Directeur général QU Dongyu

Cent soixante-huitième session du Conseil - Allocution d’ouverture

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

29/11/2021

Cent soixante-huitième session du Conseil

Allocution d’ouverture

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

Texte avant allocution

29 novembre 2021

 

Monsieur Hans Hoogeveen, Président indépendant du Conseil,

Mesdames et Messieurs les Délégués,

Mesdames et Messieurs, bonjour de Rome!

 

1.         Je suis heureux de m’adresser à vous aujourd’hui à l’occasion de l’ouverture de la cent soixante-huitième session du Conseil, la première à se tenir selon des modalités hybrides.

2.         Nous continuons à faire preuve d’un optimisme prudent quant aux progrès réalisés sur la voie d’une «nouvelle normalité».

3.         Les 28 derniers mois nous ont apporté leur lot important de difficultés, mais ils ont aussi été riches en possibilités nouvelles et en enseignements précieux.

4.         Aujourd’hui, je vais vous informer des principales avancées et réalisations que nous avons accomplies depuis la dernière session du Conseil.

5.         Je vais également vous détailler comment celles-ci contribueront à la transformation des systèmes agroalimentaires et amèneront des changements positifs et des innovations dans notre façon de travailler.

6.         Depuis que j’ai pris mes fonctions en août 2019, je me suis constamment efforcé de concrétiser ma vision pour l’Organisation, malgré les obstacles inattendus que nous avons rencontrés.

7.         J’ai mis en pratique ce que j’ai dit!

8.         OBSTACLES INATTENDUS:

9.         Grâce à une campagne de vaccination efficace, la majorité des employés de la FAO et des personnes à leur charge en Italie ont été vaccinés (plus de 90 pour cent au Siège).

10.       Cela a permis d’augmenter progressivement la présence au bureau, avec les mesures restrictives nécessaires, pour recréer un lieu de travail dynamique et interactif, essentiel à la créativité et à l’innovation.

11.       Jusqu’à maintenant, le taux de présence au bureau n’a pas dépassé les 30 pour cent, mais je suis convaincu qu’un nombre croissant de collègues – sur la base du volontariat – allongeront progressivement leur temps de présence, tout en continuant à travailler à distance dans le cadre de la FAO numérique.

12.       Nous prévoyons de mettre fin en début d’année prochaine, si la situation le permet, à ces mesures exceptionnelles de présence facultative et de demander aux employés de la FAO à Rome de revenir dans les locaux trois jours par semaine.

13.       Les directeurs et directrices et les chefs d’unités seront habilités à gérer ce retour ainsi que les roulements nécessaires pour veiller à ce que le taux de présence ne dépasse pas 50 pour cent, et en auront la responsabilité.

14.       Ces mesures reflètent une réalité mondiale, dans le secteur privé comme dans le secteur public, ainsi qu’aux Nations Unies: le retour au travail se déroulera selon des modalités hybrides.

15.       Comme toujours, la santé, la sécurité et le bien-être de notre personnel restent prioritaires, et nos plans seront ajustés en fonction de l’évolution de la situation.

16.       Au vu des faits récents, la Sous-Division de la communication interne s’emploie à rétablir le lien entre le personnel et l’espace de travail physique au moyen de campagnes de mobilisation et par l’intermédiaire de plateformes numériques internes.

17.       En outre, nous avons récemment été en mesure de restaurer l’accès des Membres aux locaux de la FAO dans des conditions plus souples et dans le respect des protocoles en vigueur.

18.       Si les réunions tenues en présentiel sont soumises à des procédures strictes, et si les manifestations hybrides ou en ligne restent privilégiées, le rez‑de-chaussée est néanmoins devenu une «zone de libre circulation» et les salles de réunion du bâtiment A sont désormais réservées aux réunions des Membres.

19.       À partir de décembre 2021, les groupes régionaux pourront se réunir en présentiel une fois par mois, conformément aux mesures en vigueur concernant l’accès aux locaux et dans les limites strictes du taux d’occupation maximal autorisé dans les salles.

20.       Nous continuerons de mettre nos procédures en conformité avec les mesures de sécurité adoptées par le Gouvernement italien, ainsi qu’avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les orientations de l’équipe de pays des Nations Unies dans le cadre de l’approche commune du système des Nations Unies.

21.       L’Équipe de gestion des crises continuera de veiller à ce que les modalités de retour au bureau soient adaptées à chaque lieu d’affectation, compte tenu du devoir de protection qu’a l’Organisation envers ses employés et les personnes à leur charge dans tous les lieux d’affectation.

22.       La campagne de vaccination se poursuit: l’administration de la troisième dose a commencé en Italie, tandis qu’au niveau mondial la préparation du deuxième cycle du Programme de vaccination contre la covid-19 mis en œuvre à l’échelle du système des Nations Unies est en cours dans les bureaux décentralisés, afin de faciliter le plus possible l’accès des employés de la FAO et des personnes à leur charge à la vaccination.

23.       La participation de la FAO aux dispositifs d’évacuation sanitaire dans le contexte de la covid-19 et à la «première ligne de défense» dans les bureaux décentralisés pour 2022 a été de nouveau confirmée.

24.       PASSER DE LA PAROLE AUX ACTES ET AMÉLIORER NOTRE ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL:

25.       Depuis le début de l’année 2021, nous avons accompli de grands progrès dans l’amélioration de l’environnement de travail à la FAO.

26.       Le souhait des employés de bénéficier d’un accompagnement professionnel accru a été entendu, de même que leurs vues concernant la transparence des procédures de recrutement, les nouvelles méthodes de travail et le renforcement de la communication interne et de la mobilisation du personnel.

27.       Nous avons mis en place un programme de parrainage destiné en particulier à accompagner les femmes et les jeunes membres du personnel.

28.       Nous avons adopté de nouvelles pratiques pour récompenser et mettre en valeur le personnel, notamment l’attribution d’un prix annuel de reconnaissance du mérite. 

29.       Surtout, nous avons beaucoup progressé dans la création d’un lieu de travail respectueux de l’éthique.

30.       Prévenir et combattre toutes les formes de harcèlement, de harcèlement sexuel, de discrimination, d’exploitation sexuelle et d’abus de pouvoir demeure une priorité.

31.       Le Comité sur la conduite au travail et la protection contre l’exploitation et les atteintes sexuelles a été créé récemment.

32.       L’équipe de direction centrale et moi-même réaffirmons notre engagement sans faille en faveur de la politique de tolérance zéro de la FAO à l’égard des fautes de tous ordres, et sommes déterminés à instaurer, au sein de l’Organisation, un climat de respect des victimes, des auteurs de plaintes et des lanceurs d’alerte, et une politique de tolérance zéro en cas d’inaction.

33.       L’Organisation s’efforce d’opérer un changement allant dans le sens d’une culture de travail transparente, dynamique et éthique, axée sur l’individu, la participation et la responsabilité.

34.       Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, plusieurs documents d’orientation ont été publiés au cours de l’année écoulée, tels que le Code de conduite éthique et le guide indiquant à qui s’adresser au sein de la FAO en cas de besoin.

35.       Les Directives en matière d’enquêtes ont également été adoptées.

36.       Nous continuons à éveiller les consciences et à renforcer les capacités des référents sur le terrain afin d’assurer l’application de ces principes à l’échelle de l’Organisation.

37.       En ce qui concerne le Groupement d’achats du personnel de la FAO, dont les activités ont cessé en septembre 2017, je tiens à informer les Membres qu’en janvier 2020 un accord a été conclu entre la FAO et le Gouvernement italien au sujet du nouveau modèle d’activité du Groupement d’achats.

38.       Ces derniers mois, des négociations ont été menées avec les autorités italiennes au sujet des modalités de mise en œuvre de l’accord, et il est attendu que le Groupement d’achats reprenne bientôt ses activités selon ce nouveau modèle.

39.       Le multilinguisme est une composante essentielle de la FAO, fermement ancrée dans les Textes fondamentaux, qui permet la participation effective de tous les Membres aux travaux et à la gouvernance de l’Organisation.

40.       Afin de renforcer les initiatives en faveur du multilinguisme à la FAO, j’ai nommé le Directeur de la Division des services aux organes directeurs Coordonnateur de la FAO pour le multilinguisme. À ce titre, il est chargé d’élaborer et de mettre en place un cadre stratégique pour le multilinguisme à l’échelle de l’Organisation.

 

 Chers collègues,

 

41.       PASSER DE LA PAROLE AUX ACTES ET TRANSFORMER NOTRE MODÈLE DE GESTION POUR MIEUX L’ADAPTER AUX OBJECTIFS VISÉS:

42.       À la suite de la mise en œuvre des réformes structurelles engagées au Siège, qui avaient été approuvées par le Conseil, les bureaux régionaux et les bureaux sous-régionaux ont entamé leur transformation.

43.       Il s’agit, par ces améliorations, de créer une FAO unie dans l’action, de favoriser la cohérence de ses travaux et de décloisonner ses activités.

44.       Les bureaux régionaux assurent le lien entre les échelons mondial et national.

45.       Ils doivent tirer le meilleur parti de cette position unique, tout en veillant à ce que la FAO soit en mesure de mener à bien le Programme 2030 de façon systématique et conformément à son mandat essentiel, dans le cadre de la coopération régionale, interrégionale et intercontinentale.

46.       La restructuration des bureaux sous-régionaux s’appuiera sur le principe de subsidiarité et sur la complémentarité entre les régions et les sous-régions.

47.       Les délégations de pouvoirs seront associées à une analyse des capacités.

48.       Nous souhaitons renforcer les capacités des bureaux régionaux, des bureaux sous-régionaux et des bureaux de pays afin de mieux contribuer à la mise en œuvre du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO.

49.       Pour transformer les systèmes agroalimentaires de sorte qu’ils soient plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

50.       Et pour apporter des améliorations en matière de production, de nutrition, d’environnement et de conditions de vie, sans laisser personne de côté.

51.       J’ai également créé le Comité des engagements et des partenariats, qui est rattaché à l’équipe de direction centrale de l’Organisation et qui est chargé de veiller à ce que les risques financiers ou les risques d’atteinte à la réputation de la FAO soient écartés ou réduits autant que possible au moyen d’une gestion des risques appropriée.

52.       Des consultations informelles sont également en cours au sujet du Programme de coopération technique (PCT); elles sont l’occasion de mener des débats constructifs pouvant conduire à des décisions éclairées sur la répartition des ressources du PCT allouées aux différentes régions.

53.       Nous sommes déterminés à renforcer encore le rôle de catalyseur du PCT et à faire en sorte que celui-ci soit encore plus axé sur les résultats afin qu’il soit à même de prêter le meilleur appui possible s’agissant des priorités et des besoins nationaux, conformément au Programme 2030.

54.       Les petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral (PDSL) demeurent une priorité, en particulier le renforcement de leurs capacités d’adaptation par l’intermédiaire du PCT.

 

Chers collègues,

 

55.       PASSER DE LA PAROLE AUX ACTES ET METTRE EN ŒUVRE LE CADRE STRATÉGIQUE 2022-2031 de la FAO:

56.       La pandémie de covid-19 a suscité des inquiétudes quant à la fragilité des systèmes agroalimentaires.

57.       Elle a montré qu’un choc d’ampleur mondiale pouvait survenir soudainement, se propager rapidement et compromettre la sécurité alimentaire, l’état nutritionnel et les moyens d’existence de milliards de personnes.

58.       Si la plupart des systèmes agroalimentaires ont continué à fonctionner, de nombreuses personnes ont subi des pertes de revenus, ce qui a gravement limité leur accès aux aliments.

59.       Pour la seule année 2020, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 161 millions par rapport à 2019.

60.       La covid-19 n’était pas seule en cause; il s’agissait en fait d’une aggravation de facteurs existants, à savoir les conflits et autres situations d’urgence humanitaire, la crise climatique et les ralentissements et fléchissements économiques, que la pandémie a accentués.

61.       Par conséquent, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a encore augmenté en 2021.

62.       La faim aiguë – indicateur que nous utilisons pour mesurer la gravité des crises sporadiques et soudaines qui peuvent limiter l’accès de certaines personnes à la nourriture à court terme, au point de mettre leur vie et leurs moyens d’existence en danger – s’étend et s’intensifie malgré l’augmentation des budgets humanitaires.

63.       Aujourd’hui, 45 millions de personnes réparties dans 43 pays sont en proie à l’insécurité alimentaire aiguë à un niveau d’urgence, et se rapprochent de la famine. 

64.       La FAO s’investit pleinement dans la gestion de cette crise alimentaire mondiale qui s’amplifie, dans le cadre du domaine prioritaire du Programme afférent aux situations d’urgence dans les secteurs agricole et alimentaire et de toutes nos activités visant à transformer les systèmes agroalimentaires.

65.       AGRICULTURE ET SITUATION D’URGENCE:

66.       Nous mutualisons nos efforts au plus haut niveau, notamment au sein du Groupe de travail de haut niveau sur la prévention de la famine du Secrétaire général de l’ONU.

67.       Dans le cadre de cette initiative, la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont tous deux intensifié leurs activités de promotion et de mobilisation de ressources, et se sont unis pour demander que 6,6 milliards d’USD soient consacrés sans tarder à une action cruciale reposant sur une aide alimentaire et une assistance d’urgence aux moyens d’existence.

68.       Cependant, très peu de financements ont été destinés aux moyens d’existence dans le cadre de l’intervention humanitaire.

69.       Le secteur agricole reçoit moins de 10 pour cent de l’aide humanitaire, alors que plus des deux tiers des personnes touchées par les crises dépendent de l’agriculture.

70.       L’aide alimentaire d’urgence est essentielle et permet de sauver des vies, mais nous devons accorder une priorité égale aux investissements destinés à la production agroalimentaire locale et au renforcement de la résilience des systèmes agroalimentaires dans les pays vulnérables.

71.       Nous devons mener une intervention collective à laquelle participent les acteurs de l’humanitaire, du développement, de la paix et de l’action climatique, pour nous attaquer aux causes profondes de la faim.

72.       L’aide humanitaire vise à résoudre le problème de la faim, qui empire, tandis que l’aide au développement est échelonnée ou séquencée et vise les facteurs sous-jacents.

73.       Le secteur agroalimentaire offre un point d’entrée idéal pour les approches axées sur le nexus actio humanitaire-développement-paix, car il s’avère résilient face aux conflits.

74.       En effet, il peut rebondir rapidement lorsque la stabilité revient et lorsque des politiques adaptées sont mises en œuvre et des investissements suffisants sont consentis.

75.       Consciente du caractère essentiel de ce nexus, la FAO a été le premier organisme des Nations Unies à évaluer son propre travail dans ce domaine: elle a réalisé, au cours du deuxième trimestre de 2021, une évaluation de sa contribution en la matière pour la période 2014-2020.

76.       Cette évaluation a été un élément clé de l’élaboration de son Cadre stratégique 2022-2031.

77.       Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires a acté la reconnaissance du fait qu’une approche fondée sur le nexus action humanitaire-développement-paix était essentielle si l’on voulait transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficients, plus inclusifs et plus résilients.

78.       La réunion semestrielle des chefs de secrétariat qui composent le Comité permanent interorganisations, à laquelle j’ai participé en octobre, a fait de ce nexus une priorité stratégique pour ces deux prochaines années.

79.       En Afghanistan, 80 pour cent des 22,8 millions d’habitants dont on estime qu’ils seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë au cours des six prochains mois vivent dans des zones rurales.

80.       La FAO a déjà aidé 1,4 million d’Afghans vulnérables dans 30 provinces en 2021, auxquels s’ajoutent 1,3 million de personnes bénéficiant de la campagne de blé d’hiver, qui est en cours.

81.       En Éthiopie, la situation reste sombre, notamment en raison du manque d’informations sur l’état de la sécurité alimentaire dans les zones en situation d’urgence.

82.       On estime qu’environ 400 000 personnes se trouvent actuellement dans des conditions proches de la famine et que 4 millions de personnes ont besoin, de toute urgence, d’une aide alimentaire et d’une aide aux moyens d’existence.

83.       Les difficultés d’accès et de graves déficits de financement limitent fortement notre capacité à atteindre les personnes dans le besoin.

84.       Un risque de sécheresse plane sur certaines régions de Somalie, une situation qui devrait s’aggraver au cours des six prochains mois.

85.       La République démocratique du Congo continue de faire face à la plus grande crise alimentaire du monde en chiffres absolus: on s’attend à ce que 27 millions de personnes environ soient classées en phase 3 ou 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) jusqu’à la fin de l’année.

86.       Au Yémen, plus de la moitié de la population est classée en phase 3 ou plus de l’IPC. La FAO a déjà apporté une assistance alimentaire d’urgence à plus de 1,1 million de personnes dans ce pays en 2021, mais cela ne représente qu’une petite partie de la population dans le besoin.

87.       Au Soudan du Sud, où l’on s’attend à ce que 60 pour cent de la population soit classée en phase 3 ou plus de l’IPC, la FAO a continué de mener une intervention humanitaire d’ampleur.

88.       En distribuant des kits de subsistance essentiels avant la principale période des semis, elle a garanti un apport régulier en aliments nutritifs à près de 3,3 millions de personnes.

89.       Il est urgent d’agir face à la crise de plus en plus grave que connaît la Syrie, où des conditions de sécheresse et un manque d’intrants (engrais et carburant pour l’irrigation) entraînent une baisse des disponibilités alimentaires et une aggravation de l’insécurité alimentaire.

90.       Au chapitre des systèmes agroalimentaires résilients, la question du criquet pèlerin reste une priorité.

91.       Après des opérations réussies dans la Corne de l’Afrique et au Yémen, et une intensification de l’action menée au Pakistan et en Iran, les interventions sont maintenant centrées sur l’Éthiopie, la Somalie et le Yémen.

92.       Étant donné qu’il est probable que cette résurgence perdure jusqu’au début de 2022, il est impératif que les mécanismes collectifs de veille et de lutte restent inchangés.

93.       La FAO continue de suivre la situation de près au moyen de son Service mondial d’information sur le criquet pèlerin, dans lequel ont été intégrées plus d’une douzaine de nouvelles technologies pour améliorer la veille et la lutte.

94.       La chenille légionnaire d’automne continue de se propager, sa présence ayant été signalée dans plus de 75 pays, dont le dernier en date est les Îles Salomon.

95.       La perte annuelle de rendement due à la légionnaire d’automne en Afrique a été chiffrée à environ 9,4 milliards d’USD, ce qui fait de cette espèce allochtone envahissante la plus coûteuse de toutes sur le continent.

96.       Dans le cadre de l’Action mondiale contre la légionnaire d’automne, la FAO s’emploie à renforcer ses capacités de détection et d’intervention rapide, et à mettre au point et adopter des mesures de lutte intégrée contre les organismes nuisibles.

97.       Je tiens à le dire sans ambiguïté:

98.       L’agriculture est vitale et ne peut passer après d’autres priorités.

99.       La protection des moyens d’existence en milieu rural doit être un élément fondamental des interventions humanitaires d’urgence.

100.     DOMAINES PRIORITAIRES DU PROGRAMME VISANT À RECONSTRUIRE EN MIEUX:

101.     La FAO travaille sans relâche dans le cadre de son Programme d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19 pour atteindre une plus grande partie des populations rurales et pour relancer les activités économiques.

102.     Le Programme est désormais axé sur la volonté de reconstruire en mieux et plus solidement en vue de transformer les systèmes agroalimentaires au titre de chacune des «quatre améliorations».

103.     Ces efforts portent sur l’utilisation des données et des technologies numériques, la technologie, l’innovation et leurs compléments (gouvernance, institutions et capital humain) et visent à aider les petits exploitants (les agriculteurs familiaux) et nos systèmes agroalimentaires. Ces domaines d’action constituent les accélérateurs définis dans le Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO.

104.     Permettez-moi maintenant de me pencher sur les questions de la science et de l’innovation, du changement climatique, des cadres juridiques et de l’intensification des efforts.

 

Chers collègues,

105.     La science et l’innovation (la technologie) ont toujours été un élément clé de ma vision pour la FAO; ce sont deux de nos accélérateurs, qui nous permettent d’intensifier nos efforts pour réaliser chacune de nos «quatre améliorations» et de concrétiser tous les domaines prioritaires du Programme.

106.     Nous avons besoin de la science et de l’innovation pour atteindre nos objectifs communs: transformer les systèmes agroalimentaires afin de nourrir les populations, de prendre soin de la planète, de favoriser des moyens d’existence équitables et de renforcer la résilience des écosystèmes.

107.     La science et l’innovation sont au cœur du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO et ont une pertinence intersectorielle dans l’ensemble du Programme de travail de l’Organisation.

108.     La nouvelle stratégie thématique de la FAO relative à la science et à l’innovation offre un cadre pour le renforcement des capacités qui permettent à l’Organisation d’aider les Membres à tirer parti de la science et de l’innovation.

109.     Il s’agit de faire en sorte que la FAO adopte un modèle d’activité tourné vers l’avenir afin d’appuyer efficacement la transformation des systèmes agroalimentaires sur le terrain.

110.     Pour aborder la question du changement climatique tout en restant dans le cadre du mandat de la FAO et de l’objectif qui consiste à améliorer l’environnement, la Conférence des Parties, à sa vingt-sixième session (COP26), a réalisé d’importantes avancées dans les domaines des forêts, de l’agriculture et de l’utilisation des terres.

111.     L’Action commune de Koronivia pour l’agriculture, à laquelle la FAO apporte un appui direct, a été adoptée. Elle ouvre la voie à des avancées dans l’action menée sur le terrain, en particulier en ce qui concerne les sols, les nutriments et l’élevage.

112.     L’engagement pris en faveur de la réduction des émissions de méthane intéresse de près le secteur agroalimentaire, responsable d’environ 40 pour cent des émissions mondiales de ce gaz.

113.     La Déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres témoigne de l’engagement collectif pris par 141 pays, qui concentrent 90 pour cent des forêts de la planète, d’enrayer le recul de la forêt et le processus de dégradation des terres et d’inverser la tendance à l’horizon 2030.

114.     Il faut que l’action en faveur du climat et de la biodiversité dans les différents secteurs agricoles soit plus cohérente.

115.     La vingt-sixième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la quinzième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique nous ont offert de précieuses occasions de faire progresser la prise en compte du tandem climat-biodiversité dans tous les secteurs agricoles.

116.     La nouvelle stratégie thématique de la FAO relative au changement climatique contribuera à intensifier l’action en faveur du climat dans l’ensemble des systèmes agroalimentaires grâce à l’appui dont bénéficieront les Membres pour mieux concrétiser leurs engagements relatifs au changement climatique.

117.     Lors des deux consultations tenues en septembre et en novembre, les Membres ont insisté une nouvelle fois sur la nécessité d’agir de toute urgence et ont réaffirmé leur engagement en faveur du processus d’élaboration de la stratégie.

118.     La nouvelle stratégie thématique doit être assortie de solutions inédites, créatives et judicieuses, fondées sur la science et les partenariats, pour permettre de transformer les systèmes agroalimentaires afin de les rendre plus durables.

119.     Compte tenu du caractère urgent de l’action pour le climat, il est crucial que la stratégie s’inscrive dans une démarche novatrice si l’on veut atteindre les cibles liées au climat de l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable (ODD).

120.     Pour l’année 2021, l’Initiative Villes vertes donne la priorité à l’Afrique.

121.     Le Programme d’action régional pour l’Afrique de l’Initiative Villes vertes a été lancé en juin, et six villes africaines ont signé une déclaration d’intention.

122.     Les activités menées dans le cadre de l’Initiative Villes vertes seront élargies à d’autres régions et pays à partir de 2022, en fonction des manifestations d’intérêt reçues et des consultations tenues cette année. 

123.     Cette Initiative est étroitement liée à d’autres initiatives de la FAO, notamment l’Initiative Main dans la main, au titre de laquelle 45 pays à ce jour ont demandé une aide à l’élaboration de programmes nationaux.

124.     Les deux nouvelles stratégies thématiques sont élaborées en parallèle pour s’assurer de leur complémentarité.

125.     Toutes deux donnent la priorité à la science, aux solutions innovantes et aux processus inclusifs, et joueront un rôle clé dans la mise en œuvre du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO au cours des dix prochaines années.

126.     Le secteur privé sera lui aussi essentiel à la mise en place d’une action cohérente et tangible.

127.     Depuis l’adoption de la Stratégie de la FAO relative à la mobilisation du secteur privé par le Conseil, à sa cent soixante-cinquième session, nous avons progressé dans sa mise en œuvre.

128.     Le projet de mandat du Groupe consultatif pour le secteur privé, un groupe informel, et le cadre de contrôle préalable pour l’évaluation et la gestion des risques, figureront en annexe à la Stratégie et sont soumis au Conseil pour examen.

129.     Conformément à cette Stratégie, nous avons mis en place le portail «Connect» de la FAO, qui permet d’offrir une transparence absolue en ce qui concerne la mobilisation du secteur privé, au profit de nos Membres et de la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

Chers collègues,

 

130.     L’Action mondiale pour le développement vert des produits agricoles spéciaux: «Un pays – un produit prioritaire» est une initiative axée sur les priorités nationales et régionales des Membres et vise à promouvoir l’ensemble de la chaîne de valeur d’un produit spécial en particulier.

131.     Elle jouera un rôle crucial dans la transformation des systèmes agroalimentaires en renforçant la compétitivité des pays grâce à la promotion de produits qui leur sont propres.

132.     CADRES JURIDIQUES:

133.     Des cadres juridiques solides sont indispensables à la durabilité des systèmes agroalimentaires et contribuent de manière déterminante à la concrétisation du développement durable et à l’amélioration des conditions de vie pour tous.

134.     Une assistance technique en matière de législation est apportée aux Membres par l’intermédiaire de programmes de coopération dans les domaines normatif et technique, la finalité étant que les objectifs d’action nationaux, les stratégies et les engagements internationaux des pays soient inscrits dans le droit et y revêtent un caractère contraignant.

135.     Afin de souligner l’importance de la législation dans la concrétisation des «quatre améliorations» et des cibles des ODD, la FAO adopte une approche volontariste et novatrice en mettant en place des programmes d’assistance technique dans ce domaine, à l’intention des Membres.

136.     Ces programmes lui permettent de prêter, dans les meilleurs délais, une assistance juridique ciblée afin d’aider les Membres à surmonter les principaux obstacles à l’application et au respect des lois. L’objectif est de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables.

137.     À la demande des Membres, nous avons lancé, en 2021, des activités de communication pour leur donner des informations sur toute la gamme de services et d’activités d’appui dont ils peuvent bénéficier.

138.     La dernière réunion en date s’est tenue en mai de cette année et les Membres seront informés de tout fait nouveau.

 

Chers collègues,

 

139.     Nous devons accroître les investissements et accélérer l’action au niveau des pays.

140.     L’Initiative Main dans la main, mécanisme permettant de réunir différents acteurs pour aider les plus défavorisés, éradiquer la pauvreté, éliminer la faim et la malnutrition et réduire les inégalités au sein des pays et entre les pays, continue de prendre de l’ampleur.

141.     Les 45 États Membres qui ont été acceptés sont désormais des participants officiels et plusieurs autres bénéficient déjà des méthodes, des plateformes et de l’aide offertes dans le cadre de l’Initiative.

142.     La Déclaration de Matera signée par les membres du G20 évoquait notamment la Coalition pour l’alimentation en tant que mécanisme de coordination souple servant à donner une direction politique dans le domaine de la sécurité alimentaire.

143.     La Coalition pour l’alimentation a réalisé des progrès importants et s’attache maintenant à prendre des mesures concrètes sur le terrain.

144.     Dans le cadre de l’appel à l’action lancé par le G20 en faveur de la sécurité alimentaire, j’invite de nouveau tous les Membres à rejoindre la Coalition pour l’alimentation et à prendre part aux projets qui y sont associés.

145.     La Déclaration de Rome des chefs d’État et de gouvernement du G20 trace très clairement la voie à suivre et place la sécurité alimentaire et le développement durable au cœur des débats.

146.     Elle met en avant l’approche «Une seule santé», l’autonomisation des femmes et des jeunes, l’adaptation des systèmes agroalimentaires au changement climatique et les investissements catalytiques.

147.     Le pré-sommet et le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires ont enclenché une dynamique importante en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires et l’heure est venue d’accélérer les travaux au niveau des pays.

148.     La semaine dernière, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU et les organismes des Nations Unies concernés (FAO, Fonds international de développement agricole [FIDA], PAM, Programme des Nations Unies pour l’environnement [PNUE] et Bureau de la coordination des activités de développement) sont convenus que le Bureau des objectifs de développement durable de la FAO hébergerait le centre chargé de coordonner les activités menées pour donner suite au Sommet, sous ma direction et au nom du système des Nations Unies, à compter de janvier 2022.

149.     Le groupe qui supervisera le centre de coordination réunira les chefs de secrétariat de la FAO, du FIDA, du PAM, du Bureau de la coordination des activités de développement et du PNUE.

150.     Il a été convenu avec la Vice-Secrétaire générale que la présidence du groupe serait assurée à tour de rôle par les différents organismes.

151.     Le nouveau Directeur du Bureau des objectifs de développement durable (recruté au niveau D-2) dirigera le centre de coordination et rendra directement compte au Directeur général de la FAO.

152.     En outre, une personne sera recrutée au niveau D-1 parmi les membres du Cabinet du Secrétaire général de l’ONU, qui proposera plusieurs candidats.

153.     La Vice-Secrétaire générale et les membres du groupe de supervision se sont mis d’accord sur la conception actuelle du centre de coordination et ont donné leur feu vert à sa création.

154.     Je m’étais également engagé à faire connaître nos travaux au grand public.

155.     Les chiffres attestent une visibilité accrue et montrent que nous avons tenu cet engagement.

156.     Le nombre total de visiteurs sur notre site web est passé de 16,5 millions en 2019 à 26 millions en 2021.

157.     Depuis le début de l’année, 85 millions de pages ont été consultées sur notre site web.

158.     Le nombre d’abonnés aux comptes de la FAO sur les réseaux sociaux a augmenté, passant de 4,1 millions en 2019 à 6,3 millions aujourd’hui.

159.     Cette année, 80 000 publications multilingues ont été diffusées, par l’intermédiaire des médias sociaux de la FAO, sur 9 milliards de comptes.

160.     L’Organisation a été mentionnée 900 000 fois sur les réseaux sociaux.

161.     Nous avons fait de la FAO un membre central de la famille des Nations Unies et contribué à la réussite de nombreuses initiatives de l’ONU.

162.     Nous y sommes parvenus en interagissant avec l’Assemblée générale et en contribuant aux discussions du Forum politique de haut niveau, au moyen de notre publication phare sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde ainsi que du rapport sur la pauvreté rurale.

163.     Nous avons également émis des avis à l’intention du Conseil de sécurité et apporté un appui technique, politique et logistique crucial au pré-sommet et au Sommet sur les systèmes alimentaires.

164.     Pour donner un nouveau souffle à la FAO, il faut également redéfinir notre position au plus haut niveau international et faire en sorte que l’alimentation et l’agriculture restent au premier rang des préoccupations politiques mondiales.

165.     Aujourd’hui, le rôle de la FAO en tant qu’intermédiaire impartial et que source de connaissances techniques fondées sur des éléments scientifiques est reconnu dans le monde entier.

166.     Non seulement par des dirigeants mondiaux et par des instances internationales, du G20 au Forum économique mondial, mais aussi par bien d’autres acteurs.

167.     La collaboration étroite entre la FAO et la présidence italienne du G20 a permis d’obtenir des résultats historiques et de placer résolument la sécurité alimentaire au cœur de négociations internationales de premier ordre et de la Déclaration des chefs d’État et de gouvernement.

168.     En créant le jardin du G20, dénommé «G20 Green Garden», la FAO a contribué au bien-être éducatif et environnemental des jeunes, des familles et des habitants de Rome.

169.     En parvenant à la mobilisation indispensable des jeunes à l’échelle mondiale par l’intermédiaire du Forum mondial de l’alimentation, dirigé par le Comité de la jeunesse de la FAO, l’Organisation a permis que les voix des jeunes, notamment ceux issus de peuples autochtones, des petits exploitants et des personnes marginalisées soient clairement entendues.

170.     La Journée mondiale de l’alimentation 2021, à l’occasion de laquelle 450 activités ont été menées dans jusqu’à 150 pays, a fait l’objet de communications dans 44 langues, qui ont été visionnées 600 000 fois.

171.     Notre vidéo de danse sur TikTok célébrant les héros de l’alimentation à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation pour les jeunes a véritablement permis de faire participer le public, en particulier les jeunes, et d’obtenir des résultats impressionnants, à savoir près de 2 millions de vues en six semaines.

172.     Nous avons également projeté une vidéo des héros de l’alimentation sur le Colisée, monument emblématique, et illuminé le bâtiment du Siège aux couleurs du drapeau tricolore italien: vert, blanc et rouge.

173.     Nos aspirations s’élèvent au plus haut, tout comme le drapeau de la FAO lorsque notre Ambassadeur de bonne volonté, l’astronaute de l’Agence spatiale européenne Thomas Pesquet, l’a emmené dans l’espace.

 

Chers collègues,

 

174.     À l’heure de dresser le bilan des 28 mois qui se sont écoulés depuis mon entrée en fonctions, je souhaiterais vous faire part de certaines conclusions importantes qui seront utiles à la mise en œuvre du Cadre stratégique de la FAO 2022-2031.

175.     UN: LA CONNECTIVITÉ EST UNE CONDITION PRÉALABLE À L’INCLUSION.

176.     La pandémie de covid-19 a clairement montré qu’aujourd’hui, plus que jamais, la connectivité est une condition préalable à une bonne inclusion sociale.

177.     Dans les zones rurales, les infrastructures et les technologies numériques peuvent être exploitées pour remédier aux multiples défaillances du marché, faciliter l’intégration des petits exploitants agricoles dans les filières commerciales et favoriser l’obtention de résultats durables.

178.     En particulier, la fracture numérique entre les femmes et les hommes dans les campagnes entraîne de multiples désavantages pour les femmes rurales.

179.     En tant que Directeur général de la FAO, je travaille sans relâche depuis 851 jours pour mettre à profit les technologies numériques en vue de rendre l’Organisation plus dynamique et plus transparente et de promouvoir la transformation rurale sur le terrain.

180.     DEUX: L’AGRICULTURE DOIT PASSER AU NUMÉRIQUE.

181.     L’innovation et le recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC) sont indispensables pour moderniser l’agriculture.

182.     Le passage au numérique est la solution la plus judicieuse pour l’avenir de l’agriculture et du développement rural.

183.     La FAO est déterminée à assurer la transformation numérique de l’agriculture et à se servir de l’innovation pour éliminer la faim et améliorer les conditions de vie.

184.     TROIS: NOUS DEVONS RÉDUIRE LES PERTES ET LE GASPILLAGE DE NOURRITURE.

185.     Les quantités d’aliments actuellement perdues ou gaspillées, qui atteignent des niveaux intolérables, pourraient nourrir environ 1,26 milliard de personnes chaque année et ont une empreinte environnementale considérable.

186.     Les pertes et le gaspillage de denrées alimentaires amenuisent nos ressources déjà limitées et contribuent à la crise climatique puisque ces denrées émettent des gaz à effet de serre.

187.     En outre, elles confirment le mauvais fonctionnement des systèmes agroalimentaires, comme des millions de personnes partout dans le monde ont pu le constater par elles-mêmes pendant la crise liée à la covid-19.

188.     Les innovations en matière de modèles d’activité, de cadres institutionnels, de technologies et de solutions numériques peuvent toutes contribuer à faire diminuer les pertes et le gaspillage alimentaires.

189.     QUATRE: LA PRÉVENTION DES PANDÉMIES EST UNE RESPONSABILITÉ COLLECTIVE QUE NOUS DEVONS EXERCER D’UNE MANIÈRE COHÉRENTE.

190.     Les cinq principes ci-après adoptés par l’Alliance tripartite «Une seule santé» sont fondamentaux pour améliorer la gestion et accroître l’investissement durable dans la préparation et la riposte face aux pandémies:

•          universalité;

•          légitimité;

•          inclusion;

•          cohérence;

•          responsabilité.

191.     CINQ: LES PETITS PRODUCTEURS, LES AGRICULTEURS FAMILIAUX, LES FEMMES, LES JEUNES ET LES PEUPLES AUTOCHTONES DOIVENT ÊTRE AU CŒUR DE LA TRANSFORMATION DES SYSTÈMES AGROALIMENTAIRES.

192.     Parmi les acteurs de l’innovation, les agriculteurs et les participants du monde entier, on trouve un grand nombre de femmes et de jeunes.

193.     Les femmes et les jeunes ont un rôle indispensable à jouer pour que les mentalités continuent d’évoluer et que l’égalité des genres et l’inclusion contribuent à créer un monde meilleur pour tous.

194.     Les peuples autochtones apportent également une contribution importante – ils ne doivent jamais être laissés pour compte et leurs droits doivent être reconnus et protégés.

195.     Les populations locales, les petits producteurs et les agriculteurs familiaux sont les dépositaires de la biodiversité et des acteurs essentiels à la santé des écosystèmes.

196.     SIX: NOUS DEVONS D’URGENCE RÉORIENTER L’APPUI À L’AGRICULTURE.

197.     La croissance du secteur agricole est le facteur le plus important pour réduire efficacement la pauvreté et la faim dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

198.     Il est essentiel que nous nous efforcions collectivement de mobiliser les investissements supplémentaires qui sont nécessaires dans l’agriculture, la recherche-développement, les stratégies nationales de développement et les initiatives bilatérales et multilatérales.

199.     L’élimination de la faim généralisée nécessite une mobilisation importante de ressources, mais le coût n’est pas insurmontable et représente 8 pour cent de la valeur des marchés de produits alimentaires.

200.     SEPT: LES COALITIONS ET LES PARTENARIATS SONT INDISPENSABLES.

201.     Nous devons agir de concert avec efficacité, efficience et cohérence.

202.     Nous devons réfléchir ensemble, apprendre ensemble, travailler ensemble et contribuer ensemble en vue d’atteindre l’objectif ultime de la FAO, à savoir un monde libéré de la faim.

203.     Les coalitions et les partenariats permettront d’aboutir à des solutions novatrices pour relever les défis complexes qui sont liés aux systèmes agroalimentaires, sans quoi il serait impossible de concrétiser les ODD.

204.     HUIT:  NOUS DEVONS FAIRE PREUVE D’INNOVATION ET D’EFFICACITÉ. 

205.     Dans un monde aux prises avec la pandémie et des fléchissements socioéconomiques sans précédent, nous n’agissons pas actuellement d’une façon suffisamment rapide, globale ni novatrice pour pouvoir tenir nos engagements.

206.     Nous devons produire plus avec moins – moins de ressources naturelles et moins d’émissions.

207.     J’ai proclamé 2020 «année de l’efficience à la FAO».

208.     En 2021, nous avons conservé la notion d’efficience et y avons adjoint l’efficacité.

209.     En 2022, nous y ajouterons aussi l’idée d’accomplir l’extraordinaire.

210.     NEUF: NOUS DEVONS ADOPTER UNE APPROCHE GLOBALE – POUR LES POPULATIONS, LA PLANÈTE ET LA PROSPÉRITÉ.

211.     À la FAO, nous sommes déterminés à continuer de travailler avec l’ensemble des Membres, des partenaires et des parties prenantes – main dans la main – afin d’éliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs dimensions.

212.     Nous sommes également déterminés à lutter contre la dégradation de la planète, à améliorer la production et la consommation et à préserver les ressources naturelles dans le cadre des «quatre améliorations».

213.     Enfin, nous sommes déterminés à faire en sorte que les êtres humains, les végétaux, les animaux et tous les micro-organismes puissent prospérer et coexister et que les populations vivent en harmonie avec la nature.

214.     Pour les générations d’aujourd’hui et celles de demain.

215.     Je vous souhaite des travaux fructueux à l’occasion de la session du Conseil.

216.     Je vous remercie de votre attention.