LES RESSOURCES PELAGIQUES DE LA ZEE GUINEENNE
Depuis 1970, une dizaine de campagnes d'échointégration éventuellement complétées par des péches au chalut pélagique ont eu lieu pour évaluer les stocks pélagiques guinéens. Ces campagnes ne sont pas comparables entre elles (matériel et plan d'échantillonnage différents).
Les fourchettes d'estimation sont d'àilleurs extrêmement variables suivants les campagnes:
S.aurita… | 0 – 85 000 t |
S.maderensis… | 0 – 40 000 t |
Carangidés… | 10 000 – 170 000 t |
Anchois… | 0 – 65 000 t |
Total… | 50 – 300 000 t (hors balistes et frange côtière) |
La frange côtière n'ayant jamais été prospecté, il y a une sous-estimation de la biomasse pélagique totale. Les balistes, observées jusqu'en 1989, semblent avoir disparu de la zone.
Les campagnes d'évaluation des ressources pélagiques dans le cadre du Programme Péche Industrielle du CNSH-Boussoura ont débuté en novembre 1993; Les connaissances actuelles sont donc compilées à partir:
des campagnes scientifiques antérieures
des statistiques de pêche artisanale et industrielle
d'observations réalisées à bord de chalutiers pélagiques par des observateurs embarqués par le Centre de Surveillance (CNSP) ou des agents du Centre de recherche (CNSH-Boussoura).
Les principales espèces exploitées sont:
sardinelles (S. aurita et maderensis)
chinchard (Décapterus. Trachurus)
maquereau (Scomber)
Carangidés (Caranx)
Ethmalose (Ethmalosa).
Les captures réalisées dans la ZEE guinéenne:
pour la pêche artisanale traditionnelle (qui capture environ 50% d'espèces pélagiques)
1989 | 1990 | |
---|---|---|
Ethmalose | 21.300 t (42 %) | 13 200 t (36 %) |
Sardinelles | . 600 t (9 %) | 5 500 t (15 %) |
pour la pêche industrielle pélagique, les estimations réalisées sur la base du premier trimestre 1993, conduiraient à une capture totale annuelle de l'ordre de 17 000 t. essentiellement composée de chinchards (75%) et de sardinelles (15%). Ces chiffre sont basés sur l' activité de 8 chalutiers pélagiques ayant eu un taux moyen d'activité de 29 jours par trimestre et une prise moyenne quotidienne de 19 tonnes.
Autorisée au-delà de 80 miles, compte tenu de la configuration particulière du plateau continental guinéen, l'activité des chalutiers pélagiques opérant dans la ZEE guinéenne semble concentrée dans sa partie nord, à la frontière avec la Guinée-Bissau.
Figure 1
Activité des chalutiers pélagiques en ZEE guinéenne pendant le premier trimestre 1993. Chaque point représente un trait de chalut.
La méconnaissance du nombre exact de navires en activité et de leur durée d'activité demeure un problème réel de cette pêcherie.
Les liens entres les petits pélagiques et leur environnement hydroclimatique étant amplement démontés et illustrés. Il s'agira donc d'entreprendre la compilation des données suivantes:
- température moyenne de surface : recueillie par les bateaux marchands de 1950-90.
Figure 2
Moyenne annuelle de la température marine de surface (°C) dans la ZEE guinéenne de 1950 à 1990 (données COADs, programme CEOS).
SST moyenne annuelle en ZEE Guinéenne
Figure 3
Moyenne mensuelle de la température marine de surface (°C) dans la ZEE guinéenne de 1950 à 1990 (données COADs, programme CEOS°).
SST moyenne mensuelle en ZEE Guinéenne (1950 – 1990)
vitesse et direction du vent, disponible de 1950–1990
apport en mer des principaux fleuves côtiers pour apprécier le degré de dessalement des eaux marines: données de quelques fleuves sont disponibles à la Direction Matinale de l'Hydraulique
les informations satellitaires via l'UTIS DU CRODT
tous les paramètres hydro-climatiques recueillis lors des campagnes réalisées par le N/O Nizery de l'ORSTOM, surtout en ce qui concerne la distribution verticale des températures.
Les poissons pélagiques exploités en ZEE guinéenne appartiennent-ils à des stocks purement guinéens ou, comme cela est plus probable, à des stocks répartis sur la ZEE des pays voisins (Guinée Bissau, Sierra Leone....)? Les problèmes spatiale et sous-régional se posent donc dans cette étude en liaison avec d'autres équipes ORSTOM de la sous-région.