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ANNEXE IX - RAPPORT NATIONAL SUR LE SECTEUR FORESTIER (Cont.)

RWANDA

par

Mihigo A.

Ce rapport sur l'état des statistiques est le résultat d'une documentation assez pauvre en matière de statistiques forestières nationales. Les raisons à cela sont que dans l'histoire de la foresterie nationale, aucun inventaire national des ressources ligneuses qui puisse servir de référence n'a jamais été réalisé. Les données disponibles proviennent de quelques rares vieilles enquêtes effectuées par le MINAGRI (1981-1982) trop limitées dans le temps et dans l'espace pour donner des éléments de référence sur une si longue période. En outre la guerre qu'a connu notre pays a occasionné la perte de nombreux documents.

Face à cette situation, plusieurs auteurs qui ont écrit ou qui écrivent encore sur le secteur forestier national travaillent avec des hypothèses et des estimations. D'estimations en estimations sur une si longue période (environs 100 ans), on en arrive à des résultats contradictoires.

Ce rapport essayera de donner un aperçu général de Comment les spécialistes forestiers qui se sont penchés sur le secteur forestier national ont toujours estimé la situation. Compte tenu des phénomènes brusques et importants qui se sont produits dernièrement dans le paysage forestier national, tel que le déclassement des grandes superficies des formations végétales orientales pour l'installations des populations, l'auteur de ce rapport sur base des réalités qu'il vit, avancera des estimations qui ne seront pas nécessairement référencées. Dans la mesure du possible, les différentes positions des auteurs seront présentées dans ce rapport, afin que le lecteur puisse se faire une idée de la situation forestière du Rwanda.

1. Contexte

1.1 Economie et politique économique

En 1998, le PNB par habitant était de 160 Euros. L'agriculture domine largement le secteur primaire et contribue pour environ 40% au PIB. Au sortir de la guerre et du génocide de 1994, la production national a chuté dramatiquement, de même que le pouvoir d'achat du citoyen. Pour compenser les lacunes de la production interne et relancer l'activité économique, l'Etat a dû faire appel aux importations tout en appliquant un Programme d'Ajustement Structurel (PAS) dont les grandes orientations sont les suivantes: privatisation; liberalisation; decentralisation; et assainissement des dépenses publiques.

Dans le secteur forestier, ses orientations se traduiraient par:

La restauration de l'Etat dans ses rôles de planificateur et de régulateur des échanges relatif au secteur forestier (toutefois, l'Etat se retire progressivement des activités de production).

La libéralisation des échanges, devant aussi s'accompagner de la promotion des produits forestiers, notamment le bois d'_uvre (ce dernier serait substitué par la charpente métallique).

Un rôle de plus en plus important des structures administratives de base, les communes dans la gestion du patrimoine forestier.

D'aucuns continuent de percevoir le secteur forestier comme un secteur social, écologique et conservateur qui demande un engagement plus important de l'Etat. Dans telle optique, le PAS affecterait alors négativement le secteur forestier (H.Forester et Q.Ducenne, 1999).

1.2 Situation sociale

Le Rwanda dispose d'une population estimée à 7,5 millions d'âmes dont la moitié a moins de 15 ans. La densité est de 285 habitants/km2; alors que le taux d'accroissement démographique est de 3,5%. La population rurale représente plus de 90% de la population totale.

Selon le document de Stratégie et Plan d'Action pour la Sécurité Alimentaire du MINAGRI - 1998, la population, qui était de 7 856 000 d'habitant en 1997, sera 8 492 000 en 2000 et elle pourra passer à 11 441 000 en 2010.

Tableau 1: Projection de la population en 2010

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Population

Urbaine x 1000

902

       

1 252

       

1 678

Population rurale x 1000

7 590

       

8 692

       

9 763

Population totale x 1000

8 492

8 798

9 103

9 375

9 655

9 944

10 241

10 547

10 837

11 135

11 441

Source: Stratégie et plan d'action pour la sécurité alimentaire, (MINAGRI, Oct.1998).

Cette population évoluera dans un contexte d'après guerre où les besoins de survie seront les premiers à satisfaire. Les mouvements des populations dus à la guerre viennent d'être stabilisés, la phase d'urgence est en train de céder la place à la phase de développement.

Actuellement, la forte démographie exerce une pression sur les ressources naturelles et notamment, en milieu rural, sur le sol, en entraînant les phénomènes suivants. Il s'agit d'un morcellement excessif des exploitations agricoles familiales dans le contexte d'un régime foncier individuel. Ceci a pour conséquence ultime la miniaturisation des exploitations agricoles familiales (EAF). Selon le rapport de la commission Nationale de l'Agriculture, le résultat est que 82% des EAF ont moins de 2 ha et 26% des EAF ont moins de 0,5 ha. Ainsi ces ménages ne peuvent pas satisfaire leurs besoins par la seule activité agricole.

De plus, compte tenu de l'exiguïté de ces exploitations agricoles, celles-ci sont constamment cultivées sans repos, entraînant l'érosion et l'infertilité. Les études réalisées montrent des pertes, enregistrées de l'ordre de 12 tonnes/ha/an, qui sont constatées sur environ 50% des terres cultivées.

En outre, on observe une destruction du couvert végétale à des fins énergétiques ou agricoles et ceci se fait à travers l'occupation généralisée des terres sur les versants et la mise valeur des vallées.

Enfin, avec la poussé démographique qui affecte un petit territoire, on aboutit au recul des pâturages des forêts et plus particulièrement à la régression de l'effectif bovin contribuant à la perte de la fertilité des sols et à la précarité de l'activité pastorale.

Cette situation se répercute négativement sur l'équilibre alimentaire mettant ainsi en cause la sécurité alimentaire. A cela s'ajoute la grande dispersion du peuplement en milieu rural qui rend impossible l'introduction des innovations.

Contexte social du secteur forestier: La guerre et la génocide de 1994 ont eu un impact très négatif sur le secteur forestier. Le personnel forestier a été réduit par l'exil ou la mort. Les déplacés de guerre ont détruit ou endommagé plusieurs centaines d'hectares de plantations forestières. D'autres part, les plantations forestières et les forêts naturelles ont été mises à contribution dans la reconstruction et la réinstallation tant des anciens que des nouveaux réfugiés. Dans un tel contexte, les activités forestières ont étés ralenties devant les besoins évidents de survie des populations. Par ailleurs, profitant des flottements des pouvoirs publics, les paysans ont défriché quelques forêts du domaine public.

Les aires habituellement protégées par la loi ont été déclassées pour l'installation des anciens réfugiées.

Actuellement, grâce au renforcement du service forestier national ainsi qu'à l'importance accordée par les autorités publiques au secteur forestier, la situation commence à se stabiliser. Cependant les conflits ne manquent pas; étant donné que le paysan, face à la miniaturisation à la baisse de fertilité de son Exploitation Agricole Familiale (EAF), cherche à augmenter sa production en défrichant les boisements ou les forêts naturelles.

Aujourd'hui, face à la rareté des terres et face aux besoins croissants des populations, seules les pratiques de l'arborisation ou de l'agroforesterie semblent susceptibles d'augmenter les produits forestiers au niveau national. De telles approches sont possibles grâce aux traditions d'agroforesterie.

2. Ressources forestières

2.1 Propriété des terres

Le droit foncier fait de l'Etat, le propriétaire des terres et des populations, les usufruitiers. Cependant, ceci n'a que très peu d'impact sur la foresterie dans la mesure où, dans sa grande majorité, la population ne connaît que très peu cette législation et elle aborde toujours le problème foncier dans un contexte traditionnel. La nouvelle loi agraire permettra au paysan d'être propriétaire, mais ce droit sera assorti de certaines conditions qui empêcheront une thésaurisation du facteur de production, terre, au dépend de la valorisation de ce capital par l'agriculture ou l'élevage.

2.2 Utilisation des terres

Suivant les indications sur l'utilisation des terres (voir tableau 2), environ 50% de celles-ci sont allouées à l'agriculture. Ces surfaces continueront à accroître jusqu'à l'an 2000 pendant que les superficies des terres non encore utilisées vont diminuer. Si d'autres stratégies appropriées ne sont pas développées durant cette période, l'accroissement des terres agricoles se fera comme d'habitude au détriment des réserves naturelles des forêts et autres aires protégées. Cette situation est déjà visible avec l'exemple de la forêt naturelle de Gishwati, au Nord du pays, où la totalité du domaine de chasse du Mutara ainsi que les 2/3 du Parc National de l'Akagera à l'Est ont été cédés pour l'installation des rapatriés après la guerre.

C'est dans ce même contexte que beaucoup de plantations forestières ont fait l'objet de défrichement pour faire place aux habitats groupés. Par ailleurs, même si les extensions des superficies agricoles sont actuellement réalisées au détriment de zones non encore utilisées, les projections prévoient aussi une réduction des superficies de l'exploitation agricole familiale dont la moyenne se situerait autour de 0,68 ha en l'an 2000.

Tableau 2: Evolution des superficies ( ha) des terres suivant les utilisations

Utilisation

Année

 

1970

1980

1986

2000

Superficie totale des terres (km2)

2 559 500

2 559 500

2 559 500

2 559 500

Terres non utilisables

726 959

718 201

713 001

657 995

Terres couvertes par les eaux

135 038

135 038

135 038

153 045

Vallées et marécages

83 840

81 000

77 000

32 000

Réserves naturelles

1 398 100

1 398 100

1 392 900

1 392 900

Domaine de chasse du Mutara

64 273

53 663

53 663

20 000**

Domaines militaires

12 700

12 700

12 700

5 000

Routes

6 208

7 400

8 500

10 000

Villes et industries

5 000

8 500

11 400

20 250

Terres pour l'agriculture théoriquement

1 832 541

1 841 300

1 840 500

1 801 605

Terres impropres à l'agriculture

525 000

520 000

510 000

480 000

Stations expérimentales

18 121

18 121

18 121

5 000

Terres concédées

16 320

16 320

16 320

16 320

Plantations forestières

27 156

57 200

99 500

200 000**

Terres théoriquement disponibles

1 245 544

1 229 600

1 202 560

1 300 285

Superficie occupée par des EAF

835 935

1 078 650

1 321 494

1 765 125

Superficies occupées par des enclos

30 000

43 200

53 700

60 000

Superficies de terres pour les cultures de subsistance

463 560

616 200

699 000

757 785

Superficies de terres pour les cultures de rente

34 200

45 500

62 200

75 000

Superficie de terres pour les cultures de jardinage

29 900

48 700

65 300

67 500

Terres en jachères et Protégées contre l'érosion

200 000

154 000

123 300

75 000

Superficies de pâturage

487 884

322 060

199 360

150 000

Superficies de cultures fourragères

-

-

-

15 000

Moyenne de superficie disponible pour un EAF (ha)

1,49

1,14

0,91

0,68

Source: Ministère du plan, perspectives à l'an 2000, document préparatoire, Kigali,1983 p.24

Notes:

** Le domaine de chasse du Mutara n'existe plus (0 ha)

** Il est impossible de commenter l'évolution des superficies des plantations forestières pures à l'absence d'un inventaire qui ferait la part de l'arborisation et des plantations forestières. Car dans la plupart des publications sur la foresterie nationale, l'arborisation est toujours associée aux plantation forestières et traitée comme telles.

En outre, selon le rapport sur la Stratégie et Plan d'Action pour la sécurité alimentaire, l'allocation des terres se présentait comme suit en 1998.

Tableau 3: Allocation des terres en 1998

Classes

Superficie ha

Terres agricoles

966 000

Terre à production actuelle élevée et à potentiel d'intensification

87 000

Terre à production actuelle assez élevée mais sans potentiel d'intensification

307 000

Terre d'altitude à production actuelle assez faible et à potentiel limité

451 000

Terre d'altitude à production actuelle assez faible et à potentiel limité

120 000

Terre de conservation de bassin versant

44 000

Terres de pâturage et/ou boisement

416 000

Plantations de thé

91 000

Pâturage de mauvaise qualité

339 000

Source: Stratégie alimentaire et Plan d'action pour la sécurité alimentaire, MINAGRI, octob.1998.

Un des phénomènes, maintes fois décriés dans la mauvaise utilisation des sols au Rwanda par les aménagistes, est le caractères dispersé de l'habitat. Cependant la nouvelle politique du pays en matière d'habitat cherche à résoudre ce problème en encourageant l'habitat groupé, «imidugudu».

3. LES RESSOURCES FORESTIERES NATURELLES

Les ressources forestières naturelles du Rwanda sont constituées par de grands types de formations végétales: les forêts denses de montagne; et les forêts sèches couramment appelées savanes boisées et galeries de l'Est.

3.1 Les forêts denses de montagne

Ces formations végétales se rencontrent à l'Ouest du pays sur la crête Congo-Nil et s'étendent sur une longueur de 150 km du Nord au Sud. Ces formations végétales se trouvent à des altitudes variant entre 1 500 m et 3 000 m. Ces forêts sont considérées comme des vestiges d'une grande formation forestière d'altitude qui s'étendait dans le rift albertin dans le Kivu Congolais à l'Ouest, et du Burundi et à l'Uganda à l'Est.

La documentation officielle se plaît à considérer quatre grandes forêts de montagne, à savoir: la forêt de Nyungwe; la forêts des volcans; la forêt de Gishwati; et la forêt de Mukura.

A coté de ces grandes formations, on rencontre dans cette région des îlots reliques des forêts dont la superficie varie entre des dizaines et des centaines d'hectares.

Mais, il reste que la poussée démographique et les événement tragiques qui se sont passées dans notre pays ont affecté les grandes forêts. Certaines réserves ont été défrichées ces dernières années et la forêt de Gishwati n'existe plus que dans la littérature.

Superficies actuelles des forêts naturelles de montagnes

Nyungwe: 93 500 ha;

Gishwati: Le caractères illégal du défrichement complet de la forêt naturelle de Gishwati incite les auteurs actuels à croire encore en l'existence de celle-ci;

Mukura: 1 600 ha;

Parc nationale des volcans: 12 760 ha.

Il faut noter que ces forêts présentent un intérêt beaucoup plus écologique qu'économique, car leur productivité est estimée à 5m3/an/ha.

Superficies actuelles des forêts de montagne relictuelles

Sanza: 20 ha;

Busaga: 151 ha;

Cyamudongo: 300 ha.

3.2 Les formations naturelles orientales

Ces formations sont constituées par des savanes boisées et des forêts galeries. En 1991, ces formations étaient estimées à 241 000 ha; mais actuellement il ne reste qu'une petite partie à la suite de l'installation des populations et de leurs activités d'élevage et d'agriculture. De même, il ne reste plus 900 000 ha au sein du parc national de l'Akagera. Selon la Commission Nationale de l'Agriculture - 1991, la productivité de ces formations est aussi estimée à 5m3/ha/an.

3.3 Estimation de volumes sur pieds

Selon le rapport de la Commission Nationale de l'Agriculture - 1991. Le volume sur pied de toutes les formations forestières naturelles du Rwanda était de 2 200 000 m3 pendant que la possibilité annuelle était de 165 000 m3.

4. LES RESSOURCES FORESTIERES PLANTEES

Les plantations forestières sont classées en 3 types de catégorie relatif à la propriété. Ainsi la loi forestière n° 47/1988, du 5 Décembre 1988, consacre 3 types de plantations à savoir: les plantations forestières domaniales; les plantations forestières communales et institutionnelles; et les plantations forestières privées.

Toutes ces plantations sont dispersées à travers le pays, mais certaines régions de l'Est du pays en sont dépourvues. L'essence dominantes de ces plantations est de loin les Eucalyptus suivis par les Pins.

4.1 Les superficies plantées

La création des premières plantations datent de 1920, toutefois une réelle intensification de l'activité se situe entre la période 1975-1990. Mais, étant donné qu'aucun inventaire des ressources ligneuses n'a été effectué jusqu'à aujourd'hui, les superficies souvent avancées ainsi que les volumes sur pied proviennent de pures estimations et varient d'un auteur à un autre; dans certains cas, elles s'avèrent irréalistes.

D'après les statistiques officielles les plus récentes, fournies par la Commission Nationale de l'Agriculture - 1991, les superficies des plantations forestières sont de 247 500 ha. Ce chiffre continue d'être considéré comme une référence pour la plupart des publications même plus récentes. Cette superficie est répartie comme suit, en fonction des types de propriété: les plantations domaniaux: 61 200 ha; les plantations communales et institutionnelles: 99 100 ha; et les plantations forestières privées (+ arborisation): 87 200 ha.

Par ailleurs, selon Hall - 1992, cité par Q.Ducenne - 1998, la superficie totale des plantations forestières était estimée à 256 386 ha, répartis ainsi: plantations forestières privées: 170 441 ha; plantations forestières communales: 30 745 ha; et plantations forestières domaniales: 55 200 ha.

4.2 Volume sur pied et possibilités annuelles

D'après le rapport de la Commission Nationale de l'Agriculture - 1991; le volume sur pied des plantations forestières était estimé à 64 073 000 m3 et les possibilités annuelles étaient évaluées à 3 186 700 m3. Ces productions ont été réparties suivant les catégories de propriété.

Tableau 4: Volumes sur pied et possibilités annuelles

Types de plantations

A.A.M

m3/ha/an

Superficies

(ha)

Matériel à

l'ha (m3)

Volume total

sur pied (m3)

Possibilité

annuelle (m3)

Plantations forestières domaniales

9

61 200

260

15 912 000

550 800

Plantations forestières communales et institutionnelles

9

99 100

310

30 721 000

891 900

Plantations forestières privées

(+ arborisation*)

20

87 200

200

17 440 000

1 744 000

Total

 

247 500

 

64 073 000

3 186 700

Note: *Les statistiques forestières traitent toujours ensemble les véritables plantations et les arbres hors forêts (agroforesterie). On a pas pu trouvé d'autres données pour ce rapport qui puissent faire la part de véritables plantations forestières et celle de l'arborisation. On retiendra seulement que le facteur de conversion en superficie forestière équivalente est de 1 100 pieds/ha.

Mais, Hall - 1992 a estimé la possibilité annuelle à 5 118 186 m3 et à 3 564 186 m3 suivant deux hypothèses (l'une optimiste et l'autre modérée). Ainsi les résultats de l'hypothèse modérée sont présentés dans le tableau ci après.

Tableau 5: Production et productivité des boisements selon les types de propriété

Types de plantations

Superficie (ha)

Production (m3)

Productivité

(m3/ha/an)

Plantations forestières privées

170 441

4 383 447

2 829 321*

31

20*

Plantations forestières communales

30 745

276 705

9

Plantations forestières domaniales

55 200

458 160

10

Total

256 386

5 118 312

3 564 186*

20

14*

Note: * Hypothèse modérée.

Source: Appui à la planification forestière communale, Q. Ducenne, Décembre 1998, p.10

4.3 Changement de superficie et de volume au cours du temps

Les superficies des plantations forestières ont augmenté de façon très remarquable sur la période 1975-1989, durant laquelle la superficie est passée de 25.500 ha en 1975 à 247.500 ha en 1989, soit une augmentation de 871% en l'espace de 14 ans,(Habiyambere, 1997). Les superficies ont continué d'augmenter à un rythme plus modeste jusqu'en 1994, année qui vit l'arrêt de toutes les activés économiques à cause de la guerre et du génocide (avant une reprise en 1995).

Alors, en l'absence d'un inventaire des ressources ligneuses qui peut servir de référence, les quelques données disponibles sur l'évolution des superficies des plantations forestières proviennent de pures estimations qui varient d'un auteur à un autre.

Concernant l'évolution des volumes, la situation n'est guère meilleure. La comparaison de l'offre et de la demande a toujours pointé des déficits qui auraient dus se traduire par un déboisement massif selon certaines hypothèse de travail.

Tableau 6: Evolution des surfaces boisées en situations de pénurie du bois de feu

Termes et paramètres de l'équation du bois - énergie

1993

x1000 m3

1994

x 1000 m3

1995

x1000 m3

1996

x 1000 m3

1997

x 1000 m3

1998

x 1000 m3

Demande

7 500

7 500

8 031

8 348

8 704

9 104

Production annuelle

3 500

3 231

2 927

2 583

2 195

1 157

Déficit annuel

4 000

4 519

5 105

5 765

6 509

7 347

superficie forestière (ha)

260 000

240 000

217 404

191 881

163 057

130 514

Suppression des boisements (ha)

20 000

22 596

25 523

28 823

32 543

36 736

Or, s'il y a eu déforestation brusque et massive au niveau du pays, ce n'est nullement à cause de l'exploitation classique des boisements et forêts (comme on le verra dans les prochains chapitres).

Tableau 7: Evolution des superficies forestières

Catégories

Types de forêts

1990

1994

1996

1999

2002

Forêts naturelles de montagnes

Nyungwe, Cyamudongo

Gishwati

Mukura

97 500

8 800

2 100

96 500

6 800

2 000

96 400

6 000

1 900

96 400

6 000

1 900

96 400

6 000

1 900

s/total forêts naturelles

 

108 400

105 300

104 300

104 300

104 300

Formations naturelles orientales

Forêts galeries et savanes boisées

55 000

54 100

53 800

53 800

53 800

S/total massifs naturelles

 

163 400

159 400

158 100

158 100

158 100

Plantations

domaniales

communales et institutionel.

Prvées et arborisation

61 200

99 100

87 200

53 900

96 400

86 200

53 000

96 000

98 200

62 000

104 000

110 200

65 000

110 000

125 200

s/total boisements artificiels

 

247 500

236 500

247 200

276 200

300 200

Total domaine forestier

 

410 900

395 900

405 300

434 300

458 300

Source: Politiques et stratégies agricoles du MINAGRI, 1996

Pourtant la régression des superficies dans le domaine des forêts naturelles a été plus intense que prévue. Actuellement (1999), les formations naturelles se présentent comme suit:

Tableau 8: situation des superficies des forêts naturelles en 1999

Catégories

Types de forêts

ha

Forêts naturelles de montagnes

Nyungwe, Cyamudongo

Gishwati

Mukura

92 400 *

0**

1 200 *

s/total forêts naturelles

 

93 600

Formations naturelles orientales

Forêts galeries et savanes boisées

90 000*

Stotal massifs naturelles

 

183 600

Notes: * estimation à vérifier; **chiffres fiables

De même, en ce qui concerne les plantations forestières, les estimations ont été très optimistes. La réalité se présente autrement dans la mesure où les efforts de reboisement après 1994 n'ont pas été suivis car la priorité était donné à d'autres secteurs pour la reconstruction du pays.

5. Production, consommation et commerce des produits forestiers

Concernant l'utilisation du bois, selon les données fournis par une enquête réalisée par le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage /Direction des Forêts en 1982 auprès de 900 familles, la consommation totale du bois était de 1,06 m3/hab/an. Et sa répartition par type de consommation est la suivante:

Tableau 9: Répartition par type de consommation

Type de consommation

Consommation (m3/hab/an)

 

Selon l'enquête MINAGRI(1981/82)

Chiffres retenus par l'étude

Bois de feu domestique

0,83

0,44

Consommation domestique de brindilles

0,15

0,19

Bois de feu autre que domestique

0,04

0,04

Bois de construction

0,03

0,03

Bois d'_uvre

0.01

0,01

Total

1,06

0,71

Les produits forestiers nationaux sont modestes tant par la qualité que par la quantité.

5.1 Le bois rond

Par le bois rond, il faut comprendre, les perches utilisées dans les constructions rurales, les perches d'échafaudage beaucoup plus consommées par les constructions urbaines, le bois rond utilisée par la SORWAL et les poteaux.

Bois rond d'industrie est issu des plantations forestières de pins. Il s'agit des grumes de déroulage utilisées par la SORWAL dont la consommation annuelle est d'environ 1 250 m3.

5.2 Les poteaux

Les poteaux sont très utilisés par la société nationale d'électricité. Les plantations forestières nationales offrent des possibilités, mais celles-ci ne sont pas exploitées car, au niveau national, les techniques de traitement ne sont pas maîtrisées.

Tableau 10: Caractéristiques des poteaux

 

Poteaux façonnés

Grumes avant façonnage

Longueur

9 à 11 m

9 à11m

Diamètre gros bout

20 à cm

23 à 26 cm

Diamètre fin bout

14 à16 cm

17 à 19 cm

Source: Etude de la valorisation du bois de la Crête Congo-Nil, Tecsult Foresterie, sept.1997.

Le volume moyen d'une grume avant façonnage est 0.36 m3 et d'un poteau façonne de 0.26 m3. La société nationale d'électricité consomme 10 000 poteaux par an pour un volume de 3 630 m3.

5.3 Les sciages

Les sciages locaux sont produits par les scieurs de long. Les principales essences sciées dans le pays sont par ordre d'importance sont les suivantes: Eucalyptus; Cyprès; Grevillea; Pinus.

Les produits du sciages sont les planches, les madriers, les lames de plafond et les chevrons. On évalue la consommation du bois de sciage à 36 000 m3/an, exigeant la coupe de 72 000 m3/an. En fonction des capacité d'encadrement assurées, avant la guerre de 1994, par deux scieries étatiques ainsi que par les entrepreneurs-scieurs (formés et appuyés par un projet spécialisé, l'AEFB), le volume de bois scié et séché était estimé à 5 000m3/an (Habiyambere, avril 1998).

Selon Tecsult-foresterie - Sept.1997, la consommation du bois scié est rehaussée par les besoins de reconstructions des maisons, mais elle devrait régresser dans les proportions suivantes sur une période de 5 ans.

Tableau 11: consommation anticipée du bois de sciage pour les cinq prochaines années

Année

Consommation ( m3)

 

Bois de sciage

Bois ronds

1998

34 400

68 800

1999

33 700

67 400

2000

32 900

65 400

2001

32 200

64 400

2002

31 500

63 000

Source: Etude de la valorisation du bois de la Crête Congo-Nil, Tecsult-foresterie, sept.1997, p.63.

Puis, à partir de 2003, l'augmentation de la consommation en sciage devrait suivre la courbe normale d'accroissement de la population, soit 3%.

5.4 Commerce des sciages

Selon l'enquête réalisée par Tecsult-foresterie en 1998 sur le plus grand centre commercial, Kigali, les principaux bois de sciage vendus à Kigali se présentaient comme suit.

Tableau 12: Principaux bois de sciages vendus sur le marché de Kigali

Essence

% du marché

Dimension

Prix de gros (Frw)

Prix de détail( Frw)

   

cm

la pièce

m3

la pièce

m3

Produits locaux

           

Eucalyptus

45

5x15

750

25 000

1 000

33 500

   

3x20

750

31 300

1 000

41 700

Cyprès

23

5x15

1 200

40 000

1 800

60 000

   

3x20

1 200

50 000

1 800

75 000

Grevillea

23

5x15

800

26 800

1 000

33 500

   

3x20

650

27 100

900

37 500

Essence

%du marché

Dimension

Prix de gros (Frw)

Prix de détail( Frw)

Pinus

4,5

4x20

2 000

31 200

3 500

55 000

Produits importés

4,5

         

Bois rouge

 

4x20

2 000

37 000

3 500

64 700

Libuyu

 

10x28

10 000

80 000

15 000

120 000

   

5x28

10 000

127 000

15 000

190 000

Umusave

 

6x16

2 500

65 000

4 300

111 800

   

4x40

2 500

39 000

4 300

 

Source: Etude de la valorisation du bois de la Crête Congo-Nil, Tecsult Foresterie, sept.1997, p.58.

5.5 Les panneaux dérivés du bois

Ces panneaux ne sont ni fabriqués au Rwanda, ni produits à partir du bois du pays, ils sont importés de l'extérieur et fréquemment utilisés par les entreprises du bois, principalement dans le mobilier et les revêtements. Les importations en provenance du Kenya et de l'Asie, portent sur l'épaisseur de 3 mm communément appelée «Triplex». L'autre épaisseur est de 2 mm. Les dimensions des panneaux sont de 2,44x1,22 m. La consommation annuelle de contreplaqué a passablement varié depuis 1990 et peut être traduite comme suit:

Tableau 13:Consommation annuelle de contreplaqué 1990-1996

Année

Poids (tonne)

Volume (m3)

1990

729 448

1 220

1991

1 245 540

2 080

1992

1 225 000

2 040

1993

1 188 290

1 980

1994

568 000

950

1995

6 240 970

10 400

1996

3 863 500

6 400

Source: Etude de la valorisation du bois de la Crête Congo-Nil, Tecsult Foresterie, sept.1997, p.59

5.6 Papiers et cartons

Ces produits très consommés dans la pays sont importés. Au niveau national, les statistiques sur le commerces des produits forestiers comme pour celles d'autres produits commercialisés relève du Service des statistiques de la Banque Nationale du Rwanda (BNR).

6. AUTRES PRODUITS ET LEUR ROLE

6.1 Production et commercialisation du charbon de bois

Selon Tecsult-foresterie - 1998, environ 95% de la production ligneuse est ainsi utilisé, 90% comme bois de feu et le reste transformé en charbon de bois avec un rendement de 12%. Ce dernier rendement est très faible, malgré les efforts de la Banque mondiale pour former les charbonniers et leur permettre d'augmenter la productivité avec l'utilisation des meules casamançaises (Tecsult-foresterie,1998; p.52). Selon Cardinal (1999), on distingue 3 catégories de producteur de charbon:

les petits producteurs, ce sont des agriculteurs qui pratiquent la carbonisation comme une activité complémentaire (quelques sacs par semaine); ce qui leur procure de l'argent liquide.

les producteurs moyens, ils pratiquent l'activité en continu (plusieurs dizaines de sacs par semaine), mais de manière individuelle, semble-t-il.

Les gros producteurs, ceux-ci s'apparentent à des associations qui sont spécialisées dans la filière (plusieurs centaines de sacs par semaine).

L'Eucalyptus est la principale essence utilisée pour la fabrication du charbon et elle est très appréciée par les consommateurs.

La consommation annuelle de charbon en 1998 était estimée à 46 000 tonnes, avec 80% de cette consommation pour Kigali tandis que les villes secondaires comme Butare, Ruhengeri et Gisenyi et quelques autres cités se partageaient les 20% restants. A Kigali, il y a plus de 100 points de vente et le sac se vend entre 1 600 et 1 700 Frws. En 1997, plus d'un million de sacs ont été vendus pour une valeur de 1 700 000 000 Frw.

De cette approvisionnement, plus de 85% de celui de Kigali provient des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. La région de Gikongoro, à elle seule, en produit 65%. La distance moyenne de transport du lieu de production à Kigali est de 200 km. Le prix du sac de charbon sur le marché de Kigali s'explique comme suit:

Tableau 15: Composition du prix charbon à Kigali

Type de prix

Prix 1991

% du prix détail

Prix 1997

%du prix détail

Prix détail à Kigali

550

100

1 650

100

prix de gros à Kigali

440

80

1 300

79

Prix du transport

125

23

700

43

Prix au producteur

315

57

600

36

Source: Etude de la valorisation du bois de la Crête Congo-Nil, Tecsult Foresterie, sept.1997, p.53

Le transport du charbon ainsi que l'éloignement des lieux d'approvisionnement sont les principales causes d'une augmentation de 43% de la valeur du charbon en l'espace de 6 ans.

6.2 Bois de feu

C'est sous la forme de combustible que le bois est le plus utilisé. Il est difficile d'en connaître exactement la consommation car les estimation varient d'une source à une autre. Le MINAGRI, dans un rapport de synthèse sur la formulation de la stratégie agricole - 1996, évalue actuellement la population à 7 856 000 habitants. Si on estime que la consommation de bois de feu est de 0,9 m3/hab/an, on aurait une consommation totale de 7,1 millions de m3 en 1997.

Consommation du bois en milieu rural: Le bois de feu pour le besoin des ménages représente 94% de la consommation totale avec 6,7 millions de m3. (Tecsult-foreterie,1998).

Chaque paysan tente de couvrir ses besoins énergétiques. Mais, certains qui ne peuvent pas se procurer du bois utilisent les résidus de récolte pour subvenir à leurs besoins de chauffage et cette dernière action a un impact négatif sur la fertilité des sols et la production agricole.

6.3 Approvisionnement en bois des zones non forestières

Mises à part les régions de l'Est nouvellement habitées, on rencontre partout dans le pays, des plantations forestières qui peuvent subvenir aux besoins des populations en produits ligneux.

Par ailleurs, la notion d'approvisionnement des zones non forestières par des zones forestières peut prêter à confusion dans la mesure où seule compte le pouvoir d'achat du paysan. En effet, on peut rencontrer des personnes qui ne peuvent pas satisfaire leurs besoins alors qu'ils habitent des régions dites forestières.

On reconnaît que les régions de l'Est sont déficitaires en produits ligneux alors que la production forestière de l'Ouest est excédentaire7. Si le circuit d'approvisionnement ne se fait d'Ouest à l'Est ou n'est pas régulier, c'est à cause dudit pouvoir d'achat faible ou inexistant.

En fait, les approvisionnement se font plutôt des zones rurales vers les centres urbains. Le charbon comme le bois d'_uvre proviennent des régions du Sud, des ressources forestières du Sud-Ouest du pays et du Nord-Ouest vers la ville de Kigali car ces deux régions ont suffisamment de ressources.

A la recherche de l'argent liquide, les paysans des régions savanicoles de l'Est approvisionnent illégalement aussi la ville de Kigali malgré un déficit réel.

Au Rwanda, le transport des produit forestiers à l'intérieur du pays est soumis à une autorisation dit Permis de transport. Ce permis n'est délivré que pour des régions où la ressource est suffisante. Il a été institué pour limiter, sinon arrêter le déboisement précipité des régions à faible productivité forestière du pays. Le permis de transports est délivré moyennant le paiement des frais de chancellerie équivalent à 1 000 Frws. Ces autorisations sont établies au niveau des préfectures par les directeurs régionaux des services agricoles régionaux.

6.4 Produits forestiers non-ligneux

L'importance des produits forestiers non-ligneux dans l'économie nationale est très limitée. Les principaux produits exploitées sont les plantes médicinales, quelques rares fruits et enfin le miel. Selon la FAO citant Lewis - 1998, la production annuelle du miel serait de 10 000 à 20 000 kg.

6.5 Récréation et tourisme

Les forêts naturelles ont été classées soit en parcs nationaux soit en réserves. Au niveau national, on recense 2 parcs à savoir i) le Parc National de l'Akagera et ii) le Parc National des Volcans. A côté de leur rôle de conservation de la Biodiversité, ces 2 entités servent de lieu de loisir et de récréation.

A la veille de la guerre de 1994, le Parc national de l'Akagera disposait d'un vaste domaine de chasse (34 000 ha) où la chasse sportive était pratiquée. Actuellement la superficie du Parc est réduite à un tiers de sa superficie d'avant 1994, soit environ 90 000 ha.

La forêt de Nyungwe a été divisée en zone d'aménagement et en zone de conservation intégrale. Actuellement, l'ORTEPN essaie de promouvoir l'activité touristique dans la forêt de Nyungwe et certaines infrastructures sont mises en place. L'activité touristique dans cette région peut être cependant limitée par la nature même du milieu, à savoir: une végétation dense, une topographie montagneuse, limitant la visibilité et la progression. Cependant la grande diversité des primates de la forêt constitue une véritable curiosité d'une renommée internationale.

Le Parc national des volcans est d'une renommée internationale, il vient d'être rouvert aux touristes qui peuvent admirer les gorilles de montagne ainsi qu'une végétation particulièrement étagée, typique des montagnes.

7. POLITIQUES, LEGISLATION ET INSTITUTIONS FORESTIERES

Les principales institutions forestières se situent à divers niveaux, familial, secteur, communal et étatique.

Le secteur privée dans le domaine forestier national se manifeste beaucoup plus au niveau de la production. Si la commercialisation des produits forestiers est du ressort des privés, elle n'est pas organisée. Quant au secteur des transformations, il n'est pas développé.

Le secteur public se manifeste dans le secteur forestier par des interventions dans les domaines suivants:

La planification et la réalisation des opérations de développement du sous-secteur forestier.

La conservation, la gestion et l'exploitation du domaines forestiers.

La réglementation des services forestiers.

La formation du personnel forestier.

Renforcement institutionnel et accroissement des capacités nationales: Suite aux contraintes budgétaires, le service forestier est représenté seulement jusqu'au niveau du secteur. Avant 1994, le services forestier national avait un représentant au niveau de chaque secteur administratif, un moniteur forestier et chaque commune était sensée disposer d'un technicien forestier de niveau secondaire. A la préfecture, un ingénieur forestier représentait le service forestier national. A cette époque, la Direction des Forêts est organisé ainsi:

Organigramme de la directions des forêts (1994)

                                       
               

DIRECTION DES FORETS

                     
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
 

Division Fonds Forestier

national

   

Divisions Forêts et Produits forestiers

   

Division Police forestières et contentieux

 
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
 

section finance et comptabilité

 

section

Projet

 

Section

inventaire

 

Section gestion et aménagement forestier

 

Section

animation

forestière

     
                           

Durant cette période on recensait 293 employés dont 33 ingénieurs, 78 techniciens forestiers et 182 moniteurs et gardes forestiers. Aujourd'hui, cette structure est bâtie suivant le plan ci-dessous.

L'organigramme actuelle de la direction (1999)

                                         
               

DIRECTION DES FORETS

                     
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
                                                         
 

Division Reboisement et agroforesterie

   

Division Aménagement

gestion forestière

   

Division Technologie et transformation

 
                                                         
                                                         
                                                         
 

Section

agroforesterie

 

Section Reboisement

 

Section inventaire

 

Section

aménagmnt

Section protection

 

Section exploitation

 

Section

exploitation

 

Désormais les capacités d'encadrement des populations par le service forestier ont considérablement diminué à cause de la mort ou de l'exil des agents forestiers. On compte 46 agents au niveau national sur un total requis de 189 agents forestiers. Et, même au niveau de la centrale, certaines sections n'ont pas de titulaires.

Pourtant les autorité publiques essaient de remédier à cette situation en confiant certaines activités d'exécution à des privés; une action qui entre dans la droite ligne de politique économique du pays d'ajustement structurel.

Taxation: Il n'existe pas un système particulier de taxation pour les produits forestiers du pays. Cela est peut-être dû au fait que l'essentiel des produits forestiers (plus de 52%) est destiné à l'autoconsommation comme bois d'énergie et bois de construction en milieu rural. Néanmoins, il faut mentionner une taxe de 1% des recettes destinées au Fonds Forestier National, prévue par la loi forestière pour toute coupe du bois à des fins commerciales (ceci dans n'importe quels boisements communaux ou privé d'une superficie de 2 ha et plus). Pour les boisement étatiques, toutes les recettes vont évidemment dans les caisses du Fonds Forestier National (Habiyambere, avril 1998).

8. PERSPECTIVES POUR LES RESSOURCES FORESTIERES

Projection de l'offre en produits ligneux sur une période de 10 ans: En se basant sur les données de la Commission Nationale d'Agriculture de 1991, le potentiel de production forestière du pays est présenté dans le tableau suivant:

Tableau 17: Estimation de la production potentielle du bois

Type de forêts

A.A.M

m3/ha/an

Superficie

(ha)

Matériel à

l'ha (m3)

Volume sur pied(m3)

Possibilité annuelle (m3)

Plantations existantes

         

domaniales

9

61 200

260

15 912 000

550 800

communale + institution.

9

99 100

310

30 721 000

891 900

Privées + arborisation

20

87 200

200

17 440 000

1 744 000

S/Total

 

247 500

 

64 073 000

3 186 700

Forêts naturelles aménageables

         

Nyungwe + Cyamudongo

5

60 900

130

7 917 000

304 500

Mukura

5

2 100

60

126 000

10 500

Galerie + savanes arborées

5

55 000

40

2 200 000

16 500

s/total

 

118 000

 

10 243 000

480 000

Plantation (+ arborisation) potentielles

         

Plantations

9

50 000

-

-

450 000

Arborisations

20

140 000

-

-

2 800 000

s/total

 

190 000

   

3 250 000

Total

 

555 500

 

74 316 000

6 916 700

En observant ce tableau, l'augmentation de l'offre est possible si les superficies à potentiel forestier sont effectivement mises en production. Et beaucoup dépend des plantations forestières privées et de l'arborisation.

Si, à partir de l'an 2000, ces plantations augmentent de 20 000 ha. L'évolution des superficies (ha) aux niveau des plantations privées se présentera comme suit:

Tableau 18: Evolution des superficies des plantations forestières privées

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

107 200

127 200

147 200

167 200

187 200

207 200

227 200

247 200

267 200

287 200

Quant à l'évolution de la production de l'offre des produits ligneux, elle pourrait évoluer de la manière suivante:

Tableau 19: Evolution de l'offre en m3/an sur une période de 10 ans

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

4 015 500

436 400

4 713 100

5 061 900

5 410 700

5 759 500

6 108 300

6 457 100

6 805 900

Projection de la demande: Enfin, en se basant sur projection de la population en 2010 et sur l'enquête du MINAGRI/ Direction des Forêts en 1982 concernant l'utilisation du bois auprès de 900 familles (où la consommation du bois était de 1,06 m3/hab/an), la demande se présentera comme suit jusqu'à l'an 2010:

Tableau 18: Projection de la demande en produits ligneux

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

x1 000m3/an

8 045

9 326

9 649

9 938

10 234

10 541

10 855

11 180

11 487

11 803

12 127

En conclusion: Les potentialités du secteur forestier national ne sont pas illimitées. Le déficit entre l'offre et la demande en produits ligneux est une réalité, mais ce déficit ne se traduit pas nécessairement par un déboisement comme certains experts l'ont écrit, à partir des hypothèses de travail. Au Rwanda, il faut se rappeler que la forêt est une propriété privée si bien que tout le monde n'a pas accès à toutes les boisements.

Cependant, compte tenu des événement tragiques qui se sont passés dans le pays, d'importantes superficies forestières ont été converties vers d'autres utilisation. Mais les problèmes d'augmenter la ressource forestière à volonté est structurelle, étant donnée que notre pays n'est pas vaste et qu'il est densément habité.

Toutefois, la foresterie rwandaise a besoin d'une gestion mieux programmée. En effet, il est difficile de gérer une ressource que l'on ne connaît pas car les données actuelles sur la foresterie relèvent à plus de 90% d'estimations. Dès lors, l'inventaire national des ressources ligneuses est une priorité pour faire l'état de la situation après les grands bouleversements intervenus dans paysage forestier national. Par ailleurs, le service forestier national devrait chercher à se doter des moyens tant humains que matériels pour réaliser un inventaire des ressources ligneuses sur tout le territoire national.

7 Ces affirmations,quoique vraies n'ont été prouvées par aucune enquête.

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