VI. Tendances passées et présentes et orientations futures du bois-énergie au Burkina Faso

Suite à la grande sécheresse de 1973, l'analyse de la situation environnementale a conduit à engager des actions de lutte contre la désertification. Cette orientation stratégique prenait en compte l'énergie domestique quoiqu'il ne s'agisse pas de politique énergétique en tant que telle. La sécheresse cumulée avec la crise pétrolière imposaient une conduite visant une maîtrise de l'offre et de la demande en matière d'énergie domestique.

La première stratégie fut celle des plantations industrielles : cas des plantations de Gonsé, Wayen et Maro. Mais très vite cette stratégie s'est révélée inopérante et au début des années 80, une réorientation s'est faite vers les reboisements individuels et villageois à travers les projets dénommés "bois de village". Les actions de soutien à cette stratégie de lutte contre la désertification de satisfaction des besoins énergétiques primaires ont été entre autres : les trois luttes (lutte contre les feux de brousse, lutte contre la coupe abusive du bois, lutte contre la divagation des animaux), la vulgarisation des foyers améliorés et la promotion de la consommation du gaz butane.

Ainsi en vingt (20) ans de reboisement, le bilan est assez mitigé, la maîtrise de la demande en bois énergie demeure une nébuleuse. Il a fallu revoir la stratégie en l'orientant vers l'aménagement participatif des formations naturelles. Des forêts classées et des forêts protégées sont aujourd'hui mises en aménagement avec l'étroite participation des populations des terroirs concernés.

Comme on peut s'en rendre compte, la gestion du bois énergie et par delà l'énergie en générale, ne relève pas d'un seul secteur d'activité mais met ensemble des acteurs de différents milieux et de différentes compétences. C'est un problème transversal et multi-sectoriel. Le Programme d'Action National de Lutte contre la Désertification place la gestion du bois-énergie comme une action prioritaire dont la mise en œuvre nécessite une harmonisation des différentes approches sur le terrain.

Les tableaux 12 et 13 présentent les projections de la demande de bois de feu et de charbon de bois. Tous ces chiffres ne sont que des indications. La faiblesse de ces données réside dans la trop longue période de projection, les chiffres réels remontant jusqu'en 1987.

Tableau N° 12 : Projection de la demande en bois de feu (2000 à 2004)

Graphique n° 5

Graphique n°6

Tableau 14 : Projection de la demande en charbon de bois de quatre villes

Tableau n° 15 : Projection de l'approvisionnement en bois de feu (2000 à 2004)

Graphique n° 7

Tableau n° 16 : Balance de l'offre et de la demande (2000 à 2004)

Graphique n° 8