Chapitre III: Activités économiques
Les enquêtes menées sur le terrain au niveau des villages nous ont permis d'identifier les principales activités socio-économiques qu'entretiennent les femmes.
Les populations sont composées d'agriculteurs sédentaires et de pasteurs nomades ou semi-nomades.
Les mouvements associatifs féminins qui existent dans les régions du projet sont créés, pour la plupart avec l'arrivée des projets et sont presque tous de simples regroupements d'intérêt économiques, sans statut ni règlement. Les quelques coopératives que l'on rencontre dans certaines zones sont l'affaire des hommes.
Les femmes des différents groupements sont encadrées par les services régionaux du MDR et du MCFDS tels que CFPA et Centre social, des projets ou par des ONG. Ces femmes entreprennent, souvent de manière individuelle, des activités de production et de commerce qui leur assurent des revenus parfois substantiels.
L'esprit coopératif ainsi développé par les femmes participe à créer un climat d'entente entre les femmes, d'acceptation mutuelle entre ethnies favorise la mise en oeuvre des actions de développement communautaires à moindre coût.
Mais, malheureusement pour des raisons de manque d'informations et d'encadrement adéquat, ces femmes prennent très peu d'initiatives pour essayer de créer des projets leur permettant de développert davantage des activités économiques plus viables et rénumératrices.
Avec un tel état d'esprit, elles ne peuvent ou très peu s'épanouir et participer efficacement au développement économique de leurs régions.
3.2.1. Activités agricoles
L'agriculture est pratiquée dans toutes les zones et est d'une importance capitale, car elle constitue la principale source de revenus des paysans.
D'après nos résultats d'enquête, dans les trois zones les femmes patiquent deux types de cultures: cultures maraichères (laitue, légumes, etc...) en contre saison et des cultures céréalières (mil, sorgho, haricot, arachide, etc...) avec les hommes pendant l'hivernage.
Les cultures maraichères sont pratiquées par les femmes et parfois quelques hommes qui sont plutôt orientes vers le céréales et la gomme arabique. La culture maraichère est frennée par l'insuffisances des connaissances techniques et le manque de moyens matériels et financiers. L'usage des engrais chimique ou organique est presque inexistant. Les superficies exploitées sont inférieures à I ha.
Quant aux cultures pluviales céréalières, la superficie des champs est généralement comprise entre 0,5 et 2 ha par paysan. Très peu de femmes sont propriétaires de terres. Les cultures maraichères sont pratiquées près de points d'eau dans des terrains prêtés soit par le chef de canton/village ou par un généreux propriétaire.
Les méthode et techniques culturales utilisées dans les zones sont:
- défrichement de nouvelles parcelles surtout par les hommes,
- brulis
- semis par poquet à l'approche des pluies, pour les cultures telles mil,
- sarclage et entretien
- récolte et conservation.
L'emploi du matériel traditionnel agricole (houe, pioche, haches, pelle, hachette...) ainsi que les pratiques culturales ne sont guère rentables. Le manque de changement de pratiques culturales plus conservatrices de l'environnement forestier et d'amélioration de l'outil de travail, serait dû entre autres à deux choses: la réticence des populations à changer de mentalité et l'absence ou l'idaquation de l'encadrement par les services techniques compétents du développement rural.
La plupart des gens attendent tout des projet ou de l'Etat et se souviennent de l'OFNAR qui leur distribuait (hommes et femmes) gratuitement les instrants avant son dissolution. Celle-ci n'a pas mis en place, avant sa disparition, des structures d'auto-prise en charge par la population.
Il y a d'autres institutions d'encadrement tels que les services sociaux du MCFDS qui mènent des actions d'information et de sensibilisation en direction des femmes. La cohabitation de ces intervenants est un atout important de complémentarité pour le développement de la femme rurale. Cependant le manque de concertation entre ces différents intervenants conduit souvent à un double emploi dans les tâches et une divergence d'approches, rendant parfois peu efficace l'encadrement.
3.2.2. Activités de l'Elevage
L'élevage est de type traditionnel de boeufs, moutons, chèvres, canards et poulets, vivant en divagation dans les villages. Les produits de cet élevage sont destinés à l'auto-consommation et ne sont vendus qu'au moment des difficultés financières ou surtout pendant la période de pénurie. A titre d'exemple, en hivernage, le poulet est vendu à Ndjaména entre 1250-1500 FCFA contre 500-700 FCFA.
L'aviculture semble confronté à des maladies respiratoires pour les poules, surtout dans les zones de Guélendeng et du Chari-Baguirmi.
Le cheptel le plus important de ces élevages appartient au mari, la femme ne possède que:
* 1 à 3 boeufs ou chèvres
* 3 à 5 volailles
3.2.3. Activités Forestières
L'exploitation forestière se fait de manière artisanale. Les femmes rurales s'intéressent à la récole des fruits et feuilles sauvages comestibles, au prélevement des écorces ou racines de certaines essences pour la phammacopée (mère et sont enfant) et à la coupe du bois de chauffe.
La coupe des perches destinées à la construction où à la commercialisation est pratiquée par les hommes ainsi que la carbonisation et l'exploitation de la gomme arabique. Très souvent elle se fait frauduleusement ainsi que la carbonisation; ce qui contribue à la déforestation. C'est ainsi que l'environnement est dégradé et les terres appauvries.
Concernant les régénération forestières seuls les homme reçoivent des conseils et des plants de la part du Service forestier des différentes zones. Les femmes sont encadrées par des animatrices pour la pratique des foyers améliorés.
De ce qui précéda il ressort que les potentialités alimentaires des forêts de ces zones sont très faiblement exploitées.
3.2.4. Activités commerciales
Elles concernent surtout le petit commerce de détail. C'est ainsi qu'on trouve dans les centres dits urbains des petites échoppes où se vendent des produits de première nécessité par les commerçants de fortune. Les femmes commerçantes sont confrontées aux problèmes de déplacement pour se rendre dans les centres commerciaux, afin de s'approvisionner en marchandises. Elles sont limitées par le manque de financement. Le stockage de certains produits de première nécessité vendus pendant l'hivernage constitue une source de revenus substantiels pour certaines, surtout dans le Batha.
3.2.5. Autres activités
Dans la plupart des villages au niveau des trois zones, certaines femmes s'investissent dans des activités socio-économiques, telles que la couture avec l'encadrement des centres sociaux, la transformation de produits locaux tels que la viande séchée et les produits laitiers (beurre, fromage, etc..). L'artisanat de la vannerie (paniers, nattes, corbeilles, etc..) très développée au Batha et dans la zone de Guélendeng, constitue l'une des principales activités que nous avons identifiées dans les trois zone. Elle apporte des revenus substantiels aux femmes.
Comme services étatiques ou ONG présents dans les trois zones du projet, on peut citer entre autres:
- Guélendeng: |
1) ONDR: chargé de l'encadrement des agriculteurs et des agropasteurs; |
2) CFPA: chargé de formé les paysans dans les activités agricoles; | |
3) Poste forestier: chargé de la gestion des ressources forestières; | |
4) Poste vétérinaire: chargé de la santé animale. | |
- Ndjaména: |
Tous les services régionaux de développement: Agriculture, Elevage, Forêt. |
- Batha: |
1) Inspection des Forêts et Protection de l'Environnement; |
2) Centre Social: chargé d'encadrer les femmes dans diverses activités; | |
3) Projet UNICEF: chargé de la santé et du bien-être des enfants; | |
4) ONDR; | |
5) CFPA. |