Directeur général QU Dongyu

Séminaire d’orientation 2024 à l’intention des nouveaux représentants permanents auprès de la FAO Allocution de bienvenue

de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO

22/01/2024

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues,

Bienvenue à toutes et à tous!

Je suis très heureux d’accueillir tous les nouveaux représentants permanents et représentants permanents adjoints et suppléants auprès de la FAO.

C’est un nouveau départ pour vous, mais aussi pour moi, qui entame mon second mandat en tant que Directeur général de la FAO, d’autant plus que l’heure est venue de se mettre au travail après ce congé de fin d’année!

Je suis ravi de voir tant de nouveaux visages, mais aussi des visages familiers.

La FAO est votre organisation. Elle appartient à ses membres et ce sont eux qui en assurent la direction.

La façon dont vous dirigez la FAO dépend de vous. Gardez à l’esprit que vous êtes le trait d’union entre le pays que vous représentez et l’Organisation, et qu’il vous faut jouer ce rôle dans un esprit constructif. Vous devez faire preuve à la fois de professionnalisme, de compétence et de diplomatie dans les rapports que vous entretenez avec vos interlocuteurs.

La FAO est une institution intergouvernementale spécialisée des Nations Unies aux termes de l’article 57 de la Charte des Nations Unies. Bien que nous fassions partie du système des Nations Unies, nous ne faisons pas partie de l’Organisation des Nations Unies.

En tant qu’institution spécialisée, la FAO est régie par les dispositions énoncées dans son Acte constitutif et dans les autres Textes fondamentaux de l’Organisation.

La semaine dernière, Mme Donata Rugarabamu, Conseillère juridique de la FAO et Directrice du Bureau juridique de l’Organisation, m’a fait part de travaux de recherche menés par l’Université de Californie à Berkeley dans le cadre d’une étude visant à retracer le processus historique qui a conduit à l’établissement de l’Acte constitutif de la FAO il y a 80 ans.

L’histoire est essentielle.

Je plaisante toujours avec les personnalités et dirigeants politiques en leur demandant s’ils savent pourquoi c’est la version chinoise de l’Acte constitutif de la FAO qui figure en premier sur le mur à l’entrée de la FAO: non, cela n’a rien à voir avec le fait que je sois le Directeur général et que je vienne de Chine! Ce mur a été construit il y a bien des années, longtemps avant que je sois élu.

Cela tient à l’histoire de la FAO: lorsque l’Organisation a été créée il y a 80 ans, ses langues officielles étaient le chinois, l’anglais, le français et l’espagnol. L’arabe et le russe sont arrivés plus tard.

Les groupes régionaux de la FAO constituent un autre exemple. Nous sommes la seule institution spécialisée des Nations Unies à disposer d’un bureau régional pour l’Amérique du Nord, constitué de seulement deux membres: le Canada et les États-Unis d’Amérique. Pourquoi cela? Parce que la FAO est la seule institution spécialisée des Nations Unies à avoir été établie par le Président des États-Unis d’Amérique, Franklin D. Roosevelt, conjointement avec les 42 membres fondateurs de l’Organisation, dont le Canada, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

Voilà les raisons pour lesquelles je ne cesse de rappeler combien il est important de connaître l’histoire, comme je le répétais toujours à mes étudiants lorsque j’étais professeur.

Aujourd’hui, je remarque que peu de participants sont présents en personne, mais c’est à cause de la nouvelle normalité dans laquelle nous sommes entrés depuis la pandémie. Désormais, la quasi-totalité de nos réunions se déroulent sous forme hybride.

Il s’agit là aussi d’une façon d’améliorer l’efficacité de la FAO, en particulier pour les représentants des pays en développement, pour lesquels il est plus économique de participer en ligne que de devoir engager des frais de voyage pour des réunions de courte durée, à moins bien évidemment qu’ils ne jugent nécessaire d’être présents en personne.

D’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles le Forum mondial de l’alimentation a connu un tel succès ces deux dernières années tient au fait que les participants avaient la possibilité d’y assister en ligne.

Ces nouvelles modalités de participation font aussi écho à la raison d’être du Forum mondial de l’alimentation, qui a été mis sur pied afin de créer une plateforme ouverte favorisant la participation des jeunes et des femmes, mais aussi une plateforme axée sur les sciences et l’innovation, ainsi que sur l’investissement dans le cadre de l’initiative Main dans la main. Ce sont là les trois piliers fondamentaux sur lesquels s’appuyer pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux.

L’année dernière, le Forum mondial de l’alimentation a rassemblé plus de 6 000 participants au siège de la FAO et plus de 65 000 participants en ligne, venant de 186 pays.

Les nouvelles modalités hybrides s’appliquent également aux organes directeurs de la FAO. Cette «nouvelle normalité» s’inscrit dans le droit fil du principe d’inclusion.

Nous avons remanié nos modèles d’activité pour faire en sorte que l’Organisation soit adaptée aux fins qu’elle poursuit, mais nous ne pouvons pas changer les règles énoncées dans les Textes fondamentaux, qui fixent les conditions à respecter pour assurer le bon fonctionnement des organes directeurs de la FAO. Ces règles ne peuvent être modifiées qu’avec l’accord de la majorité des deux tiers des membres.

En tant que Directeur général de la FAO, je me réfère toujours aux Textes fondamentaux en cas de doute. C’est pour cela que j’encourage l’ensemble des employés et des membres de la FAO à se familiariser avec ces textes. C’est indispensable.

Je vous invite aussi vivement à ne jamais hésiter à demander conseil. La FAO applique une politique d’ouverture fondée sur la transparence absolue et fonctionne selon un modèle totalement numérique pour permettre les interactions à tous les niveaux, de façon formelle comme informelle, y compris sur les médias sociaux.

Comme je le dis depuis ma prise de fonction en août 2019, la FAO est une organisation de grande envergure, qui existe depuis longtemps au sein du système des Nations Unies, mais qui ne dispose que de peu de ressources. C’est pour cette raison que nous avons besoin de votre soutien.

Pour finir, je tiens à vous dire ceci: la plupart d’entre vous ne sont peut-être pas habitués à travailler sur les systèmes agroalimentaires et les questions environnementales, comme celles liées aux sols et à l’eau, ni sur les sciences, l’innovation ou les enjeux relatifs au genre, aux femmes et aux jeunes, c’est pourquoi il est essentiel d’apprendre ensemble, d’apprendre les uns des autres, mais aussi d’apprendre auprès de vos pairs et du personnel de la FAO.

Je suis aussi venu ici pour apprendre de vous, pour m’enrichir grâce à vos expériences et vos connaissances aussi vastes que variées.

Au sein de l’Organisation, nous comptons des employés représentant 186 membres, et chacun apporte sa petite pierre à l’édifice que nous bâtissons ensemble.

En conclusion, je vous souhaite un agréable séjour ici en Italie et à Rome, notre généreuse ville hôte.

Comme le dit le proverbe, Rome ne s’est pas faite en un jour, et il en va de même pour la FAO, qui ne se transformera pas en un jour. Je m’attelle à cette tâche depuis mon premier mandat et je vais désormais m’employer à accélérer le renouvellement de l’Organisation pour qu’elle soit parfaitement en mesure d’aider efficacement ses membres à relever les défis actuels et futurs.

Travaillons ensemble pour faire en sorte que la FAO soit à même de mener à bien sa mission afin de pouvoir soutenir ceux qui ont le plus besoin de nous.

Je vous remercie.