No.3  juillet 2008  
   Perspectives de récolte et situation alimentaire

Previous pageTable Of ContentsNext page

Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d’une aide extérieure (total: 34 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Mesures prises par les gouvernements pour atténuer l’impact de la flambée des prix

Indicateurs de la FAO concernant la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Indices FAO des prix des aliments

Examen par région

Dossier spéciaux: Zimbabwe

Annexe statistique

Note

Dossier sur la situation mondiale de l’offre et de la demande de céréales

Les marchés céréaliers restent tendus en 2008/09

Top

Le relèvement de la production céréalière en 2008 devrait contribuer à améliorer quelque peu la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales pendant la campagne 2008/09. Toutefois, étant donné que les disponibilités céréalières totales (stocks de report plus production) dépassent à peine l'utilisation prévue, la reconstitution des réserves mondiales de céréales sera limitée. Venant confirmer la précarité persistante des disponibilités à l'ouverture de la nouvelle campagne, le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation serait, selon les prévisions, de 19,7 pour cent, soit à peine plus que le bas niveau enregistré en 2007/08 (19,4 pour cent). Dans ce contexte, les marchés céréaliers internationaux resteront probablement volatils et les prix à l'exportation de la plupart des céréales pourraient se maintenir à un haut niveau sans toutefois atteindre les sommets constatés en 2007/08. En ce qui concerne les principales céréales, la situation du maïs reste préoccupante, compte tenu de la forte chute de production attendue aux États-Unis, le plus grand producteur et exportateur du monde. Ces dernières semaines, sous l'effet conjugué de la nette réduction des semis de maïs et des inondations survenues dans les grandes zones productrices de maïs des États-Unis, les prix ont atteint des niveaux record, ce qui a contribué à la fermeté des prix d'autres céréales fourragères ainsi que du blé sur les marchés internationaux.

PRODUCTION

Top

Les perspectives concernant la production céréalière de 2008 restent bonnes

Top

Selon les dernières prévisions de la FAO, la production céréalière mondiale de 2008 s'établirait à 2 180 millions de tonnes (y compris le riz usiné), soit un niveau record en hausse de 2,8 pour cent par rapport à 2007 mais un peu moins que ce qui été prévu initialement. Le gros de cette augmentation devrait être le fait du blé, dont le volume s'élèverait à 658 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation considérable (8,3 pour cent) par rapport à 2007. Dans l'hémisphère Nord, où une grande partie des récoltes de blé sont actuellement rentrées ou le sont déjà, on attend des récoltes plus abondantes dans toutes les régions à l'exception de l'Asie, où malgré un léger fléchissement, la production restera proche du record de l'an dernier.

En Amérique du Nord, la moisson du blé d'hiver, dont les semis ont considérablement augmenté, est déjà en cours dans le sud des États-Unis et l'on escompte de bons rendements après des conditions de végétation globalement favorables. Comme les semis de printemps ont eux aussi progressé, la production totale de blé du pays devrait augmenter de près de 18 pour cent en 2008, pour passer à 66 millions de tonnes, soit la récolte la plus abondante depuis 1998. Au Canada, la superficie consacrée au blé a nettement augmenté et si la campagne se déroule normalement, la production pourrait gagner près de 25 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 24 pour cent par rapport à 2007.

Tableau 1. Production mondiale de céréales1 (en millions de tonnes)

 
2006

2007
estimations

2008
prévisions

Variation de
2007
à 2008 (%)

Asie
913.6
944.4
943.2
-0.1
Extrême-Orient
811.0
842.5
851.3
1.1
Proche-Orient en Asie
72.7
68.3
62.3
-8.9
Pays asiatiques de la CEI
29.7
33.5
29.4
-12.2
Afrique
142.7
133.1
142.8
7.3
Afrique du Nord
36.0
28.9
31.9
10.5
Afrique de l'Ouest
49.5
47.3
50.3
6.3
Afrique centrale
3.2
3.3
3.3
1.4
Afrique de l'Est
32.5
31.5
31.4
-0.4
Afrique australe
21.5
22.1
25.9
17.3
Amérique centrale et Caraïbes
36.9
40.0
41.9
4.7
Amérique du Sud
110.7
130.7
138.3
5.8
Amérique du Nord
384.5
462.1
432.5
-6.4
Europe
404.7
388.8
445.0
14.5
UE2
246.8
259.6
294.9
13.6

Pays européens de la CEI

118.6
115.6
133.1
15.2
Océanie
20.0
22.8
37.8
65.6
Monde
2 011.8
2 120.6
2 180.2
2.8

Pays en développement

1 155.9
1 195.8
1 213.5
1.5

Pays développés

855.9
924.7
966.7
4.5
- Blé
596.9
608.1
658.3
8.3

- Céréales secondaires

985.7
1 074.4
1 077.6
0.3

- Riz (usiné)

438.1
438.1
444.3
1.4

1Y compris le riz usiné.
2 UE-25 en 2006; UE-27 en 2007 et 2008.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

En Europe, la récolte du blé en certains endroits du centre et du sud est déjà en cours. Du fait de l'expansion des semis et des meilleurs rendements en perspective, en particulier dans certaines régions orientales de la région qui avaient été touchées par la sécheresse en 2007, la production totale de la région devrait progresser de quelque 14 pour cent pour passer à 215 millions de tonnes. Selon les prévisions, la production des 27 pays de l'UE devrait atteindre 138 millions de tonnes, soit une hausse de presque 15 pour cent par rapport au volume réduit de 2007. Dans les pays européens de la CEI, suite à une nette reprise prévue en Ukraine et à une nouvelle bonne récolte attendue en Fédération de Russie, la production totale de la sous-région devrait atteindre le niveau exceptionnel de plus de 73 millions de tonnes en 2008.

En Asie, malgré les perspectives favorables concernant les récoltes de blé de cette année dans plusieurs grands pays producteurs, la production totale pourrait accuser un léger fléchissement par rapport au niveau record de l'an dernier, en raison de la sécheresse qui a touché certains pays asiatiques de la CEI et la sous-région du Proche-Orient à l'est et au sud de la mer Caspienne. Les plus grands pays producteurs touchés sont la République islamique d'Iran et le Kazakhstan, dans lesquels la production pourrait chuter de 20 pour cent et de 15 pour cent respectivement par rapport aux récoltes abondantes de l'an dernier, même si les résultats resteraient relativement bons par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années. Selon les estimations, la production du Pakistan a aussi diminué de 6 pour cent par rapport au record de l'an dernier, en raison de la moindre utilisation d'intrants et des pénuries d'eau d'irrigation, mais elle reste toutefois légèrement supérieure à la moyenne des cinq dernières années. En Inde, où la récolte est déjà en cours, l'obtention de bons rendements a débouché sur des perspectives plus favorables, laissant présager une récolte record pour cette année, proche de 78 millions de tonnes. En Chine (continentale), malgré la sécheresse qui a sévi dans certaines régions orientales, l'expansion des semis et les meilleurs rendements attendus dans les zones qui n'ont pas été touchées par la sécheresse annoncent une nouvelle progression cette année, réaffirmant la tendance à la hausse de la production de blé dans le pays.

En Afrique du Nord, les perspectives concernant la récolte de blé sont satisfaisantes en Égypte qui est le principal producteur de blé de la sous-région, et au Maroc où la production de blé devrait se redresser après le niveau fortement réduit par la sécheresse l'an dernier.

Dans l'hémisphère Sud, la campagne de blé de 2008 est en cours. En Amérique du Sud, les semis ont augmenté au Brésil en raison des bonnes perspectives concernant les recettes à la production et des mesures d'incitation prises par le Gouvernement. En revanche, en Argentine, les mesures visant à accroître les taxes à l’exportation ont de fait conduit les agriculteurs à produire moins de blé, ce qui, associé à un temps sec peu propice, débouchera probablement sur une diminution des emblavures cette année et sur un retour à une récolte proche de la moyenne, après la récolte abondante de l'an dernier. En Australie, en dépit des précipitations tardives et/ou inférieures à la normale enregistrées dans certaines grandes régions productrices à l'époque des semis, une nette progression de la superficie sous blé est attendue cette année, en raison des prix élevés en perspective. Si les conditions météorologiques restent normales pendant toute la campagne, la production de blé devrait fortement se redresser en 2008, pour passer à environ 24 millions de tonnes.

Les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales secondaires en 2008 ont été légèrement revues à la baisse ces dernières semaines, passant à 1 078 millions de tonnes, surtout pour tenir compte des mauvaises conditions météorologiques qui ont régné pendant la campagne de semis du maïs aux États-Unis, plus grand pays producteur au monde. Néanmoins, selon ces prévisions, la production mondiale de céréales secondaires resterait pratiquement inchangée par rapport au niveau record de l'an dernier. En Amérique du Sud, la récolte de la campagne principale est en cours et la production devrait passer à un nouveau niveau record d'environ 99,5 millions de tonnes, suite à l'expansion des superficies en Argentine et au Brésil, les plus gros producteurs de la région, en réaction à la hausse des cours mondiaux. En Afrique australe, en dépit des conditions météorologiques moins qu'idéales qui ont régné tout au long de la campagne (pluies tardives à l'époque des semis, inondations puis retour à un temps trop sec en certains endroits), les rendements globaux des principales céréales secondaires sont jugés bons, en particulier en Afrique du Sud, qui avait été touchée par la sécheresse l'an dernier.

Dans l'hémisphère Nord, le gros des céréales secondaires de 2008 est désormais en terre. Aux États-Unis, les semis de maïs qui viennent de s'achever sont en nette diminution après le niveau exceptionnel de l'an dernier et, en raison des difficultés rencontrées à l'époque des semis (pluies trop abondantes et inondations), le rapport entre la superficie ensemencée et celle récoltée pourrait être plus bas que d'ordinaire et les rendements seront très probablement en régression dans les zones touchées. Compte tenu des indications à la fin juin, les prévisions établissent la production de maïs du pays à 293 millions de tonnes environ, soit près de 40 millions de tonnes de moins que l'an dernier mais toujours un volume relativement élevé par rapport au passé récent.

En Europe, la production de céréales secondaires devrait se redresser nettement par rapport au niveau réduit par la sécheresse enregistré l'an dernier dans certains des principaux pays producteurs de l'est de la région, tels que la Hongrie, la Roumanie et l'Ukraine. Le volume de céréales secondaires récolté cette année en Asie devrait demeurer pratiquement inchangé par rapport au bon niveau de l'an dernier. La production de la Chine, qui est de loin le plus gros producteur de la région, devrait rester nettement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

La campagne de paddy de 2008 est parvenue à un stade décisif et désormais les semis de la campagne principale sont en cours ou déjà terminés dans tous les grands pays producteurs. Si aucun choc notable ne survient au cours des quelques prochains mois, la production mondiale de paddy pourrait progresser de 1,4 pour cent, passant à 666 millions de tonnes, (444 millions de tonnes en équivalent riz usiné), ce qui représente 9 millions de tonnes de plus que les excellents résultats de 2007. Contrairement à ce qui s'est passé en 2007, année où la progression a été essentiellement le fait de l'Asie, en 2008, les producteurs de toutes les régions ont réagi à la hausse des cours constatée au premier semestre en intensifiant les cultures de riz.

En Asie, des augmentations de production considérables ou fortes sont attendues dans plusieurs pays, car les producteurs ont aussi bénéficié d'un soutien accru des pouvoirs publics en ce sens. Parmi les exceptions, il convient principalement de citer la Chine, où les résultats ne devraient enregistrer qu'une hausse marginale en 2008, en partie du fait du séisme qui a dévasté la province du Sichuan, laquelle assure 7 pour cent de la production nationale, ainsi que le Myanmar, où la production pourrait chuter en 2008 après le passage du cyclone Nargis dans la plus grande zone de riziculture au début mai. Dans un contexte de flambée des cours mondiaux du riz, plusieurs gouvernements de pays africains ont réaffirmé leur volonté de parvenir à l'autosuffisance en riz d'ici quelques années. Toutefois, pour ce qui est de la campagne actuelle, les prix plus attrayants du riz et la moindre concurrence des importations encouragent les producteurs locaux à accroître les superficies rizicoles dans l'ensemble de la région. Par conséquent, des augmentations généralisées de la production sont actuellement attendues en 2008, même si les résultats définitifs dépendront de l'évolution des conditions météorologiques dans les prochains mois, notamment du démarrage et de la répartition des précipitations dans l'ouest de la région. En Amérique latine et aux Caraïbes, la production de riz devrait être en nette expansion en 2008, favorisée par de bonnes conditions de végétation dans tous les grands pays producteurs d'Amérique du Sud. En Amérique centrale et dans les Caraïbes, où la campagne est à un stade moins avancé, une reprise au Mexique et au Nicaragua devrait permettre une progression de 4 pour cent de la production dans la sous-région. En ce qui concerne le reste du monde, la production de riz de 2008 ne devrait guère changer aux États-Unis. La sécheresse a entraîné une diminution des semis en Espagne, ce qui, conjugué au fait que les producteurs italiens ont délaissé le riz au profit du blé, devrait entraîner un recul de près de 5 pour cent de la production dans l'Union européenne. En revanche, l'aide publique accordée au secteur devrait stimuler la production de la Fédération de Russie.

Perspectives de récolte et situation alimentaire

 

UTILISATION

Top

L'utilisation mondiale de céréales augmentera plus lentement en 2008/09 du fait de la moindre utilisation fourragère

Top

Selon les prévisions, l'utilisation mondiale de céréales devrait passer à 2 167 millions de tonnes en 2008/09. Cette augmentation globale est due principalement à l'accroissement de la consommation alimentaire et des usages industriels, mais la hausse des prix devrait entraîner une diminution de l'utilisation fourragère et ralentir l'expansion, qui serait de 1,9 pour cent, soit bien moins que les 3 pour cent enregistrés en 2007/08. Compte tenu de la forte augmentation de la production de blé, l'accroissement de l'utilisation de cette céréale devrait être la plus significative et gagner près de 3 pour cent par rapport à la campagne précédente, pour passer à 635 millions de tonnes. Cette augmentation devrait concerner essentiellement le secteur fourrager, en raison des moindres disponibilités de maïs en perspective. Après une contraction de 8 pour cent environ en 2007/08, l'utilisation fourragère totale de blé se redressera probablement pour passer à 118 millions de tonnes en 2008/09, soit 14 pour cent de plus que le niveau réduit de 2007/08. La progression la plus importante est attendue dans l'UE et aux États-Unis. La consommation humaine de blé devrait s'élever à 455 millions de tonnes, soit 1,6 pour cent de plus qu'en 2007/08, ce qui suffirait à maintenir la consommation à un niveau constant, à savoir environ 68 kg par habitant au niveau mondial. En revanche, la croissance de l'utilisation mondiale de céréales secondaires devrait ralentir au cours de la nouvelle campagne, car la contraction des disponibilités favorisera l'utilisation du blé et de produits non céréaliers pour l'alimentation animale. Selon les prévisions, l'utilisation totale de céréales secondaires passera à 1 087 millions de tonnes en 2008/09, soit une augmentation de 1,6 pour cent par rapport à 2007/08, contre plus de 5 pour cent l'année précédente. L'expansion prévue de l'utilisation totale de céréales secondaires en 2008/09 sera due essentiellement à l'accroissement soutenu de l'utilisation de maïs dans la production d'éthanol aux États-Unis. Le volume total de maïs consacré à ce secteur aux États-Unis s'établit à environ 102 millions de tonnes, ce qui représente quelque 23 millions de tonnes de plus que les chiffres estimatifs pour 2007/08 et près du double du volume utilisé en 2006/07. L'utilisation mondiale de céréales secondaires dans le secteur fourrager devrait tomber à 624 millions de tonnes en 2008/09, soit 17 millions de tonnes de moins que pendant la campagne précédente. La plupart de cette baisse devrait se constater dans l'UE et en Amérique du Nord. La consommation mondiale de riz, à des fins alimentaires ou autres, serait de l'ordre de 445 millions de tonnes en 2009, contre 439 millions de tonnes en 2008. Étant donné que le riz est principalement un produit alimentaire, le gros de ce volume - à savoir 385 millions de tonnes - serait destiné à la consommation humaine directe. Ainsi, la consommation de riz s'élèverait à 57,4 kg par habitant et par an, sans grand changement par rapport à 2008. Les disponibilités de riz par habitant pourraient quelque peu augmenter en Asie (83,3 kg environ) ainsi qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes (29,6 kg), principalement du fait des gains de production dans ces régions, tandis qu'elles resteraient de l'ordre de 22,4 kg et 5,1 kg en Afrique et en Europe respectivement.

Tableau 2. Données de base sur la situation céréalière mondiale
 (en millions de tonnes)

 
2006/07
2007/08
2008/09

Variation de
2007/08 à 2008/09
(%)

PRODUCTION1
2 011.8
2 120.6
2 180.2
2.8
Blé
596.9
608.1
658.3
8.3

Céréales secondaires

985.7
1 074.4
1 077.6
0.3
Riz (usiné)
429.2
438.1
444.3
1.4
DISPONIBILITÉS2
2 481.9
2 548.1
2 601.0
2.1
Blé
776.4
768.9
809.5
5.3

Céréales secondaires

1 171.2
1 235.5
1 241.2
0.5
Riz
534.3
543.7
550.4
1.2
UTILISATION
2 062.5
2 126.0
2 167.2
1.9
Blé
619.1
617.5
635.4
2.9

Céréales secondaires

1 016.6
1 069.6
1 086.7
1.6
Riz
426.8
438.9
445.1
1.4

Consommation humaine de
céréales par habitant
(kg par an)

152.6
152.8
152.5
-0.2
COMMERCE3
256.0
266.7
255.0
-4.4
Blé
113.2
110.2
112.0
1.6

Céréales secondaires

111.4
126.8
113.0
-10.8
Riz
31.3
29.7
30.0
1.2
STOCKS DE CLÔTURE4
427.6
420.8
425.4
1.1
Blé
160.8
151.2
168.6
11.5
- Principaux exportateurs5
36.6
24.8
35.0
41.0
Céréales secondaires
161.2
163.6
151.1
-7.6
- Principaux exportateurs5
62.3
67.3
48.2
-28.4
Riz
105.6
106.0
105.7
-0.3
- Principaux exportateurs5
23.8
25.2
25.4
0.8

Pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV)6

Production céréalière1
888.5
908.7
919.2
1.2
non compris la Chine continentale et l'Inde
305.8
302.4
304.3
0.7
Utilisation
936.6
958.1
973.1
1.6
Consommation humaine
652.5
663.2
672.3
1.4
non compris la Chine continentale et l'Inde
277.9
283.5
288.9
1.9

Consommation humaine de
 céréales par habitant
 (kg par an)

156.7
156.9
156.8
-0.1
non compris la Chine continentale et l'Inde
159.7
159.7
159.7
0.0
Fourrage
166.7
171.3
174.8
2.0
non compris la Chine continentale et l'Inde
48.7
49.3
49.2
-0.2

Stocks de clôture4

239.1
252.5
262.1
3.8
non compris la Chine continentale et l'Inde
57.7
52.6
49.7
-5.4

1 Les données se rapportent à l'année civile, première année mentionnée.
Production plus stocks d'ouverture.
3 Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux exportations de la campagne commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux exportations pendant la deuxième année (année civile) mentionnée.
4 Ne correspond pas exactement à la différence entre disponibilités et utilisation, les campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.
5 Les principaux pays exportateurs de blé et de céréales secondaires sont l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE et les Etats-Unis. Les principaux pays exportateurs de riz sont l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, les États-Unis et le Viet Nam.
6 Comprend les pays où le revenu annuel par habitant est inférieur au niveau retenu par la Banque mondiale pour
déterminer le droit de bénéficier de l’aide de l’IDA (à savoir 1 675 USD en 2005).

STOCKS

Top

L'augmentation des stocks de blé contribue à une reconstitution marginale des stocks céréaliers

Top

Pour la première fois sur les trois dernières campagnes, il est prévu que la production céréalière mondiale soit légèrement supérieure à l'utilisation totale, ce qui permettrait de reconstituer quelque peu les réserves mondiales. Selon les prévisions, les stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes agricoles se terminant en 2009 atteindraient 425 millions de tonnes, soit 5 millions de tonnes de plus que leur bas niveau d'ouverture. Ce redressement des stocks céréaliers mondiaux peut sembler moins marqué que signalé antérieurement, ce qui s'explique plus par la large révision à la hausse des précédentes prévisions de la FAO concernant les stocks céréaliers mondiaux à la fin de la campagne 2008 (421 millions de tonnes, au lieu de 409 millions de tonnes annoncées en mai 2008) que par un changement significatif des perspectives pour 2008/09. L'ajustement récent des chiffres concernant les stocks de clôture de l'année précédente est motivé essentiellement par les dernières révisions à la hausse concernant les estimations de la production céréalière de la Chine qui ont à leur tour permis de relever les chiffres pour les stocks de clôture de ce pays. Sur la base des prévisions actuelles, le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation totale pourrait passer à 19,7 pour cent, contre 19,4 pour cent lors de la campagne précédente.

Les stocks mondiaux de blé à la clôture des campagnes agricoles de 2009 devraient, selon les prévisions, avoisiner 169 millions de tonnes, soit une augmentation de 17 millions de tonnes (11,5 pour cent) par rapport à leur faible niveau d'ouverture. La forte augmentation prévue de la production mondiale de blé en 2008 contribue à cette reprise des réserves mondiales. Compte tenu des prévisions actuelles, le rapport entre les stocks mondiaux de blé et l'utilisation pour la nouvelle campagne s'établirait à 26,6 pour cent, soit 3 pour cent de plus que pendant la campagne précédente. La forte demande de blé, en particulier dans le secteur fourrager suite à la contraction des disponibilités de céréales secondaires, devrait empêcher une reconstitution plus marquée des stocks de blé, ce qui limitera aussi le redressement du rapport stocks-utilisation. Dans les principaux pays exportateurs, la reprise de la production qui est escomptée cette année entraînera probablement un net redressement des réserves, qui passeraient à 35 millions de tonnes, soit une augmentation de 10 millions de tonnes (41 pour cent) par rapport à leur faible niveau d'ouverture. À ce niveau, le rapport entre les stocks détenus par les principaux exportateurs et l'utilisation totale (exportations prévues plus consommation intérieure) devrait se redresser par rapport à son plancher historique de 10 pour cent seulement en 2007/08, pour s’établir à 13,2 pour cent en 2008/09. Les stocks de blé de tous les principaux pays exportateurs devraient augmenter, notamment aux États-Unis et dans l'UE. Ceux de la Chine devraient aussi être en nette progression, en raison de la récolte abondante attendue cette année. De même en Inde, de bons résultats s'annonçant, les stocks devraient enregistrer un redressement important, particulièrement ceux détenus par le gouvernement, lesquels suffiront probablement à couvrir les besoins du système de distribution publique.

En revanche, les stocks mondiaux de céréales secondaires à la clôture des campagnes de 2009 pourraient reculer jusqu'à 8 pour cent - soit 13 millions de tonnes -, pour passer à 151 millions de tonnes. La diminution attendue est imputable pour l'essentiel à la situation aux États-Unis, où la production de cette année (maïs principalement) devrait reculer de près de 40 millions de tonnes. Selon les prévisions, les réserves totales de céréales secondaires aux États-Unis tomberaient à environ 18 millions de tonnes, soit 22 millions de tonnes de moins que leurs niveaux d'ouverture et le plus bas niveau depuis le milieu des années 1990, où elles atteignaient à peine plus de 14 millions de tonnes. Compte tenu de ces prévisions, le rapport entre les stocks mondiaux de céréales secondaires et l'utilisation devrait tomber à environ 14 pour cent, soit 1 pour cent de moins que pour la campagne précédente. Étant donné que cette diminution des stocks mondiaux de céréales secondaires devrait être le fait essentiellement des États-Unis, qui sont le plus grand pays exportateur, le rapport entre les stocks de clôture et l'utilisation totale par les principaux exportateurs (c'est-à-dire la consommation intérieure plus les exportations) passerait de près de 12 pour cent en 2007/08 à moins de 9 pour cent, ce qui largement inférieur aux 15 pour cent enregistrés au début de la présente décennie. Ailleurs, les perspectives de récolte favorables en Chine, dans l'UE, au Brésil, en Afrique du Sud, et en Ukraine devraient permettre de reconstituer les stocks dans ces pays.

Bien qu'une récolte de riz plus importante soit escomptée en 2008, la production prévue ne suffirait pas à couvrir la consommation mondiale et il faudra donc opérer quelques prélèvements sur les réserves mondiales de cette céréale. Par conséquent, sur la base des prévisions actuelles, les réserves mondiales de riz à la clôture des campagnes de commercialisation se terminant en 2009 pourraient légèrement diminuer pour passer à 105,7 millions de tonnes, contre 106,0 millions de tonnes en début de campagne. Cette réduction serait concentrée dans les pays développés, où les réserves devraient reculer de 11 pour cent pour tomber à leur plus bas niveau en dix ans, tandis que l'on ne prévoit pratiquement aucun changement dans les pays en développement. La Chine, qui selon les estimations détient 56,9 millions de tonnes, soit plus de la moitié de la totalité des réserves mondiales, pourrait réduire quelque peu ses stocks en 2009, tandis que l'Inde, qui est le deuxième détenteur de stocks de riz, devrait terminer la campagne avec des stocks en hausse, principalement en raison des restrictions à l'exportation imposées par le gouvernement. Du point de vue de la commercialisation, les pays importateurs dans leur ensemble devraient prélever sur leurs stocks pour la troisième campagne consécutive, tandis qu'aucun changement majeur n'est attendu parmi les exportateurs. Compte tenu des prévisions concernant les stocks et l'utilisation, le rapport entre les deux serait de l'ordre de 23,9 pour cent en 2009, contre 23,8 pour cent en 2008.

COMMERCE

Top

Le commerce international se contracte en 2008/09, principalement du fait des moindres importations de l'UE

Top

Selon les prévisions, le commerce mondial de céréales tomberait à près de 255 millions de tonnes en 2008/09. Ce chiffre représente un net recul - de près de 12 millions de tonnes (4 pour cent) - par rapport au record enregistré en 2007/08. La diminution des échanges de maïs, due principalement à la baisse des importations de l'UE qui est prévue, est le principal facteur à l'origine de la situation. Le commerce mondial tant de blé que de riz devrait de fait s'intensifier en 2008/09, sans toutefois suffire à compenser la forte diminution prévue pour les céréales secondaires.

Selon les prévisions, le commerce mondial de blé (exportations) devrait s'élever à 112 millions de tonnes pour la campagne commerciale 2008/09 (juillet/juin), soit 2 millions de tonnes de plus qu'en 2007/08. En ce qui concerne les différentes régions, seule l'Asie devrait importer plus que les années précédentes. L'intensification des importations de blé prévue en Asie sera probablement le fait pour l'essentiel de plusieurs pays dont la production intérieure a souffert de la sécheresse, en particulier la République islamique d'Iran, l'Iraq et la République arabe syrienne. En Afrique, les importations totales devraient légèrement diminuer, principalement du fait des moindres besoins du Maroc, où l'on s'attend à une reprise partielle après la grave sécheresse de l'an dernier. En Amérique latine et aux Caraïbes, le Brésil devrait importer de moindres quantités car sa production a augmenté. En Europe, on prévoit un net recul des importations de blé dans l'UE en raison de la reprise escomptée de la production. En juin, l'UE a décidé de prolonger la levée des droits de douane sur toutes les importations de céréales (à l'exception de l'avoine) pendant la campagne commerciale 2008/09.

Les disponibilités exportables de blé pendant la campagne commerciale 2008/09 devraient être plus abondantes qu'en 2007/08, en raison principalement de la forte reprise de la production attendue en Australie, dans l'UE et en Ukraine. Les exportations des États-Unis devraient être en forte baisse en raison de la fermeté de la demande intérieure et de la concurrence plus vive. En Argentine, le recul de la production qui s'annonce pourrait entraver encore davantage les ventes, déjà touchées par l'actuel différend agricole au sujet des taxes à l'exportation. La Fédération de Russie détiendra d'abondantes disponibilités exportables cette campagne et devrait supprimer en juillet les taxes à l'exportation (au moins 105 euros la tonne). Alors que l'on s'attend à une baisse des exportations du Kazakhstan en 2008/09 par rapport à la campagne précédente, le pays a annoncé qu'il ne prolongerait pas l'interdiction qui pèse sur les exportations de blé au-delà de septembre 2008. Parmi les exportateurs moins importants, la Chine devrait accroître ses ventes de blé pendant cette campagne si les perspectives actuelles concernant la production se concrétisent, mais les expéditions du Pakistan devraient diminuer, car la production est en baisse et la demande intérieure forte.

Le commerce mondial de céréales secondaires pour la campagne commerciale 2008/09 (juillet/juin) devrait chuter, passant de près de 127 millions de tonnes (volume record) en 2007/08 à 113 millions de tonnes. Ce recul important est dû pour l'essentiel aux moindres besoins de l'UE, compte tenu du fort redressement des disponibilités intérieures de céréales fourragères qui se profile cette année. Les importations totales de céréales secondaires (principalement maïs et sorgho) de l'UE sont passées à 20,5 millions de tonnes en 2007/08, soit trois fois plus que pour la campagne précédente, mais les importations de ce groupe en 2008/09 retrouveront probablement des niveaux plus normaux, à savoir moins de 6 millions de tonnes. En Amérique latine et dans les Caraïbes également, les importations totales devraient être en nette diminution, avec près de 2 millions de tonnes en moins, principalement du fait des moindres importations du Brésil et du Mexique, où les récoltes ont été plus abondantes. En revanche, les importations devraient s'intensifier en Asie, où plusieurs pays achèteront plus de céréales secondaires sur les marchés étrangers en raison du déficit de la production et de la vivacité de la demande dans le secteur des aliments pour animaux. Les importations (principalement orge et maïs) de la République islamique d'Iran et de la République arabe syrienne devraient passer à 4 millions de tonnes dans l'un et l'autre pays, soit une augmentation d'au moins 1 million de tonnes dans les deux cas. Des achats plus importants sont aussi prévus en ce qui concerne l'Arabie saoudite (maïs et orge) et la République de Corée (maïs). En Afrique, les importations totales (principalement maïs) devraient être en légère diminution par rapport à la campagne précédente, les récoltes s'annonçant globalement meilleures. Les achats de céréales secondaires devraient reculer en Égypte (maïs), au Maroc (orge) et en République sud-africaine (maïs).

En ce qui concerne les exportations de céréales secondaires pendant la campagne commerciale 2008/09, une forte contraction des disponibilités exportables des États-Unis, le plus grand pays exportateur au monde, coïncide avec un repli brutal de la demande d'importation mondiale. De ce fait, les disponibilités exportables pourraient globalement se révéler suffisantes. Parmi les autres grands pays exportateurs, le Canada et l'UE devraient eux aussi exporter de moindres quantités, tandis que l'Argentine et l'Australie exporteraient davantage que pendant la campagne précédente. En ce qui concerne les autres pays, une diminution des ventes de maïs est attendue pour le Brésil et l'Inde, tandis que les exportations devraient être en nette hausse pour la République sud-africaine (maïs), la Fédération de Russie (orge) et l'Ukraine (orge et maïs), où les disponibilités se sont améliorées cette année. La Chine (continentale) exportera probablement elle aussi plus de maïs que lors de la campagne précédente, étant donné qu'une production record est prévue cette année.

Compte tenu des perspectives actuelles concernant la production, qui ont encore un caractère provisoire, les échanges mondiaux de riz pourraient augmenter quelque peu en 2009, après avoir été limités en 2008 par des restrictions à l'exportation. Selon les prévisions préliminaires de la FAO pour 2009, le commerce de riz pourrait atteindre 30,0 millions de tonnes, soit 1 pour cent de plus que les estimations actuelles pour 2008, qui sont de 29,7 millions de tonnes. Les expéditions de riz à destination des pays d'Afrique pourraient reprendre en 2009 en dépit des efforts visant à stimuler la production, car la demande intérieure reste en plein essor. Les importations des pays d'Amérique latine et des Caraïbes ne devraient guère changer par rapport à 2008, un léger recul au Brésil et en Équateur étant neutralisé par des augmentations en Colombie, au Mexique et au Nicaragua. Dans les autres régions, les importations des États-Unis et de l'UE devraient augmenter, en partie pour compenser la stagnation ou le recul de la production en 2008, tandis qu'une reprise en Australie se traduirait par de moindres livraisons dans le pays. Toutefois, on s'attend à une diminution des importations du Bangladesh et des Philippines, étant donné les perspectives favorables concernant la production de 2008, qui sera en grande partie commercialisée et consommée en 2009. D'un autre côté, la République islamique d'Iran, l'Iraq, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis devraient importer davantage pour couvrir leurs besoins de consommation et reconstituer leurs réserves vivrières.

Sur le plan des exportations, la reprise serait pour l'essentiel due à l'intensification des expéditions de l'Inde, où l'on s'attend à ce que, d'ici l'année prochaine, le gouvernement assouplisse en partie les dispositions limitant les exportations de riz non basmati. Le Pakistan et le Viet Nam pourraient aussi être en mesure de vendre plus à l'étranger. L'Égypte a annoncé dernièrement qu'elle prolongeait l'interdiction d'exporter jusqu'en avril 2009. Si les exportations venaient ensuite à être autorisées, elles pourraient se redresser par rapport au faible niveau de 2007. En revanche, le Cambodge, la Chine et surtout la Thaïlande pourraient réduire leurs ventes par rapport aux volumes importants qu'ils devraient expédier en 2008. Le bas niveau des stocks de riz et la perspective d'une croissance nulle de la production en 2008 risquent aussi d'entraîner une réduction des ventes des États-Unis l'année prochaine. Dans l'ensemble, les exportations de l'Amérique du Sud ne devraient guère changer par rapport aux niveaux actuellement prévus pour 2008, mais la baisse des prix attendue en 2009 pourrait bien entraîner un fléchissement des ventes de l'Argentine et du Brésil. À supposer une reprise au moins partielle de la production en 2009, les exportations de l'Australie pourraient se redresser l'année prochaine.

PRIX

Top

La contraction des disponibilités de maïs aux États-Unis continue de soutenir les cours mondiaux des principales céréales

Top

Les cours mondiaux du maïs ont poursuivi leur tendance à la hausse ces dernières semaines, pour grimper à des niveaux record. Le principal facteur à l'origine de cette évolution est l'impact dévastateur des récentes inondations sur les récoltes de maïs de cette année aux États-Unis, plus gros pays producteur et exportateur au monde. Au cours de la première quinzaine de juillet, le maïs américain (No. 2, jaune, Golfe) cotait en moyenne 292 USD la tonne, soit 11 USD la tonne de plus que la moyenne de juin et le double de la moyenne enregistrée en juillet 2007. L'affaiblissement du dollar des États-Unis et la hausse du prix du pétrole brut ont aussi contribué au relèvement des cours du maïs. Sur les marchés à terme, les prix étaient volatils au début juillet. Les contrats pour le maïs à livrer en septembre négociés au Chicago Board of Trade (CBOT) ont accusé un net recul au début du mois lorsque des stocks de clôture plus abondants et une expansion des semis plus importante que ce qui était prévu ont été annoncés, mais ils ont regagné ensuite la plus grande partie du terrain perdu pour revenir à 298 USD la tonne.

Les cours mondiaux du blé ont légèrement fléchi au début juillet comme d'habitude à cette époque de l'année, la pression exercée par les nouvelles récoltes actuellement rentrées dans l'hémisphère Nord commençant à se faire sentir sur les marchés, tout comme les perspectives plus positives pour l'Argentine, grand pays producteur de l'hémisphère Sud, où les précipitations tombées récemment ont eu un effet bénéfique sur les cultures au stade du développement. En outre, la réouverture du registre des exportations de l'Argentine a contribué à faire fléchir les cours. Au cours de la première quinzaine de juillet, le blé américain (No.2, rouge dur d'hiver, f.o.b. Golfe) cotait en moyenne 349 USD la tonne, soit 9 USD la tonne de moins que la moyenne de juin. Toutefois, ce chiffre représente 99 USD la tonne de plus qu'en juillet 2007, les prix du blé restant fermement soutenus par le marché du maïs. La vivacité de la demande de blé fourrager en début de campagne, qui s'explique par la cherté des céréales secondaires, contribue à soutenir les marchés du blé. En partie sous l'influence du marché du maïs, les contrats à terme pour le blé ont aussi été fluctuants ces quelques dernières semaines. Une forte chute au début de juillet a annulé en grande partie la progression enregistrée en juin.

Après avoir culminé en mai, les cours du riz ont chuté en juin et au début juillet, en raison des disponibilités exportables plus importantes détenues par des pays tels que la Thaïlande et le Viet Nam et d'une demande d'importation relativement atone. Le cours du riz thaïlandais blanc 100% B, qui est la qualité de référence au niveau mondial pour le riz, s'établissait à 849 USD la tonne la première semaine de juillet, soit 12 pour cent de moins que la moyenne exceptionnellement élevée enregistrée en mai. Jusqu'à la fin septembre 2008, la Thaïlande mettra en œuvre un nouveau programme d'achat de riz, au prix exceptionnellement élevé d'environ 425 USD la tonne pour le riz paddy, ce qui correspond à quelque 650 USD la tonne en équivalent usiné. Du fait de cette mesure, les cours mondiaux devraient rester fermes au cours des quelques prochains mois. De même, bien que le Viet Nam ait annoncé qu'il autoriserait la reprise des ventes privées en juillet, il a imposé un prix minimum à l'exportation, fixé à 780 USD la tonne (contre 800 USD la tonne précédemment), ce qui fait que les prix ne devraient guère passer au-dessous de ces niveaux.

Tableau 3. Prix à l’exportation des céréales* (USD/tonne)

 
2007
2008
 
juillet
mars
avril
mai
juin
juillet
États-Unis
 
 
 
 
 
 
Blé1
250
481
382
349
358
349
Maïs2
146
234
247
242
281
292
Sorgho2
157
233
243
240
268
262
Argentine3
 
 
 
 
 
 
Blé
249
395
-
-
-
-
Maïs
141
216
224
207
258
271
Thaïlande4
 
 
 
 
 
 
Riz blanc5
337
567
853
963
870
849
Riz, brisures6
261
522
726
772
645
601

*Les prix se réfèrent à la moyenne du mois. Pour juillet 2008, la moyenne se réfère à deux semaines tandis que pour le riz à une semaine.
1 No.2 HRW (ordinaire), f.o.b. Golfe.
2 No.2 jaune, Golfe.
3 Up river, f.o.b.
4 Prix marchand indicatif.
5 100% deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
6 A1 super, f.o.b. Bangkok.

Previous pageTable Of ContentsNext page

 

SMIAR   système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture