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Appui de la FAO aux négociations de l'OMC

13. Produits importants dans le commerce des produits agricoles: les fruits et légumes

RÉSUMÉ

Développement du commerce des fruits et légumes dans les pays en développement

Les fruits et légumes sont d’importants produits pour les pays en développement qui cherchent à diversifier leurs exportations. Les échanges mondiaux, toutes catégories confondues, ont fortement augmenté (Figure 1). En valeur, les exportations des pays en développement se sont accrues de 4,5 milliards de dollars EU entre 1992 et 2001, soit une hausse de 55 pour cent (voir la Figure 2), et sont passées de 31 à 37 pour cent du volume total des échanges mondiaux. Les exportations mondiales de fruits et légumes se chiffraient à 34,6 milliards de dollars EU en 2001, les fruits représentant près de 60 pour cent du total et les légumes un peu plus de 40 pour cent. Les principaux fruits sont les agrumes (21 pour cent), les bananes (19 pour cent), le raisin et les pommes. Les échanges de fruits tropicaux (mangues, papayes, ananas et autres) représentent un peu moins de 1 milliard de dollars EU (5 pour cent). Les tomates et les oignons constituent le gros des échanges de légumes.

Les pays en développement sont à l’origine de la quasi-totalité des exportations de bananes et de fruits tropicaux, et de la moitié environ des exportations d’agrumes. Les exportations de certains fruits et légumes – avocats, melons, poires, haricots verts, tomates, asperges, aubergines et oignons – sont plus importantes en valeur dans les pays en développement que dans les pays développés et elles sont concentrées dans un petit groupe de pays (Tableau 1). La part des pays les moins avancés (PMA) dans les échanges reste cependant très faible: pendant la période 1997-2001, leur part était de 0,5 pour cent dans le commerce des fruits, et de 0,8 pour cent dans les échanges de légumes.

Les pays en développement ne sont guère parvenus à donner une valeur ajoutée à leurs fruits et légumes et, en 2001, ils assuraient seulement 36 pour cent des exportations de produits transformés. Pour certains produits transformés, ils dominent toutefois les exportations.

Tableau 1: Concentration des exportations de fruits dans les pays fournisseurs

Produit

Principaux fournisseurs

Part cumulée des exportations mondiales (en valeur)

avocats

Chili et Mexique

53 pour cent

mangues

Mexique, Philippines et Brésil

62 pour cent

ananas

Costa Rica et Côte d’Ivoire

61 pour cent

bananes

Équateur, Costa Rica, Colombie

60 pour cent

Source: FAOSTAT

Les subventions intérieures sont moins importantes pour les fruits et légumes que pour les autres produits

Les interventions publiques sont généralement moins fréquentes dans la filière des fruits et légumes que dans les autres secteurs agricoles. Dans l’ensemble, les pays industrialisés ne subventionnent pas directement les horticulteurs et il n’y pas de mécanismes de soutien des prix. Le soutien est apporté de façon indirecte, par le biais des subventions à la transformation (par exemple celle des agrumes dans l’Union européenne), l’apport de services phytosanitaires, l’aide à la publicité collective et les programmes de promotion des exportations (aux États-Unis et dans l’UE). Le principal mode d’intervention des États est la réglementation de l’accès aux marchés.

Complexité des questions d’accès aux marchés

Droits de douane, contingents tarifaires et prix d’entrée minimum

L’Union européenne (UE), les États-Unis d’Amérique et le Japon ont tous mis au point un système complexe de droits saisonniers, de contingentement et de prix d’entrée visant à réglementer les importations de fruits et légumes. Leur principal objectif étant de protéger leurs propres producteurs, ils appliquent des régimes encore plus complexes aux cultures de climat tempéré. Ainsi, dans l’UE et le Japon, les importations d’agrumes sont soumises à des droits saisonniers tandis qu’aux États-Unis, ce sont les melons cantaloup qui y sont assujettis. L’UE impose en outre des prix d’entrée minimum à divers produits tels que les agrumes, les pommes, le raisin, les poires et les tomates. Les droits applicables aux fruits tropicaux frais sont généralement faibles dans les pays développés (de 0 à 20 pour cent).

L’UE a instauré deux contingents tarifaires pour les bananes: le premier de 750 000 tonnes est réservé aux pays fournisseurs d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (pays ACP) et il est libre de droits, tandis que le second, d’un volume de 2 653 000 tonnes, concerne les pays non ACP et il est assujetti à un droit de 75 euro par tonne. Au-delà de ces volumes, les importations sont soumises à des droits prohibitifs. Dans la pratique, ce système a protégé les exportations des pays ACP sur l’UE, tout en limitant les exportations des fournisseurs d’Amérique latine. L’UE a annoncé que d’ici 2006, elle remplacerait ce régime par un système fondé sur les seuls droits de douane. Selon les droits retenus, on assistera peut-être à une augmentation des importations en provenance des pays d’Amérique latine, à une baisse des importations des pays ACP et à une chute des prix dans l’UE.

La progressivité des droits de douane intervient dans le secteur des fruits et légumes, où les droits sur les produits transformés importés sont généralement plus élevés que sur les produits frais. Les jus de fruit et les préparations à base de fruit sont assujettis à des droits plus forts que les produits frais dans l’UE, en Europe de l’Est, en Amérique du Nord et en Afrique australe.

Tout récemment, plusieurs pays en développement et pays développés ont commencé à protéger leur secteur national. Les pays en développement ont relevé leurs droits de douane, introduit des contingents tarifaires et parfois, interdit les importations de certains fruits et légumes.

Augmentation des difficultés liées aux mesures sanitaires et phytosanitaires

Les contrôles phytosanitaires imposés par les importateurs sont problématiques pour les pays en développement qui exportent leurs fruits et légumes. Ces contrôles sont particulièrement rigoureux aux États-Unis, en Australie et au Japon. Entre 1995 et 2000, les importations de fruits et légumes frais ont fait l’objet de près de 270 mesures sanitaires et phytosanitaires, dans le monde entier.

L’absence de normes techniques et de traitements harmonisés applicables aux exportations constitue un obstacle majeur au commerce de produits frais. Certains pays appliquent les limites maximales de résidus de pesticides (LMRP) du Codex Alimentarius, tandis que d’autres ont adopté des limites propres, souvent plus restrictives, qui ne sont parfois que partiellement conformes au Codex. Les nouvelles réglementations européennes en matière de LMRP auront une incidence sur les méthodes et les coûts de production des fruits et légumes. La fixation de LMRP à la limite de dosage pose des difficultés supplémentaires car il faut avoir recours à des méthodes d’analyse modernes et extrêmement coûteuses pour s’assurer du respect de la norme. Les réglementations phyto- et zoosanitaires constituent un autre obstacle de taille. Par ailleurs, les mesures visant à prévenir le bioterrorisme sont de nature à accroître la charge administrative et réglementaire imposée aux exportateurs de fruits et légumes frais.

Les pays en développement qui exportent des fruits tropicaux se heurteront à des difficultés majeures pour satisfaire les réglementations phytosanitaires des pays importateurs visant l’élimination progressive du bromure de méthyle. Les travaux de recherche en cours permettront certainement de trouver des solutions de rechange, mais on est encore très loin d’une harmonisation dans ce domaine.


Les grands enjeux

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