baguirmi) nous avons enquêté deux villages situés sur la périphérie, dont l'un au nord et l'autre au sud-est de la ville.

Le tableau no. 4 ci-dessous montre les différents groupes ethniques recensés au niveau des villages enquêtés autour de Ndjaména (Chari Baguirmi).

Tableau No. 4: Ethnies dans deux villages du Chari-Baguirmi

Village

Lamadji

Wallia Sara

Ethnies

   

Arabe

+

 

Sara

+

+

Kanembou

+

 

Hadjaraï

+

 

Ouaddaï

 

+

Bilala

 

+

Ces deux villages sont représentatifs des 13 encadrés par le projet autour de NDjaména et constituent une bonne base des activités du projet.

2.3. Organisation sociale

2.3.1. La famille

Elle est la base même de l'organisation sociale. Comme partout ailleurs on remarque vite dans ces régions que les relations sont tournées vers le clan ou la famille élargie qui prédomine. Les mariages entre les différents groupes ethniques, motive les gens à entreprendre des actions communautaires.

2.3.2. Le système de parenté

Dans ces différentes ethnies, la parenté est patrilinéaire. Le père a le pouvoir suprême sur la famille restreinte et a l'obligation notoir de chercher le bien-être de sa famille.

Le système patrilinéaire paraît un atout dans la dynamiquesociale pour le maintien de l'ordre et du commandement.

2.3.3. La Propriété foncière

L'accès à la terre se fait par don ou par héritage. Dans la plupart des villages enquêtés, les venus subissent de la discrimination dans le partage des terres. Les venus y accèdent par don et les autochtones par héritage. Ce don se fait en quelque sorte par les chefs de terres qui sont les chefs traditionnels et en échange, ces derniers reçoient du sucre, du thé et des cultures. Ceci empêche aux venus de participer davantage aux efforts de développement agricole et forestier.

Toutefois la disponibilité des terres cultivables fait que les non propriétaires peuvent trouver, sans trop de difficultés des champs par simple prêt ou moyennant une petite dyme, car la terre n'ayant pas encore une grande valeur marchande dans la campagne.

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