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Etude sur les organisations de femmes des communautés de Brufut et Gunjur en Gambie et les facteurs qui favorisent ou gênent leur pérennité


Etude sur les organisations de femmes des communautés de Brufut et Gunjur en Gambie et les facteurs qui favorisent ou gênent leur pérennité

par

Isatou Touray

Formatrice en genre Management Development Institute, Banjul

L'étude s'est penchée sur les organisations de femmes dans les communautés de Brufut et de Gunjur dans le but de déterminer leurs objectifs, les relations entre les groupes et les problèmes en leur sein, leurs besoins en assistance technique, en crédit et les problèmes y afférents, leur accès à l'équipement et l'utilisation de leurs revenus.

Treize organisations ont été étudiées dont six à Brufut et sept à Gunjur (deux villes côtières de l'ouest gambien). La population des deux villes est de 18.627 habitants dont 50 % de femmes.

Les grandes conclusions de l'étude sont:

Relations de groupe

Généralement, les femmes tendent à rester ensemble sur la base d'un objectif commun à réaliser. Les stratégies adoptées consistent à encourager l'unité, à améliorer leur niveau de vie et à augmenter leurs revenus.

Les plus grandes organisations tendent à avoir une structure plus complète que les plus petites. Alors que les petites organisations ont seulement un Président et un Vice-Président, les grandes ont un Président, un Vice-Président, un Trésorier et un Secrétaire aux affaires sociales.

La taille de ces organisations varie de 20 à 500 membres. Le critère commun d'adhésion à ces organisations est d'être femme. La plupart des organisations demandent aussi un droit d'adhésion. Pour huit des organisations étudiées, celui-ci varie de 5 Dalasis à 50 Dalasis. Un droit d'adhésion exceptionnel de 100 Dalasis est exigé par l'association de fumage et de séchage de poisson Kafo (mot rnandingue pour désigner organisation) des femmes de Brufut, forte de 36 membres. Dans certains cas, avoir une conduite exemplaire est aussi exigé pour l'adhésion.

Les activités des organisations occupent 92 % de l'année. Dans 76 % des cas, les membres travaillent en groupe et dans 24 % individuellement mais dans le cadre d'une organisation.

Les rapports d'activité écrits et les décisions prises sont gardés par 45 % des organisations. La plupart de celles-ci dont la taille varie de 175 à 500 membres sont de Brufut, ce qui indique que les plus grandes organisations avec des structures complètes gardent des rapports écrits des activités et des décisions.

Problèmes rencontrés

Toutes les organisations étudiées ont des problèmes. Ceux-ci vont d'outils inappropriés, du manque de capital à l'absence de moyens de transport. Celles qui ont de graves problèmes d'équipement sont 62%, celles qui souffrent d'un manque de capital 30%, et celles du manque de moyens de transport 8%

Finance et Crédit

Les contributions des membres financent 68 % des organisations. Le reste est financé à travers le commerce (petit commerce, 8 % et vente de produits, 8 %, fonds d'ONG 8 %) et droit d'adhésion (8 %).

Toutes les organisations ont besoin de crédit, mais aucune d'elles n'a accès au crédit parce qu'il n'est pas disponible ou que les procédures pour y accéder ne sont pas connues. L'incapacité d'accéder aux institutions ou agences de crédit a été rapportée par 76 % d'elles. Si elles doivent bénéficier de crédit, 92 % le souhaitent sous forme de prêt au groupe et 8 % à titre individuel. Le crédit est recherché pour assurer l'augmentation de la production (61 %), acheter du matériel pour les activités (23 %), résoudre des problèmes de gestion (8 %) et atteindre les objectifs de production (8 %).

Pour combler le manque de finances, elles s'engagent dans la collecte traditionnelle de fonds. Les méthodes traditionnelles comme battre le tambour et la kora (instrument de musique gambien à 24 cordes) sont pratiquées par 56 % des organisations. Le revenu réalisé est utilisé pour l'achat d'équipement, de matériels et la maintenance.

L'épargne est pratiquée par certaines organisations. Au moins 54 % sont impliquées. De celles-ci, 72 % épargnent à la Banque Internationale de Commerce et d'Industrie (BICI) et 28 % avec le plan traditionnel ("Osusu") ce qui indique que la BICI est plus facilement accessible aux femmes ou qu'elles ont plus confiance en elle que dans le plan traditionnel. L'argent épargné sert à faire des prêts à faible taux d'intérêt aux membres, à parer aux éventualités et à faire les travaux de maintenance. Hormis l'épargne, de nombreuses organisations reçoivent une assistance financière en numéraire ou en nature. Au moment de l'étude, deux ont reçu une assistance financière de la CEE, une en nature du Fonds des Enfants Chrétiens et trois, une assistance en nature du Bureau des Femmes et du Département du Développement Communautaire.

Conclusion

L'étude indique que les femmes s'organisent en divers groupes pour faire face à leurs besoins et aspirations. Chacune des organisations a des objectifs clairement définis. Pour atteindre leurs objectifs, elles rencontrent des problèmes de gestion et ont peu ou pas du tout accès aux ressources.

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