Compte tenu de ce qui précède, il serait souhaitable de mener dans le pays une étude ayant pour objectifs de :
identifier toutes statistiques disponibles dans les différentes zones du pays,
mettre en œuvre un système informatisé adapté à la collecte desdites statistiques,
procéder à des études de confirmation des données de consommation de bois-énergie pour les travaux disponibles qui seraient adaptés,
procéder à la conversion en unités du système international pour ceux des travaux jugés acceptables,
mettre en place un panel de consommateurs disposés à fournir des informations de consommation à un observatoire créé à l'effet de suivre les consommations d'énergie dans le pays.
ces objectifs se sauraient être atteints sans l'identification des besoins nécessaires notamment en formation et la mise en œuvre de ces derniers.
On se rend ainsi compte que la maîtrise d'énergie à partir du bois au Cameroun et sûrement aussi dans la sous-région, rencontre plusieurs problèmes entre autres:
l'absence d'une politique globale et d'un suivi régulier ou permanent des problèmes énergétiques,
la difficulté de la maîtrise des consommations de bois-énergie compte tenu de la variation de la conjoncture (la récession économique déviant davantage le consommateur vers le bois-énergie), l'urbanisation et la paupérisation,
Presque toutes les études menées jusqu'à lors sur le bois-énergie au Cameroun ne se sont intéressées qu'à l'aspect consommation domestique, les autres formes d'utilisation du bois-énergie étant négligées.
Ceci se justifie sans doute par le faible degré de transfert technologique en matière de modernisation aux fins de l'utilisation des autres usages du bois-énergie. On peut le constater par l'absence au Cameroun et probablement dans la sous-région, en dehors du bois de feu et de charbon de bois, des autres formes de source d'énergie à partir du bois (bois torréfié, gaz à partir du bois,...). Ces autres formes ne font pratiquement l'objet d'aucun intérêt.
Toutes ces antinomies ne permettent pas au Cameroun de maîtriser la consommation de cette source d'énergie dont la nature atomisée, diffuse et complexe de sa consommation viennent compliquer davantage le problème. C'est ainsi que les disponibilités et les besoins ne sauraient être les mêmes dans ce pays où les différences créent une inégalité entre le Nord soudano-sahélien et le Sud globalement forestier; entre les villes concentratrices de consommateurs et les campagnes pourvoyeuses de bois de feu.
Par rapport aux chiffres FAO (1990) nous ne disposons pas de données nationales et par conséquent ne pouvons ni confirmer ni infirmer les données FAO que nous avons reçues.
Il en est de même en ce qui concerne les analyses de tendances qui ne peuvent être extrapolées que par rapport à des données de base effectives.
Ceci vient renforcer la nécessité de former des cadres et de financer des recherches de base pour l'obtention de données permettant de gérer une politique conséquente de Bois-Energie aussi bien au Cameroun que dans la sous-région.