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APPENDICE


Encadré 3
Hypothèses sur lesquelles sont fondés les calculs des avantages et des coûts

Il est souligné que les coûts d’investissement présentés dans le Programme de lutte contre la faim sont des estimations provisoires d’ordres de grandeur qui seront soumis à examen et éventuellement révision, dans le cadre, notamment, du Projet du Millénaire, qui est un élément essentiel de la Stratégie des objectifs de développement pour le Millénaire, conduite par les Nations Unies. Les estimations se rapportent à l’ensemble des pays en développement. Il est rappelé au lecteur qu’il s’agit d’estimations des investissements publics différentiels requis pour atteindre l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation de réduire de moitié le nombre des personnes souffrant de la faim d’ici à 2015. Il est souligné encore une fois que les investissements proposés ici n’auront l’impact voulu sur la faim et la pauvreté que s’ils sont complétés par des flux de capitaux privés. Cela est hautement improbable en l’absence d’un cadre d’action propice.

Bien que ces investissements visent à promouvoir le développement agricole et rural, il est probable que leur impact sur la faim et la pauvreté se fera sentir aussi bien en milieu rural que dans les zones urbaines. Les estimations de coût relatives au Domaine prioritaire 5 ci-dessous ne font en particulier aucune distinction entre la faim rurale et celle des villes.

CALCUL DES AVANTAGES QU’APPORTE LA RÉDUCTION DE LA FAIM

Les avantages sont calculés comme la valeur des «années supplémentaires de vie en bonne santé» à attribuer à l’amélioration des apports alimentaires. La différence entre l’apport alimentaire moyen, qui est prévu dans un scénario de «stratégie habituelle» (voir note 1), et l’apport nécessaire pour atteindre l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation, est utilisée pour calculer les années supplémentaires de vie en bonne santé qui pourraient être obtenues si l’objectif était atteint. Pour ce faire, on calcule par des méthodes économétriques une relation entre l’espérance de vie en bonne santé et un certain nombre de variables représentant les disponibilités alimentaires, l’accès à la nourriture et l’utilisation de celle-ci. Chaque année supplémentaire de vie en bonne santé est évaluée à l’équivalent en 2002 du revenu par habitant des pays en développement projeté à 2015, soit 563 dollars EU, le chiffre utilisé dans l’étude de l’OMS sur la macroéconomie et la santé.

Source des données: Banque mondiale. Indicateurs du développement dans le monde 2001; FAOSTAT 2002; et OMS (espérance de vie en bonne santé par pays).

CALCUL DES COÛTS DES INTERVENTIONS PRIORITAIRES

Domaine prioritaire 1. Amélioration de la productivité agricole et renforcement des moyens d’existence et de la sécurité alimentaire dans les communautés rurales pauvres

Les estimations des coûts de l’investissement dans ce domaine prioritaire sont fondées sur l’hypothèse selon laquelle les ménages pauvres de petits agriculteurs peuvent améliorer leur productivité grâce à une injection ponctuelle de capital initial. Le groupe visé se compose de ménages extrêmement pauvres, à faible productivité, qui ne peuvent concrétiser leur potentiel de productivité faute d’épargne et de crédit. Initialement, 4,6 millions de ces ménages recevraient une aide. Cette opération serait répétée chaque année pour un groupe différent de ménages pendant les 13 prochaines années, de sorte qu’en 2015, 60 millions de ménages au total en auraient bénéficié. Le coût moyen de 500 dollars EU par ménage est issu d’une analyse des coûts engagés dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire de la FAO (pour tout complément d’information, voir www.fao.org/spfs).

Domaine prioritaire 2. Mise en valeur et conservation des ressources naturelles

Les estimations des investissements pour les ressources en terres et en eaux sont fondées sur l’hypothèse selon laquelle, pour que l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation soit atteint, il faudra une expansion limitée à la fois des superficies irriguées et des superficies des cultures pluviales, ainsi qu’une augmentation de la productivité des ressources en terres et en eaux dont on dispose. L’expansion nécessaire viendrait s’ajouter à celle prévue dans le scénario de base de l’étude prospective de la FAO Agriculture mondiale: Horizon 2015/2030 (voir note 1). L’hypothèse sur laquelle on se fonde est que l’apport énergétique moyen supplémentaire dans chaque pays nécessaire pour réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim pour 2015 est assuré à la fois par la production intérieure et par les importations. L’apport énergétique supplémentaire provenant de la production intérieure et des importations est fondé sur le ratio d’autosuffisance prévu pour 2015 dans le scénario de base. Les estimations des coûts totaux ont été calculées en multipliant les quantités par les coûts unitaires indiqués par les experts de la FAO.

Des investissements sont nécessaires pour parvenir à la durabilité de l’exploitation des ressources halieutiques et forestières grâce à diverses mesures, notamment l’innovation technique, la réforme institutionnelle et la remise en état. Les coûts de ces investissements sont calculés selon une procédure analogue à celle décrite dans le paragraphe précédent.

En ce qui concerne les ressources phytogénétiques, les coûts de ces investissements sont conformes au Plan d’action mondial de Leipzig sur les ressources phytogénétiques et représentent les coûts indiqués par les experts de la FAO. Les estimations de l’élément ressources zoogénétiques sont fondées sur les chiffres indiqués par des experts de la FAO et englobent les coûts de la conservation et de l’amélioration des ressources zoogénétiques.

Domaine prioritaire 3. Renforcement de l’infrastructure rurale et élargissement de l’accès aux marchés

Les estimations des investissements pour le réseau routier ont été obtenues à partir des besoins minimaux de densité du réseau routier qui iraient de pair avec la réalisation de l’objectif du Sommet mondial de l’alimentation. Les objectifs minimaux pour 2015 (5 km/1 000 personnes et 25 pour cent de toutes les routes devant être revêtues) ont été comparés avec les densités de population/des réseaux routiers pour 2000, afin d’obtenir une estimation, par région, des besoins de construction de routes pour 2015. Les coûts de remise en état et d’entretien ont été calculés en pourcentage de la valeur des travaux relatifs aux routes supplémentaires. Les besoins d’investissement pour les infrastructures commerciales ont été calculés sur la base de l’accroissement de la production requis pour réaliser l’objectif du Somment mondial de l’alimentation, dont la procédure est expliquée par les notes correspondant au Domaine prioritaire 2. Il faut y ajouter le coût des mesures de renforcement des capacités pour l’application des normes sanitaires et phytosanitaires.

Domaine prioritaire 4. Renforcement des capacités de production et de diffusion des connaissances

Sur la base d’avis d’experts de la FAO concernant les besoins et avantages respectifs de la recherche, des communications et de l’éducation, on a estimé que la plus grande partie des investissements dans ce domaine prioritaire devrait aller à la recherche agricole, étant donné les avantages importants bien établis que procure la recherche appliquée aux pays en développement. Il est prévu que ces ressources soient réparties également entre les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) des pays en développement et le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). Le reste des fonds irait aux communications et à l’éducation, comme il est expliqué dans le texte.

Domaine prioritaire 5. Garantir aux plus démunis un accès à la nourriture

L’estimation a été obtenue en calculant le coût d’un régime alimentaire suffisant uniquement pour les couches de la population qui ont un apport calorique si faible (inférieur ou égal à 1,2 fois le métabolisme basal) qu’elles sont inaptes au travail. On se fonde sur l’hypothèse selon laquelle ces personnes peuvent être identifiées à un coût relativement faible, de sorte qu’un ciblage parfait est possible. Le coût de l’assortiment alimentaire est estimé à quelque 28 dollars EU par personne et par an. A ce montant, on a ajouté 10 dollars pour les coûts d’opérations de ciblage des personnes dans le besoin. On suppose que le nombre total de personnes souffrant de la faim diminue de 22 millions de personnes par an, de sorte que le nombre de personnes qui ont besoin d’être nourries diminue proportionnellement, de même que le coût de la fourniture de l’accès direct à la nourriture. Le nombre de personnes actuellement nourries devrait passer progressivement de 214 millions initialement à 110 millions en 2015. Pour le programme d’alimentation scolaire, un coût moyen de 1 dollar EU par semaine est prévu et le programme est censé fonctionner 36 semaines par an. Le coût des autres programmes n’a pas pu être estimé, faute de données. En outre, on ne dispose pas d’estimations de base des coûts en cours des programmes existants.


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