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2. DESCRIPTION DES PECHERIES

2.1 Pays riverains

La description des différentes pêcheries (types de bateaux et d'engins mis en oeuvre, leurs variations spatiales et saisonnières) ayant déjà été effectuée dans les rapports précédents (FAO, 1987, 1990), le Groupe de Travail s'est limité à la synthèse des informations obtenues et aux faits marquants survenus dans les pêcheries pélagiques de la zone nord du COPACE.

2.1.1 Maroc (voir annexe 4)

Quatre pêcheries pélagiques se sont développées du nord au sud, le long des côtes Atlantiques marocaines. Les flottilles exploitant ces pêcheries sont hétérogènes. Seule la pêcherie du Cap Bojador-Cap Blanc (Zone C) a été considérée par le Groupe de Travail. Les flottilles qui opèrent dans cette zone sont en grande partie originaires des pays de l'Europe de l'Est ( notamment ex-URSS et Pologne). Elles sont constituées de chalutiers pélagiques et de navires-usine assistés de senneurs. Les captures sont composées principalement de sardine (espèce dominante) et de maquereaux, anchois et chinchards. Les sardinelles sont présentes en très petite quantité. La flottille Russe, qui était de 120 unités en 1990, est passée à moins de 20 unités en 1993.

Les prises totales sont passées de 80.000 à 650.000 tonnes entre 1969 et 1976 pour retomber à moins de 200.000 tonnes depuis 1979. Le niveau des captures a de nouveau atteint 650.000 tonnes en 1990. Les sardinelles ne sont pas identifiées dans les captures.

2.1.2 Mauritanie (voir annexe 5)

La pêche industrielle des petits pélagiques côtiers est essentiellement pratiquée par les flottilles étrangères à long rayon d'action. Ces flottilles sont de type industriel et appartiennent par ordre d'importance décroissante à l'ex-URSS, la Roumanie et à l'ex-RDA. Rappelons qu'autrefois, à ces flottilles principales, s'ajoutaient, de manière plus ou moins épisodique, une flottille Iraquienne, celle de la Société Inter-Pêche et quelques bateaux cubains, bulgares, nigérians et portugais. Quelques senneurs de la CEE opèrent depuis peu sous licences mais les informations correspondantes ne sont pas encore disponibles.

L'activité de ces flottilles industrielles, ventilées par pays est résumée dans le tableau 2 (annexe 5), ainsi que l'effort de pêche nominal, exprimé en nombre de bateaux.

La pêche artisanale, bien qu'en évolution, reste très peu développée en ce qui concerne les poissons pélagiques côtiers et débarque moins de 1% des captures. Elle concerne les villes de Nouakchott et Nouadhibou ainsi que les villages Imragens. Les espèces cibles sont Sardinella aurita et S. maderensis.

2.1.3 Sénégal (annexe 6)

Au Sénégal, les petits pélagiques côtiers sont exploités par les pêcheries artisanale et industrielle. Dans le secteur artisanal, les engins de pêche sont principalement les sennes tournantes coulissantes et les filets maillants encerclants.

La composition des prises des sennes tournantes est différente de celle des filets maillants car les sennes peuvent capturer facilement des Sardinella aurita ainsi que secondairement des espèces de plus haute valeur commerciale: maquereau bonite (Cybium tritor), la thonine (Euthynnus alleteratus) et la grande carangue (Caranx carangus).

L'espèce cible des filets maillants à petites mailles est Sardinella maderensis qui est toujours présente dans la zone d'activité de cette pêcherie, située principalement au sud, sur la Petite Côte. Les espèces démersales dominent dans les captures des filets maillants dormants.

Les sennes de plage sont essentiellement utilisées dans la région du Cap-Vert. Les captures sont relativement peu importantes et sont principalement constituées de juvéniles des deux espèces de sardinelles.

La flottille industrielle est composée de petits senneurs auxquels se sont ajoutés récemment des chalutiers et de grands senneurs des pays de l'est ou de sociétés mixtes. De 1981 à 1992, le nombre de sardiniers Dakarois (inférieur à 250 TJB) est passée de 15 (1981) à 6 (1991) et leur activité reste irrégulière. Jusqu'en 1991, cinq senneurs de près de 280 TJB chacun et basés en Gambie ont opéré dans les eaux Sénégalaises. Trois senneurs de plus de 320 TJB ont opéré dans les eaux Sénégalaises de 1989 à 1990. A partir de 1991, huit senneurs de plus de 700 TJB ont intégré la pêcherie, auxquels se sont ajoutés en 1992, huit chalutiers de plus de 2000 TJB.

2.1.4 Gambie (voir annexe 7)

La pêche pélagique en Gambie porte sur des stocks d'ethmaloses (Ethmalosa fimbriata) ainsi que sur des stocks de sardinelles et chinchards migrant entre la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée-Bissau.

La pêche industrielle débarque une faible quantité de petits pélagiques, malgré l'importance de la flottille composée d'unités provenant des pays voisins, des pays de l'ex - URSS, de la CEE, des Etats-Unis, du Brésil et du Japon. Parmi celles-ci, seules les unités Ghanéennes ont exploité les sardinelles et les chinchards. La fermeture de la Société Seagull qui avait mis en activité plusieurs senneurs, explique la chute des captures de sardinelles en 1991 et 1992.

Il est à souligner que les espèces cibles de la flotte industrielle sont la plupart du temps des espèces démersales.

Dans la pêcherie artisanale, Ethmalosa fimbriata est l'espèce dominate. En dépit du fait que ce sous-secteur soit pleinement équipé pour exploiter les sardinelles et maquereaux, ces espèces constituent des captures accessoires.

Compte tenu de la baisse des rendements dans la pêche démersale, le gouvernement encourage actuellement le développement de l'exploitation des espèces pélagiques.

2.1.5 Cap-Vert (voir annexe 8)

Les espèces pélagiques comprennent une dizaine d'espèces qui sont principalement capturées par la flotte artisanale. Les engins utilisés sont les lignes, les sennes de plage, les sennes tournantes et occasionnellement les filets maillants. Les espèces les plus importantes dans les captures sont Selar crumenophthalmus et Decapterus macarellus. Trachurus sp. et Sardinella maderensis sont également capturées en petite quantité. On notera l'absence totale de Sardinella aurita dans les captures. La catégorie “autres pélagiques” représente une quantité non négligeable des débarquements. (Tableaux 1 et 2 de l'annexe 8)

2.1.6 Guinée-Bissau (voir annexe 9)

La population de la Guinée-Bissau n'a pas une longue tradition de pêche. La pêche artisanale est le fait de pêcheurs en provenance des pays voisins (Sénégal, Guinée, Sierra Leone, Mali, Ghana et Gambie). Les espèces débarquées (Sardinella maderensis, Ilisha africana et Ethmalosa fimbriata) sont pêchés dans l'estuaire du Rio Grande de Buba. Ethmalosa fimbriata est la principale espèce capturée par la pêche artisanale (1000 tonnes en 1992).

La pêche industrielle est uniquement étrangére (flottille de l'ex-URSS) et opère dans le cadre d'accords de pêche. Les espèces capturées sont Sardinella aurita (dominante dans les captures), Trachurus trachurus et T. trecae et Scomberomorus tritor. Les données sur la pêche industrielle sont disponibles de 1990 à 1993. La période de grande activité de la pêche industrielle s'étend de janvier à avril. Les captures sont présentées dans les Tableaux 1-5 de l'annexe 9.

2.1.7 Guinée (voir annexe 10)

La pêche industrielle pélagique est concentrée dans la partie nord de la ZEE Guinéenne, à la frontière entre la Guinée et la Guinée-Bissau. Les captures estimées pour le premier trimestre 1993 sont de l'ordre de 17.700 tonnes (chinchards: 75% et sardinelles: 15%) et sont le fait de huit chalutiers pélagiques dont sept sont Russes, opérant dans le cadre de sociétés mixtes (activité moyenne: 29 jours/trimestre; prise moyenne: 19 tonnes/jour). Toutefois, le nombre exact de navires et leur activité ne sont pas connus avec précision.

Dans la pêcherie artisanale traditionnelle, environ 50% des especes capturées sont des petits pélagiques.

 19891990
Ethmaloses21.300 t (42%)13.200 t (36%)
Sardinelles4.600 t (5%)5.500 t (15%)

2.2 Flotte étrangère

2.2.1 Roumanie (voir annexe 11)

Les chalutiers pélagiques Roumains ont opéré en Mauritanie pendant toute la période étudiée (1979-1992). Jusqu'en 1983, cette flottille était composée de bateaux “Atlantiques” (2156 TJB - 2320 CV) et de “Super–Atlantiques” (3163 TJB - 3880 CV). A partir de 1984, seuls les Super-Atlantiques ont opéré dans la ZEE Mauritanienne. En 1992, 57 000 tonnes ont été capturées par 4 à 11 navires (11 de janvier à juillet et 4 d'août à décembre). L'effort effectif était de 1377 jours de pêche et 70% de cet effort était exercé au sud de Cap Timiris.

En 1992, la composition des captures montre un accroissement des Carangidés (Carangidés: 51,1% et Clupeidés: 34,7%), alors que durant la période 1988-1991, les Clupeidés étaient prédominants (60% en 1991).

Durant les quatre dernières années, la pêche Roumaine avait pour objectif une production totale maximale et non des espèces cibles de forte valeur commerciale.

2.2.2 Russie (voir annexe 12)

Pendant la période 1990–1991, la flotte soviétique a opéré en Mauritanie, Guinée Bissau, Guinée et Sierra Leone. Dans la zone qui s'étend de 21° à 24° de latitude Nord, la pêche a été pratiquée sans licence et ce, jusqu'àjuillet 1992. Actuellement, 8à 10 bateaux opèrent encore dans la zone allant de 21° à 26° de latitude nord, avec licence.

Au début de 1992, une partie de la flottille de l'ex-URSS (Ukraine, Russie, Lituanie, Estonie, etc.) a quitté la zone 34.1.3 pour exploiter la région sénégambienne. La période de transition actuelle crée une certaine confusion entre une partie de la flotte qui reste sous pavillon de l'ex-URSS, et l'autre qui a pris divers pavillons nationaux et constitue, avec différents pays de la région, des sociétés mixtes. La pêcherie, de type industriel, est caractérisée par la grande taille des bateaux. Généralement ces bateaux sont de gros tonnage avec des usines de transformation et une capacité de congélation et de stockage qui leur permettent une autonomie en mer allant de plusieurs jours à plusieurs mois. Ces bateaux utilisent la senne et la chalut pélagique. Les principales caractéristiques de la flottille sont:

Type de bateauLong. (m)TJBCV
RTMS10230193880
RTMA8221772320
BMRT8524002000
STM6219002400
BAT.92–1042932–57155600–7000

Les produits issus de la pêche industrielle sont du poisson congelé, de la farine et de l'huile de poisson et parfois de la conserve.


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