Directeur général QU Dongyu

Cent soixante-quatorzième session du Conseil Allocution d’ouverture

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

04/12/2023

Cent soixante-quatorzième session du Conseil

Allocution d’ouverture

de

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

4 décembre 2023

 

Monsieur le Président indépendant du Conseil,

Chers membres du Conseil,

 

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

 

Je vous adresse le bonjour de Rome.

 

Cette session du Conseil, la première depuis ma réélection, est importante car elle donne le coup d’envoi de la prochaine phase de notre aventure commune, au cours de laquelle nous passerons des «quatre E – 1.0» (efficience, efficacité, extraordinaire et excellence), qui ont été la marque de mon premier mandat, aux «quatre R – 2.0» (relèvement, réforme, reconstruction et renaissance).

 

Le Conseil examinera les ajustements à apporter au Programme de travail et budget (PTB) 2024-2025, dont les données budgétaires ont été approuvées par la Conférence en juillet.

 

Ces ajustements permettront de définir et d’affiner la voie à suivre, en précisant les domaines de travail clés auxquels nous devons donner la priorité pour mieux aider les membres à relever les défis mondiaux immédiats qui concernent l’ensemble d’entre nous.

 

Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons garder à l’esprit que nous sommes tous ensemble sur cette petite planète: ce qui se passe dans une partie du monde se répercute sur chacun d’entre nous, où que nous soyons.

 

Les conflits en cours continuent de nous accabler. Les pertes humaines, en particulier lorsqu’il s’agit de civils innocents, sont une perte pour nous tous. La paix est une condition indispensable à la sécurité alimentaire et le droit à l’alimentation est un droit humain élémentaire.

 

En outre, de nombreuses régions du monde restent en proie à des conditions météorologiques extrêmes, imputables à la crise climatique.

 

Ces aléas ont tous une incidence sur la sécurité alimentaire, aggravant la faim et la malnutrition, freinant le développement rural, entravant le travail des agriculteurs et touchant particulièrement les groupes les plus vulnérables, à commencer par les femmes et les jeunes.

 

L’autonomisation des jeunes et des femmes n’est pas un «choix» mais un «impératif» si nous voulons transformer les systèmes agroalimentaires et assurer un développement rural durable, afin de faciliter l’exécution du Cadre stratégique 2022-2031 de la FAO et de permettre à celle-ci d’accomplir sa mission.

 

Le PTB 2024-2025 et ses ajustements s’inscrivent dans la continuité de l’ambition que je me suis donnée d’édifier une FAO dynamique et moderne pour un monde meilleur.

 

Je reviens tout juste de la 28e session de la Conférence des parties (COP28) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue à Dubai, où j’ai fait valoir que les systèmes agroalimentaires mondiaux sont la solution aux problèmes climatiques puisque, une fois transformés, ils pourront contribuer efficacement à assurer la disponibilité, l’accessibilité et l’abordabilité des aliments.

 

Nous devons produire plus avec moins. Mais pour y parvenir, nous avons besoin de politiques porteuses afin de combler le déficit d’investissements et de permettre un financement accru de l’action climatique, qui parvienne à ceux qui en ont le plus besoin, en particulier les petits agriculteurs.

 

Je me réjouis qu’au premier jour de la COP28 ait été conclu un accord historique sur la mise en place effective du Fonds pour les pertes et préjudices, qui aidera les pays vulnérables à faire face aux effets du dérèglement du climat.

 

Le rapport Loss and Damage in Agrifood Systems (Pertes et préjudices dans les systèmes agroalimentaires), présenté officiellement par la FAO lors de la COP28, marque une première étape cruciale, et qui arrive à point nommé, pour ce qui est de quantifier la contribution du changement climatique aux pertes et préjudices.

 

Le 10 décembre, toujours à la COP28, la FAO dévoilera également le document Achieving SDG2 without breaching the 1.5C threshold: A Global Roadmap (Feuille de route mondiale: atteindre l’objectif de développement durable [ODD] 2 sans dépasser le seuil de 1,5 °C), qui explique comment le secteur agroalimentaire peut s’aligner sur la cible fixée par l’Accord de Paris tout en faisant preuve de résilience face au changement climatique et en répondant aux objectifs de protection de la nature et de sécurité alimentaire.

 

Actuellement, ce sont 735 millions de personnes qui souffrent de la faim et, d’après l’édition 2023 du rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, 600 millions environ seront encore dans ce cas en 2030.

 

Nous avons besoin d’un plan novateur et d’une panoplie de solutions concrètes pour transformer nos systèmes agroalimentaires et pouvoir ainsi éradiquer la faim et accélérer l’action pour le climat, un processus auquel la feuille de route mondiale de la FAO vise à contribuer.

 

La participation et la contribution de l’Organisation aux travaux de la COP font partie intégrante de la mise en œuvre de sa Stratégie relative au changement climatique 2022-2031 et du Plan d’action 2022-2025 qui lui est associé.

 

Le premier compte rendu de cette mise en œuvre sera présenté aux membres en mai 2024, dans le cadre du Rapport sur l’exécution du Programme.

 

Avant la COP28, je me suis rendu à Londres pour participer, le 20 novembre, au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire. J’y ai délivré un message clair, à savoir qu’il est essentiel d’exploiter les possibilités offertes par la science et l’innovation pour assurer la sécurité alimentaire et une bonne nutrition et jeter les bases du progrès et de l’innovation.

 

Le 14 novembre, j’ai pris part à la réunion organisée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avec les responsables des ODD et les coordonnateurs résidents des Nations Unies, et nous y avons évoqué les transitions clés à l’appui de la réalisation des ODD.

 

Le même jour, nous avons accueilli ici, au siège de la FAO, le Forum mondial sur les aliments pour animaux et leur réglementation, qui a mis en avant la nécessité de préparer le secteur à mieux faire face à l’augmentation de la demande mondiale d’aliments d’origine animale, tout en ayant un effet positif sur les conditions de vie et l’environnement.

 

Le Forum mondial faisait suite à la Conférence mondiale sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité, qui s’est tenue en septembre, parallèlement à la Conférence mondiale sur la mécanisation agricole durable.

 

En octobre, la FAO a organisé le Colloque international sur les sols et l’eau, en même temps que le deuxième Dialogue de Rome sur l’eau, offrant une plateforme mondiale d’échange sur les solutions de gestion intégrée des sols et de l’eau, qui constituait par ailleurs une importante suite donnée à la Conférence des Nations Unies sur l’eau tenue à la fin du mois de mars de cette année.

 

Le 6 novembre, nous avons lancé l’édition 2023 du rapport sur La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, qui a pour thème «Pour une transformation des systèmes agroalimentaires: connaître le coût véritable des aliments».

 

Il nous faut impérativement mettre au jour les incidences réelles des systèmes agroalimentaires pour pouvoir prendre des décisions en meilleure connaissance de cause. Le rapport de cette année introduit la notion de comptabilisation du coût complet, une approche qui fait apparaître les conséquences cachées sur l’environnement, la santé et les moyens d’existence.

 

Nous avons en outre lancé cette année notre nouvelle publication phare, L’Impact des catastrophes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, qui donne un aperçu complet et à jour des répercussions que les catastrophes qui surviennent partout dans le monde ont sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

 

Lors des interventions d’urgence que nous déployons face aux catastrophes, nous constatons encore que la mise en œuvre d’un ensemble judicieux de mesures et des investissements accrus dans les secteurs agricoles peuvent avoir un réel impact sur l’insécurité alimentaire aiguë.

 

En Afghanistan, une panoplie d’interventions qui comprenait, entre autres, la fourniture de semences de blé, d’engrais et d’aliments et de vaccins pour animaux a permis d’améliorer la situation de plus de 2,4 millions de personnes au cours de la période avant récolte, et les chiffres ont encore augmenté depuis avril 2023.

 

La situation à Gaza demeure très alarmante. Nous restons déterminés à continuer d’accroître notre assistance aux personnes qui en ont le plus besoin, en prenant toutes les mesures voulues pour nous acquitter de cette tâche dans le cadre de notre mandat, la priorité allant à l’aide d’urgence au secteur agricole.

 

Pour contrer les répercussions potentielles de la guerre sur le bétail, qui est au bord de la famine et pourrait représenter un risque pour la santé publique, nous nous efforcerons, dans la mesure où les circonstances le permettent, d’assurer la fourniture de fourrage et d’intrants agricoles dont l’utilisation ne peut attendre, afin d’éviter que des animaux ne meurent que les capacités de production alimentaire ne diminuent.

 

En Ukraine, en 2023, la FAO a apporté une aide agricole d’urgence à plus de 145 000 ménages ruraux vivant dans 13 oblasts parmi les plus éprouvés par la guerre, sous la forme, entre autres, de semences de légumes, de colis d’aviculture, d’aliments pour animaux et de transferts monétaires. L’Organisation a également fourni à 6 000 grands exploitants un appui en faveur des chaînes de valeur.

 

Souhaitant prendre les devants sur les effets d’El Niño, la FAO a lancé un plan d’action anticipée et d’intervention pour venir en aide aux populations les plus exposées – donnant la priorité à 34 pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe, d’Asie et du Pacifique, et d’Amérique latine et des Caraïbes.

 

Nous aidons les populations du couloir de la sécheresse d’Amérique centrale et de l’Afrique australe à faire face aux conséquences de la sécheresse en leur proposant des systèmes de récupération de l’eau, des semences d’espèces résistantes à la sécheresse, des solutions de conservation des sols et des produits vétérinaires.

 

La FAO a impérativement besoin de financements souples pour soutenir les actions anticipées, ce que permet le Fonds spécial pour les activités d’urgence et de relèvement.

 

Depuis la dernière session du Conseil, j’ai participé à un certain nombre de rencontres internationales majeures accueillies par la FAO et s’inscrivant dans le cadre de son mandat, notamment:

 

Une réunion générale de haut niveau tenue à l’ONU, à New York, le 10 juillet dans le cadre du Forum politique de haut niveau pour le développement durable de 2023, au cours de laquelle j’ai énoncé six axes de travail nécessaires à la transformation des systèmes agroalimentaires à l’approche du Sommet sur les ODD de septembre 2023.

 

Cette même semaine, à New York, nous avons présenté officiellement le rapport sur L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2023.

 

Le Bilan 2 ans après le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, organisé au siège de la FAO sous la houlette du Secrétaire général de l’ONU et du Gouvernement italien, a donné un élan à la mise en œuvre des feuilles de route nationales pour la transformation des systèmes alimentaires et a rassemblé tous les partenaires afin de rendre compte des progrès accomplis et d’engager une action plus audacieuse.

 

Du 29 juillet au 2 août, je me suis rendu au Soudan du Sud à mon initiative, avec le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), offrant ainsi un exemple concret du travail que nous effectuons conjointement pour aider le Soudan du Sud à s’affranchir de l’approche humanitaire et à mettre davantage l’accent sur le développement, travail consolidé par la signature d’un protocole d’accord actualisé qui guidera notre collaboration.

 

Début septembre, la Conférence internationale sur la sécurité alimentaire coorganisée avec l’appui technique de la FAO à Samarcande (Ouzbékistan), en parallèle avec le premier Forum de l’investissement dans le secteur agroalimentaire en Ouzbékistan, m’a donné l’occasion de rencontrer des dirigeants du monde entier pour réfléchir à des mesures concrètes qui pourraient encourager la mobilisation d’investissements publics et privés et la réaffectation de subventions agricoles.

 

À la mi-septembre, je me suis rendu à Cuba pour assister au sommet «G77 + Chine», où le rôle central joué par la science, la technologie et l’innovation dans la transformation des systèmes agroalimentaires a été une fois encore souligné.

 

La création, au cours du prochain exercice biennal, d’un bureau des jeunes et des femmes contribuerait à étoffer encore plus les capacités de la FAO et lui permettrait de mieux servir ses membres en défendant la cause de ces deux groupes.

 

Ce bureau veillerait à ce que les jeunes et les femmes puissent agir en tant que forces motrices à la fois au sein de l’Organisation, en facilitant l’avancement de leurs carrières, et en dehors, en sollicitant leur aide pour trouver des idées et des approches novatrices dans le droit fil du mandat de la FAO.

 

Comme tout bureau, il aurait une fonction transversale au sein de la FAO, de sorte que les questions relatives aux jeunes et aux femmes soient prises en compte de manière systématique dans l’ensemble de l’Organisation, et s’attacherait à dynamiser et à institutionnaliser encore davantage les activités du Comité de la jeunesse et du Comité des femmes de la FAO, qui existent depuis 2020 mais ne sont rattachés à aucune entité au sein de l’Organisation. 

 

Le bureau collaborerait également avec les initiatives mondiales qui traitent des enjeux liés aux jeunes et aux femmes ainsi qu’avec l’ensemble du système des Nations Unies et d’autres partenaires, afin de renforcer encore la défense du rôle des jeunes et des femmes dans les systèmes agroalimentaires ainsi que leur participation à ces systèmes.

 

Nous continuerons à renforcer les partenariats, notamment par la création de pôles de connaissances régionaux, à la fois spécialisés et complémentaires, qui seront hébergés dans des pays pouvant mettre à disposition des connaissances et des outils spécifiques aux niveaux régional et mondial. 

 

Il est essentiel que le réseau des bureaux décentralisés de la FAO soit moderne et efficace pour aider les pays à réaliser le Programme 2030 et à atteindre les ODD par l’intermédiaire des quatre améliorations.

 

Les bureaux régionaux et sous-régionaux ayant été restructurés en 2022, les bureaux décentralisés doivent maintenant se placer de manière stratégique au sein du système des Nations Unies.

 

Compte tenu de l’évolution du contexte et des difficultés et lacunes décelées, des discussions seront menées lors des sessions de 2024 des conférences régionales, afin de déterminer des mesures qui rendent mieux compte des contextes nationaux.

 

Pour préparer ces sessions, j’ai convoqué, pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation, une réunion de l’ensemble des représentants de la FAO des cinq régions, qui se tiendra à Rome la semaine prochaine, afin d’élaborer un plan d’action concret pour renforcer le réseau et les capacités.

 

Pour donner suite à l’appel à l’action qui avait été lancé lors de la manifestation ministérielle de haut niveau organisée en juin 2023, la FAO intensifiera son appui aux petits États insulaires en développement (PEID), aux pays les moins avancés (PMA) et aux pays en développement sans littoral (PDSL) en renforçant les capacités d’adaptation et en répondant aux besoins spécifiques de ces pays, grâce à la mobilisation de ressources et en hébergeant un réseau mondial de collaboration.

 

Lors de la dernière session du Conseil, les membres ont souligné combien la transformation bleue était importante pour porter à son maximum la contribution des systèmes alimentaires aquatiques à la nutrition et à l’alimentation durables d’une population qui ne cesse de croître, et nous continuerons à accorder une attention prioritaire à la transformation bleue en tant que facteur essentiel à la résolution des problèmes liés à la sécurité alimentaire mondiale.

 

En mai de cette année, le Sous-Comité de l’aquaculture du Comité des pêches a approuvé les toutes premières Directives pour une aquaculture durable, qui donnent une orientation claire et des pistes d’action précises pour renforcer la contribution de l’aquaculture à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté.

 

Les forêts sont essentielles pour relever de multiples défis mondiaux et la FAO continue d’aider ses membres dans ce domaine en mobilisant expertise technique et financements.

 

Cette année, par exemple, la FAO a fourni un appui technique à la République du Congo, en collaboration avec d’autres entités du système des Nations Unies et partenaires, pour l’organisation du Sommet des trois bassins sur les écosystèmes de biodiversité et les forêts tropicales, qui s’est tenu à Brazzaville en octobre 2023.

 

Nous continuons à renforcer le partenariat noué dans le cadre du Programme de gestion durable de la faune sauvage, qui a obtenu un appui supplémentaire de 26,8 millions d’USD de l’Union européenne, destiné à la phase 2.

 

S’agissant des zones arides d’Afrique, nous avons avancé, aux côtés de la Commission de l’Union africaine et de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, sur la voie d’un appui renforcé de la FAO à la restauration des systèmes de production et des moyens d’existence, l’objectif étant de remettre en état 100 millions d’hectares au Sahel d’ici à 2030.

 

Depuis la dernière session du Conseil, nous avons mobilisé 28 millions d’USD supplémentaires dans le cadre de projets menés en collaboration avec nos partenaires financiers, de façon à continuer d’épauler les pays et les populations de la Grande muraille verte au Sahel.

 

L’initiative Villes vertes a aidé à ce jour plus de 100 villes dans le monde, dont 23 en Afrique et 50 en Amérique latine, et nous avons établi le Programme d’action régional pour l’Afrique de l’initiative Villes vertes, qui prévoit des actions supplémentaires dans 26 villes prioritaires de 9 pays, au titre de projets d’un montant total de 35 millions d’USD.

 

Le secrétariat du Partenariat de la montagne, hébergé par la FAO, a œuvré à l’élaboration d’un cadre volontaire mondial appuyant la mise en œuvre des Cinq années d’action pour le développement dans les régions montagneuses (2023-2027) proclamées par l’Assemblée générale des Nations Unies.

 

L’initiative Vision pour des cultures et des sols adaptés (VACS), lancée par les États-Unis d’Amérique en partenariat avec la FAO et l’Union africaine en janvier 2023, a vocation à stimuler la productivité agricole et la nutrition grâce au renforcement de la santé des sols et à la mise au point de variétés végétales diverses et résistantes aux aléas climatiques.

 

Dans le cadre des travaux qu’elle mène actuellement sur l’approche «Une seule santé», la FAO s’intéresse non seulement aux zoonoses et à la résistance aux antimicrobiens, mais aussi à la sécurité sanitaire des aliments et à la santé des plantes, des sols, de l’environnement et des écosystèmes. 

 

Par l’intermédiaire du Fonds de lutte contre les pandémies, créé récemment, et en collaboration avec des partenaires, l’Organisation apportera son soutien à plus de 12 projets menés dans 20 pays répartis entre les cinq régions de la FAO.

 

Le réseau des centres d’urgence pour la lutte contre les maladies animales transfrontières de la FAO s’est étendu et couvre, en décembre 2023, 49 pays – contre 37 pays en janvier 2022. Ces centres aident les membres à améliorer la santé des animaux et leurs capacités en ce qui concerne l’approche «Une seule santé», ainsi qu’à renforcer la résilience de leurs systèmes agroalimentaires face aux menaces sanitaires mondiales.

 

La 1re session de l’Assemblée plénière de la Plateforme de partenariat multipartite sur la résistance aux antimicrobiens mise en place par l’Alliance quadripartite s’est tenue à Rome le 15 novembre, sous l’égide de la FAO. Elle a réuni plus de 150 partenaires du monde entier, qui ont réfléchi ensemble aux moyens de préserver les agents antimicrobiens, qui revêtent une importance vitale pour les personnes, les animaux, les végétaux et les écosystèmes, en s’appuyant sur l’approche «Une seule santé».

 

La FAO travaille déjà sur la déclaration de la réunion de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens qui se tiendra dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2024, de façon à préciser les contours des activités collectives qui seront engagées sur la résistance aux antimicrobiens dans les années à venir.

 

Nous allons lancer aujourd’hui l’Année internationale des camélidés (2024) proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies, qui vise à attirer l’attention sur la contribution effective et potentielle de ces animaux à l’amélioration des moyens d’existence, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, ainsi que sur la culture de différentes populations du monde entier, notamment de peuples autochtones.

 

Précédemment, l’Assemblée générale des Nations Unies avait proclamé 2023 «Année internationale du mil», lançant à cette occasion un appel à l’action pour valoriser le potentiel de cette culture et offrir des débouchés commerciaux novateurs à de nombreux pays, dans l’intérêt des agriculteurs et des consommateurs.

 

La FAO considère que le mil n’est pas une simple céréale mais aussi un atout pour nos systèmes agroalimentaires et pour les quatre améliorations.

 

En 2023, l’Organisation a aidé les membres ayant sélectionné le mil dans le cadre de l’initiative «Un pays, un produit prioritaire», et a contribué à l’établissement de chaînes de valeur plus diversifiées, plus équitables et plus durables pour le mil.

 

La semaine dernière, la Commission du Codex Alimentarius a célébré son 60e anniversaire lors de sa 46e session, événement qui a été l’occasion de revenir sur les succès obtenus par cet organe important et d’examiner comment, dans le cadre de son mandat, il pourrait renforcer son appui à la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

En octobre, la FAO et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont lancé ensemble l’initiative phare Atoms4Food, qui aidera les pays à appliquer des techniques nucléaires novatrices dans différents domaines tels que l’amélioration des cultures, la production et la santé animales, la gestion des sols et de l’eau, ou encore la sécurité sanitaire et le contrôle des aliments.

 

Nous nous réjouissons à la perspective de collaborer avec la présidence italienne du G7 et la présidence brésilienne du G20 en 2024, ainsi qu’avec d’autres instances internationales, dans le cadre de notre mandat, afin de consolider l’appui international à la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux et de renforcer les stratégies relatives à la sécurité alimentaire.

 

Nous entendons également poursuivre nos travaux sur le projet d’éducation et de promotion que constitue la création du musée et réseau mondial de l’alimentation et de l’agriculture, financé au moyen de ressources extrabudgétaires, qui mettra à l’honneur le patrimoine alimentaire et agricole, notamment par les activités des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM).

 

Les partenariats continuent de former l’épine dorsale de notre travail.

 

Le rapport intitulé Informations actualisées sur la collaboration entre la FAO et les autres entités du système des Nations Unies illustre, au même titre que notre collaboration avec le FIDA et le PAM, l’étendue des partenariats noués par la FAO avec l’ensemble du système des Nations Unies, à tous les niveaux, ainsi que leurs effets.

 

Nous mettons également en avant la diversité de nos partenariats thématiques, qui couvrent la large gamme de travaux techniques inscrits dans notre mandat.

 

À cet égard, lors de la visite que j’ai effectuée aux États-Unis en octobre à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix mondial de l’alimentation 2023, où j’ai prononcé une allocution, j’ai également rencontré le Président de l’Université d’État du Mississipi et la Présidente de l’Université d’État de sciences et technologies de l’Iowa afin de renforcer notre collaboration en matière d’alimentation et d’agriculture au moyen de la science, de la technologie et de l’innovation.

 

Par ailleurs, en marge de la COP28, j’ai signé une déclaration d’intention avec le Ministère de l’environnement et de la sécurité énergétique de l’Italie afin de renforcer la collaboration en matière climatique dans l’agriculture, au bénéfice de la transformation des systèmes agroalimentaires.

 

En juillet, j’ai signé avec l’Université de Naples une déclaration d’intention en vue d’une collaboration qui vise à renforcer la résilience des systèmes agroalimentaires par l’échange d’innovations et de savoir-faire technologique dans le domaine des sciences et technologies de l’agroalimentaire (Agritech).

 

En juillet, nous avons inauguré, en collaboration avec la ville de Rome, le Parc de la FAO – Végétothèque du monde, qui s’inscrit dans la continuité du Jardin du G20 et offre un espace vert unique au cœur de la Ville éternelle.

 

La FAO a accompli cette année de nouveaux progrès dans la mobilisation de contributions volontaires qui l’aideront à atteindre les objectifs fixés dans son Cadre stratégique.

 

Ces contributions s’élevaient à 1,55 milliard d’USD fin novembre et devraient atteindre, selon les prévisions actuelles, 1,8 milliard d’USD à la fin de l’année.

 

Ce montant est le deuxième plus haut enregistré au cours des 78 années d’existence de la FAO et témoigne de la confiance que les membres continuent d’accorder à l’Organisation, perçue comme un partenaire stratégique fiable et efficace.

 

La FAO continue d’aider ses membres à accéder à des financements pour l’action climatique et environnementale par l’intermédiaire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et du Fonds vert pour le climat (FVC).

 

Cette année, la valeur du portefeuille FAO-FVC a augmenté de 145 millions d’USD, qui serviront à financer des projets en Bolivie, au Cambodge et aux Philippines.

 

Depuis le lancement du cycle de la huitième reconstitution des ressources du FEM (FEM-8), la FAO a mobilisé 183 millions d’USD sous la forme de subventions et un cofinancement de 1 milliard d’USD, approuvés en juin 2023.

 

L’initiative «Un pays, un produit prioritaire» continue d’aider les pays à établir des chaînes de valeur alimentaires plus durables concernant des produits agricoles spéciaux et à améliorer les moyens d’existence.

 

Grâce aux contributions reçues de différentes sources, l’initiative couvre désormais 40 pays, et montre que les résultats obtenus peuvent être reproduits et transposés à plus grande échelle dans d’autres pays.

 

À la faveur des synergies établies avec le Programme de coopération Sud-Sud FAO-Chine, l’initiative «Un pays, un produit prioritaire» vient de recevoir du Gouvernement chinois la plus importante contribution individuelle qui lui ait été versée à ce jour, 5 millions d’USD, ce qui lui permettra de participer au renforcement des capacités de 15 pays dans le monde.

 

Actuellement, 68 pays participent à l’Initiative Main dans la main, et plus de 40 d’entre eux peuvent compter sur des plans d’investissement bien conçus et des partenariats concrets.

 

Par ailleurs, en octobre 2023, nous avons organisé avec succès le Forum de l’investissement Main dans la main dans le cadre de la troisième édition du Forum mondial de l’alimentation, et y avons présenté 31 plans d’investissement nationaux et 2 initiatives régionales.

 

Plus de 400 séances d’appariement ont été organisées, au cours desquelles les pays ont fait valoir des besoins d’investissement d’un montant total de 16,5 milliards d’USD dans 111 chaînes de valeur, qui profiteraient à 149 millions de personnes.

 

Le Forum mondial de la jeunesse a souligné combien il est important d’associer activement les jeunes aux processus décisionnels mondiaux, en mettant fortement l’accent sur l’action climatique et la construction d’un avenir durable par la jeunesse et pour la jeunesse.

 

Plus de 200 000 USD ont été attribués sous la forme de bourses et de récompenses à de jeunes innovateurs lors du Forum, qui a réuni 12 sections nationales du Forum mondial de l’alimentation et a permis de dispenser une éducation aux systèmes agroalimentaires à plus d’un millier d’écoliers.

 

En marge du Forum mondial de l’alimentation, nous avons aussi accueilli le Forum mondial des jeunes autochtones des Nations Unies, manifestation reconnaissant le rôle crucial que jouent les peuples autochtones et les petits agriculteurs dans les systèmes agroalimentaires.

 

Il a rassemblé plus de 180 jeunes autochtones en personne et des centaines d’autres en ligne, qui représentaient les sept régions socioculturelles du monde, 98 groupes autochtones et 51 pays.

 

Les participants au Forum de la science et de l’innovation tenu cette année se sont penchés sur la façon dont la technologie peut aider les systèmes agroalimentaires à faire face à la crise climatique et a réuni, en présentiel ou en ligne, 9 000 personnes de 194 pays.

 

Le Forum s’accompagnait d’une exposition sur la science et l’innovation, constituée de 12 stands uniques, qui a accueilli plus de 40 conférences interactives et démonstrations d’approches novatrices animées par la FAO et ses partenaires.

 

Le programme du Forum faisait la part belle au rôle de la recherche, en particulier sur les technologies de pointe, l’intelligence artificielle et les outils numériques.

 

L’édition 2023 du Forum mondial de l’alimentation a attiré des participants de 186 pays, réunissant plus de 6 000 personnes au siège de la FAO et enregistrant plus de 65 000 visites en ligne.

 

Le Plan d’action 2022-2025 pour la mise en œuvre de la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation a été lancé en septembre.

 

Il s’agit d’un document évolutif qui sera actualisé si nécessaire en fonction des besoins, possibilités et défis qui se feront jour, et qui a été élaboré dans le cadre d’un processus de consultation inclusif et transparent, sur la base des contributions et des compétences de l’ensemble de l’Organisation ainsi que des orientations et des observations des membres.

 

Le Bureau de l’innovation est à l’avant-garde des efforts déployés par la FAO pour élaborer un modèle d’innovation mondial, guidé par une approche systématique, et facilitera la production d’innovations à grande échelle.

 

Au cours du prochain exercice biennal, le Bureau de l’innovation sera encore renforcé par le transfert de l’équipe chargée des écoles pratiques d’agriculture, l’un des mécanismes les plus efficaces de l’Organisation pour favoriser l’innovation à l’échelon local.

 

Les zones d’accélération aux niveaux mondial et régional viendront compléter les pôles d’innovation et les incubateurs pour assurer les services essentiels et renforceront l’aptitude de la FAO à tirer parti de l’innovation et des technologies.

 

Les Perspectives sur les technologies et l’innovation dans le domaine des systèmes agroalimentaires de la FAO joueront un rôle crucial dans la concrétisation de la vision énoncée dans la Stratégie en matière de science et d’innovation et contribueront à combler le «déficit d’adoption» des technologies et innovations.

 

J’ai continué cette année à intensifier mes activités de communication et de diffusion: j’ai ainsi prononcé, en personne ou en ligne, plus de 200 discours, énoncé 60 messages vidéo et publié 400 tweets – à cet égard, le compte du Directeur général de la FAO sur X a été suivi par 11 000 personnes supplémentaires et compte désormais un total de 55 000 abonnés (soit une augmentation de 37,5 pour cent).

 

En outre, 220 résumés de réunion, plus de 120 articles d’opinion, avant-propos et contributions écrites, et 200 communiqués de presse et courts récits ont été publiés.

 

Le nombre d’utilisateurs qui consultent les pages principales du site fao.org est passé de 4,2 millions en 2022 à 5,4 millions à la fin de 2023, soit une progression de 30 pour cent en un an.

 

En ce qui concerne les réseaux sociaux, la FAO compte actuellement au total 8,2 millions d’abonnés à ses comptes multilingues – ce qui représente une augmentation de presque 1 million d’abonnés au cours de cette année (14 pour cent de plus qu’en 2022).

 

S’agissant de la presse et des médias, à la fin du mois de novembre 2023, il avait été relevé environ 470 000 articles de presse en ligne citant la FAO – dont près de 60 000 issus de médias de premier plan. D’ici la fin de décembre, ce chiffre devrait avoisiner les 500 000.

 

Lors de la semaine durant laquelle ont eu lieu la Journée mondiale de l’alimentation et le Forum mondial de l’alimentation, le nombre de consultations de pages sur le site web de la FAO a augmenté de 2,5 millions, et les produits du Forum mondial de l’alimentation ont été visionnés sur 2,7 milliards de comptes de réseaux sociaux (soit une hausse de 300 millions).

 

C’est une grande satisfaction pour moi de pouvoir aujourd’hui parler en milliards, après seulement quatre ans!

 

Nous avons tant accompli ensemble! Et nous pouvons accomplir bien plus encore!

 

Continuons à réfléchir ensemble, à apprendre ensemble, à travailler ensemble et à apporter ensemble notre contribution à tous les habitants de la planète – et à la planète elle-même.

 

Je vous remercie de votre attention.