FAO/SMIAR - Cultures et Pénuries alimentaires 04/99

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TEXTES PAR PAYS

 

AFRIQUE DU NORD

ALGÉRIE (12 avril)

Le temps sec a généralement prévalu, à l'exception de précipitations isolées dans les régions orientales du pays au cours du mois dernier. Cependant, pour l'ensemble de la saison, les conditions ont généralement été satisfaisantes pour la croissance des cultures principales de blé et d'orge, dont la récolte est prévue pour la fin du mois d'avril et le mois de mai. En 1998, la production a augmenté de façon sensible, passant à 3 millions de tonnes, contre 1,1 million de tonnes en 1997, année marquée par la sécheresse. Pour 1998/99, les importations de céréales, à l'exclusion de la semoule, sont estimées à 5,5 millions de tonnes, soit environ 7 pour cent de moins que l'année précédente.

ÉÉGYPTE (12 avril)

Les perspectives sont favorables pour le blé semé en octobre/novembre, qui sera récolté en avril/mai. On estime à environ 1,1 million d'hectares les surfaces ensemencées en blé pour 1998/99, principalement sous forme de cultures irriguées et dans une moindre proportion en cultures pluviales. Il s'agit d'un léger déclin par rapport à l'année précédente, en raison de l'abandon du blé en faveur d'autres cultures, comme le coton. Ces dernières années, les rendements ont considérablement augmenté et l'on prévoit, pour 1998/99, un rendement moyen d'environ 6,3 tonnes à l'hectare dans les secteurs irrigués et d'environ 3 tonnes à l'hectare pour les cultures pluviales. La production est donnée à 6,1 millions de tonnes, ce qui représenterait une augmentation marginale par rapport à l'an dernier. Cette année, afin d'encourager les agriculteurs à vendre leur blé au Ministère des approvisionnements, le gouvernement a fixé le prix d'achat dans la fourchette 191-200 dollars E.-U. la tonne selon la qualité. Ces prix sont nettement plus élevés que le cours international, soit environ 125 dollars E.-U. la tonne. Afin de répondre aux besoins, le pays importera environ 7,5 millions de tonnes de blé en 1998/99.

MAROC (12 avril)

Compte tenu des semis tardifs dus au retard des pluies et aux températures fraîches du début de la campagne, on prévoit des rendements en blé d'hiver nettement inférieurs à ceux de l'an dernier. Malgré l'amélioration marquée des précipitations à la fin du mois de février, qui a amené des conditions d'humidité plus favorables au développement de la récolte, la production globale de céréales devrait être inférieure de plus de 40 pour cent à celle de 1998, qui avait atteint 6,6 millions de tonnes. Si les conditions météorologiques normales se maintiennent jusqu'à la fin de la campagne, la production totale de blé (y compris le blé dur) et d'orge devrait atteindre 2,3 millions de tonnes et 1,2 million de tonnes respectivement. En conséquence, le pays devra importer des quantités plus importantes de blé tendre et de blé dur l'année prochaine pour compenser la baisse de la production intérieure et satisfaire ses besoins en consommation.

TUNISIE (12 avril)

Les perspectives concernant le blé d'hiver, dont la récolte est prévue pour le mois de mai, ont été favorisées par l'augmentation des précipitations au mois de mars, après plusieurs semaines d'un temps sec persistant qui avait sensiblement réduit l'humidité du sol, risquant d'affecter les rendements globaux. En 1998/99, les surfaces ensemencées en céréales, principalement du blé sont estimées à 1,3 million d'hectares, soit légèrement moins que l'objectif gouvernemental. Cette réduction est en grande partie attribuable à la faiblesse des précipitations dans les principales régions de cultures au moment des semis.

AFRIQUE DE L’OUEST

BÉNIN (6 avril)

La saison des pluies a commencé au début du mois de mars, avec suffisamment de précipitations dans le sud pour permettre les semis de la première récolte de maïs.

La récolte de campagne principale est à présent rentrée et la situation alimentaire générale est satisfaisante. En 1998, les surfaces ensemencées ont été supérieures à la normale, à l'exception des arachides, et la production de céréales pour 1998/99 est estimée à environ 820 000 tonnes. Du fait de la moindre demande émanant des pays du Sahel, qui ont eu de bonnes récoltes, les prix sont généralement demeurés dans la tranche inférieure. Les besoins en céréales d'importation pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 200 000 tonnes de blé et de riz, réexportation comprise.

BURKINA FASO (6 avril)

Le temps sec, comme de saison et la récolte des cultures de contre-saison est en cours. La production céréalière globale pour 1998 atteindrait, selon les estimations officielles, le chiffre record de 2,65 millions de tonnes, soit 32 pour cent de plus que 1997 et 12 pour cent de plus que la moyenne.

Suite à une production record, la situation alimentaire générale s'est améliorée de façon sensible et les prix ont baissé de façon appréciable. Le gouvernement a acheté 15 000 tonnes de céréales sur le marché local pour reporter le stock national de sécurité au niveau recommandé de 35 000 tonnes. Certaines régions déficitaires demeurent vulnérables et pourraient nécessiter une assistance pendant la période de soudure. Il s'agit des provinces de Boulgou, Bazéga, Oubritenga, Sangiué, Kouritenga et Boukiemdé.

CAP-VERT (6 avril)

La production de maïs pour 1998 est estimée à 3 400 tonnes, soit moins que la récolte, déjà médiocre, de l'an dernier et nettement moins que la moyenne. Par suite d'une succession de mauvaises récoltes, certaines tranches de la population rurale pourraient avoir besoin d'une assistance alimentaire et/ou de semences pour la prochaine campagne. La FAO a entrepris une évaluation des besoins ainsi que de l'impact de la sécheresse sur le secteur agricole. Cependant, la situation des approvisionnements alimentaires reste généralement satisfaisante, étant donné que le pays importe l'essentiel des aliments qu'il consomme. Les besoins d'importation de céréales pour 1998/99 se montent à 95 000 tonnes; à ce jour, 89 400 tonnes ont été promises, dont 35 000 tonnes ont déjà été livrées.

CÔTE D'IVOIRE (8 avril)

Après des précipitations éparses au mois de février, la saison des pluies a véritablement commencé début mars dans la région sud, permettant les semis du maïs de la première campagne. Un temps sec de saison se maintient dans le nord.

La situation alimentaire globale reste satisfaisante, tandis que se poursuit la commercialisation des récoltes de 1998. Le rapatriement d'environ 140 000 réfugiés libériens séjournant encore dans les départements de l'ouest se poursuit. Une assistance alimentaire est dispensée à 50 000 personnes vulnérables, ainsi qu'à 30 000 enfants, dans le cadre de programmes d'alimentation scolaire. La production céréalière pour 1998/99 est estimée à 1,6 million de tonnes et les besoins en importations de céréales pour 1999 (janvier/décembre) ont été fixés à 640 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz.

GAMBIE (6 avril)

Les conditions sèches de saison se maintiennent, et la production céréalière de 1998 est officiellement estimée à 114 000 tonnes, soit un volume analogue à celui de 1997 et 9 pour cent au-dessus de la moyenne.

La situation alimentaire générale est satisfaisante, compte tenu de la présence de stocks de riz et des importations prévues. Au cours de la première quinzaine de mars, environ 20 000 tonnes de riz et de farine de blé ont été importées. Les marchés sont bien approvisionnés et les prix des céréales ont baissé après la récolte. Cependant, certaines régions où la production de mil a été mauvaise risquent d'être exposées à des pénuries durant la prochaine période de soudure. Il s'agit, en particulier, des districts du bas et du haut Nuimis ainsi que de la Division de la rive nord, du Kiang occidental et central dans la Division du fleuve inférieur et de certains secteurs de Fonis dans la Division occidentale. Le gouvernement a estimé le nombre de personnes affectées à 133 200, ce qui correspond à un besoin de 4 000 tonnes de céréales.

GHANA (12 avril)

Les pluies ont commencé début mars sur la région sud, atteignant les régions centrales vers la fin du mois. Les semis de maïs ont commencé dans le sud tandis que la préparation des terres pour les semis de riz a débuté dans les régions centrales. La production globale de céréales pour 1998 est estimée à 1,78 million de tonnes, soit légèrement plus que l'an dernier. La production de riz et de maïs a atteint des niveaux normaux ou inférieurs à la normale; cependant, elle est compensée par une bonne production de mil et de sorgho. La production a repris dans l'extrême nord du pays, qui avait connu une sévère réduction en 1997, et la situation des approvisionnements alimentaires devrait rester satisfaisante en 1999. La production de racines et de tubercules devrait atteindre un niveau supérieur à la moyenne, soit 13,44 millions de tonnes.

Il reste, dans le pays, environ 30 000 réfugiés libériens qui reçoivent une assistance alimentaire. Les besoins en importations céréalières ont été estimés, pour 1999, à 475 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz.

GUINÉE (3 avril)

Le temps sec se maintient, sauf au sud où des précipitations limitées ont commencé début mars et se sont intensifiées vers la fin du mois, permettant la préparation des terres pour le maïs et le riz.

Le nombre total des réfugiés du Libéria et de la Sierra Leone présents en Guinée est estimé à 614 000 personnes, dont environ 414 000 de la Sierra Leone et 200 000 du Libéria. Cette population de réfugiés est concentrée dans le sud, où les ressources, notamment alimentaires, sont davantage mises à contribution. On prévoit, pour 1999, une production céréalière d'environ 900 000 tonnes, et les besoins d'importation de céréales pour 1999 sont estimés à 385 000 tonnes, principalement sous forme de blé et de riz.

GUINÉE-BISSAU* (12 avril)

Maintien des conditions climatiques de saison. La plupart des personnes déplacées par suite des combats, l'an dernier ou fin janvier, ont à présent réintégré leur foyer. Une mission des Nations Unies s'est rendue dans le pays à la mi-mars pour faire le point de la situation humanitaire et des besoins en secours d'urgence. Les distributions d'aide alimentaire sont déjà engagées dans les régions de Oio et Cacheu, pour plus de 100 000 bénéficiaires, et elles viennent de débuter à Bissau, Cumura et Prabis, à l'intention de 350 000 à 400 000 bénéficiaires. On prévoit également des distributions alimentaires d'urgence dans les îles Quinhamel et Bijagos, pour un total de 22 000 bénéficiaires. Bien que les approvisionnements alimentaires aient connu une certaine amélioration une fois rentrée la récolte de riz fin 1998, la production était inférieure à l'année précédente pour des raisons d'insécurité, de combats et de climat défavorable dans certaines régions.

LIBÉRIA* (18 avril)

Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue au Libéria à la fin de l'an dernier, et a constaté que la situation alimentaire s'y était sensiblement améliorée. La mission a estimé la production de paddy à 210 100 tonnes pour 1998, soit près de 25 pour cent de plus qu'en 1997 et près de 70 pour cent de la moyenne précédant les troubles intérieurs. La production de manioc a été estimée à 313 300 tonnes (poids humide), ce qui représente 96 pour cent de la moyenne précédant la crise. Les principaux facteurs qui ont contribué à l'augmentation de la production sont l'extension de la superficie ensemencée liée au retour d'un grand nombre de familles d'agriculteurs, l'amélioration de la productivité grâce à un meilleur accès aux intrants fournis par les ONG (en particulier les semences et les outils), et le recours à de meilleures pratiques agricoles promues par les services de vulgarisation. Par ailleurs, un certain nombre de projets soutenus par les ONG ont permis de diffuser des variétés améliorées de manioc. Cependant, la mauvaise qualité du réseau routier, les habitudes alimentaires ainsi que l'absence d'installations de transformation et de préservation conduisent souvent à l'insécurité alimentaire pendant la saison de soudure, c'est-à-dire de fin juin jusqu'à octobre.

La plupart des régions du pays bénéficient d'une distribution d'aide alimentaire, ce qui a permis d'améliorer la situation nutritionnelle de la population. Environ 1,7 million de PDI et de réfugiés de la Sierra Leone bénéficient d'une assistance, et l'on procède actuellement au rapatriement d'environ 480 000 réfugiés libériens qui s'étaient rendus dans les pays voisins, dont 80 000 sont déjà rapatriés. Les opérations de réinstallation des PDI et des réfugiés se déroulent dans les arrondissements de Bomi, Grand Cape Mount, Grand Gedeh, Upper Lofa, Maryland et Sinoe. Cependant, cet afflux de personnes a entraîné un déficit alimentaire dans ces arrondissements. La mission, s'appuyant sur un recensement estimatif de 2,8 millions d'habitants en 1999, prévoit que le Libéria devra importer 155 000 tonnes de céréales pour satisfaire ses besoins de consommation. On prévoit d'importer commercialement 100 000 tonnes de riz et 5 000 tonnes de blé. Le solde de 50 000 tonnes devra être couvert par l'aide alimentaire (30 000 tonnes de blé et 20 000 tonnes de farine de maïs et de mélange maïs-soja). On ne prévoit pas d'aide alimentaire sous forme de riz.

MALI (6 avril)

Un climat sec de saison se maintient, et les récoltes de contre-saison se développent de façon satisfaisante. La production céréalière de 1998 est estimée à un volume record de 2,5 millions de tonnes, soit 13 pour cent au-dessus de la moyenne et 3 pour cent de plus que le record de 1994. Un nombre limité de criquets pèlerins pourraient être présents dans quelques régions de l'Adrar des Iforas.

La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante et le cours des céréales a baissé. On signale en outre des excédents substantiels disponibles pour les achats locaux, les exportations ou les transactions triangulaires.

MAURITANIE (6 avril)

Dans des conditions météorologiques sèches de saison, les récoltes de contre-saison et de récession se développent de façon satisfaisante. La production céréalière de 1998 est estimée à 189 700 tonnes, soit environ 25 pour cent de plus qu’en 1997, et 11 pour cent au-dessus de la moyenne. Des criquets pèlerins dispersés adultes ont été signalés; ils pourraient se reproduire dans quelques secteurs limités du nord, entre Akjoujt et Zouerate, mais sans doute pas dans des proportions inquiétantes.

La situation générale des approvisionnements alimentaires est satisfaisante, en dépit de probables pénuries localisées provoquées par les récoltes réduites de certaines régions, notamment dans les wilayas de Hodhs El Charghi et El Gharbi, Gorgol, Assaba et Guidimakha, de même que dans certains secteurs de Brakna, Tagant et Trarza. Les besoins d’importation de céréales - réexportations comprises - pour 1998/99 (novembre/octobre) sont estimés à 320 000 tonnes, et le besoin d’aide alimentaire à 35 000 tonnes.

NIGER (19 avril)

Le temps est sec comme de saison. La production céréalière globale pour 1998 a été légèrement révisée à la baisse, pour donner une production record de 2,97 millions de tonnes, soit 72 pour cent de plus qu’en 1997 et près de 44 pour cent au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. On aurait signalé la présence de petites concentrations de criquets pèlerins dans quelques secteurs du Tamesna.

La situation générale des approvisionnements est satisfaisante. Quant à la sécurité, la situation s’est normalisée après le coup d’Etat du 9 avril; certains donateurs ont néanmoins suspendu leur aide. Le faible cours des céréales qui a fait suite aux récoltes exceptionnelles de fin 1998 devrait faciliter les achats locaux et, partant, la reconstitution du stock national de sécurité pour lequel une assistance extérieure est nécessaire. Cependant, la situation des approvisionnements alimentaires risque d’être tendue dans certaines régions souffrant d’un déficit alimentaire chronique, notamment dans les arrondissements de Bouza, Illela, Konni, Matameye, centre-Madaoua, centre-Mayahi, nord-Mirriah, sud- Ouallam, nord-Tanout (Belbedji), nord-Tillabery (Aiorou), sud-Diffa et sud-N’Guigmi.

NIGERIA (6 avril)

Les précipitations ont commencé de façon limitée à la mi-février dans le sud et se sont intensifiées au mois de mars, permettant les semis du maïs de la première campagne et la préparation des terres pour le riz pluvial. La production céréalière de 1998 est officiellement estimée à 22,8 millions de tonnes, soit près de 4 pour cent de plus qu’en 1997. La production de racines et de tubercules, principalement le manioc et l’igname, est estimée à 62 millions de tonnes, volume supérieur à la moyenne.

Les approvisionnements alimentaires restent altérés par le niveau élevé des pertes après récolte et des coûts de distribution. Les besoins d’importation de céréales pour 1999 sont estimés à 1,25 million de tonnes, dont 1,05 million de tonnes de blé et 150 000 tonnes de riz.

SÉNÉGAL (6 avril)

Le temps est sec comme de saison. Fin octobre, une mission conjointe FAO/CILSS d’évaluation des récoltes a estimé la production céréalière non irriguée de 1998 à 976 400 tonnes, soit environ 24 pour cent de plus qu’en 1997, mais 3 pour cent au-dessous de la moyenne des cinq dernières années. Les perspectives étant favorables pour les cultures de décrue et de contre- saison, on prévoit une production céréalière totale d’un peu plus d’un million de tonnes.

La situation générale des approvisionnements alimentaires devrait s’améliorer. Les marchés sont bien approvisionnés et les cours du riz généralement stables, tandis que ceux du mil et du sorgho sont beaucoup plus bas qu’en 1998. Toutefois, il faut prévoir certaines difficultés d’approvisionnement alimentaire localisé pour les populations vulnérables affectées par une succession de mauvaises récoltes, notamment dans les départements de Louga, Tivavouane et M’Backé, ainsi que dans les régions de Fatick, de Thiès et de Ziguinchor. Les besoins d'importation de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/99 (novembre/octobre) sont estimés à environ 800 000 tonnes, principalement sous forme de riz et de blé.

SIERRA LEONE* (6 avril)

En dépit d’une certaine amélioration de la sécurité, les approvisionnements alimentaires restent difficiles. A Freetown, des distributions limitées d’aliments sont en cours, et la situation nutritionnelle des PDI est stable. On estime à 700 000 le nombre de personnes déplacées, dont 150 000 à Freetown, 30 000 à Lungi, 55 000 à Kenema, 4 000 à Bo, 13 000 à Blama, 17 000 à Kambia, 3 000 à Bombuna, 5 000 sur l’île Banana, et, selon des sources non confirmées, environ 18 000 à Shenge. On trouve, dans ces régions, des poches de pénuries alimentaires, où ont été entreprises des activités limitées de distribution alimentaire.

Les opérations humanitaires restent entravées par le pillage des entrepôts et la mauvaise qualité de l’infrastructure. Du fait de l’insécurité qui règne dans la plupart des régions du pays, l’assistance humanitaire reste limitée au sud et à l’est. Les principales routes reliant Freetown aux régions centrales du pays, notamment à Bo et à Kenema, restent peu sûres et ne permettent que le transport de volumes limités d’aide alimentaire. Des pénuries aiguës de denrées alimentaires et de combustible ont été signalées et constituent une entrave supplémentaire aux opérations humanitaires. En outre, la saison des pluies, qui commence généralement en mai, rendra encore plus difficile le transport routier. Les activités de redressement, notamment la distribution de semences et d’outils ainsi que l’assistance technique, ont été retardées ou restent limitées. Il s’ensuit que la production agricole pour la prochaine campagne, qui commence en mai, continuera de décliner.

En dépit de conditions météorologiques satisfaisantes, la surface ensemencée en 1998 est sensiblement inférieure à celle de l’année précédente, par suite de l’insécurité. On estime la production céréalière à 400 000 tonnes, soit environ 20 pour cent de moins qu’en 1997. Selon la FAO, les besoins d’importations céréalières de la Sierra Leone pour 1999 sont d’environ 290 000 tonnes, dont 140 000 tonnes d’aide alimentaire.

TCHAD (6 avril)

Avec un temps sec de saison, la récolte des cultures de décrue a été entamée et les perspectives sont généralement favorables. Grâce à de bonnes conditions de croissance, notamment dans la zone sahélienne, la production céréalière de 1998 a été estimée au volume record de 1,28 million de tonnes, soit 30 pour cent de plus qu'en 1997.

La situation des approvisionnements alimentaires est généralement satisfaisante, notamment dans la zone du Sahel qui a enregistré une production nettement supérieure à la moyenne. Les prix des céréales ont baissé au lendemain de la récolte, ce qui devrait faciliter les achats locaux pour la reconstitution du stock national de sécurité, pratiquement épuisé. Cependant, une assistance extérieure est nécessaire pour les achats effectués localement. On verra sans doute surgir certaines difficultés d'approvisionnements alimentaires dans certaines régions de la zone soudanaise, affectée par des inondations et/ou de mauvaises récoltes en 1998, particulièrement à Logone, Tandjilé et dans certaines parties des préfectures du Mayo-Kebbi et du Moyen- Chari. Dans ces régions, bien qu'ayant baissés, les prix des céréales sont restés supérieurs à la moyenne. La production des cultures de rapport a également décliné, réduisant les revenus des agriculteurs.

TOGO (6 avril)

La saison des pluies a commencé début mars dans le sud, permettant les semis du maïs de la première campagne. Dans le nord, le temps est sec, comme de saison.

La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. La production céréalière globale pour 1998 est estimée à 590 000 tonnes, soit 18 pour cent de moins que le volume record de 1997, et nettement en- deçà de la normale. La production de racines et tubercules, moins vulnérables aux périodes sèches, a enregistré une augmentation de 5 pour cent par rapport à l’an dernier, atteignant 1,29 million de tonnes. Les besoins d'importations céréalières pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 75 000 tonnes. Du fait de la bonne récolte réalisée par les pays du Sahel, les exportations céréalières du Togo vers ces pays devraient connaître un déclin marqué.


AFRIQUE CENTRALE

CAMEROUN (19 avril)

Selon les estimations, la production céréalière de 1998 est supérieure à la moyenne. Les prix des denrées alimentaires ont baissé au lendemain de la récolte, et la situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Fin mars, après l’éruption du Mont Cameroun, à 60 km à l’ouest de Douala, des populations ont fui vers cette ville ainsi que vers Limbe. Cependant, la situation s’est à présent normalisée. Des difficultés d’approvisionnement alimentaire devraient se manifester dans les régions nord, affectées par de mauvaises récoltes. Une opération de secours du PAM a permis de livrer 6 000 tonnes de secours alimentaire à 210 000 personnes, en 1998, dans la région de l’extrême nord. Une nouvelle opération de secours étalée sur six mois permettra de distribuer 9 500 tonnes de denrées alimentaires à 660 000 habitants de la région nord (10 pour cent) et extrême nord (90 pour cent).

CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU* (6 avril)

La dernière estimation des Nations Unies situe le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), en République Démocratique du Congo, à environ 467 000. Dans la province du Katanga, environ 40 000 PDI sont dispersées à l’ouest de Manono, tandis que près de 50 000 résidents des districts de Tchuapa et d’Ubangi dans la province d’Equateur, ont fui face à la reprise des hostilités, à la fin du mois de mars, et se cacheraient dans les forêts voisines. Près de 20 000 personnes déplacées séjournent dans les familles d’accueil, dans les zones de Kabare/Kalehe du sud Kivu, et la poursuite des activités militaires a entraîné un mouvement continu de déplacements de populations dans la province, selon l’axe Walungu- Mwenga-Shabunda. On aurait également signalé un grand nombre de personnes déplacées arrivant à Idjwi.

Au nord Kivu, les habitants du district de Masisi auraient amorcé leur retour, après huit mois de déplacement. Cependant, les raids fréquents de la milice d’Interahamwe continuent de déplacer un nombre considérable de personnes dans les régions rurales de Rutshuru-Kanyabayonga. On a également signalé récemment d’autres déplacements de populations dans les provinces de Maniema et du Kasai oriental. Dans les régions d’Uvira et Fizi du sud Kivu, il est question de tensions entre population locale et Banyamulenge, dans le haut et moyen plateau. Une mission FAO qui s’est rendue dernièrement au nord et au sud Kivu a estimé que 240 000 familles, soit 1,2 million de personnes, ont été affectées par des troubles intérieurs récents.

A Kinshasa, les approvisionnements alimentaires sont difficiles et les prix des denrées de base ont considérablement augmenté, notamment par suite d’une hausse très marquée du prix du carburant. La guerre a eu comme conséquence que les trois provinces qui approvisionnent traditionnellement Kinshasa sont surexploitées, et il y a risque d’épuisement des stocks. La production alimentaire dans la province d’Equateur a diminué, et l’insécurité, conjuguée à d’autres facteurs, a réduit l’acheminement de nourriture vers la capitale. Parallèlement, la guerre a perturbé la campagne A 1998/99 dans la province du Bas-Congo, et les exportations de denrées produites localement vers Brazzaville se sont intensifiées. Bandundu, qui est la seule source d’approvisionnement alimentaire pour la population de Kinshasa à avoir préservé la pleine capacité de production agricole, doit à présent répondre aux besoins de Kasais, et on ne sait pas pendant combien de temps cette province pourra continuer d’envoyer des quantités importantes de nourriture vers la capitale. Une telle situation pourrait conduire les agriculteurs des provinces productrices à vendre la totalité de leurs stocks, sans conserver les quantités nécessaires pour leur propre consommation ou suffisamment de semences pour la prochaine campagne. Cette situation prévaut alors que les importations sont en baisse depuis l’application d’une réglementation sur les devises étrangères, avec des conséquences négatives pour la sécurité alimentaire.

CONGO, RÉPUBLIQUE DU (6 avril)

L’approvisionnement en eau et en électricité a été partiellement rétablie dans les districts de Bacongo et Makelekele au sud de Brazzaville, qui avaient été désertés par environ 200 000 personnes depuis les combats de décembre 1998. Cependant, les marchés et autres services de base demeurent fermés. Mi-mars, environ 25 000 personnes déplacées provenant du sud de Brazzaville séjournaient dans 18 centres du nord de Brazzaville. Ces personnes n’ont pas encore été officiellement autorisées à se réinstaller à Bacongo et à Makelekele, même si un certain nombre d’entre elles ont réintégré leur foyer. Une partie des quelque 100 000 personnes déplacées qui avaient fui la ville de Dolisie, au sud, en raison des combats entre les forces gouvernementales et les groupes de miliciens, ont commencé à rentrer chez elles. Les affrontements se poursuivent dans la région de Pool, où environ 120 000 résidents de Brazzaville avaient fui au mois de décembre.

GABON (6 avril)

Les principales récoltes alimentaires de base sont le manioc et les plantains, dont la production est estimée à environ 330 000 tonnes. Le pays importe l’essentiel de sa consommation céréalière, estimée à près de 85 000 tonnes en 1999, dont la totalité est obtenue par voie commerciale.

GUINÉE ÉQUATORIALE (6 avril)

Les besoins d'importations céréalières annuelles sont estimés à 10 000 tonnes, venant s’ajouter aux récoltes alimentaires de base de patates douces, de manioc et de plantains. Les besoins en aide alimentaire pour 1999 (janvier/décembre) sont estimés à 2 000 tonnes de blé et de riz.

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (6 avril)

Les précipitations favorables ont permis de réaliser une bonne récolte céréalière fin 1998. La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante. Pour la campagne de commercialisation de 1999 (janvier/décembre), les besoins d'importations céréalières sont estimés à 34 000 tonnes, sous forme de blé principalement. En décembre 1998-janvier 1999, environ 7 500 personnes se sont réfugiées à Bangui, après le début de combats dans la province Equateur de la République Démocratique du Congo.

AFRIQUE DE L’EST

BURUNDI* (1er avril)

Des précipitations normales ou supérieures à la normale au cours des deux derniers mois ont favorisé les semis et l’établissement des cultures de deuxième campagne pour 1999. Au mois de mars, la FAO avait distribué 2 874 tonnes de semences de haricots aux 243 000 ménages les plus affectés. Jusqu’ici, la récolte, prévue pour la fin du mois de mai, s’annonce bonne.

Du fait de l'irrégularité des pluies, qui ont principalement affecté les céréales et les haricots, la production de la première saison de 1999 est estimée à 1,1 million de tonnes, soit 3 pour cent de moins que l’année précédente et nettement en dessous de la moyenne pré-crise. On estime que ces récoltes ont baissé de 5 pour cent et de 14 pour cent respectivement depuis 1998. Les régions les plus touchées sont Bugesera, Imbo et Moso.

De récentes enquêtes sur la situation nutritionnelle indiquent que cette dernière s’est améliorée depuis le deuxième semestre de l’an dernier, ce qui traduit un progrès relatif de la sécurité et un meilleur accès aux terres, aux marchés et aux services de santé.

La distribution d’aide alimentaire aux 138 000 personnes déplacées les plus vulnérables se poursuit.

ÉRYTHRÉE* (1er avril)

Selon les estimations préliminaires des récoltes de céréales pour 1998, rentrées à la fin de l’an dernier, on obtiendrait une production record de 458 000 tonnes de céréales et de 33 000 tonnes de légumineuses, soit un niveau sensiblement plus élevé que l’année précédente. De ce fait, les besoins en importations pour 1999 ont baissé des deux tiers par rapport aux 109 000 tonnes de 1998, principalement sous forme de blé destiné aux zones urbaines.

En dépit de l’amélioration générale des approvisionnements alimentaires, amenée par l’excellente récolte, la situation reste extrêmement tendue pour les habitants des régions frontalières de Gash-Barka et Debub affectées depuis mai 1998 par la guerre avec l’Ethiopie. Aux termes d’une opération d’urgence récemment approuvée par la FAO et le PAM, une aide alimentaire internationale sera distribuée à 268 000 personnes parmi les plus affectées, dont 246 500 personnes déplacées et 21 500 personnes déportées d’Ethiopie, pendant une période de neuf mois débutant au mois d’avril.

ÉTHIOPIE* (1er avril)

Des précipitations suffisantes au mois de mars dans les régions agricoles ont favorisé les semis et l’établissement des cultures secondaires "belg". Ces récoltes, qui représentent entre 5 et 10 pour cent de l’ensemble de la production céréalière annuelle, ont une grande incidence dans les régions de culture " belg ", où elles fournissent la plus grosse part des approvisionnements alimentaires au cours de l’année.

La campagne principale " meher " pour 1998 est bonne, avec une récolte de céréales et de légumineuses exceptionnelle d’un volume de 11,7 millions de tonnes, soit un tiers de plus que l’année précédente. Cependant, dans certaines régions de pâturage du sud et de l’est, le temps sec qui a prévalu durant la saison des pluies entre octobre et novembre a entraîné une détérioration des conditions de pâturage et de la santé des animaux, de même que de graves pénuries d’eau; la distribution urgente d'eau est en cours dans certains secteurs. Une récente évaluation de la situation entreprise conjointement par les gouvernements, les donateurs et les organismes internationaux, a établi que les régions les plus touchées sont la région Somali et les zones de basses- terres de Bale et Borena dans les régions de Oromya, pour lesquelles les approvisionnements en aliments et en eau s’annoncent problématiques. Les prix des céréales sont en augmentation, tandis que ceux du bétail ont accusé un déclin marqué depuis l’an dernier. En outre, l’embargo sur les importations de bétail provenant de ces régions imposé par l’Arabie saoudite a encore réduit le revenu des populations pastorales. On estime qu'environ 1,1 million de personnes auront besoin de 89 000 tonnes d’aide alimentaire pendant un semestre. Cependant, l’insécurité qui prévaut dans la région somalienne a jusqu’ici empêché l’accès aux populations nécessiteuses.

Cette année, en dépit d’une situation généralement satisfaisante au plan des approvisionnements alimentaires, quelque 2 millions de personnes vulnérables auront besoin, selon les estimations, de 180 000 tonnes d’aide alimentaire au cours de l’année 1999. Une assistance alimentaire s’impose également pour les 272 000 personnes déplacées par la poursuite du conflit armé avec l’Erythée voisine. Compte tenu des importantes quantités disponibles dans le pays, il est recommandé aux donateurs d’appuyer les achats locaux afin de renforcer le marché. Jusqu'ici, les engagements d'achats locaux se montent à 108 000 tonnes de céréales, et ceux concernant l'aide alimentaire importée à 285 000 tonnes.

KENYA (1er avril)

Favorisés par des précipitations adéquates au mois de mars, les semis de la campagne principale de cultures céréalières des "grandes pluies" de 1999 ont été entamés.

La récolte, récemment rentrée, de la campagne des "petites pluies" pour 1998/99 dans les régions occidentale et orientale du pays, a été considérablement réduite par le caractère tardif et insuffisant des précipitations durant la période de végétation. Selon les estimations préliminaires, la production de maïs serait de 100 000 tonnes, soit à peine un quart de la moyenne. Bien que la campagne des petites pluies ne représente que 15 pour cent de la production nationale, elle constitue la principale récolte dans les provinces de l'est, du Nyanza, de la Côte et certaines parties de la province centrale. Dans les régions de pâturage de ces provinces, le temps sec a également entraîné des pénuries d'eau pour les humains comme pour les animaux, tout en altérant l'état des pâturages.

En dépit d'une situation généralement satisfaisante des approvisionnements alimentaires, grâce à une bonne récolte céréalière principale de 1998, la situation alimentaire est difficile dans les régions touchées par l'insuffisance des petites pluies. On a signalé de graves pénuries alimentaires, notamment dans les districts de Kiambu, Kirinyaga, Maragua, Thika et Nyeri des provinces centrales, de même que dans plusieurs localités des provinces de l'est. La situation risque fort de se détériorer au cours des prochains mois, avec l'épuisement des stocks alimentaires, et une aide alimentaire s'impose d'urgence pour les populations affectées.

OUGANDA (1er avril)

Les précipitations supérieures à la moyenne qui ont prévalu durant les deux premières décades de mars ont favorisé l'achèvement des semis pour les cultures vivrières de la campagne principale 1999, tout en bénéficiant aux cultures précoces, si bien que les perspectives initiales sont favorables. Les pluies ont également amélioré l'état des pâturages et du bétail dans les régions pastorales de l'est, précédemment affectées par la sécheresse.

Les récoltes de maïs et de haricots de campagne secondaire pour 1998/99 ont été réduites, mais les résultats sont satisfaisants pour les autres cultures de base, et le prix de la plupart des denrées se sont stabilisés au cours du mois dernier, si bien que la situation alimentaire demeure dans l'ensemble satisfaisante. Cependant, de graves difficultés persistent dans le district de Rakai, où, par suite d'une succession de mauvaises récoltes, les stocks des agriculteurs sont épuisés. Les distributions d'aide alimentaire ont amélioré la situation, mais une récente mission d'évaluation dépêchée dans la région a estimé qu'environ 30 000 personnes continuent de souffrir de pénuries aiguës de nourriture. La situation reste tendue dans les régions du nord, où 400 000 personnes sont encore déplacées du fait de l'insécurité. Une aide alimentaire internationale est en cours de distribution.

RWANDA* (1er avril)

Des précipitations normales ou supérieures à la normale au mois de mars ont favorisé les cultures alimentaires de deuxième campagne de 1999, récemment ensemencées, et les prévisions initiales sont favorables.

Selon les estimations les plus récentes, la première campagne de 1999 donnerait une production alimentaire totale de 2,34 millions de tonnes, soit 14 pour cent de plus que l'an dernier, mais un volume légèrement inférieur à la moyenne d'avant la guerre. Ce chiffre se compose de 64 000 tonnes de céréales, 92 000 tonnes de légumineuses, 1,5 million de tonnes de bananes, 646 000 tonnes de racines et tubercules et 50 000 tonnes de fruits et légumes. En dépit de l'augmentation marquée de la production de racines et tubercules, et d'une production stable de bananes et de plantains par rapport à l'an dernier, la campagne a été médiocre pour les céréales et les haricots. L'insuffisance des pluies durant la période de végétation a affecté la productivité céréalière, et l'on prévoit une production inférieure d'environ 15 pour cent à la campagne A de 1998.

Les approvisionnements en denrées alimentaires de base autres que les céréales sont satisfaisants. Le prix des patates douces et du manioc ont baissé jusqu'à un tiers de leur niveau d’il y a un an, permettant aux couches les plus défavorisées de la population un accès plus facile à la nourriture, et l'on note une amélioration générale de la situation nutritionnelle. Cependant, la situation alimentaire demeure tendue dans les préfectures de Giseny et Ruhengeri au nord- ouest, où la persistance des troubles intérieurs a perturbé les activités agricoles et continue d'entraver la distribution d'aide alimentaire. L'amélioration relative de la sécurité au cours des mois précédents a permis au gouvernement de réinstaller une partie des populations déplacées. Environ la moitié des quelque 600 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et vivant pour certaines dans des camps ont été réinstallées dans de nouveaux sites. La distribution d'aide alimentaire aux personnes les plus affectées a été estimée à 52 000 tonnes pour la période janvier/juin 1999.

SOMALIE* (1er avril)

Les pluies enregistrées au cours des deux premières décades du mois de mars ont amélioré l'état des pâturages et l'approvisionnement en eau dans les régions pastorales du nord-ouest, affectées par le temps sec durant la campagne "deyr" précédente. Ces pluies ont également rendues plus favorables les conditions du sol en vue des semis de la prochaine campagne principale "gu", sur le point de commencer. La FAO procède actuellement à la distribution de 560 tonnes de semences de sorgho aux 28 000 agriculteurs touchés par la sécheresse dans les régions de Bay et de Bakool.

Les récoltes céréalières secondaires "deyr" de 1998/99, récemment rentrées, ont été estimées à 80 000 tonnes, soit le double du niveau médiocre de 1997/98 - affecté par de graves inondations - mais toujours inférieur de 25 pour cent aux niveaux précédant les troubles intérieurs. Malgré une augmentation des semis, les pluies tardives et inférieures à la moyenne de la période octobre/décembre ont altéré les rendements. De plus, l'insuffisance des précipitations a entraîné une détérioration de l'état des pâturages et des réserves d'eau servant à la consommation humaine et animale. Bien que les récoltes "deyr" représentent normalement 20 pour cent de la production céréalière annuelle, la présente récolte fait suite à la mauvaise récolte principale "gu" de 1998, laquelle avait seulement atteint un quart de la production précédant la guerre.

On prévoit que la situation des approvisionnements alimentaires, déjà difficile, continuera à se détériorer au cours des prochains mois, exposant environ 1 million de personnes à des pénuries alimentaires, avec un risque grave pour 400 000 d'entre elles. Le prix des céréales a brutalement augmenté au cours des derniers mois et se trouve largement hors de portée de la majorité de la population. Après cinq mauvaises récoltes d'affilée auxquelles s'ajoute l'embargo sur les importations de bétail en provenance de Somalie imposé par l'Arabie saoudite, les mécanismes de subsistance ont pratiquement été épuisés. On voit s'intensifier les mouvements de populations à la recherche de nourriture et d'eau, notamment en provenance des régions les plus touchées de Bay et de Bakool, et la reprise des combats dans de nombreux secteurs ne fait qu'aggraver la situation. Selon les estimations, environ 30 000 personnes ont été déplacées par les pénuries alimentaires et par l'insécurité. Une aide alimentaire d'urgence est en cours de distribution.

SOUDAN* (1er avril)

La récolte du blé irrigué pour la campagne 1998/99 est en cours, mais les perspectives sont défavorables. En effet, la surface ensemencée aurait décliné de moitié par rapport aux 140 000 hectares de l'an dernier. De plus, les coûts de production élevés et les prix comparativement inférieurs du blé et de la farine de blé importés, conjugués au retard des semis par suite des dégâts causés aux pompes et aux infrastructures d'irrigation par les inondations, ont nui aux semis. On prévoit également une réduction de la productivité par suite de températures anormalement élevées en décembre et en janvier. Selon les dernières prévisions, la récolte devrait atteindre 280 000 tonnes, soit une chute de 48 pour cent par rapport à l'an dernier.

La récolte de céréales secondaires de 1998 est estimée à 5,3 millions de tonnes, soit un volume record. La production de sorgho a augmenté de 36 pour cent par rapport à l'année précédente, atteignant 4,3 millions de tonnes, tandis que celle du mil a augmenté de 56 pour cent, atteignant 1 million de tonnes. Les disponibilités à l'exportation, sous forme de sorgho principalement, sont actuellement estimées à 719 000 tonnes. Le prix du sorgho est tombé en-deçà des coûts de production dans les principales régions productrices, par suite d'une récolte exceptionnelle et d'importants stocks de report, ce qui pourrait réduire les semis de la prochaine campagne à partir du mois de juin.

En dépit d'approvisionnements alimentaires abondants, la situation demeure tendue dans le sud, perturbé par des troubles intérieurs prolongés qui ont provoqué l'effondrement de toutes les activités économiques. On estime à 2,3 millions le nombre de personnes affectées par la guerre, dont les besoins en aide alimentaire d'urgence pour 1999 seraient de 173 000 tonnes. Compte tenu des importantes disponibilités au niveau national, il est fortement recommandé d'acheter les volumes destinés à l'aide alimentaire sur place, de manière à soutenir les marchés. Cependant, de nouveaux engagements s'imposent d'urgence afin d'éviter une rupture dans les distributions; en effet, les stocks alimentaires, notamment de denrées non céréalières, sont à des niveaux dangereusement bas.

TANZANIE (1er avril)

Les pluies abondantes du mois de mars, suivies par une période sèche en février, ont amélioré les perspectives pour les récoltes principales "msimu" de 1999 dans les régions de hautes terres du sud, du centre et du sud-ouest. Les pluies du mois de mars ont également profité aux semis et à l'établissement des cultures précoces de la campagne "masika" dans les régions à régime bi-modal du nord et du nord-est. Dans ces régions, affectées par une sécheresse aiguë pendant la campagne "vuli" précédente, les précipitations ont aidé à régénérer les pâturages et le bétail.

La situation des approvisionnements alimentaires est satisfaisante pour les denrées de base autres que les céréales. Cependant, du fait de la médiocrité de la production de maïs "vuli" de campagne secondaire, ainsi que des pertes en cours de stockage supérieures à celles prévues au cours de l'an dernier, les approvisionnements en maïs demeurent tendus. Le prix du maïs, qui avait atteint un sommet au mois de janvier cette année, a baissé en février et en mars; il reste cependant supérieur d'un tiers à celui de l'an dernier. En revanche, le prix du riz, des haricots et des cultures non céréalières a décliné dans la plupart des régions.

La mauvaise campagne "vuli" de 1998/99 a entraîné une augmentation du nombre de personnes déjà vulnérables aux pénuries alimentaires du fait des pertes localisées de récolte durant la campagne principale de 1998. On estime à présent à 1 million les personnes réparties dans 13 régions affectées par les mauvaises récoltes et nécessitant une aide alimentaire. L'approvisionnement alimentaire de ces personnes est précaire, notamment dans les régions de Dodoma, Singida et Morogoro, où un certain nombre de personnes seraient mortes de faim. Les besoins d'aide alimentaire pour la période avril-juin de soudure avec la prochaine récolte seraient de 29 000 tonnes, et l'aide alimentaire internationale est estimée à 20 000 tonnes, déjà promises en totalité. Le gouvernement s'est engagé à fournir les 9 000 tonnes restantes, mais les réserves d'urgence sont pratiquement épuisées.

AFRIQUE AUSTRALE

AFRIQUE DU SUD (1er avril)

Les pluies abondantes enregistrées entre novembre et mi-février ont été suivies par une période sèche prolongée, notamment dans les provinces du nord et de l’est, affectant le remplissage du grain du maïs. Par conséquent, les prévisions officielles de production de maïs seront de 6,5 millions de tonnes, soit légèrement inférieures à la production déjà réduite de l’an dernier, et en-deçà de la moyenne. Cependant, les averses de la mi-mars devraient atténuer quelque peu le stress hydrique, et les résultats globaux de la campagne dépendront des conditions qui prévaudront durant les quelques semaines qui nous séparent de la récolte.

Les estimations officielles pour la récolte de blé d’hiver 1998/99 sont actuellement de 1,5 million de tonnes, volume inférieur à la moyenne et en baisse de 36 pour cent par rapport à 1997/98. Cette situation est attribuée à la faiblesse des cours internationaux et nationaux.

ANGOLA* (1er avril)

En 1999, la production alimentaire devrait accuser une réduction très marquée, et le pays aura besoin d'une aide alimentaire massive au cours des mois à venir. En effet, malgré des précipitations suffisantes dans la plupart des régions depuis le mois d'octobre, les surfaces ensemencées auraient considérablement décliné cette année en raison de la reprise des troubles intérieurs au mois de décembre. De nombreux agriculteurs ont abandonné leur terre pour aller grossir le nombre sans cesse croissant des personnes déplacées et des réfugiés. Dans ces conditions, on s'attend à ce que la récolte de 1999 soit très nettement inférieure à celle des années précédentes, ce qui contribuera à aggraver encore une situation précaire en matière d'approvisionnement alimentaire.

Le pays devra donc compter sur une aide alimentaire importante pour la satisfaction de ses besoins alimentaires durant la campagne de commercialisation 1999/2000. Dans de nombreuses régions, le prix des denrées alimentaires a considérablement augmenté, réduisant l'accès à la nourriture pour la majorité de la population. De plus, les difficultés de distribution des secours ont exacerbé la situation, aggravant la malnutrition, notamment parmi les personnes déplacées à l'intérieur du pays. Il faut donc, dans l'immédiat, aider le nombre en augmentation constante des personnes déplacées, aujourd'hui estimé à plus de 600 000 et en grande partie concentrées dans les provinces de Huambo, Bie, Malanje, Huila et Uige. Fin mars, les engagements d'aide alimentaire totalisaient environ 141 700 tonnes, dont 139 000 tonnes ont déjà été livrées. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires doit se rendre dans le pays au mois de mai.

BOTSWANA (1er avril)

Les perspectives sont généralement favorables pour la récolte céréalière de 1999 en cours dans certaines régions. Les images recueillies par satellite indiquent que les précipitations ont été normales ou supérieures à la normale dans plusieurs régions durant la période décembre/janvier, précédant une période sèche prolongée en février et début mars. Les pluies enregistrées au cours des deux dernières décades de mars ont quelque peu redressé la situation. Les surfaces ensemencées étant, selon les observations, sensiblement supérieures à celles de 1997/98, on prévoit cette année une reprise de la production après la récolte de l'an dernier, inférieure à la moyenne.

La situation des approvisionnements alimentaires au niveau national est dans l'ensemble satisfaisante. L'augmentation prévue de la production devrait réduire les besoins en importations. Comme pour les années précédentes, les disponibilités intérieures en céréales ainsi que les importations prévues devraient couvrir de façon satisfaisante les besoins du pays pour la nouvelle campagne commerciale 1999/2000.

LESOTHO (1er avril)

Les perspectives sont généralement favorables pour les récoltes de la campagne 19798/99. Selon les premières indications, les surfaces ensemencées ont été supérieures à celles de l'an dernier grâce à des premières pluies suffisamment abondantes mais aussi grâce aux subventions accordées par le gouvernement aux agriculteurs, notamment pour l'achat de semences et d'engrais. Les précipitations cumulatives enregistrées entre octobre et janvier étaient normales ou supérieures à la normale pour la plupart des régions; cependant, la plus grande partie du pays a dû subir, tout au long de février et début mars, une période sèche qui a induit un grave manque d'humidité et risque d'affecter la productivité dans certaines régions.

La situation des approvisionnements alimentaires au niveau national devrait devenir plus tendue vers la fin de la campagne de commercialisation, car il semble que les volumes importés commercialement soient inférieurs aux prévisions. Le programme gouvernemental de secours aux victimes de la sécheresse devrait venir en aide, entre février et juin/juillet 1999, à quelque 400 000 personnes vulnérables.

MADAGASCAR (1er avril)

La récolte est en cours pour le paddy et pour d’autres cultures de la campagne de 1999, avec des perspectives généralement bonnes pour la plupart d’entre elles, grâce aux précipitations qui ont été favorables dans la plupart des régions. En décembre et en janvier, de nombreuses zones de cultures ont bénéficié de précipitations atteignant ou dépassant la normale, et notamment le sud-ouest, généralement sec, où les conditions continuent d’être assez bonnes, en dépit d’une période sèche en février qui risque d’affecter les rendements. Par ailleurs, l’incidence négative des cyclones est restée relativement limitée cette année. Bien que les criquets continuent de menacer les récoltes dans plusieurs régions, leur incidence est également demeurée limitée jusqu’ici et le gouvernement continue, avec l’aide de donateurs, de lutter contre leur prolifération.

Compte tenu d’une récolte relativement bonne en perspective, la situation des approvisionnements alimentaires devrait s’améliorer durant la campagne de commercialisation 1999/2000. Dans le sud, très exposé à la sécheresse, il faudra continuer de prévoir des secours aux catégories vulnérables du fait de leurs moyens limités de subsistance.

MALAWI (1er avril)

Les perspectives de production sont généralement favorables pour la campagne 1998/99. Les images recueillies par satellite indiquent que les pluies ont été abondantes et largement réparties, couvrant la plus grande partie du pays. La plupart des secteurs de la région sud avaient, fin janvier, reçu des précipitations supérieures à la normale ayant entraîné quelques inondations dans les régions du nord. En dépit d’un démarrage tardif, les précipitations largement réparties enregistrées entre janvier et mars ont été bénéfiques pour les cultures. D’après les premières indications, la récolte de maïs pourrait être meilleure que celle de la campagne précédente, déjà supérieure à la moyenne. La situation des approvisionnements alimentaires continue d’être généralement satisfaisante, par suite de la bonne production de l’an dernier.

MOZAMBIQUE (1er avril)

Selon les premières indications, la récolte céréalière devrait être cette année encore supérieure à la moyenne, grâce à des précipitations favorables et à une augmentation de la surface ensemencée. Suite à un démarrage tardif de la saison dans les provinces du nord et du nord-est (Cabo Delgado, Nampula et Niassa), les précipitations de février et mars ont été normales ou supérieures à la normale. Cependant, dans les régions centrales, les inondations provoquées par les pluies torrentielles de fin février ont affecté plusieurs districts de la province d’Inhambane, avec des pertes de vie, de récoltes et de biens. Dans ces régions, souvent arides, on estime à 40 000 hectares la surface de terres arables inondées; plus de 70 000 personnes ont été touchées et le réseau routier a été gravement endommagé. Le gouvernement a lancé un appel pour une aide internationale d’un montant de 12,4 millions de dollars E.-U. pour la livraison de nourriture, de semences et d’outils ainsi que la réparation des infrastructures endommagées.

Au niveau national, la situation des approvisionnements alimentaires pour la campagne de commercialisation 1998/99 demeure généralement satisfaisante. L’augmentation régulière de la production alimentaire au cours des dernières années permet au pays d’être aujourd’hui autonome pour ce qui est du maïs et de disposer d’excédents exportables vers les pays déficitaires de la sous-région. Les besoins en riz et en blé d’importation sont estimés à 67 000 tonnes et 145 000 tonnes respectivement; ils seront satisfaits par le secteur privé.

NAMIBIE (1er avril)

Les précipitations ont été irrégulières pendant une bonne partie du cycle végétatif, demeurant inférieures à la normale jusqu’au mois de janvier. Les précipitations abondantes de fin janvier et début février dans les régions au nord ont été suivies de périodes sèches prolongées et de températures élevées dans plusieurs secteurs. En conséquence, le résultat de la campagne demeure incertain.

La situation des approvisionnements alimentaires au niveau national devrait, selon les prévisions, être tendue pour la campagne de commercialisation 1999/2000 (mai/avril), après plusieurs années consécutives de production réduite par la sécheresse. Les besoins d’importation de céréales continueront de dépasser 150 000 tonnes pour la campagne de commercialisation, dont une bonne partie devrait être procurée par les canaux commerciaux.

SWAZILAND (1er avril)

Les précipitations enregistrées durant la campagne 1998/99 ont été généralement favorables, avec un démarrage précoce et des niveaux cumulatifs normaux ou supérieurs à la normale dans la plupart des régions. En dépit de périodes sèches localisées risquant d’affecter les rendements dans certaines régions, on prévoit une bonne récolte.

La situation des approvisionnements alimentaires pour la campagne commerciale 1999/2000 devrait rester satisfaisante. Les céréales disponibles sur le marché intérieur ainsi que les importations commerciales prévues devraient satisfaire la demande intérieure.

ZAMBIE (1er avril)

La plupart des régions du pays ont bénéficié de précipitations favorables et bien distribuées pendant la plus grosse partie de la campagne. On prévoit de bons rendements dans les régions où les intrants ont été livrés et achetés en temps utile. En dépit de ces perspectives généralement favorables, on a enregistré des rendements médiocres, voire mauvais, en raison des pluies insuffisantes, dans les régions éloignées telles que les districts de Chama et d’Isoka des provinces de l’est et du nord. Dans d’autres secteurs, les récoltes ont été mauvaises du fait de l’absence ou de la cherté excessive des intrants. Par ailleurs, des inondations soudaines provoquées par des pluies torrentielles ont détruit des récoltes ainsi que des infrastructures dans différentes régions, notamment dans les provinces du nord-ouest, du centre, de l’ouest et de l’est.

La situation des approvisionnements alimentaires devrait rester tendue dans les régions affectées par les inondations et les mauvaises récoltes. Dans certains secteurs, les récoltes de cultures vivrières auraient été rentrées avant d’avoir atteint leur pleine maturité. Il conviendra de suivre de très près la situation dans ces régions, étant donné les conséquences graves pour la sécurité alimentaire des ménages au cours de la prochaine saison de commercialisation.

ZIMBABWE* (1er avril)

Les perspectives sont généralement favorables pour les cultures de la campagne 1998/99, qui ont bénéficié, dans la plupart des régions, de pluies abondantes et largement réparties depuis le mois d’octobre. Cependant, la poursuite de précipitations excessives, notamment dans le secteur d’agriculture communautaire, qui représente près de 70 pour cent de la production de maïs, ont entraîné des inondations ainsi que l’engorgement des sols et le lessivage des nutriments essentiels dans de nombreuses régions. On craint, de ce fait, que les cultures situées dans les terres basses ne voient leur rendement altéré par l'engorgement des sols et le lessivage des engrais. Dans les provinces du sud, généralement sèches, qui ont bénéficié de premières pluies abondantes au mois d’octobre, on prévoit une récolte de maïs supérieure à la moyenne. En outre, le bétail de ces régions se porte très bien.

Compte tenu des prévisions de bonnes récoltes céréalières, la situation des approvisionnements alimentaires au niveau national devrait s’améliorer durant la campagne de commercialisation 1999/2000 (avril/mars). Bien que l’on ait fait état d’augmentations des cours des céréales durant la période janvier-mars, par suite de problèmes de distribution, les stocks disponibles devraient couvrir les besoins en consommation jusqu’au début de la nouvelle récolte, au mois d’avril.

ASIE

AFGHANISTAN* (12 avril)

La production alimentaire continue d’être gravement entravée par la pénurie d’intrants agricoles essentiels et par la persistance de l’insécurité dans certaines zones du pays. Les importations de céréales pour 1998/99 devraient atteindre 740 000 tonnes, soit un volume analogue à celui de l’année précédente.

Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires devrait se rendre dans le pays début mai pour enquêter sur les difficultés prolongées d’approvisionnement alimentaire. Ces difficultés ont incité les Nations Unies à rouvrir des bureaux dans le pays, après plusieurs mois d’absence; six représentants désignés par les principaux organismes des Nations Unies prendront leurs fonctions à Kaboul, tandis que d’autres seront affectées à Kandahar, Herat et Jalalabad. Ils auront comme mission principale de gérer l’aide humanitaire. Le PAM continuera de livrer la farine de blé pour les boulangeries subventionnées, qui sont actuellement au nombre de 200 à Kaboul et de 87 à Jalalabad. Ces boulangeries constituent le relais principal du programme d’assistance du PAM à l’Afghanistan, et représentent 56 pour cent des 119 000 tonnes d’aide alimentaire programmée. Le PAM déploie en Afghanistan d’autres activités, telles que la distribution de nourriture aux institutions (hôpitaux, orphelinats, etc.), les programmes de secours alimentaires en hiver, l’aide aux personnes réintégrant leur foyer et aux PDI, les projets "vivres- contre-travail" limités aux activités de sauvetage de vies en association avec d’autres partenaires et les projets vivres-contre-semences en coopération avec la FAO.

Dans la région nord du pays, environ 200 personnes sont mortes récemment d’une maladie infectieuse principalement attribuable aux mauvaises conditions de vie et de nutrition ainsi qu’à l'absence de soins. L’aide de l’OMS a été requise pour combattre la maladie.

ARABIE SAOUDITE (12 avril)

La moisson du blé de la campagne principale démarrera dans le courant du mois ou début mai. Les importations de céréales secondaires pour 1998/99 (juillet/juin) devraient passer à 6,2 millions de tonnes, en augmentation de quelque 400 000 tonnes. L’an dernier, le Gouvernement a autorisé le secteur privé à importer de l’orge, qui était précédemment sous le contrôle de l’Organisation d’Etat des silos à céréales et des minoteries (GSFMO). Le dernier appel d’offres pour l’importation d’orge lancé par GSFMO pour un volume de 1,14 million de tonnes, remonte à mars 1998. Après cette date, GSFMO n’a plus importé d’orge, autorisant les négociants privés à acheter sans restrictions à l’étranger.

BANGLADESH (10 avril)

Selon des indications récentes, la sécheresse persistante a affecté la récolte "boro" dans la région sud-ouest du pays. L’objectif de production pour la récolte de blé est de 1,98 million de tonnes contre 1,8 million de tonnes l’an dernier. L’objectif pour la récolte de riz "boro" est de 8,4 millions de tonnes contre 8,1 millions de tonnes l’an dernier, en raison principalement de l’expansion de la surface ensemencée. La production de paddy pour 1998/99 est estimée à 26,7 millions de tonnes, soit environ 2 millions de tonnes de moins que l’an dernier, par suite des graves dégâts causés par les inondations qui ont touché la plus grande partie du pays entre juillet et septembre 1998.

Les semis de riz "aus" pour la récolte de juillet-août ont été entamés. Dans l’ensemble, on prévoit une légère augmentation de la production pour la campagne 1999/2000, par suite de l’expansion prévue de la surface ensemencée. Fin février 1999, près d’un million de tonnes d’aide alimentaire avait été livré, soit 60 pour cent de l’aide alimentaire de 1998/99 estimée à 1,68 million de tonnes.

CAMBODGE (1er avril)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, qui s’est rendue dans le pays au mois de janvier, a estimé la production totale de paddy pour 1998/99 à 3,52 millions de tonnes. Un tel volume signifie qu’en dépit de la sécheresse qui a sévi de mai à septembre, des infestations de ravageurs et des inondations qui ont touché certains secteurs, la production globale devrait être d’environ 3 pour cent supérieure à celle de 1997/98, dépassant de 19 pour cent la moyenne des cinq années précédentes. Quant à la production de maïs, elle devrait également augmenter du fait de l’expansion de la surface ensemencée.

CHINE (15 avril)

Malgré des pluies récentes et largement réparties, la sécheresse prolongée, les maladies des végétaux et les ravages causés par les insectes ont gravement affecté la production de blé d’hiver, dont la récolte était prévue pour avril 1999. Selon les indications, la sécheresse aurait touché près de 22,3 millions d’hectares, principalement dans les régions du nord.

Les semis du riz précoce de 1999 sont en cours, et les premiers rapports font état d’une expansion de la surface ensemencée. Les pluies largement réparties (15- 50 mm) enregistrées au mois de mars ont renforcé le taux d’humidité à la veille des premiers repiquages de riz dans le sud-est.

CHYPRE (12 avril)

Les indications reçues font état de conditions satisfaisantes pour les récoltes de blé et d’orge devant être rentrées à partir du mois de mai, pour une surface globale ensemencée de près de 60 000 hectares, analogue à celle de l’an dernier. La production d’orge pour 1998 a été établie à 53 000 tonnes après révision, soit une augmentation appréciable relativement à 1997.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DE (1er avril)

La moisson de l’orge, qui assure normalement quelque 5 pour cent de la production totale de céréales, a commencé, et la production devrait être proche du niveau de l’an dernier, de 280 000 tonnes. L’objectif de production de riz pour 1999 a été fixé à 7 millions de tonnes.

La production céréalière totale de 1998 est estimée à 7,4 millions de tonnes, contre une récolte de quelque 7,9 millions de tonnes en 1997. Cette diminution tient principalement à la baisse de la production de paddy (de 7,5 millions de tonnes l’an dernier à 7 millions de tonnes), due pour l’essentiel aux fortes précipitations et aux inondations durant la campagne de végétation.

CORÉE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE POPULAIRE DE* (19 avril)

La situation alimentaire du pays demeure sombre, malgré une certaine reprise de la production intérieure de céréales en 1998. La production céréalière totale (en équivalent usiné) de 1998 a été estimée à environ 3,5 millions de tonnes, supérieure aux 2,3 millions de tonnes produites en 1997 mais inférieure d’environ 9 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. Comme le pays a besoin de quelque 4,8 millions de tonnes pour couvrir sa consommation totale de céréales, il reste donc des besoins totaux d’importation de plus de 1,35 million de tonnes. Même en admettant que le pays puisse importer 300 000 tonnes par la filière commerciale, il resterait encore un déficit important de 1,05 million de tonnes.

Devant la gravité de la situation alimentaire, la FAO et le PAM ont approuvé conjointement, le 15 avril 1999, une Opération d’urgence visant à fournir une aide alimentaire à la RPD de Corée pour un montant d’environ 267,2 millions de dollars E.-U. Malgré l’aide alimentaire d’urgence, le pays souffre encore cette année d’un déficit vivrier non négligeable qui devra être couvert par l’aide alimentaire bilatérale affectée à des programmes. A plus longue échéance, le pays doit trouver les moyens d’accroître la production agricole de façon durable. Pour l’année en cours, il faut de nouvelles annonces de contributions des donateurs pour le Programme de double récolte et de diversification des cultures, présenté à grands traits dans l’Appel conjoint des Nations Unies pour 1999. Dans le cadre de cet appel, la FAO a jusqu’à présent reçu 2,1 millions de dollars E.-U., qui serviront à acheter 3 000 tonnes de semences d’orge et d’engrais. Les donateurs sont encouragés à prêter leur concours au Programme de relèvement agricole et de protection de l’environnement parrainé par le PNUD, qui vise à porter la production vivrière intérieure à 6 millions de tonnes d’ici l’an 2003.

INDE (1er avril)

Les prévisions officielles donnent une récolte céréalière exceptionnelle en 1998/99, malgré les pluies torrentielles et les inondations de l’an dernier, qui ont endommagé la récolte de riz "kharif" dans les principales régions productrices du sud. Compte tenu des prévisions qui fixent la récolte de blé au niveau record de 71 millions de tonnes, la production totale de céréales alimentaires devrait dépasser les 200 millions de tonnes, contre 192 millions l’an dernier. La production de paddy pour la campagne 1998/99 devrait atteindre 123,5 millions de tonnes, volume analogue à celui de l’an dernier.

Le gouvernement prévoit d’acheter plus de 13 millions de tonnes de blé aux agriculteurs cette année, contre les 12,6 millions de tonnes achetées l’an dernier; cette différence est due à l’augmentation prévue de la production.

INDONÉSIE* (1er avril)

Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires qui s’est rendue dans le pays du 15 au 24 mars a constaté qu’en plus des problèmes économiques généralisés, la situation des approvisionnements alimentaires est rendue difficile par l’instabilité politique, l’insécurité et l’intensification des troubles intérieurs dans certaines régions. Selon les indications reçues, les négociants hésitent à maintenir des stocks ou à transporter des volumes importants en raison de l’insécurité, et les marchés seraient au bord de l’effondrement. De telles conditions, conjuguées à la réduction du rôle de l’Office national de planification de la logistique (BULOG), ont entraîné des variations considérables des approvisionnements et des prix dans l’ensemble du pays, réduisant encore l’accès des catégories pauvres aux marchés. De manière générale, en dépit des prévisions faisant état d’une certaine reprise des activités agricoles et économiques cette année, les perspectives à plus long terme d’emplois et de croissance demeurent incertaines.

Selon les indications officielles du Bureau central des statistiques, la production de paddy pour 1999 s’établirait à 48,6 millions de tonnes, alors que l’objectif gouvernemental est de 52 millions de tonnes; ce chiffre est très voisin des estimations définitives du Bureau pour la campagne de 1998, soit 48,5 millions de tonnes. Sur la base de ces prévisions, les besoins d’importation de riz pour la campagne de commercialisation de 1999/2000 (avril- mars) sont estimés à environ 3,1 millions de tonnes, dont près de 1,3 million de tonnes couvert par des importations commerciales programmées et favorisées par des prêts à des conditions préférentielles, ainsi que par l’aide alimentaire. Il resterait alors un déficit d’environ 1,8 million de tonnes de riz, à couvrir par des importations commerciales ou à conditions de faveur, des prêts, des subventions et une aide alimentaire ciblée. Outre le riz, près de 3,3 millions de tonnes de blé seront nécessaires durant la campagne de commercialisation en cours. Du fait de la réduction de la demande, le pays dispose d’importants stocks de blé, de l’ordre de 500 000 tonnes. Compte tenu de ces stocks ainsi que de l’aide alimentaire bilatérale sous forme de blé déjà programmée, les besoins non couverts d'importation de blé pour la période 1999/2000 sont estimés à 2,2 millions de tonnes.

IRAN, RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’ (1er avril)

Des pluies exceptionnellement faibles pour l’automne ont provoqué des pénuries d’eau et affecté les récoltes dans la plupart des régions du pays, y compris les régions du nord-ouest et du nord-est du pays où est cultivée la récolte principale de blé d’hiver. Au cours des dernières années, le pays a connu plusieurs périodes de pénurie d’eau et de sécheresse, qui auraient réduit les récoltes et fait augmenter les importations de céréales.

La production de paddy est estimée à 2,9 millions de tonnes pour 1998, soit un peu plus qu’en 1997. La production de maïs devrait atteindre 807 000 tonnes en 1998, soit quelque 93 000 tonnes de moins que le chiffre record de l’année précédente, tout en restant à environ 41 pour cent au-dessus de la moyenne.

IRAQ* (12 avril)

Les pluies insuffisantes et les températures élevées ont nui aux récoltes d’hiver de 1999, notamment dans les régions de cultures pluviales du nord. Par ailleurs, la production agricole continue de souffrir des graves pénuries d’intrants essentiels tels que les engrais et les pièces de rechange. La production céréalière de 1998 a atteint 2,48 millions de tonnes, soit environ 12 pour cent de plus que les 2,2 millions de tonnes produits en 1997, année de sécheresse.

Malgré l’accord "pétrole-contre-nourriture" qui a contribué à rendre moins tendue la situation des approvisionnements alimentaires dans le pays, la malnutrition reste largement répandue.

ISRAËL (12 avril)

L’hiver le plus sec depuis longtemps aura probablement de fortes répercussions sur la moisson de blé et d’orge de cette année, qui débute en avril. A peine 20 pour cent environ des besoins en blé du pays sont assurés par la production locale, le reste est importé. Quelque 175 000 tonnes de blé et d’orge ont été produites en 1998, soit un accroissement de 19 pour cent par rapport à l’année précédente. Pour la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin), les importations de céréales sont estimées à 2,6 millions de tonnes.

JAPON (1er avril)

Les semis du riz de 1999 devraient démarrer en mai. Le Gouvernement a ajusté les superficies de riz de cette année à 960 000 hectares, soit autant que l’an dernier. La production de riz de 1998, estimée à 11,2 millions de tonnes, est inférieure d’environ 10 pour cent à celle de 1997 et de 12 pour cent à la moyenne des cinq années précédentes. Ceci s’explique essentiellement par la diminution des superficies cultivées et les inondations de l’été dernier.

JORDANIE (12 avril)

Les perspectives de la production vivrière de 1999 ont été gravement compromises par la sécheresse. D’après les estimations du Gouvernement, les précipitations tombées fin février étaient inférieures de 25- 30 pour cent à la normale, et les températures, supérieures à la moyenne, de sorte que de nombreux réservoirs seraient, dans le meilleur des cas, à moitié vides.

Ceci s’est traduit par une baisse de la production de blé et d’orge de la campagne principale et par une détérioriation des pâturages, alors qu'une grande partie de la population dépend de l'élevage pour vivre. En temps normal, le pays importe une part importante des aliments dont il a besoin, mais l’embargo commercial contre l’Iraq - important marché d’exportation pour la Jordanie - a pesé sur l’économie, réduit les recettes en devises, et, partant, limité la capacité du pays d’effectuer des importations alimentaires. Outre la perte des revenus provenant d’exportations traditionnelles, la Jordanie a également subi les effets, ces dernières années, de la baisse des envois de fonds des travailleurs jordaniens à l’étranger et de l’augmentation du chômage, qui ont mis à rude épreuve les mécanismes d’adaptation. Les problèmes économiques ont également touché le secteur agricole, avec la hausse du coût de l’eau pour l’irrigation et l’abolition des subventions sur les aliments pour animaux. On estime que la contribution de l’agriculture au PIB a, de ce fait, diminué, passant de 4,4 pour cent en 1995 à 3,2 pour cent en 1998.

La situation des approvisionnements alimentaires, en particulier parmi les catégories les plus pauvres de la population, est, par conséquent, de plus en plus préoccupante. Compte tenu de cette situation, une mission FAO/PAM d’évaluation des cultures et des disponibilités alimentaires se rendra dans le pays au mois de mai.

LAOS* (1er avril)

Une mission FAO/PAM récente a estimé la production rizicole de 1998/99 à 1,77 million de tonnes, légèrement supérieure à celle de 1997/98 et quelque 21 pour cent de plus que la moyenne des cinq campagnes précédentes, et ceci, en dépit de périodes de sécheresse localisée et d’une forte réduction des semis de riz d’altitude. Cet accroissement s’explique principalement par les inondations exceptionnellement faibles et par la forte expansion des cultures irriguées de riz de contre-saison.

Vu le bon niveau de la production intérieure, les importations commerciales devraient être négligeables. Toutefois, la mission a noté que, parmi les secteurs les plus vulnérables de la population, il faut une aide alimentaire allouée aux projets pour appuyer des interventions bien ciblées dans les zones où la production rizicole a reculé en 1998/99, qui aideraient à conjurer l’épuisement des ressources. Sur la base des données disponibles, on estime à 251 000 les personnes touchées qui auront besoin d’une assistance pour une durée moyenne de 4 mois, ce qui implique des besoins d’aide alimentaire de 12 000 tonnes, dont une partie peut être achetée sur place.

LIBAN (12 avril)

Comme dans d’autres pays de la région, la production agricole a souffert des faibles précipitations tombées cette année. Les rapports indiquent que des réservoirs d’eau importants comme le lac Qauaoun sont remplis à moins d’un tiers de leur capacité. La production de céréales de 1998 s’est établie au résultat moyen de 67 000 tonnes. Les importations céréalières totales (essentiellement de blé) pour la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin) sont estimées à environ 0,7 million de tonnes.

MALAISIE (1er avril)

Des précipitations faibles ou modérées en mars ont amélioré l’humidité des sols pour les cultures. En raison de la sécheresse, la production totale de riz de 1998 est estimée à 2 millions de tonnes, soit environ 100 000 tonnes de moins que la campagne précédente et environ 5 pour cent de moins que la moyenne.

MONGOLIE* (15 avril)

La production de céréales (essentiellement de blé) a subi une nouvelle baisse en 1998, à la suite des dégâts dus à la neige et de la persistance de problèmes dans le secteur. La production de blé de 1998 est estimée à 195 000 tonnes, environ 13 pour cent de moins qu’en 1997 et 34 pour cent de moins que la moyenne des cinq années précédentes.

Comme dans de nombreuses économies en transition, la production vivrière intérieure a diminué, compte tenu du démantèlement des fermes d’Etat et de l’utilisation réduite d’intrants, qui ne sont plus subventionnés. Du fait de la baisse des disponibilités intérieures de céréales, le pays a vu se détériorer sa capacité de nourrir sa population et le nombre de personnes sous- alimentées ne fait qu’augmenter. Les besoins d’importations pour la campagne de commercialisation 1998/99 seront importants, car la situation est aggravée par les faibles réserves céréalières, la baisse des exportations et la capacité réduite du pays d’effectuer des importations commerciales de céréales en quantité suffisante pour couvrir le déficit.

Jusqu’à présent, les annonces de contributions s’élèvent à environ 60 000 tonnes d’aide alimentaire, dont 45 000 tonnes ont été livrées. En outre, 48 000 tonnes de semences de blé ont également été fournies.

MYANMAR (1er avril)

Dans l’ensemble, les conditions de croissance ont été satisfaisantes pour le riz d’été qui sera récolté à partir d’avril. La production totale de riz de 1998/99 est estimée à 17,8 millions de tonnes, contre 16,7 millions de tonnes en 1997/98, augmentation due essentiellement à l’accroissement des superficies.

NÉPAL (1er avril)

La moisson du blé est en cours et, d’après les premières projections, la production serait d’environ 1 million de tonnes, légèrement plus qu’en 1998. Compte tenu principalement des fortes pluies de mousson et des inondations, la production céréalière totale de 1998 devrait s'établir à 5,9 millions de tonnes, soit quelque 300 000 tonnes de moins qu'en 1997 et autant que la moyenne.

PAKISTAN (1er avril)

De fortes pluies généralisées tombées à partir de janvier ont amélioré la croissance des cultures dans les principales régions agricoles. L’état du blé qui sera moissonné en avril/mai serait satisfaisant dans l’ensemble du pays. L’objectif de production pour 1999 est de 19 millions de tonnes, à peu près autant que le résultat de l’an dernier, de 18,7 millions de tonnes.

Les estimations actuelles concernant le paddy font état d’une production record de 7 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de plus qu’en 1997 et 16 pour cent de plus que la moyenne. Cette progression est due aux conditions de végétation favorables et à un léger accroissement des superficies ensemencées.

PHILIPPINES (1er avril)

De fortes pluies et averses, principalement dans l’est du pays, ont continué à entraver la récolte de céréales de la campagne secondaire, tout en accroissant les réserves d’humidité pour la prochaine campagne principale. En février, inondations et glissements de terrain dus aux pluies torrentielles ont endommagé les cultures de riz et de maïs dans le sud de Mindanao.

La production de riz de 1998/99 est estimée à 10,2 millions de tonnes, légèrement mieux que la récolte de la dernière campagne réduite par la sécheresse, mais environ 3 pour cent de moins que la moyenne des cinq dernières années. La production totale de maïs devrait également reculer de 500 000 tonnes par rapport à celle de 1997/98.

SRI LANKA (1er avril)

La récolte du riz "maha" de la campagne principale de 1999 est en train d’être rentrée. La production devrait être inférieure à celle de l’an dernier car les superficies ensemencées ont diminué. Les précipitations de la mousson du nord-est durant la période allant du 1er octobre 1998 au 25 février 1999 ont été normales ou supérieures à la normale dans les huit provinces examinées, comme l'an dernier.

Du fait de l’accroissement des superficies, la production globale de riz de 1998 est estimée à 2,7 millions de tonnes, soit environ 18 pour cent de plus que l'année précédente.

SYRIE (12 avril)

Le manque de pluies a nui aux cultures de blé et d’orge, qui seront récoltées à partir de mai. A cause des précipitations réduites cette année, certains affluents du fleuve Barada sont désormais à sec. Ceci peut exacerber les pressions dans le courant de l’année, lorsque la demande d’eau pour l’irrigation augmente. La répartition des pluies est extrêmement importante pour la production céréalière du pays, car les superficies non irriguées sont estimées à 75 pour cent. La production de blé de 1998/99 devrait s’établir à 4,1 millions de tonnes, soit un niveau supérieur à la moyenne.

Les importations de farine de blé et de riz pour la campagne de commercialisation 1998/99 en cours (juillet/juin) sont estimées respectivement à 150 000 tonnes, celles de maïs à 340 000 tonnes.

THAÏLANDE (1er avril)

En février et en mars, des pluies exceptionnelles pour la saison ont fait du bien au riz de la campagne secondaire. Toutefois, la production devrait être inférieure à celle de l’an dernier en raison des pénuries d’eau qui avaient sévi précédemment. Le Gouvernement a lancé des appels visant à réduire les superficies ensemencées en riz pour économiser l'eau, disponible en quantités limitées, mais les prix élevés en vigueur lors des semis ont encouragé les riziculteurs à les accroître.

La production de riz de 1998/99 est officiellement estimée à 21,5 millions de tonnes, contre les 22,6 millions de tonnes de la campagne précédente.

TURQUIE (12 avril)

Les conditions météorologiques qui ont régné jusqu’à fin février ont favorisé les cultures de blé et d’orge. Dans l’ensemble, les superficies de blé et de maïs ont augmenté légèrement au détriment du coton, dont le prix d’achat reste bas. La production de blé devrait être semblable au résultat record de l’an dernier d’environ 21 millions de tonnes, tandis que celle de maïs devrait également augmenter.

En dépit de l’accroissement de la production intérieure, le pays aura encore besoin d’importer de grandes quantités de blé pour couvrir les besoins. Les importations de blé pour la campagne de commercialisation en cours 1998/99 (juillet/juin) devraient être de l’ordre de 0,9 million de tonnes, soit quelque 36 pour cent de moins qu’en 1997/98. Les importations de maïs devraient également diminuer de quelque 200 000 tonnes par rapport à la campagne précédente et s’établir à 650 000 tonnes. La consommation future de maïs devrait augmenter de façon soutenue compte tenu de la croissance du secteur laitier et des industries de l’élevage et de la volaille.

VIET NAM (1er avril)

On estime officiellement à près de 1,5 million les personnes touchées par les pénuries alimentaires dans le centre et le nord du pays à cause de l’échec des récoltes dû la sécheresse prolongée et aux inondations de l’an dernier.

De faibles pluies tombées en mars ont favorisé le repiquage du riz d’hiver/de printemps dans le Delta du fleuve Rouge, mais d’autres pluies seront nécessaires. La récolte du riz a également démarré dans certaines régions mais les rendements pourraient avoir été compromis par le manque d’humidité dû à des niveaux d’eau anormalement bas. Le Gouvernement a fixé un objectif de production de 14 millions de tonnes pour le riz d’hiver-de printemps.

La production de riz de 1998 est estimée à 28,4 millions de tonnes, un peu moins que l’année précédente mais environ 8 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. Les exportations de riz -une des sources principales de recettes d’exportation du pays- ont atteint 3,8 millions de tonnes en 1998, contre un objectif de 3,9 millions de tonnes.

YÉMEN (12 avril)

On signale des précipitations et des températures normales pour les cultures principales de sorgho et de mil qui seront récoltées à la fin de l’année. La production totale de céréales de 1998 est officiellement estimée à 833 000 tonnes, dont 474 000 tonnes de sorgho et 167 000 tonnes de blé, soit quelque 30 pour cent de plus qu’en 1997, lorsque le mauvais temps et le manque d’intrants agricoles essentiels avaient pesé sur les résultats de la récolte.

AMÉRIQUE CENTRALE (y compris les Caraïbes)

ANTIGUA-ET-BARBUDA (6 avril)

Le retour à un temps normal aurait été salutaire pour la croissance des cultures vivrières mineures, légumes et racines et tubercules, qui avaient souffert de l’ouragan Georges en 1998. Un programme de remise en état du secteur agricole est en cours avec l’aide de la communauté internationale.

COSTA RICA (6 avril)

Les semis du riz et du maïs de la première campagne de 1999/2000 ont démarré. Les superficies devraient être semblables à celles de 1998/99, lorsque la production se redressait après le passage d’El Niño en 1997/98. On prévoit une reprise de la production pour certaines cultures commerciales et vivrières dans les régions du sud, comme Pérez Zeledón et Coto Brus, qui ont particulièrement souffert l’an dernier des effets de l’ouragan Mitch.

CUBA (6 avril)

Les semis du riz irrigué (de printemps) de 1999 ont démarré tandis que ceux du riz pluvial (d’hiver) se sont achevés. La récolte des pommes de terre et autres cultures vivrières mineures est également en cours. Les perspectives des récoltes sont incertaines, car le temps a été anormalement sec et il reste encore plusieurs semaines avant la prochaine saison des pluies. Les niveaux d’humidité continuent à baisser dans les provinces de l’Est qui ont été victimes d’une grave sécheresse en 1998. La récolte de la canne à sucre de 1998/99, la principale denrée d’exportation agricole, est en bonne voie. La production est officiellement estimée à 3,8 millions de tonnes, contre les 3,2 millions de tonnes de la dernière campagne, soit le plus bas niveau depuis longtemps.

EL SALVADOR (6 avril)

Des pluies normales ou supérieures à la normale ont favorisé le développement du maïs et des haricots de la troisième campagne de 1998/99, et on prévoit un redressement partiel après les pertes causées par l’ouragan Mitch en 1998 aux cultures de la deuxième campagne. La production de maïs pour l’année (trois récoltes) est estimée à 554 000 tonnes, soit plus que les 508 000 tonnes de 1997/98, mais moins que les 630 000 tonnes récoltées en 1996 et les 682 000 tonnes qui étaient prévues cette année avant l’ouragan. La production de haricots est estimée à 46 500 tonnes, contre des prévisions précédentes de 68 000 tonnes. Les prix à la consommation pour les céréales de base et les haricots sont stables et en légère baisse à cause des importations en provenance des Etats-Unis et des pays voisins. L’aide alimentaire de la communauté internationale continue d’être distribuée à environ 60 000 personnes.

GUATEMALA (6 avril)

La récolte des céréales et des haricots de la deuxième campagne de 1998/99 s’est achevée et la préparation des terres pour les semis des cultures de la première campagne de 1999/2000 commencera fin avril. Compte tenu de la réduction des semis et des effets de l’ouragan Mitch, la production de maïs de 1998/99 est provisoirement estimée à un million de tonnes, soit un chiffre inférieur à la moyenne mais supérieur aux 880 000 tonnes de la campagne précédente lorsque les cultures avaient considérablement souffert du phénomène El Niño. La production de sorgho et de haricots a été inférieure à la moyenne à cause de l’ouragan. Une aide alimentaire continue d’être distribuée à environ 65 000 personnes.

HAÏTI* (6 avril)

Les conditions météorologiques ont favorisé les semis du maïs et des haricots de la première campagne de 1999/2000. Les semis du riz irrigué sont également en cours. La récolte commencera en juin et selon les estimations provisoires, la production devrait être moyenne ou légèrement supérieure à la moyenne, si le temps reste normal. Les distributions d’aide alimentaire se poursuivent. Des promesses de contributions pour quelque 150 000 tonnes de céréales ont été reçues en 1998/99 (juillet/juin), dont 110 000 tonnes ont été livrées.

HONDURAS (6 avril)

La récolte de la deuxième campagne de maïs et de haricots de 1998/99 s’est achevée. Les conditions météorologiques durant la campagne ont été généralement favorables au développement des cultures. D’où des prévisions provisoires de 100 000 tonnes supplémentaires pour la production de maïs de 1998/99 qui s’établira à environ 505 000 tonnes, contre 411 000 tonnes prévues en décembre. La production de haricots a également progressé et elle est actuellement estimée à 64 700 tonnes, contre des estimations précédentes de 61 000 tonnes. L’accroissement de la production a contribué à la chute des cours du marché. En revanche, les prévisions concernant le sorgho et le riz ont été révisées à la baisse, soit environ 71 300 tonnes pour le sorgho et 13 000 tonnes pour le riz usiné, alors que les estimations préccédentes étaient respectivement de 85 000 tonnes et 18 000 tonnes. Une aide alimentaire continue à être octroyée à quelque 810 000 personnes.

MEXIQUE (6 avril)

La récolte du blé de 1999 est sur le point de commencer dans les zones irriguées du nord-ouest. Les perspectives sont bonnes et, compte tenu des rendements plus élevés, la production est provisoirement estimée à un chiffre moyen de 3,4 millions de tonnes, contre 3,2 millions de tonnes en 1998. Les semis du maïs de printemps/d’été de 1999, qui sera moissonné à partir de septembre, sont sur le point de démarrer par un temps généralement sec. Les superficies ensemencées devraient toutefois être proches du niveau légèrement supérieur à la moyenne de 1998, à moins que le temps sec qui règne actuellement ne dure.

NICARAGUA (6 avril)

La récolte du maïs et des haricots de la troisième campagne (“apante”) de 1998/99 a pris fin. La préparation des terres est en cours pour les semis de la première campagne de 1999/2000 à partir de mai. La production “apante” de maïs et de haricots est provisoirement estimée respectivement à 83 000 tonnes et 82 000 tonnes environ, ce qui constitue un net redressement après les pertes dues à l’ouragan Mitch. Cette reprise s’explique principalement par le temps favorable et les programmes de relèvement mis en place par le gouvernement en collaboration avec la communauté internationale. Les prix à la consommation ont baissé et le pays a exporté des haricots vers les voisins également frappés par l’ouragan. L’aide alimentaire continue d’être distribuée à quelque 400 000 bénéficiaires, tandis que des programmes de grande envergure pour la remise en état des infrastructures ont également été lancés.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (6 avril)

Les conditions météorologiques ont favorisé les semis des cultures vivrières de la première campagne de 1999 et le développement du riz irrigué. La production devrait être en hausse par rapport à l’année dernière, lorsque les cultures avaient souffert du temps très sec et de l’ouragan Georges. L’état des pâturages devrait également être satisfaisant. La reprise du secteur agricole est soutenue par des programmes gouvernementaux bénéficiant de l’appui de la communauté internationale.

ST-KITTS-ET-NEVIS (6 avril)

Le secteur agricole se remet peu à peu des graves dégâts causés par l’ouragan Georges l’an dernier. Un programme de relèvement de l’agriculture a favorisé la plantation et le développement de la canne à sucre, principale source d’emploi dans le pays, ainsi que des bananes et des cultures vivrières mineures.

AMÉRIQUE DU SUD

ARGENTINE (6 avril)

La récolte du maïs de 1999 est en cours. Les pluies irrégulières durant la campagne ont retardé quelque peu les opérations de récolte, sans que, jusqu’à présent, la culture n’en ait souffert. A la mi-avril, environ 29 pour cent des superficies ensemencées avaient été moissonnées, contre 39 pour cent l’année dernière. La production est provisoirement estimée à un niveau supérieur à la moyenne de 13,5-14 millions de tonnes, contre le chiffre record de l’an dernier de 19,4 millions de tonnes, compte tenu de la diminution des semis due en grande partie aux prix peu attrayants. La récolte de riz est également en train d’être rentrée et on prévoit une production record de 1,45 million de tonnes.

BOLIVIE (6 avril)

On signale des pluies normales ou supérieures à la normale dans plusieurs régions du pays depuis début mars, après plusieurs semaines de temps sec qui pourraient avoir un effet négatif sur les cultures au stade du développement, en particulier dans le principal département producteur de Santa Cruz, à l’est. En altitude et dans les vallées, en revanche, des vagues de froid ont nui aux cultures. La récolte des céréales de la campagne principale de 1999 est sur point de commencer et on prévoit un relèvement de la production -essentiellement de céréales secondaires- par rapport à l’an dernier, lorsque les cultures avaient souffert du phénomène El Niño. On s’attend également à une amélioration de la production pour l’importante culture de pommes de terre, ainsi que pour d’autres racines et tubercules.

BRÉSIL (6 avril)

La moisson du blé de la campagne principale de 1999 est en bonne voie dans les principaux Etats producteurs de Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Les conditions météorologiques défavorables lors des semis et durant les dernières semaines ont nui aux rendements; cependant, la production de maïs des deux campagnes (la deuxième est en cours de semis) est estimée à un chiffre moyen de 34 millions de tonnes, contre le faible résultat de 30 millions de tonnes de l’an dernier, lorsque les cultures, en particulier dans le nord et le nord-est, avaient gravement souffert de la sécheresse. La récolte de riz de 1999 est également en bonne voie et on prévoit une production nettement supérieure à la moyenne, de 10,5 à 11 millions de tonnes.

CHILI (6 avril)

Le temps sec continue, sauf dans certaines parties du nord. Les cultures ont souffert d’une période de grande sécheresse qui a duré plusieurs mois. En conséquence, le gouvernement a lancé une alerte dans 120 localités agricoles des zones centrales du pays. L’électricité a été rationnée. La production du blé de 1998/99 récemment rentré a baissé par rapport au niveau supérieur à la moyenne de l’an dernier, de 1,7 million de tonnes. La récolte du maïs de 1999 vient de commencer. Les perspectives sont médiocres car les semis ont beaucoup souffert de la sécheresse. Selon les estimations, la production ne serait que de 650 000 tonnes.

COLOMBIE (6 avril)

Des pluies supérieures à la normale sont signalées dans la majeure partie du pays, à l’exception de certaines zones des hauts plateaux andins du nord, où un temps sec a régné pendant plusieurs semaines. Les semis des céréales de la campagne principale de 1999 viennent de démarrer et les superficies ensemencées devraient augmenter par rapport au niveau inférieur à la moyenne de 1998, car un accord d’achat de la production a été conclu entre le secteur des aliments du bétail et les agriculteurs. Les semis de sorgho devraient aussi être inférieurs à la moyenne, car les prix, peu attrayants, ont incité les agriculteurs à se tourner vers des cultures plus rentables.

ÉQUATEUR (6 avril)

Fin février, des pluies supérieures à la normale avaient causé des inondations qui ont nui aux cultures, en particulier dans les provinces côtières d’Esmeraldas au nord, et Manabi et Guayas au centre et au sud. La récolte du maïs jaune de la campagne principale de 1999 est sur le point de démarrer, et, en dépit des fortes précipitations, la production devrait être sensiblement supérieure à celle de 1998, lorsque les cultures avaient été gravement endommagées par El Niño. L’essentiel de la moisson du maïs blanc débutera à partir de juin. La récolte de riz commencera sous peu et on prévoit un redressement appréciable par rapport au résultat réduit de l’an dernier.

GUYANA (6 avril)

Il règne un temps sec depuis mars, qui n’a cependant guère nui au riz, sur le point d’être récolté. On s’attend à un redressement de la production par rapport à l’an dernier, lorsque la culture avait subi les conséquences du phénomène El Niño. Elle est provisoirement estimée à un niveau supérieur à la moyenne de 600 000 tonnes.

PARAGUAY (6 avril)

Le retour à un temps normal en mars a favorisé la récolte du maïs de 1999, provisoirement estimée à environ 860 000 tonnes, légèrement moins que l’an dernier.

PÉROU (6 avril)

Les conditions météorologiques ont favorisé le développement du blé de 1999 (qui sera moissonné à partir de mai), dont la production est provisoirement estimée à un niveau supérieur à la moyenne. La récolte du maïs blanc de 1999, qui vient tout juste de démarrer, devrait être supérieure à la moyenne, tandis que celle de maïs jaune, en cours, devrait être moyenne. La récolte du riz de 1999 est en cours et, selon les estimations provisoires, devrait être proche du niveau quasiment record de 1998.

SURINAME (6 avril)

Des pluies normales ont favorisé le développement de l’importante culture de riz de 1999, dont la production est provisoirement estimée à 200 000 tonnes, soit un net redressement par rapport à la récolte de l’an dernier victime du phénomène El Niño. La production des autres cultures de rapport, telles que les bananes, et les cultures vivrières mineures, en général, devrait également s’améliorer.

URUGUAY (6 avril)

La moisson du maïs et du sorgho de 1998/99 est en cours, tandis que celle d’orge devrait commencer en mai. Les perspectives sont bonnes et l'on s’attend à des résultats moyens ou supérieurs à la moyenne. La récolte de l’importante culture de riz a démarré, et la production devrait être quasiment record, soit une nette reprise par rapport à la campagne précédente, lorsque sévissait El Niño.

VENEZUELA (6 avril)

Des pluies normales ont favorisé les travaux de préparation des terres pour les semis de céréales secondaires et de riz de 1999. Les superficies ensemencées en maïs devraient être semblables au niveau moyen de 1998, la demande intérieure étant soutenue. En prévision du fléchissement des exportations vers les pays voisins, on s’attend à un léger recul des superficies ensemencées en riz.

 

COMMUNAUTÉ DES ÉTATS INDÉPENDANTS

ARMÉNIE* (25 mars)

La récolte de céréales et de légumineuses de 1998 est officiellement estimée à 326 000 tonnes, dont quelque 240 000 tonnes de blé. Les perspectives du blé en cours demeurent incertaines car les dégâts dus au gel pourraient avoir été plus importants que l’an dernier. Toutefois, dans la région du Caucase septentrional, les perspectives du blé d’hiver se sont légèrement améliorées. Le pays est en train de mobiliser des semences de qualité supérieure pour les semis de printemps.

Les besoins d’importations de céréales pour 1998/99 sont estimés à environ 342 000 tonnes et jusqu’à présent, les annonces d’aide alimentaire sont de 50 000 tonnes, le reste devant être couvert par les importations commerciales. En dépit de la crise économique en Fédération de Russie, la croissance du PIB est demeurée forte (6 pour cent en 1998) et devrait se poursuivre cette année. Toutefois, le soutien familial et les envois de fonds privés étant un élément important des stratégies de survie, la vulnérabilité des ménages s’est aggravée avec la perte de ces envois et le retour des travailleurs expatriés en Russie. Par conséquent, il n’est guère possible pour le moment d’éliminer progressivement l’aide humanitaire en faveur des plus vulnérables. Le PAM continuera donc à octroyer une aide alimentaire aux réfugiés et aux personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi qu’aux catégories les plus vulnérables de la population locale. Outre l’assistance humanitaire, une aide alimentaire sera également fournie dans le cadre des programmes vivres- contre-travail. Le programme, qui sera réévalué chaque année, durera trois ans.

AZERBAÏDJAN (25 mars)

Les premières perspectives de la récolte céréalière de 1999 sont satisfaisantes, mais à cause des difficultés grandissantes d’importation d’intrants essentiels, la production pourrait rester au faible niveau de l’an passé (un million de tonnes), qui comprenait quelque 900 000 tonnes de blé. Pour la campagne de commercialisation en cours, les besoins d’importations de céréales sont estimés à 565 000 tonnes. Les livraisons d’aide alimentaire en faveur des populations vulnérables s’élèvent à 18 000 tonnes de céréales et le solde sera vraisemblablement importé par la filière commerciale. La croissance du PIB s’est poursuivie en 1998, mais connaîtra un ralentissement en 1999, l’économie subissant le contrecoup de la crise financière en Russie et du faible niveau des cours du pétrole. Les populations vulnérables, dont une grande partie des populations encore déplacées (12 pour cent) à la suite du conflit non résolu sur le Nagorno Karabakh, continueront à avoir besoin d’une aide humanitaire. Le PAM poursuivra son programme en faveur des personnes déplacées les plus vulnérables, tout en développant les activités rémunératrices. Le programme, qui sera réexaminé chaque année, aura une durée provisoire de trois à cinq ans.

BÉLARUS (25 mars)

Jusqu’à présent, les conditions de croissance des céréales d’hiver de 1999 ont été généralement satisfaisantes. Toutefois, les rendements pourraient demeurer inférieurs à la moyenne, compte tenu de la difficulté de se procurer des intrants dans la conjoncture actuelle. Les superficies ensemencées en blé d’hiver (qui seront moissonnées en 1999) auraient augmenté encore de 10 pour cent, mais les travaux agricoles d’automne ont pris un retard considérable. Toutes les régions ont reçu l’ordre d’accroître, cette année, de 20 pour cent les superficies minimales réservées aux céréales. Les subventions octroyées par le gouvernement central et la disponibilité en temps utile de quantités suffisantes d’intrants détermineront grandement la mesure dans laquelle les agriculteurs pourront se conformer à ces exigences de façon réaliste tout en obtenant des rendements acceptables. L’objectif de production céréalière de 1999, de 7 millions de tonnes, pourrait ne pas être atteint.

Compte tenu d’une récolte céréalière médiocre en 1998 (officiellement estimée à 4,9 millions de tonnes), le pays doit importer au moins 300 000 tonnes de céréales pour la consommation humaine. Les importations totales de céréales pour 1998/99 devraient reculer et tomber à environ 500 000 tonnes, les problèmes de devises étrangères limitant les importations de céréales destinées à l’alimentation animale. La réglementation des prix de nombreuses denrées alimentaires de base s’est traduite par des pénuries chroniques d'œufs, de beurre, d’huile et de pain dans les magasins. La production familiale de ces denrées de base, qui assure entre un cinquième et un tiers des revenus des ménages, constitue un régulateur important pour la sécurité alimentaire.

GÉORGIE* (25 mars)

Les perspectives des cultures d’hiver de 1999, essentiellement de blé et d’orge, demeurent satisfaisantes et la production pourrait progresser légèrement par rapport au faible niveau de la dernière campagne (230 000 tonnes), quand les cultures avaient souffert de violentes tempêtes de vent. Toutefois, du fait de l’interruption du commerce avec la Fédération de Russie et de la difficulté croissante de se procurer des intrants, ainsi que du manque d’entretien des systèmes d’irrigation et de drainage, les rendements moyens devraient rester faibles.

Pour la campagne de commercialisation 1998/99, le pays devrait importer quelque 0,6 million de tonnes de céréales, essentiellement du blé. Les promesses d’aide alimentaire à ce jour s’élèvent à près de 130 000 tonnes et le solde sera probablement importé par voie commerciale. Le pays est autosuffisant en maïs.

KAZAKHSTAN (25 mars)

La campagne agricole de 1999 s’annonce difficile. Les agriculteurs ont plus de mal que l’an dernier à obtenir des crédits et leur capacité de recourir au troc pour se procurer les intrants a été éprouvée par la mauvaise récolte passée. Le bouleversement des échanges et de la commercialisation dû à la crise financière en Fédération de Russie a aggravé la situation. L’essentiel des céréales de 1999 ne sera semé qu’à partir de mai. Les emblavures totales de céréales devraient diminuer, passant à 12,2 millions d’hectares, dont 10 millions d’hectares de terres à blé, contre des semis respectifs de 13,5 et 10,7 millions d’hectares l’an dernier, selon les rapports. Toutefois, étant donné que seulement 11,3 et 9,1 millions d’hectares, respectivement, ont été moissonnés, la récolte céréalière de 1999 pourrait être meilleure que la faible récolte précédente de 7,3 millions de tonnes, si le temps s’améliore et les intentions de semis sont respectées. (Les agriculteurs étant instamment invités par le gouvernement à semer des céréales, les superficies tendent à être surestimées). Les céréales d’hiver de la campagne secondaire (principalement de blé) sont encore en dormance. Quelque 0,7 million d’hectares ont été ensemencés, soit 6 pour cent de moins que la campagne précédente. Après de nombreuses années d’utilisation insuffisante des herbicides, les plantes adventices constitueraient un gros problème cette année.

La FAO estime désormais la récolte de céréales de 1998 à environ 7,3 millions de tonnes, soit quelque 42 pour cent de moins qu’en 1997, compte tenu des problèmes économiques et du temps sec. Grâce aux stocks de report, le pays pourrait exporter jusqu’à 1,9 million de tonnes de céréales en 1998/99. En décembre 1998, quelque 1,4 million de tonnes avaient déjà été livrées. A la suite de l’effondrement du rouble et de la chute brutale des taux de change de nombreux pays voisins, le gouvernement a interdit les importations de produits alimentaires en provenance de Russie et a imposé des droits de 200 pour cent sur celles provenant des Etats voisins du Kirghizistan et de l’Ouzbékistan. Les droits d’importation du sucre et de la viande seront augmentés en avril.

OUZBÉKISTAN (28 mars)

Compte tenu des difficultés économiques et des problèmes de devises étrangères dus au faible niveau de la production et des cours internationaux du coton, ainsi qu’aux répercussions de la crise en Fédération de Russie, le gouvernement a relevé les objectifs de production agricole. La production de céréales est désormais fixée à 5,3 millions de tonnes, contre une récolte estimée à 4,3 millions de tonnes en 1998. L’objectif de production est de 4,0 millions de tonnes pour le coton (1998: 3,2 millions de tonnes), et de 0,8 million de tonnes pour les pommes de terre (1998: 0,75 million de tonnes). Il est peu probable que l’objectif céréalier soit atteint cette année, car la majeure partie des céréales a été semée durant l’automne. Quant aux autres cultures, le résultat dépendra de façon décisive de la disponibilité d’intrants et de mesures d’incitation plus attrayantes pour les agriculteurs.

Les perspectives de la récolte céréalière de 1999 demeurent satisfaisantes, à condition que les terres irriguées restent fertiles. Pour ce qui est des exploitations d’Etat, les semis du blé d’hiver et de l’orge ont été effectués dans les délais sur 1,3 million d’hectares, dont 1 million d’hectares de terres irriguées sur les grandes exploitations. Par ailleurs, la population rurale doit ensemencer d’autres superficies sur ses propres parcelles, dont les rendements augmentent plus rapidement que ceux des grandes exploitations. L’objectif de production des céréales d’hiver de 1999 avait été précédemment fixé à 4,6 millions de tonnes, dont 4,0 millions de tonnes (3,8 millions de tonnes de blé) en provenance des grandes exploitations et le reste des parcelles privées. Cet objectif est supérieur à la production estimée de 3,8 millions de tonnes de blé et d’orge en 1998. Par ailleurs, le pays a produit environ 0,5 million de tonnes de maïs et de riz, portant le total de la production céréalière de 1998 à 4,3 millions de tonnes. Le pays réduit ses importations afin de maintenir une balance commerciale positive. Toutefois, le déficit céréalier de 1998/99, provisoirement estimé à 530 000 tonnes, devrait être couvert par des importations commerciales.

RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA (25 mars)

Les céréales d’hiver (essentiellement blé et orge) commencent à sortir de la dormance et les perspectives actuelles sont satisfaisantes dans l’ensemble. La récolte céréalière totale de 1998 est officiellement estimée à 2,7 millions de tonnes, contre 3,3 millions de tonnes l’année précédente. La production de blé (1 million de tonnes) et d’orge (225 000 tonnes) a été inférieure à la moyenne, car le temps a été sec et la rentabilité faible.

Compte tenu des vastes disponibilités intérieures et des stocks de report, on ne prévoit aucune importation commerciale notable de céréales pour la campagne de commercialisation 1998/99 (juillet/juin). Du fait du coût élevé de la production, les exportations ne sont pas compétitives aux prix actuels.

RÉPUBLIQUE KIRGHIZE (24 mars)

Une loi permettant aux particuliers d’acheter, de vendre et d’utiliser comme garantie des terres a été votée et devrait entrer en vigueur d’ici la mi-1999. La production agricole qui représente environ 50 pour cent du PIB, a augmenté de 2 pour cent en 1998. La complète privatisation des terres devrait se traduire par un essor rapide du secteur.

Les perspectives actuelles pour le blé d’hiver de 1999 restent satisfaisantes. Il semble que l’abandon des céréales au profit des cultures industrielles (tabac, betterave et coton) et des cultures vivrières non- céréalières se poursuivra cette année. La récolte céréalière de 1998 est officiellement estimée à environ 1,62 million de tonnes (poids après nettoiement), contre 1,7 million de tonnes en 1997. Compte tenu de la forte croissance enregistrée au cours des dernières années et de sa baisse de rentabilité, la production de blé de 1998 a diminué de 6 pour cent, s’établissant à 1,29 million de tonnes.

Les importations de céréales pour 1998/99 sont provisoirement estimées aux alentours de 145 000 tonnes, dont 56 000 tonnes déjà promises au titre de l'aide alimentaire. Le pays exporte des céréales aux Etats voisins de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan.

RUSSIE, FÉDÉRATION DE (26 mars)

D’après les indications actuelles, la production de céréales et de légumineuses de 1999 devrait se rétablir par rapport au niveau extrêmement bas de l’an dernier (estimé par la FAO à 55 millions de tonnes), tout en demeurant inférieure à la moyenne. Si les conditions météorologiques sont normales, les rendements pourraient se redresser par rapport aux niveaux de la dernière campagne, victime de la sécheresse. Les agriculteurs devraient également accroître les emblavures, les céréales étant un moyen de paiement à l’abri de l’inflation. Toutefois, étant donné la situation économique du pays et des agriculteurs, il devrait être de plus en plus difficile de se procurer les intrants nécessaires, même si le gouvernement a mis au point des programmes spéciaux d’aide à l’agriculture. L’essentiel des intrants devra venir du troc, or la récolte de l'an passé a été médiocre. Les difficultés économiques de l’automne se sont traduites par une baisse de 4 pour cent des superficies ensemencées en cultures d’hiver, et sur les 13 millions d’hectares de terres ensemencées, les cultures seraient en mauvais état sur 1,6-2 millions d’hectares. Les travaux agricoles d’automne ont pris du retard, qu'il faudra rattraper au printemps. L’objectif des semis de céréales de printemps est fixé à 38 millions d’hectares. Toutefois, les semis ayant tout juste commencé dans l’extrême sud, il est encore trop tôt pour estimer si l’objectif est atteint. A ce stade initial, la FAO estime provisoirement la récolte céréalière de 1999 à 65 millions de tonnes, dont quelque 33 millions de tonnes de blé (contre 30 en 1998) et 30 millions de tonnes de céréales secondaires, autant que l’an dernier.

A la suite de la récolte médiocre de l’an dernier, la situation globale des approvisionnements alimentaires n’est pas critique, mais les prélèvements sur les stocks sont importants et les disponibilités de céréales fourragères seraient faibles. Toutefois, d’après les prévisions, ceci ne suffit pas à couvrir la demande intérieure actuelle, estimée à environ 70 millions de tonnes par an. La situation difficile des approvisionnements en céréales devrait se prolonger en 1999/2000. Le prix du blé pour la consommation humaine a doublé depuis mai 1998 et celui de l’orge pour l’alimentation animale a grimpé encore davantage. Cependant, à 87 et 57 dollars E.-U. la tonne, ils demeurent nettement inférieurs aux cours internationaux. Etant donné l’écart entre les prix des céréales sur les marchés intérieur et international, le pays a exporté environ 1,3 million de tonnes jusqu’en février 1999. Les gouvernements ont interdit la signature de nouveaux contrats d’exportation de céréales, mais les livraisons se poursuivront pour honorer les contrats déjà signés.

En dépit de la récolte médiocre, les importations de céréales en 1998/99 ne devraient pas dépasser 3,5 millions de tonnes, soit autant qu’en 1997/98. Le pays a reçu des promesses d’aide alimentaire pour un montant de 3,8 millions de tonnes de céréales (de même que de viande, de produits laitiers et de produits du soja). Les premières livraisons d’aide alimentaire viennent d’arriver, tandis que la plus grande partie de l’aide (non reconduite sur 1999/2000) devrait être livrée durant la saison de soudure avant la récolte de 1999, lorsque la situation globale des approvisionnements risque d’être plus difficile.

Les conditions sont très dures pour les habitants des zones isolées et défavorisées, car l’économie continue à stagner, le pays est tributaire d’importations alimentaires de plus en plus coûteuses, et le pouvoir d’achat a subi une forte baisse. Cette année, la situation est plus grave, d’une part, parce que les réapprovisionnements durant les mois d’été ont été bouleversés par la crise financière, et d’autre part, parce que les coûts de transport, sans subventions du gouvernement central, sont prohibitifs. Les catégories socio-économiques les plus vulnérables -retraités, orphelins, chômeurs et ménages dépendant des salaires du secteur public- connaissent également des difficultés, en particulier dans les grandes villes industrielles touchées par la crise.

TADJIKISTAN* (29 février)

La production agricole dans les grandes exploitations d’Etat continue à reculer mais est compensée par celle des terres cultivées à titre privé ou des terres domaniales louées à bail. En décembre 1998, une loi a affecté 28 000 hectares de terres supplémentaires à l’exploitation privée, mais trop tard pour semer les céréales d’hiver. Néanmoins, les perspectives du blé de 1999 sont satisfaisantes jusqu’à présent et, s’il règne un temps normal, la récolte des céréales de 1999 pourrait être légèrement supérieure aux 510 000 tonnes estimées pour 1998.

Les besoins d’importations de céréales pour 1998/99 (juillet/juin) sont provisoirement estimés à environ 370 000 tonnes de blé et un peu de riz. Les promesses d’aide alimentaire s’élèvent à quelque 52 000 tonnes à ce jour. Le solde devra être couvert par les importations commerciales, principalement du Kazakhstan et du Kirghizistan.

La croissance du PIB a été positive en 1998. Cependant, les perspectives pour cette année risquent de subir les conséquences des faibles prix d’exportation de l’aluminium et du coton et de la crise économique en Fédération de Russie. Un appel a été lancé en décembre 1998 pour un total de 24,8 millions de dollars E.-U., destiné à satisfaire les besoins humanitaires et à permettre la réadaptation de plus d’un demi-million de personnes vulnérables en 1999. L’appel comprend des projets visant à accroître la production de denrées vivrières de base et la sécurité alimentaire, et prévoit aussi la fourniture de vivres aux populations à risque.

TURKMÉNISTAN (29 mars)

A ce jour, les perspectives des céréales d’hiver, semées sur quelque 570 000 hectares, demeurent satisfaisantes. L’objectif de production de 1999 a été relevé à 1,4 million de tonnes. D’après les données officielles, la récolte céréalière de 1,24 million de tonnes de 1998 a atteint l’objectif fixé, soit près du double de celle de 1997. En outre, les intentions de semis de canne à sucre devraient tripler. La baisse des recettes d’exportation du coton et du gaz en quelques années a sérieusement limité les disponibilités de devises et d’intrants. Le pays a l’intention d’accroître sa production de céréales et de coton, afin de réduire les dépenses liées aux importations et développer son potentiel d’exportation. Compte tenu de la bonne récolte céréalière, il se pourrait que les importations de céréales en 1998/99 s’établissent à seulement 50 000 tonnes environ, essentiellement du blé et un peu de riz.

UKRAINE (28 mars)

Grâce à l’amélioration des conditions de croissance, la production céréalière devrait être supérieure au niveau réduit par la sécheresse de l’an dernier, estimé à 29,5 millions de tonnes par la FAO. Cependant, les rendements devraient rester faibles en raison des difficultés économiques - en 1998, 92 pour cent des exploitations agricoles auraient fonctionné à perte - et de la forte contraction des disponibilités d’intrants importés. En outre, au début de la campagne des semis de printemps, les livraisons d’intrants achetés à l’intérieur du pays ou dans les pays voisins (carburant) ont fortement reculé.

Les semis de céréales de printemps sont en cours dans les régions méridionales. Officiellement, les superficies totales à ensemencer en céréales, qui seront récoltées en 1999, devraient rester relativement stables (14,5 millions d’hectares). En 1998, les superficies moissonnées n’étaient toutefois que de 12,7 millions d’hectares, et il semble qu’en 1999, elles pourraient être légèrement supérieures. Sur des superficies ensemencées en céréales d’hiver estimées à environ 7,4 millions d’hectares, moins d’un million d’hectares devraient avoir besoin d’être réensemencés. Les applications d’engrais ont été très limitées car les fournisseurs resserrent les conditions de crédit et augmentent les prix, déjà élevés. Si le temps est normal, la production céréalière de 1999 est provisoirement estimée à 32,5 millions de tonnes, soit quelque 3 millions de tonnes de plus que l’an dernier. La production de blé pourrait augmenter d’un million de tonnes minimum et atteindre 18 millions de tonnes, tandis que celle de céréales secondaires pourrait s’établir à 13,5 millions de tonnes, en hausse de près de 2 millions de tonnes si la conversion à l’orge prévue ce printemps a lieu. Vu qu’il reste encore à semer l’essentiel des céréales secondaires, ces prévisions sont tout à fait provisoires. Les agriculteurs ont dissimulé d’importantes quantités de céréales commercialisables à la suite de la décision des autorités d’interdire les expéditions de céréales jusqu’à ce que toutes les dettes au titre du budget et du régime de retraite aient été épongées, ce qui ne fait qu'accroître les incertitudes quant aux prévisions et à l’analyse des disponibilités. En dépit de la récolte réduite, le pays exportera probablement jusqu’à 3,5 millions de tonnes de céréales pour la campagne de commercialisation en cours, dont 2,9 millions de tonnes ont déjà été expédiées en février 1999.

EUROPE

CE (9 avril)

Les dernières indications confirment un recul de la production céréalière de la Communauté en 1999. A cause du mauvais temps qui a sévi dans certaines régions en automne, de la baisse des prix et d’un accroissement de 5 pour cent des mises hors production obligatoires, les emblavures d’hiver ont diminué (essentiellement pour le blé). En outre, des précipitations excessives tombées l’hiver dernier dans les régions septentrionales et une période de sécheresse prolongée dans le sud de l’Espagne et du Portugal devraient entraîner une réduction des rendements moyens. Les perspectives sont incertaines pour les semis de printemps en cours dans la majeure partie de la CE. Les semis ont pris un léger retard dans le nord à cause de l’humidité excessive des sols; s'agissant du gel obligatoire de 5 pour cent des terres, on ne connaît pas encore avec précision le pourcentage de réduction des semis réduits d’hiver, ni, par conséquent, les ajustements à prévoir pour les emblavures de printemps. A ce stade, selon les estimations provisoires de la FAO, la production de blé de la Communauté reculera d’environ 5 pour cent en 1999 par rapport au niveau exceptionnel de l’an dernier, tandis que celle de céréales secondaires diminuera de 2 à 3 pour cent.

ALBANIE (9 avril)

La production céréalière de 1999 ne devrait guère subir de variations importantes. La production de blé devrait se maintenir à un niveau compris entre 350 000 et 400 000 tonnes. Il restera donc à couvrir par les importations, en 1999/2000, un déficit de quelque 350 000 tonnes pour les besoins de consommation normaux. En ce qui concerne la campagne de commercialisation 1998/99 en cours, les disponibilités de blé dans les principaux centres urbains ont généralement suffi à couvrir la demande.

La situation des approvisionnements alimentaires dans les collectivités rurales isolées du nord-est du pays, qui est normalement difficile tout au long de l’hiver, s’est aggravée ces dernières semaines sous l’effet de l’afflux massif de réfugiés de la Province du Kosovo, en République fédérative de Yougoslavie. Les opérations de secours en faveur des réfugiés et des familles locales hébergeant les réfugiés se sont poursuivies sans interruption pendant tout l’hiver, mais l’assistance internationale s'est désormais intensifiée. Début avril, le HCR signalait que quelques 300 000 réfugiés étaient présents en Albanie.

La situation évoluant rapidement et étant susceptible d’avoir des répercussions à long terme sur la sécurité alimentaire de la région, la FAO a détaché une mission en Albanie début avril, afin d’évaluer l’assistance qui sera probablement nécessaire dans un futur proche pour les réfugiés et les familles d’agriculteurs qui les hébergent.

BOSNIE-HERZÉGOVINE* (8 avril)

On continue à manquer d’informations fiables sur la situation agricole. Il semblerait que les superficies ensemencées en blé d’hiver qui sera moissonné en 1999 ont continué à diminuer, du fait de la disponibilité d’importations et de la conversion à d’autres cultures plus rentables. Les besoins d’importations céréalières pour 1998/99 sont provisoirement estimés à environ 290 000 tonnes, tandis que les annonces d’aide alimentaire s’élèvent à ce jour à quelque 90 000 tonnes.

BULGARIE (9 avril)

En mars, les conditions météorologiques ont été généralement favorables pour le développement des cultures. L’état du blé d’hiver est satisfaisant dans l’ensemble, mais la production de 1999 devrait baisser d’environ 15 à 20 pour cent (par rapport aux 3,3 millions de tonnes estimés l’an dernier), compte tenu du retard et de la réduction des semis, ainsi que de l’utilisation limitée d’intrants. Les opérations de semis de printemps sont en cours et quelque 400 000 hectares de maïs devraient être ensemencés, autant que l’an passé.

CROATIE (8 avril)

En dépit d’une réduction des emblavures, les perspectives des céréales d’hiver de 1999 restent généralement satisfaisantes. Les superficies ensemencées en blé ont été réduites à environ 150 000 hectares, mais les semis d’orge et de seigle d’hiver ont augmenté.

ESTONIE (30 mars)

Jusqu’à présent, les conditions de croissance des céréales d’hiver qui seront moissonnées au printemps ont été généralement satisfaisantes. Les superficies ensemencées en blé et en seigle devraient rester proches du niveau de la campagne précédente de 60 000 hectares. Les céréales d’hiver sont encore en dormance, tandis que les céréales secondaires de printemps seront semées dans le courant du mois. Les emblavures devraient rester stables. L’interruption des exportations des produits de l’élevage vers la Fédération de Russie n’incite guère à accroître la production de céréales fourragères.

EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE (9 avril)

Selon les estimations actuelles, la production céréalière de 1999 ne devrait guère subir de variation. Le pays aurait produit quelque 600 000 tonnes de céréales en 1998, dont 300 000 tonnes environ de blé. L’afflux récent de réfugiés provenant de la Province du Kosovo, en République fédérative de Yougoslavie, a mis à rude épreuve les ressources locales. Comme dans d’autres zones de la région, les opérations de secours en faveur des réfugiés ont été ininterrompues pendant tout l’hiver, mais l’aide internationale a désormais été intensifiée. Début avril, le HCR signalait que quelque 120 000 réfugiés se trouvaient en ex-République yougoslave de Macédoine. La FAO a envoyé une mission au début du mois d’avril pour évaluer les besoins d’assistance pour les réfugiés et les familles d’agriculteurs qui les hébergent.

HONGRIE (9 avril)

Le temps sec qui a régné durant la deuxième quinzaine de mars a aidé à assécher les sols à la suite des graves inondations dues à la fonte rapide des neiges, qui avaient frappé en particulier l’est et le nord-est, où certaines cultures de blé auraient été entièrement détruites. Les perspectives du blé d’hiver étaient déjà médiocres en raison de l’humidité excessive et des gelées précoces en automne dernier. Même si on ne connaît pas encore avec précision l’étendue des dégâts, la production de blé devrait être légèrement inférieure aux prévisions précédentes de 5 millions de tonnes. L’humidité des sols début mars a également retardé considérablement les semis de printemps. Les superficies ensemencées en maïs pourraient augmenter pour compenser la réduction du blé et des cultures de printemps déjà semées.

LETTONIE (28 mars)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 demeurent satisfaisantes. Si le temps s’améliore, la production totale devrait se redresser par rapport au niveau médiocre de l’an dernier de 970 000 tonnes. Les superficies ensemencées en céréales d’hiver (principalement blé et seigle) sont estimées à environ 180 000 hectares, plus ou moins comme l’année précédente.

LITUANIE (29 mars)

Les conditions de végétation du blé et du seigle semés cet hiver sont satisfaisantes jusqu’à présent. Les céréales secondaires de printemps doivent encore être semées. Etant donné les difficultés que connaît l’industrie de l’élevage, les emblavures de 1999 ne devraient guère augmenter sensiblement par rapport à celles de l’an dernier (1,2 million d’hectares). Les conditions météorologiques normales pourraient se traduire par une légère progression des rendements et la production est provisoirement estimée à 2,9 millions de tonnes, contre 2,8 millions de tonnes en 1998.

POLOGNE (9 avril)

La production céréalière de 1999 sera vraisemblablement réduite. Les superficies ensemencées en céréales d’hiver, qui seront récoltées en 1999, seraient apparemment semblables à celles de l’année précédente et le résultat final de la campagne des semis de printemps est encore loin d’être certain, mais les rendements devraient diminuer, car de nombreux agriculteurs ont des difficultés financières qui réduiront l’utilisation des intrants. La production de blé est provisoirement estimée à un niveau inférieur à 9 millions de tonnes, contre le résultat exceptionnel de 9,5 millions de tonnes en 1998.

RÉPUBLIQUE SLOVAQUE (9 avril)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 sont incertaines. Les semis de blé d’hiver auraient été limités à environ 250 000 hectares, contre un objectif de 400 000 hectares, à cause du mauvais temps qui a sévi en automne. La Chambre slovaque pour l’agriculture et l’alimentation encouragera l’accroissement des semis de printemps pour compenser la réduction des emblavures d’hiver.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (9 avril)

En dépit des conditions météorologiques généralement favorables qui ont régné au cours des derniers mois, on prévoit une production céréalière en recul en 1999. La production de blé est provisoirement estimée à environ 3,5 millions de tonnes, contre quelque 3,9 millions de tonnes en 1998, baisse essentiellement déterminée par la réduction des semis.

ROUMANIE (9 avril)

Les perspectives de la production céréalière de 1999 demeurent généralement satisfaisantes en dépit des inondations qui ont touché plus de 45 000 hectares en mars. D’après les rapports officiels de fin mars, le blé n’aurait pas souffert des inondations qui étaient concentrées dans les comtés du nord, près de la frontière hongroise. Toutefois, étant donné la réduction des superficies ensemencées en août dernier, il est peu probable que la production de blé de 1999 puisse égaler les 5,2 millions de tonnes de 1998, même si les rendements s’améliorent considérablement par rapport au niveau réduit de l’année précédente. Fin mars, les travaux de préparation des sols pour les semis de printemps semblaient être en bonne voie, même si les semis effectifs venaient juste de commencer.

SLOVÉNIE (9 avril)

Les semis du blé d’hiver qui sera récolté en 1999 auraient diminué de 10 pour cent environ. Toutefois, les conditions météorologiques ont été excellentes jusqu’à présent et on prévoit de bons rendements. Si le temps est normal jusqu’à la fin de la campagne, la production de blé égalera celle de l’an dernier, soit 190 000 tonnes.

YOUGOSLAVIE, RÉP. FÉDÉRATIVE DE (SERBIE ET MONTÉNÉGRO)* (8 avril)

Les premières perspectives de la récolte du blé de 1999 sont défavorables. Les rapports indiquent que les semis d’hiver sont nettement inférieurs à l’objectif de 810 000 hectares. De fortes précipitations persistantes ont retardé les semis, dont seulement 30 pour cent ont été effectués dans les délais. De source officieuse, les superficies ensemencées en blé seraient d’environ 638 000 hectares, contre 795 000 hectares en 1998. En outre, l’utilisation d’engrais devrait être réduite, compte tenu du recul de la production intérieure et de son prix élevé par rapport à celui du blé. Dans la Province du Kosovo, la recrudescence récente des troubles qui intéressent la région depuis mars 1998, s’est traduite par une grave détérioration de la sécurité alimentaire. En ce qui concerne la campagne agricole 1998/99 en cours, les perspectives sont dramatiques. Pratiquement aucun semis n’a été effectué l’automne dernier à cause de l’insécurité et/ou de la pénurie de matériel de base et de semences. La situation a continué à se dégrader avec les semis de céréales de printemps et de légumes, et la production de toutes les cultures devrait être très faible en 1999. En outre, des pertes considérables de bétail dues à la violence, aux maladies et à l’abandon sont signalées, aggravant les problèmes d’approvisionnements alimentaires pour ceux qui sont demeurés dans la province. La situation est particulièrement inquiétante car bon nombre des habitants dépendaient déjà des secours fin 1998, tandis que la recrudescence des conflits au cours des dernières semaines a fait cesser toutes les opérations de secours dans la Province. Si la situation de la sécurité dans le Kosovo ne s’améliore pas sensiblement, les opérations de secours ne peuvent cibler que les réfugiés qui ont déjà quitté la Province. On prévoit que la situation des approvisionnements alimentaires pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays et le reste de la population subira une forte détérioration et que la crise aura de profondes retombées à long terme sur la sécurité alimentaire.

AMÉRIQUE DU NORD

CANADA (9 avril)

La majeure partie du blé de 1999 sera semée en mai/juin. L’incertitude plane sur les intentions de semis qui seront probablement influencées par l’évolution des marchés au cours des prochaines semaines. Cependant, d’après les dernières indications fondées sur les revenus projetés des producteurs canadiens en 1999, les emblavures et la production de blé ne devraient guère subir de variation par rapport à la campagne précédente. Les céréales secondaires seront semées, pour l’essentiel, en mai-juin.

ÉTATS-UNIS (9 avril)

On prévoit une forte baisse de la production de blé en 1999. D’après les dernières estimations officielles, les superficies ensemencées en blé d’hiver seraient de 17,6 millions d’hectares, le plus bas niveau depuis 1972/73 et 7 pour cent de moins qu’en 1998. En revanche, il semblerait que les superficies ensemencées en blé de printemps correspondent au niveau de la campagne précédente de 8 millions d’hectares. Si ces prévisions se concrétisent, la production de blé des Etats-Unis devrait tomber à environ 59 millions de tonnes, contre quelque 69 millions de tonnes en 1998, même si des conditions normales règnent jusqu’à la fin de la campagne de végétation. Quelques cultures précoces de céréales secondaires sont déjà en terre dans les régions méridionales, mais l’essentiel du maïs sera semé dans les Etats du Corn Belt à partir de fin avril. D’après les premières indications du rapport sur les perspectives de semis du Département de l’agriculture, il devrait y avoir une légère réduction des semis de maïs cette année (31,7 millions d’hectares). Les superficies ensemencées en sorgho devraient également diminuer quelque peu. Les semis du riz de 1999 sont en cours, mais compte tenu de la baisse des prix du riz, la superficie s’établirait à environ 1,3 million d’hectares, soit quelque 4- 5 pour cent de moins que l’an dernier.

OCÉANIE

AUSTRALIE (9 avril)

Les semis du blé et des céréales secondaires de la campagne principale de 1999 commenceront en mai. D’après les premières indications, on s’attend à une autre bonne récolte de blé d’environ 21 millions de tonnes. Toutefois, les emblavures finales dépendront en grande partie des conditions météorologiques et de l’évolution des marchés internationaux durant la campagne d’ensemence-ment. Dans l’attente de connaître la situation du blé et l’évolution du marché des céréales fourragères au cours des prochaines semaines, les perspectives des céréales secondaires d’hiver sont plutôt incertaines. Toutefois, la production d’orge, la principale céréale secondaire d’hiver, devrait se maintenir à un niveau d’environ 5 millions de tonnes. La récolte de la deuxième campagne des céréales secondaires d’été de 1999, principalement de sorgho et de maïs, est en cours, et on s’attend à une production exceptionnelle, compte tenu des bonnes pluies tombées l’hiver dernier qui ont accru les semis. Les conditions de croissance très favorables ont été également bénéfiques au riz de 1999, dont la récolte est en train d’être rentrée, quoique à un rythme plus lent que pour les deux campagnes précédentes. Selon les prévisions actuelles, la production sera de 1,35 million de tonnes, légèrement supérieure à celle de la campagne précédente. Toutefois, il reste encore à déterminer l’impact des pluies torrentielles tombées récemment en Nouvelle-Galles du Sud, qui assure l’essentiel de la production de riz.

FIDJI (6 avril)

Des pluies torrentielles ont causé de graves inondations dans la région occidentale de Viti Levu. Les dégâts sont estimés à plus de 2,34 millions de dollars E.-U. En 1998, la sécheresse avait réduit considérablement la production de sucre, qui était tombée à 250 000 tonnes, contre les 450 000 tonnes environ d’une année normale. A la suite de la sécheresse liée au phénomène La Niña, la FAO est en train d’élaborer un projet d’assistance pour la distribution de semences de légumes et de manioc.


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