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Rôle économique des femmes dans les communautés de pèche: le cas de Koko, Nigeria


Rôle économique des femmes dans les communautés de pèche: le cas de Koko, Nigeria

par

Stella Williams

INTRODUCTION

Bien qu'elles soient issues des communautés de pêche les femmes de Koko s'adonnent à différents types d'activités. Hormis la pêche principale activité, les femmes répartissent leur temps entre les travaux ménagers, l'agriculture, le petit commerce, la coiffure, la fabrication du savon, le tissage de nattes et le fonctionnariat notamment. Elles y passent jusqu'à seize heures par jour et en retirent l'essentiel de leurs revenus. Toutefois, la commercialisation du poisson reste l'activité la plus lucrative.

PRESENTATION DE LA ZONE: KOKO

Située dans le delta du Niger, la ville de Koko constitue un port sur l'estuaire de la rivière du Bénin C'est l'une des villes où les relations commerciales avec l'Europe sont très développées. Cette position géographique lui offre un atout privilégié en matière de pêche. Ici, les activités économiques des femmes sont étroitement liées aux conditions socio-économiques et aux traditions des populations.

LES ACTIVITES QUOTIDIENNES DES FEMMES

Comme dans la plupart des communautés rurales, les femmes de Koko passent la journée entre les activités ménagères et les activités hors du foyer désignées sous le nom d'activités économiques. On en trouve qui sont aides ménagères rémunérées et d'autres qui exercent des activités de substitution leur rapportant un salaire.

Activités liées à la pêche

Les femmes sont très actives dans l'industrie de la pêche artisanale. Leurs activités vont de la transformation du poisson à la gestion financière de l'industrie de pêche en passant par la vente aux abords des rues. Certaines femmes vendent leur poisson frais. Comme alternative, le poisson est soit séché à la fumée ou au soleil, soit salé ou frit.

En outre, elles interviennent dans la production en finançant l'achat des équipements de pêche Cela leur permet d'acheter et de revendre toutes les captures des pêcheurs migrants. La majorité des femmes affirment avoir hérité cette activité de leurs parents.

Autres activités économiques

En dehors de la pêche, les femmes ou les hommes se livrent à l'agriculture, au commerce, à la fabrication des pirogues, à la menuiserie et à la maçonnerie. La promotion d'autres activités génératrices de revenus (vente de carburant et d'eau, transport en commun) sont liées à l'industrie de la pêche.

Activités secondaires

En fonction de l'environnement économique, les femmes s'adonnent à d'autres activités économiques. La plus populaire est la vente d'aliments préparés et de produits agricoles transformés; de même que la fabrication de l'alcool tiré de la canne à sucre et l'extraction de l'huile de palme. Il arrive qu'elles s'adonnent à la culture de légumes, du poivre, du manioc, de l'igname et au petit élevage. Elles s'intéressent également à la tresse des nattes, à la coiffure et à la couture etc.

Autres domaines d'occupation, la vente du bois de chauffage, le commerce de vêtements et le petit commerce. Une infime minorité travaille comme fonctionnaire dans l'administration. Dans la plupart des cas, les revenus générés par ces activités assurent aux femmes une autonomie financière. Elles sont classées dans la catégorie des activités en espèces.

Les travaux domestiques

L'éducation des enfants, l'entretien de la maison, l'approvisionnement en eau potable et la cuisine constituent les principaux travaux assignés aux femmes. Elles y sont aidées notamment par les enfants. Les tranches de la journée consacrées aux travaux domestiques varient selon la nature des activités economiques exercées: la ménagère à plein temps s'y consacre toute la journée, la femme pêcheur accomplit ses travaux domestiques entre 7 heures et 10 heures le matin, les reprend entre 15 heures et 19 heures; la transformatrice de poisson s'y met de 4 heures 30 à 7 heures le matin et tard dans la soirée; la marchande de poisson, elle, fait ses travaux ménagers entre 5 heures et 6 heures du matin.

Du point de vue de l'évaluation, les activités domestiques sont classées dans la série des activités en nature. De même que l'agriculture pratiquée par les femmes et les travaux de groupe (coopératives).

LE REVENU ET SES SOURCES

La succession des crises socio-politiques intervenues au Nigéria ont eu un impact sur le revenu des femmes de KOKO. La plupart d'entre elles ne tiennent pas de comptabilité au vrai sens. L'évaluation n'a porté en fait que sur des estimations journalières. Seules les femmes fonctionnaires ont un salaire mensuel.

Les principales sources de revenu sont: la vente du bois de chauffage, la tresse des nattes, la vente des boissons alcoolisées et la création de modes. On y ajoute l'élevage domestique et le jardinage. Le revenu moyen journalier est estimé à 140 nairas.

La commercialisation du poisson rapporte beaucoup plus que la transformation et la production du poisson (jusqu'à 1875 nairas par jour); la commercialisation du poisson fumé est encore plus rentable que celle du poisson frais. Les revenus les plus bas se retrouvent dans la tresse des nattes et l'agriculture.

RECOMMANDATIONS

L'écart observé entre les revenus est lié aux problèmes qui se posent à la communauté de pêche de Koko: détérioration du poisson due à la mauvaise conservation et au manque de moyens de transport, faible volume de production, désintérêt pour les coopératives et le chômage.

Pour faciliter la tâche aux pêcheurs, il est souhaitable qu'un système de crédit soit institué, que la technologie des caisses isothermes soit introduite et que les pêcheurs soient sensibilisés sur la nécessité de se regrouper en coopérative. Ajouté à cela, l'initiation à l'épargne.

CONCLUSION

Même si la communauté de pêche de Koko offre des activités variées aux femmes, la pêche reste le moteur de l'économie locale. Si le volume de pêche augmente grâce à un apport en capital, à la formation et aux programmes d'appui, c'est toute la communauté qui en bénéficiera y compris les non pêcheurs. Il s'ensuivra une plus grande répartition des revenus.

En somme, les dispositions devront être prises pour améliorer le bien-être économique des pêcheurs de la communauté de Koko.

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