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Appui de la FAO aux négociations de l'OMC

4. Identification de produits spéciaux: critères de sélection possibles

RÉSUMÉ

Le Président des négociations de l’OMC sur l’agriculture a proposé que les pays en développement aient la possibilité de désigner comme «spéciaux» certains produits qui contribuent à la sécurité alimentaire, au développement rural ou à la sécurité des moyens d’existence.

Pour les produits spéciaux choisis, les pays en développement appliqueraient des barèmes de réduction tarifaire plus faible sur une période d’application plus longue et ne seraient pas tenus d’appliquer les dispositions relatives aux contingents d’accès minimal. Ces mesures les aideraient à soutenir et à développer la production rurale de ces produits importants ainsi que les revenus ruraux. Si le développement donne de bons résultats, l’augmentation des approvisionnements et la baisse des prix peuvent à terme bénéficier aussi aux populations urbaines car les coûts d’importation seront réduits. Le choix des produits spéciaux sera important pour le développement futur du secteur agricole de ces pays et pour leurs objectifs de sécurité alimentaire.

La détermination des produits spéciaux est une question importante. Plusieurs indicateurs sont présentés qui illustrent les justifications et les répercussions de quelques critères possibles de sélection:

  1. Part de la production du produit considéré dans la production agricole totale (développement rural);
  2. Part de la consommation du produit considéré dans la consommation agricole apparente totale (sécurité alimentaire);
  3. Part de la consommation intérieure du produit couvert par la production nationale (sécurité alimentaire);
  4. Part de l’emploi représentée par le produit considéré dans la population active agricole totale ou dans l’emploi agricole total (sécurité des moyens d’existence).

Les deux premiers indicateurs montrent l’importance relative des différents produits dans la production et la consommation agricoles totales au niveau national. Ils indiquent l’importance du produit concerné pour la base de ressources agricoles et le profil de consommation du pays. L’indicateur 3, le taux d’autosuffisance, montre la mesure dans laquelle la production intérieure excède la consommation intérieure ou reste en deçà de celle-ci; plus ce taux dépasse l’unité, moins le produit sera affecté par les dispositions relatives à l’accès au marché.

L’indicateur 4, pour lequel les données disponibles sont limitées, illustre la part de la main-d’œuvre agricole occupée à la production de certains produits. Les dernières données disponibles pour les pays indiqués proviennent des bulletins de la FAO sur les données des exploitations agricoles pour 1994, 1995 et 1996. Les calculs ont été effectués en divisant par 225 (nombre de jours ouvrables par an) la moyenne nationale des journées de travail par hectare pour les différentes cultures, ce qui a donné une indication de l’emploi (en années de travail) généré par hectare pour la culture considérée. Ainsi, pour chaque culture, ce taux multiplié par la superficie totale, divisé par la population totale active dans l’agriculture, a permis de calculer la part de l’emploi agricole assurée par la culture en question. Le tableau 1 ci-dessous fournit des données détaillées sur certains cas sélectionnés.

Les produits spéciaux pourraient donc être ceux qui sont les plus importants pour la production, la consommation et l’emploi selon les critères susmentionnés. Toutefois, ces indicateurs doivent être utilisés en sachant que:

Tableau 1: Indicateurs de “produit spécial “ pour quelques pays et produits

 

CODE HS

Part en pourcentage du produit dans la production agricole totale

Part en pourcentage du produit dans la consommation totale de produits agricoles

Rapport production/ consommation intérieures

Part en pourcentage dans l’emploi agricole total

Éthiopie

Maïs

1005

20

20

0,9

4,5

Sorgho

1007

9

11

0,8

2,7

Blé

1001

9

13

0,6

2,5

Orge

1003

7

7

0,9

1,5

Pomme de terre

0701

3

3

1,0

0,1

Mil

1008.2

2

2

1,0

0,6

Niger

Mil

1008.20

52,9

47,9

1,0

37,2

Sorgho

1007

11,2

10,2

1,0

24,3

Oignons

0703.10

6,7

4,9

1,2

0,1

Riz

1006

1,5

4,5

0,3

0,3

Manioc

0714.10

3,5

4,3

0,7

0,1

Arachide

1202.1

2,7

2,4

1,0

2,5

Tomate

0702

2,4

2,2

1,0

0,1

Nigeria

Manioc

0714.10

26,5

25,6

1,0

17,4

Ignames

0714.90

20,9

20,2

1,0

16,8

Sorgho

1007

6,2

6,0

1,0

16,2

Mil

1008.20

4,9

4,7

1,0

17,9

Maïs

1005

4,0

3,9

1,0

11,4

Riz

1006

2,7

3,5

0,7

8,8

Arachide

1202.1

2,3

2,2

1,0

7,6

Patate douce

0714.20

1,8

1,7

1,0

0,6

Plantains

0803

1,5

1,5

1,0

7,8

Cameroun

Plantains et Bananes

0803

22,5

20,0

1,1

2,7

Manioc

0714.10

22,3

21,8

1,0

3,9

Maïs

1005

9,0

8,2

1,1

4,4

Sorgho

1007

4,6

4,5

1,0

0,2

Tomate

0702

3,0

3,0

1,0

0,2

Zambie

Manioc

0714.10

29,8

24,2

1,0

1,5

Maïs

1005

26,8

39,6

0,5

7,6

Blé

1001

2,4

3,7

0,5

0,2

Mil

1008.20

2,0

1,7

1,0

2,3

Arachide

1202.1

1,8

1,5

1,0

2,8

Bangladesh

Riz

1006

78,1

72,7

1,0

19

Pomme de terre

0701

5,5

5,2

1,0

0,5

Blé

1001

4,2

6,3

0,6

1,1

Sucre, équivalent brut

1701

2,3

2,4

0,9

0,5

Côte d’Ivoire

Igname

0714.90

22,9

24,5

1,0

5,8

Manioc

0714.10

13,1

14,1

1,0

5

Plantains

0803

13,1

12,1

1,2

8,1

Riz

1006

9,4

15,4

0,7

5,1

Maïs

1005

5,2

5,5

1,0

9,7

Inde

Riz

1006

26,5

25,1

1,1

11,4

Blé

1001

14,3

13,5

1,1

2,2


Les grands enjeux

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