No.3  juillet 2009  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D'UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 30 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Dossiers spéciaux: Les prix alimentaires intérieurs restent très élevés dans les pays en développement

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

Annexe Statistique

Note

Examen par région

Afrique

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Afrique du Nord

Top

En Afrique du Nord, la récolte des céréales d'hiver (principalement le blé et l'orge), qui constituent l'essentiel de la production céréalière de la sous-région, est en cours et devrait être bonne après deux années au-dessous de la moyenne. Les dernières prévisions de la FAO établissent la production totale de blé (qui est la principale culture) de la sous-région à environ 18,6 millions de tonnes, soit 30 pour cent de plus que le niveau de l'année précédente, tandis que celle de l'orge atteindrait quelque 5,5 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 138 pour cent par rapport à 2008 et un niveau bien supérieur à la moyenne. Les perspectives sont particulièrement bonnes au Maroc, où on prévoit une récolte exceptionnelle, après des conditions météorologiques favorables tout au long de la campagne d'hiver. La récolte de blé devrait atteindre 6,5 millions de tonnes, soit une hausse de 74 pour cent par rapport au niveau de l'année précédente et plus de quatre fois supérieure à la mauvaise récolte de 2007. Les perspectives sont également favorables en Égypte, le plus gros producteur de céréales de la sous-région, où les productions de blé et de maïs devraient être identiques aux niveaux moyens de l'année précédente. En revanche, aucune forte reprise de la production de blé ne devrait intervenir en Tunisie, malgré les incitations du gouvernement visant à augmenter la production intérieure afin d'atténuer l'impact des cours internationaux élevés sur les consommateurs. Cette situation procède pour l'essentiel d'une insuffisance des réserves d'humidité des sols durant les semis, d'où une réduction de la superficie exploitée. Malgré une nette amélioration de la pluviométrie à la fin de la campagne agricole, qui a stimulé les rendements, la production de blé est provisoirement estimée à 1,19 million de tonnes environ, quelque 8,5 pour cent au-dessous de la moyenne des cinq années précédentes. Les prévisions sur la récolte d'orge sont meilleures et elle devrait être supérieure à la moyenne.

Les perspectives de récolte, globalement favorables pour 2009, associées à une baisse significative des cours mondiaux des produits, ont contribué à réduire l'inflation et à améliorer l'accès à la nourriture dans la sous-région. En Égypte, pays le plus affecté où, dans les zones urbaines, le taux d'inflation d'une année sur l'autre a atteint 23,6 pour cent en août 2008 (en hausse de 6,9 pour cent par rapport à décembre 2007), on a pu observer un mouvement de baisse à partir du mois de septembre, l'inflation chutant fortement à 11,7 pour cent en avril 2009. L'inflation est alimentée principalement par les variations de prix dans le secteur de l'alimentation où, d'une année sur l'autre, elle est passé de 30,9 pour cent en août 2008 à 13,8 pour cent en avril 2009.


Tableau 7. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Afrique 19.1 21.1 25.1 99.3 110.6 114.9 22.0 25.5 25.6 140.4 157.1 165.6
Afrique du
Nord
13.2 14.3 18.6 10.5 10.1 13.7 6.9 7.3 7.3 30.6 31.7 39.6
Égypte7.48.07.97.97.78.06.97.27.322.222.923.2
Maroc1.63.76.50.91.53.90.00.00.02.55.210.5
Afrique de
l'Ouest
0.1 0.1 0.1 40.7 46.7 45.5 8.9 11.5 11.5 49.7 58.2 57.0
Nigéria0.00.10.123.926.026.03.24.24.327.230.230.3
Afrique
centrale
0.0 0.0 0.0 2.9 3.0 3.0 0.4 0.4 0.4 3.4 3.4 3.5
Afrique de
l'Est
3.5 4.3 4.4 27.9 28.4 29.2 1.8 1.8 1.8 33.2 34.5 35.4
Éthiopie2.53.23.212.512.912.90.00.00.015.016.116.1
Soudan0.60.60.74.74.95.30.00.00.05.35.66.0
Afrique
australe
2.2 2.4 2.1 17.3 22.4 23.4 3.9 4.5 4.6 23.4 29.3 30.1
Madagascar0.00.00.00.40.40.33.64.14.24.04.54.5
Afrique du Sud1.92.11.87.813.712.70.00.00.09.715.814.5
Zimbabwe0.10.00.01.10.81.40.00.00.01.30.81.4
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Afrique de l'Ouest

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En Afrique de l'Ouest, la campagne agricole a tardé à débuter avec des pluies irrégulières dans plusieurs régions du Sahel, notamment en Guinée-Bissau, au Sud du Niger et au Burkina Faso, au Nord du Nigéria et au Sud du Tchad. L'imagerie par satellite indique que le Nord du Nigeria a connu la plus forte insuffisance pluviométrique, ce qui pourrait avoir affecté les superficies ensemencées et les rendements potentiels dans cette région. En revanche, au sud des pays côtiers du Golfe de Guinée, les précipitations ont été régulières et bien réparties depuis le début de la campagne principale en avril, et les perspectives pour la première récolte de maïs, qui sera rentrée à partir du mois d'août, sont bonnes dans la plupart des pays, sauf dans l'ouest de la Côte d'Ivoire où une pluviosité très insuffisante a été signalée. Ces tendances sont conformes aux prévisions météorologiques annuelles de 2009, réalisées chaque année par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD) et le Centre Agrhymet au mois de mai. Selon leurs prévisions, la probabilité d'une pluviosité normale ou inférieure à la normale se renforce pour la région du Sahel cette année, qui reçoit environ 80 pour cent de ses précipitations annuelles de juillet à septembre. Cela est particulièrement vrai de la partie ouest de la sous-région qui comprend la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et certaines parties de la Guinée, où on s'attend en 2009 à une pluviosité inférieure à la moyenne.

Les prix des céréales secondaires ont montré des signes de stabilisation ces derniers mois mais restaient en juin 2009 au-dessus des niveaux de l'année précédente dans la plupart des pays, en dépit de la bonne récolte céréalière rentrée dans la sous-région en 2008. Par exemple, malgré une baisse significative par rapport aux sommets atteints en août-septembre 2008, les prix de gros du mil sur les marchés du Mali (Bamako) et du Niger (Niamey) en juin 2009 étaient respectivement 11 et 12 pour cent supérieurs à ceux de juin 2008. En revanche, les prix de détail du mil au Sénégal (Dakar) pendant le premier trimestre de 2009 étaient légèrement inférieurs à ceux d'un an auparavant. Les différences tendancielles entre les zones occidentales et orientales de la sous-région suggèrent que la demande des industries alimentaires et du secteur de la volaille, au Nigeria, pourrait contribuer aux tensions observées à l'est. Au Ghana (Accra), le prix de détail du maïs était en juin 17 pour cent plus élevé qu'un an auparavant. La demande des industries alimentaires et du secteur de la volaille du Nigéria pourrait être l'un des ressorts de la fermeté des prix dans la partie orientale.

Les prix du riz importé, une denrée alimentaire de base, restent également très élevés dans la plupart des pays en dépit de la chute des cours internationaux. Au Sénégal, les prix du riz importé étaient toujours en avril 2009 33 pour cent supérieurs à ceux relevés un an auparavant, en dépit du mouvement de baisse observé depuis le début de l'année. Au Ghana et au Niger, les prix étaient en juin 2009 respectivement 23 et 35 pour cent supérieurs à ceux d'un an auparavant. Par comparaison, le prix à l'exportation des brisures de riz thaïlandais était en recul de 59 pour cent en mai 2009 par rapport à son niveau d'il y a un an. L'inflation des prix du riz en Afrique de l'Ouest a été alimentée dans une certaine mesure par la dépréciation continue des monnaies nationales sous l'effet de la crise économique mondiale. La plupart des monnaies, dont le franc CFA (dans les pays francophones), le cedi (Ghana) et le naira (Nigéria), se sont substantiellement dépréciées ces derniers mois. Ces évolutions entraîneront probablement une hausse régulière des prix à la consommation, avec des retombées négatives sur l'accès à la nourriture, en particulier dans les pays de l'ouest de la sous-région, qui sont tributaires des importations.


Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique centrale

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Au Cameroun et en République centrafricaine, la campagne principale de semis de maïs pour la récolte débutant en juillet 2009 est terminée dans le sud. Des estimations pluviométriques par satellite indiquent que les récoltes ont bénéficié d'une pluviosité suffisante et les premières perspectives sont favorables, si tant est que les conditions météorologiques restent normales. En revanche, dans le nord de ces pays, les précipitations ont été irrégulières et au-dessous de la moyenne depuis le début de la campagne (en mai, normalement), ce qui pourrait avoir affecté la préparation des sols et les semis de céréales. En outre, en République centrafricaine, le redressement agricole continue d'être perturbé par les troubles civils persistants et par le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord où près de 300 000 personnes auraient été chassées de leur foyer au cours des deux dernières années. L'insécurité persistante tant au Tchad qu'au Soudan (dans la région du Darfour) menace d'aggraver encore la situation dans le nord du pays.

Afrique de l'Est

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Des pluies saisonnières inférieures à la moyenne soulèvent des inquiétudes

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La récolte de la campagne principale est en cours en République-Unie de Tanzanie et en Ouganda, tandis qu'elle est sur le point de débuter en août au Kenya et en Somalie. En Éthiopie, les cultures de la deuxième campagne « belg » sont actuellement récoltées, tandis que la moisson du blé au Soudan l'a été en avril dernier. Au début de la saison principale des pluies (de mars à juin), les précipitations ont été tardives et sont restées inférieures à la moyenne à travers l'Afrique de l'Est, augmentant les possibilités d'une récolte inférieure à la moyenne si cette insuffisance se confirme durant le mois de juillet.

La plupart des zones pastorales, y compris le centre et le nord-est de la Somalie, les basses-terres du sud-est et les régions côtières au Kenya, les régions intérieures de Djibouti et les régions du sud-est et du nord de l'Éthiopie, ont enregistré des précipitations au-dessous de la moyenne de mars à mai. L'accès limité à l'eau et sa faible disponibilité ont aggravé l'état du bétail et accru le taux de mortalité, affectant tout particulièrement les ménages pauvres qui possèdent des troupeaux de taille plus réduite. Les prix des céréales, supérieurs à la moyenne, associés au mauvais état du bétail auront des retombées négatives sur la sécurité alimentaire du fait de la détérioration des termes de l'échange pour les pasteurs, même si l'augmentation saisonnière des prix du bétail pourrait s'avérer assez bénéfique.

Les régions du nord-est de la République-Unie de Tanzanie, où les récoltes sont en cours, ont continué d'enregistrer des précipitations au-dessous de la moyenne pendant toute la durée de la campagne principale « masika » (de mars à juin). En revanche, la pluviosité moyenne enregistrée d'avril à mai dans les régions à régime unimodal a amélioré les perspectives de production. Ainsi, les récoltes principales « msimu » sont bien avancées et devraient se terminer en août dans les hautes terres du sud. Cependant, l'utilisation limitée d'intrants, due au coût élevé des engrais, va probablement réduire les rendements. De plus, dans le sud-est, une faible pluviosité localisée dans la région de Lindi et à Mtwara devrait réduire le volume de la récolte céréalière. Un programme coordonné par la FAO a réussi à contenir une infestation de criquets nomades en traitant 10 000 ha de terrain agricole avec des biopesticides, empêchant ainsi de nouvelles pertes de production. Au Kenya, l'insuffisance de la pluviosité durant la phase initiale de la campagne agricole principale (de mars à avril) a probablement ralenti la croissance des céréales, ce qui a augmenté la probabilité d'une autre récolte médiocre. En revanche, les estimations de la production sont favorables dans les régions de l'ouest productrices de maïs, riveraines du Lac Victoria, qui ont enregistré des précipitations presque normales de mars à juin. Des estimations préliminaires du Ministère de l'agriculture ont estimé à 2,4 millions de tonnes la production de maïs pour la saison des grandes pluies, soit une baisse de 16 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La récolte devrait commencer en août. Le Kenya a importé approximativement 1,1 million de tonnes de maïs blanc et jaune entre novembre 2008 et mi-juin 2009, pour tenter de maintenir les disponibilités céréalières nationales, après de faibles niveaux de production en 2008.

La récolte de la campagne « belg », qui représente quelque 10 pour cent de la production céréalière nationale, est en cours en Éthiopie. Une faible pluviosité de mars à juin et la baisse des superficies ensemencées, surtout dans la région d'Amhara et dans le sud du Tigray, devraient se traduire par un recul de la production « belg » en 2009. La faiblesse des précipitations au centre de l'Éthiopie en juin, mois qui marque normalement le début de la campagne agricole principale « meher », pourrait avoir des retombées négatives sur la germination. Cependant, dans les régions de l'ouest productrices de maïs, la campagne « meher » a bien progressé. En Somalie, des précipitations au-dessous de la moyenne en avril et en mai ont eu un effet néfaste sur les zones pastorales du nord et du nord-ouest, d'où des conditions d'élevage défavorables. Cependant, le contexte est généralement favorable aux cultures dans les régions du sud - Bay (sorgho) et Shabelle (maïs) - où les pluies ont été proches de la normale d'avril à la mi-juin, laissant espérer une meilleure récolte. En revanche, dans les régions centrales, tout particulièrement dans le Galgadud et le Mudug, la persistance de la sécheresse a ralenti la croissance des cultures et entraîné un déficit hydrique. Au Soudan, la récente moisson de blé a été au-dessus de la moyenne, en raison d'une augmentation des superficies ensemencées et de conditions météorologiques favorables. Des estimations préliminaires indiquent que la récolte sera de 700 000 tonnes, alors que la récolte de l'année précédente était de 642 000 tonnes. Les perspectives pour les principales céréales secondaires mises en terre en avril sont mitigées. Des précipitations au-dessous de la moyenne entre mai et la mi-juin dans les régions du sud ont entraîné un déficit de la réserve d'humidité des sols et soulevé des inquiétudes quant à la production de la campagne agricole principale. Cependant, l'amélioration de la pluviométrie dans la région limitrophe de la République centrafricaine a amélioré l'état des cultures dans le sud-ouest. Dans le nord-est de l' Ouganda, les semis ont dû être reportés du fait de précipitations tardives, avivant les craintes que le volume de la récolte de la campagne principale ne soit au-dessous de la moyenne. Dans les zones bimodales, juillet marque le début de la saison sèche, les récoltes étant censées commencer ce mois. La mauvaise répartition des pluies à travers les zones bimodales a résulté en des variations dans le développement de la culture principale. Toutefois, une pluviosité globale moyenne a été enregistrée dans la plus grande partie du pays, à l'exception de la région de l'ouest et de la région centrale, qui ont connu des précipitations au-dessous de la normale en avril et en mai. En Érythrée, les semis de la campagne « kremti » sont en cours. Cependant, la faible pluviosité globale enregistrée de mars à mai, avant l'époque des semis, fait craindre que les conditions ne conviennent pas à des cultures à cycle long.

Les prix se stabilisent mais restent à des niveaux supérieurs à la moyenne

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Les prix nationaux des céréales se sont stabilisés et suivent les tendances saisonnières normales, la légère progression graduelle enregistrée avant la récolte principale de juin à août tranchant avec les hausses rapides de 2008. La région continue cependant de connaître des prix céréaliers au-dessus de la moyenne, surtout quand on les compare au niveau de juin 2007, avant la crise, les prix des cultures de base principales de la région ayant plus que doublé. Au Soudan et en Somalie, notamment, les prix du sorgho sont approximativement 190 et 230 pour cent plus élevés en mai 2009 que par rapport à avant la crise.

En République-Unie de Tanzanie, les prix du maïs sont restés relativement stables en 2009. Les prix à Dar es Salam en juin étaient toutefois 10 pour cent plus élevés que les prix d'un an auparavant (autour de 307 USD la tonne). Un excédent de maïs au Malawi devrait améliorer les disponibilités sur le marché et faire baisser les prix dans le sud de la Tanzanie. En dépit de l'exemption de droits d'importation sur le maïs (qui a été prolongée jusqu'à décembre 2009) au Kenya, les prix à Nairobi ont augmenté de 27 pour cent entre janvier et juin 2009 et, à 391 USD la tonne, restent 4 pour cent plus élevés qu'un an auparavant. Au Kenya, les prix toujours élevés du maïs en 2008/09 peuvent s'expliquer par la baisse de la production nationale de maïs en 2008, respectivement de 12 et de 16 pour cent par rapport à 2007 et à la moyenne des cinq années précédentes. La part moyenne des importations de maïs par rapport à la production nationale ces cinq dernières années était de 18 pour cent (2003/04-2007/08) En 2008/09, cette part a atteint plus de 45 pour cent (à partir de la fin de l'année dernière, lorsque les cours du maïs étaient toujours élevés), avec des importations de maïs estimées à 1,1 million de tonnes entre novembre 2008 et juin 2009, principalement en provenance d'Afrique du Sud. La République-Unie de Tanzanie, un des principaux fournisseurs des marchés kenyans, a interdit les exportations de maïs. Le volume important de maïs importé a encombré le port de Mombassa, augmentant les coûts de surestaries pour les importateurs. Les initiatives du gouvernement en Éthiopie, dont des interdictions à l'exportation, le contrôle des prix et la suppression de taxes intérieures certains produits, ont contribué à réduire le taux d'inflation annuel des aliments à 52,6 pour cent en mai 2009, en baisse par rapport au sommet atteint en février 2009 (61,1 pour cent). Au niveau national, les prix des céréales (qui représentent environ 23 pour cent de l'IPC national) ont baissé puis se sont stabilisés après avoir atteint un pic en septembre 2008. À Addis Abeba, le prix du maïs, la céréale la plus largement consommée, a baissé de 5 pour cent entre avril 2008 et avril 2009, atteignant 309 USD la tonne. Inversement, en Ouganda (Kampala), le prix du maïs, la principale denrée de base du pays, a augmenté fortement en avril 2009 pour atteindre 355 USD la tonne. D'après certaines informations, cette augmentation serait la conséquence d'achats effectués en grande quantité pour les écoles, de l'aide humanitaire et de besoins institutionnels. Les prix ont baissé depuis pour atteindre 297 USD la tonne en juin 2009, en recul de 21 pour cent par rapport à ceux, élevés, du même mois de l'année précédente.


À Addis Abeba en Éthiopie, le prix du sorgho (blanc), une des principales denrées de base dans l'essentiel des basses terres du pays, a légèrement reculé entre janvier et avril 2009 pour atteindre 556 USD la tonne, un niveau toujours 26 pour cent supérieur à celui d'avril 2008. En Somalie, le prix de détail du sorgho (rouge) à Mogadiscio a baissé de 30 pour cent en mai 2009 par rapport aux prix enregistrés à la même période en 2008. Le prix d'autres denrées alimentaires de base importantes a également baissé au cours du premier semestre 2009. Par exemple, le prix du riz (importé) était 33 pour cent plus bas en mai 2009 qu'à la même période l'année précédente, reflétant ainsi la baisse des cours internationaux du riz.

 Perspectives de récoltes et situation alimentaire

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Au Soudan, le prix du blé à Khartoum s'inscrivait en mai 2009 en baisse de 36 pour cent par rapport à la même période en 2008, pour atteindre 409 USD. La chute des cours internationaux du blé et l'amélioration des disponibilités commercialisables nationales ont contribué à ce mouvement. La dépréciation de la livre soudanaise (qui, sur la période, a chuté de 17 pour cent face à l'USD) signifie que le recul des prix intérieurs n'était pas aussi marqué. Ces derniers s'inscrivaient toutefois en baisse de 25 pour cent en mai 2009 pour atteindre 978 SDG la tonne, contre 1 311 SDG l'année précédente. En revanche, en Éthiopie (Addis Abeba), le prix de détail du blé (consommé majoritairement dans les centres urbains) était 17 fois supérieur en avril 2009 (511 USD la tonne) qu'à la même période il y a un an.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique australe

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Une bonne pluviosité en 2008/09 entraîne une deuxième année consécutive de récolte record en Afrique australe

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La production céréalière totale de la région (qui englobe les petites quantités de blé prévues pour la campagne secondaire en cours dans quelques pays) est estimée à 30,1 millions de tonnes pour 2009, soit 3 pour cent de plus qu'en 2008, où le niveau était déjà le plus haut enregistré depuis 2000. En ce qui concerne le maïs, principale culture de base de la sous-région, la production totale est estimée à 21,8 millions de tonnes, soit 4 pour cent de plus que le volume exceptionnel de l'année précédente (tableau 8).En général, la région a connu des précipitations bien réparties pendant la campagne agricole principale de novembre 2008 à avril 2009. De même, les programmes de distribution d'engrais et de semences au Malawi, en Zambie, en Angola et à Madagascar, ont contribué à obtenir ces résultats. L'augmentation de la production globale est due principalement à la progression des récoltes au Zimbabwe, en Namibie, au Malawi, en Zambie, au Swaziland, au Mozambique et au Botswana. La production régionale a augmenté en dépit d'une baisse des estimations de la production de maïs et du total de céréales en Afrique du Sud, en Angola et au Lesotho. Aucun changement significatif dans la production totale de céréales n'a été relevé à Madagascar.

Tableau 8. Afrique australe - Production de maïs et de céréales en 2009 ( en milliers de tonnes)
  Maïs Total des céréales
  2009 prévisions 2008
estim.
2004-08 moyenne 2009 par rapport à: 2009 prévisions 2008
estim.
2004-08 moyenne 2009 par rapport à:
  2008
(%)
la moyenne de 5 ans (%) 2008
(%)
la moyenne de 5 ans (%)
Augmentation par rapport au total des céréales de 2008
Zimbabwe1 1406471 1377601 4318421 45270 -1
Namibie57545258139106139310
Malawi3 6622 7772 32632573 8812 9892 48430 56
Zambie1 8891 4461 26331502 1991 7141 4592851
Swaziland72646012207365611219
Mozambique1 8891 7091 52811242 6172 3502 1051124
Botswana8771013444033934
Variation faible par rapport au total des céréales de 2008
Madagascar300390403-23-264 5114 5013 9350 15
Recul par rapport au total des céréales de 2008
Lesotho636976-9-18868898-3-12
Angola570616621-7-8684738771-7-11
Afrique du Sud12 12013 1649 773-82414 48415 83412 223-918
Afrique australe 21 769 20 943 17 248 4 26 30 148 29 267 24 760 3 22
Afrique australe non compris l'Afrique du Sud 9 649 7 779 7 475 24 29 15 664 13 433 12 537 17 25
Sources: Missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour le Zimbabwe et le Namibie; pour les autres pays - estimations nationales des gouvernements .
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

En Afrique du Sud, les semis de blé de 2009 - qui représentent environ 90 pour cent de la production totale de blé de la région - ont eu lieu en mai-juin dans les régions productrices du sud et du centre. Les premières estimations font état d'une baisse des superficies ensemencées d'environ 14 pour cent par rapport à l'année précédente, confirmant ainsi la tendance défavorable à long terme née au milieu des années 1980. Une baisse conséquente de la production est prévue plus tard dans l'année. La baisse des intentions de mise en culture de cette année est probablement due à la chute significative des cours internationaux du blé ces derniers mois. La production de blé en Zambie, même si elle représente moins de 10 pour cent de la production régionale, est en augmentation, reflétant le développement récent des structures d'irrigation dans ce pays.


Les besoins d'importations devraient être en baisse pour la campagne de commercialisation 2009/10

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En raison d'une récolte exceptionnelle dans plusieurs pays de la région, la FAO revoit à la baisse pour toute la région les besoins d'importations de céréales de la campagne de commercialisation 2009/10 (principalement avril/mars). Cependant, comme l'on prévoit cette année en Afrique du Sud une mauvaise récolte de blé et une augmentation conséquente des besoins totaux d'importations de céréales, la baisse des besoins d'importations dans le reste de l'Afrique australe (hors Afrique du Sud) apparaît encore plus prononcée (tableau 9 et figure 12). Du fait de la hausse de la production, qui intervient même au niveau des ménages des petites fermes collectives, les besoins totaux d'importations d'aide alimentaire en céréales (calculés comme le déficit céréalier non couvert par rapport aux importations commerciales prévues) devraient être inférieurs aux importations d'aide alimentaire observées ces dernières années. Le tableau 9 et la figure 12 présentent les estimations par pays pour 2009/10, face aux importations de 2008/09 et à la moyenne des cinq dernières années.


Tableau 9. Afrique australe - Besoins d'importations de maïs et de céréales en 2009/10
( en milliers de tonnes)1
  Maïs Total des céréales
  2009/10 prévisions 2008/09
estim.
2004/05-2008/09 moyenne 2009/10 par rapport à 2009/10 prévisions 2008/09 estim. 2004/05-2008/09 moyenne 2009/10 par rapport à
  2008/09
%
la moyenne de 5 ans
%
2008/09
%
la moyenne de 5 ans
%
Recul des importations céréalières par rapport à 2008/09
Zambie010149-100-10021140129-85-84
Malawi1109162-99-9961186252-67-76
Botswana127283179-55-29273469330-42-17
Zimbabwe480735604-35-216811 013785-33-13
Namibie86154106-44-19151193170-22-11
Mozambique160302142-4713813975879-17-8
Variation faible des importations céréalières par rapport à 2008/09
Swaziland667377-10-14127128132-1-4
Maurice8886872131430830323
Augmentation des importations céréalières par rapport à 2008/09
Lesotho117100100171621220320444
Angola153607715598908834764919
Afrique du Sud20027531641-622 4432 1652 53813-4
Madagascar253582635826021728020-7
Afrique australe 1 503 2 032 2 120 -26 -29 6 262 6 831 6 766 -8 -7
Afrique australe non compris l'Afrique du Sud 1 303 2 005 1 588 -35 -18 3 819 4 666 4 227 -18 -10
1 Année commerciale avril/mars sauf pour l'Afrique du Sud, la Zambie et la Namibie (mai/avril) et Maurice (janvier/décembre).
Sources: Missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour le Zimbabwe et la Namibie; pour les autres pays - estimations nationales des gouvernements .
Note
: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Dans la plupart des pays importateurs, les prix nominaux actuels du maïs sont encore supérieurs aux prix correspondants de 2008

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Les prix nominaux du maïs baissent actuellement, conformément aux tendances saisonnières d'après les récoltes. Toutefois, dans la plupart des cas, ils sont toujours plus élevés que ceux relevés pendant les mois correspondants en 2007, avant la flambée. Dans certains cas, les prix restent plus élevés qu'il y a un an. Alors que les hausses de prix des 24 derniers mois sont plutôt fortes, dans la plupart des cas les prix nominaux ont, au cours des 12 derniers mois, progressé moins rapidement que les prix à la consommation, indiquant une certaine baisse en termes réels par rapport aux niveaux records de 2008. Les pays qui produisent un excédent de maïs, comme l' Afrique du Sud ou la Zambie, affichent en général des prix locaux plus bas que les pays déficitaires. En raison d'une nouvelle récolte exceptionnelle cette année (légèrement inférieure cependant à la production record de l'année dernière) et de stocks de report élevés, le prix du maïs a reculé en Afrique du Sud, et y est resté bas. Les prix du marché en Namibie, qui dépendent de l'Afrique du Sud et sont indexés sur sa monnaie, suivent de très près le marché sud-africain. On observe toutefois des hausses soudaines de prix selon le calendrier des importations.

Après avoir bénéficié des prix du maïs les plus bas de la région, essentiellement grâce aux contrôles du gouvernement, le Zimbabwe a connu une flambée (même en USD) due à la baisse de la production et des importations nationales durant la période d'inflation galopante. Suite aux réformes économiques récentes (telles l'abandon du dollar zimbabwéen et l'adoption du dollar des États-Unis et du rand sud-africain comme devises légales, la suppression des restrictions des importations alimentaires, l'autorisation des contrats privés, etc.) et à une récolte relativement bonne, les prix ont radicalement baissé et cadrent davantage avec les prix paritaires à l'importation.

Les prix de détail du maïs à Maputo dans le sud du Mozambique, la principale zone déficitaire en céréales, sont parmi les plus élevés de la région. Cette situation reflète le coût élevé du transport des céréales du nord du pays, qui est excédentaire, ou des importations d'Afrique du Sud.

À Madagascar, le prix du riz suit les fluctuations saisonnières habituelles. Il se situe actuellement presqu'au même niveau que l'année précédente à la même période, bien qu'il soit légèrement plus élevé qu'il y a deux ans. Ces fluctuations cadrent plus ou moins avec les estimations de la récolte de paddy nationale de 2009/10. Le prix du riz importé, influencé par les cours internationaux et intérieurs, a suivi une évolution similaire mais moins marquée.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

La situation générale de la sécurité alimentaire s'est améliorée mais des situations localisées d'insécurité et de vulnérabilité alimentaires persistent

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Dans la sous-région d'Afrique australe, la sécurité alimentaire globale s'est améliorée pendant cette période d'après récolte. Elle devrait être bien meilleure cette année que celles précédentes, la plupart des pays de la région ayant rentré de bonnes récoltes. Globalement, la disponibilité en maïs blanc est plus que suffisante et dépasse les besoins d'importation de la région qui représentent environ 1,3 million de tonnes (hors Afrique du Sud). À elle seule, l'Afrique du Sud devrait compter plus de 2 millions de tonnes de maïs excédentaire exportable. En outre, selon les estimations officielles, le Malawi et la Zambie devraient également enregistrer cette année des excédents de maïs. Dans ce contexte, cependant, on observe des foyers de vulnérabilité et d'insécurité alimentaire en Afrique australe, notamment au Zimbabwe, au Lesotho et au Swaziland.

Asie

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Extrême-Orient

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

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Excellentes récoltes céréalières de début de campagne dans les principaux pays producteurs

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Les récoltes de blé d'hiver de la campagne principale 2008/09 et du riz de la première campagne 2009 sont pratiquement terminées dans toute la sous-région, tandis que la préparation des sols et les semis de riz et de céréales secondaires de la campagne principale sont bien avancés. En Chine (continentale), la récolte de la campagne d'hiver, qui représente environ 95 pour cent de la production annuelle totale de blé, est quasiment achevée dans les grandes provinces productrices. En dépit de la grave sécheresse hivernale en début de campagne, l'on s'attend à une production exceptionnelle de l'arrivée de précipitations en temps voulu et de l'augmentation de la disponibilité d'eau d'irrigation du fait du soutien du gouvernement à la fin février et au mois de mars. Pour 2009, la production totale du pays, qui comprend quelque 6 millions de tonnes de blé de printemps encore à récolter, est estimée provisoirement à 113,2 millions de tonnes, volume record en hausse de 0,74 millions de tonnes par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. En Inde, la récolte de blé de 2009 est quasiment terminée et les estimations préliminaires en établissent la production à 77,6 millions de tonnes, ce qui est inférieur au record établi l'année dernière (78,4 millions de tonnes), tout en restant bien supérieur à la moyenne quinquennale (72,85 millions de tonnes). De même, au Pakistan, une récolte de blé exceptionnelle 2009 vient d'être engrangée du fait de pluies abondantes et du fort engagement du gouvernement à maintenir le prix minimum garanti pour les producteurs. En République islamique d'Iran la récolte du blé d'hiver est actuellement en cours. Durant la campagne de végétation, la région nord-ouest du pays - la principale zone de culture de blé - a bénéficié d'une pluviosité favorable, avec des quantités de pluies bien supérieures à la moyenne au mois d'avril. La production de blé devrait être de 38 pour cent supérieure à celle de la maigre récolte de l'année dernière, atteignant en tout 13,5 millions de tonnes, tandis que la production d'orge atteindrait 2,2 millions de tonnes.

Tableau 10. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Asie 285.6 276.0 287.4 268.9 277.2 277.4 601.2 622.6 622.5 1 155.7 1 175.8 1 187.3
Extrême-Orient 212.0 216.3 218.3 242.7 256.0 253.5 595.5 618.0 617.5 1 050.2 1 090.3 1 089.3
Bangladesh0.70.91.00.50.50.543.447.948.044.649.349.5
Chine109.3112.5113.2163.6175.9172.2187.4193.4194.7460.3481.7480.1
Inde75.878.477.640.738.037.8145.0149.0145.2261.5265.4260.6
Indonésie0.00.00.013.316.317.057.260.360.970.476.677.9
Pakistan23.321.823.83.73.73.78.39.89.535.335.337.0
Thaïlande0.00.00.04.14.54.532.131.431.136.235.935.6
Viet Nam0.00.00.03.63.73.735.938.639.039.542.342.7
Proche-Orient 45.9 35.9 43.8 20.6 16.6 19.2 5.0 4.0 4.3 71.4 56.5 67.2
Iran (République
islamique d')
15.09.813.55.12.93.43.32.62.823.515.319.7
Turquie17.217.820.011.410.811.70.60.80.829.229.332.5
Pays asiatiques
de la CEI
27.6 23.6 25.3 5.7 4.6 4.7 0.7 0.6 0.7 33.9 28.9 30.7
Kazakhstan16.612.514.03.32.32.50.30.30.320.215.116.8
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


La campagne d'été a déjà débuté mais les perspectives restent incertaines

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En Inde, les semis de céréales secondaires et de riz de la campagne principale Kharif, à récolter en septembre, sont en cours. Les perspectives initiales ne sont pas favorables du fait du retard de l'arrivée des pluies de mousson du sud-ouest dans quelques-unes des principales régions productrices. Au 2 juillet, la pluviosité totale pondérée pour l'ensemble de l'Inde depuis le début de la saison de la mousson (1 juin) est de 46 pour cent inférieure à la moyenne. Toutefois, les résultats définitifs de la campagne Kharif dépendront étroitement de l'évolution des pluies de mousson du sud-ouest en juillet et août. Au Bangladesh, la récolte de riz boro s'est achevée au mois de mai et s'avère exceptionnelle. La mousson du sud-ouest est actuellement active sur le pays, ce qui présage d'un bon démarrage de la campagne Aman. Au Sri Lanka, le riz de la campagne principale Maha de 2009, mis en terre en octobre-novembre 2008, a été récolté. Pour 2009, la production totale de paddy (Maha et Yala) est estimée à 3,6 millions de tonnes, à peine un peu inférieure à la récolte record de l'année précédente. L' Indonésie signale également une récolte record de riz de campagne principale.

Nouvelles politiques des gouvernements en matière de commerce et de production

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Plusieurs pays ont mis en ouvre de nouvelles politiques visant à encourager les exportations de céréales et à soutenir la production de céréales alimentaires en 2009. En raison des excellentes récoltes prévues et des bonnes disponibilités céréalières pour 2009/10, la Chine a supprimé à compter du 1er juillet les taxes à l'exportation sur certaines céréales, notamment le blé (3 pour cent), le riz (3 pour cent) et le soja (5 pour cent). La Chine a également aboli les taxes spéciales à l'exportation frappant certains engrais. Le gouvernement de l' Inde aurait autorisé l'exportation de 650 000 tonnes de blé suite à ses achats de céréales en 2009 dépassant les 24 millions de tonnes, un chiffre bien supérieur à celui de l'année précédente. Il envisagerait également d'assouplir les règles en matière d'exportation de riz non basmati s'il demeure un surplus de riz commercialisable une fois satisfaites les exigences de son programme de filet de sécurité. Le gouvernement de la Thaïlande a fixé un prix minimum garanti pour les producteurs de paddy de deuxième campagne de 11 800 THB (332 USD) la tonne en vertu d'un nouveau plan d'intervention débutant le 16 mars et qui se poursuivra tout au long du mois de juillet. Ce plan d'intervention aurait déjà abouti à l'achat de 4,1 millions de tonnes de paddy, d'une valeur estimée de 46 millions THB (1,4 milliard USD). Le premier ministre du Vietnam aurait demandé aux entreprises d'État d'acheter jusqu'à 2 millions de tonnes de riz afin de soutenir la production de riz paddy de deuxième campagne. Durant le premier semestre de cette année, le pays en a exporté 3,8 millions de tonnes, soit 25 pour cent de plus que durant la même période de l'année précédente.

Les prix alimentaires se maintiennent à des niveaux historiques dans plusieurs pays

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Les prix des denrées de base ont continué à baisser dans certains pays durant le second trimestre de cette année. Ils demeurent cependant sensiblement supérieurs à ceux des années d'avant la crise alimentaire de 2008. Leur impact sur la consommation alimentaire globale des populations vulnérables reste important. Au Sri Lanka, le prix de détail du riz était de 62,3 roupies/kg en juin 2009 à Colombo, soit inférieur de quelque 6 pour cent à celui du même mois en 2008, mais encore 74 pour cent plus cher qu'il ne l'était en juin il y a deux ans. Au Pakistan, le prix de détail de la farine de blé à Karachi était de 29,21 roupies/kg au mois de mai 2009, soit 15 pour cent de moins que le sommet d'octobre 2008, mais toujours supérieur de 90 pour cent à celui du mois de mai 2007. Aux Philippines, au niveau national, le prix de détail moyen du riz usiné normal (Regular Milled Rice ou RMR) était de 31,46 pesos/kg au mois de mai 2009, soit inférieur de 12 pour cent au sommet atteint en juin 2008, mais encore supérieur de 43 pour cent à celui de mai 2007.

 
 
 
 


Des difficultés d'approvisionnements vivriers et d'accès au marché perdurent dans plusieurs pays

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En dépit d'une situation globalement satisfaisante dans la sous-région, les populations vulnérables d'un certain nombre de pays asiatiques restent touchées par de sérieuses difficultés d'approvisionnement alimentaire. Au Népal, la situation alimentaire de plus de deux millions de personnes demeure précaire du fait des mauvaises récoltes dues à la sécheresse hivernale de 2008/09. Dans certains districts des régions extrême-ouest et centre-ouest du Népal, les rendements des cultures - qui, durant la période allant de novembre 2008 à février 2009, n'ont reçu que moins de 50 pour cent des précipitations moyennes - ont chuté de plus de moitié selon le récent rapport d'évaluation des récoltes mené conjointement par le Ministère de l'agriculture et des coopératives (MOAC), le PAM et la FAO. Le cyclone Aila a frappé la côte sud-ouest du Bangladesh le 25 mai, occasionnant des dégâts étendus. Plus de 240 000 maisons ont été totalement détruites et 370 000 l'ont été en partie, exposant plus de 4 millions de personnes à l'insécurité alimentaire. Au nord-ouest du Pakistan, quelque 3 millions d'habitants auraient été déplacés et seraient confrontés à des pénuries suite aux récents troubles civils.Au Sri Lanka, après la cessation des hostilités entre les Tigres de libération d'Eelam Tamoul (Liberation Tamil Tigers of Eelam - LTTE) et le gouvernement en mai 2009, plus de 300 000 personnes ont été déplacées et ont depuis été relogées dans des camps administrés par le gouvernement. Au Myanmar, la poursuite des mesures d'aide agricole et alimentaire reste nécessaire pendant la campagne d'été et tout au long de l'actuelle saison de la mousson afin d'aider les petits agriculteurs à rétablir leur production et leurs moyens d'existence dans les zones touchées par le cyclone Nargis l'année dernière. En République démocratique et populaire de Corée, du fait des réductions de l'aide fournie, l'on s'attend à voir s'aggraver la situation alimentaire de plus de 6 millions de personnes vulnérables durant la période de soudure précédant la récolte de novembre. Le Programme alimentaire mondial n'a reçu que 15 pour cent des 504 millions USD nécessaires pour satisfaire à ses besoins prévus pour l'aide d'urgence.

Proche-Orient

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Dans l'ensemble de la sous-région, les récoltes des cultures d'hiver de 2009 sont quasiment achevées, alors que la plupart des pays ont bénéficié d'un temps sec de saison au mois de juin. Durant le mois de mai, dans une grande partie de la Turquie, les précipitations moyennes ont généralement maintenu une humidité des sols propice aux phases reproductive et de remplissage du blé d'hiver et de l'orge. Les estimations signalent une augmentation de la production céréalière, qui devrait s'établir à 67 millions de tonnes alors qu'elle était de 56,5 millions de tonnes l'année précédente, durant laquelle des conditions de sécheresse extrême avaient décimé les récoltes.

En Turquie, le temps sec du mois de juin a favorisé la précocité des récoltes dans la plupart des régions productrices. Grâce à une pluviosité favorable, l'on s'attend à voir la production d'orge augmenter d'environ 27 pour cent par rapport à celle de l'année dernière pour atteindre 7,5 millions de tonnes. La production de blé devrait être de 20 millions de tonnes, une récolte moyenne mais supérieure de 12 pour cent à celle de l'année précédente. De même, la République arabe syrienne a enregistré des précipitations normales durant la campagne agricole, avec des vagues de sécheresse durant la récolte. La récolte de blé d'hiver devrait être la seconde plus faible de la décennie en cours même si, par rapport à l'année dernière, la production de blé devrait augmenter de 53 pour cent pour atteindre 3,2 millions de tonnes. Malgré tout, il sera nécessaire de poursuivre les importations de céréales afin de satisfaire aux besoins nationaux. La récolte d'orge d'hiver est achevée, et devait être de 700 000 tonnes. En Iraq, au sein des principales régions productrices de blé, le cumul des précipitations de septembre 2008 à avril 2009 était en moyenne de 25 à 65 pour cent inférieur aux niveaux normaux. Cette faible pluviosité a nui à la croissance des céréales d'hiver, particulièrement dans la région septentrionale, mais la production de blé devrait augmenter par rapport à l'année dernière et atteindre 2 millions de tonnes. Afin de stabiliser les disponibilités céréalières, en 2009/10, il sera une fois encore nécessaire de procéder à des importations de céréales supérieures à la moyenne. En Israël, la production céréalière devrait être de 88 000 tonnes, chiffre bien inférieur à la moyenne, mais environ 30 pour cent supérieur à celui exceptionnellement faible de l'année dernière. En Afghanistan, malgré une faible pluviosité lors des phases initiales de la campagne agricole, la pluviosité s'est améliorée entre février et mai 2009. La hausse du prix du blé a encouragé les cultivateurs à accroître leurs superficies emblavées, et la production de cette céréale devrait atteindre 3,5 millions de tonnes. La récolte des cultures d'hiver devrait se conclure en août. Au Liban et en Jordanie, la production céréalière devrait augmenter par rapport à celle de l'année précédente, la récolte des céréales d'hiver devant s'achever en juillet.

Pays asiatiques de la CEI

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Dans les pays asiatiques de la CEI, les semis de céréales de printemps sont achevés tandis que les récoltes des céréales d'hiver ont débuté, sauf au Kazakhstan où elles ne commencent qu'en septembre. Les abondantes précipitations printanières ont maintenu une humidité des sols satisfaisante, laissant espérer de bonnes récoltes céréalières à travers la région.

L' Azerbaïdjan, qui a augmenté la superficie de ses terres emblavées, devrait voir sa production céréalière dépasser la moyenne, avec plus de 2 millions de tonnes, certaines prévisions optimistes tablant sur un chiffre proche des 2,5 millions de tonnes. Si ces prévisions se confirment, les importations de blé seront considérablement réduites durant la campagne commerciale 2009/10. En Géorgie, la récolte de blé s'annonce aussi bonne que celle de l'année dernière, après deux années consécutives de mauvaises récoltes (2007 et 2006). Au Tadjikistan, la situation reste mitigée, des pluies violentes ayant endommagé les semis de printemps, notamment le coton et les céréales secondaires, alors que la récolte de blé d'hiver devrait en partie se rétablir par rapport aux mauvais résultats de l'année dernière.

Au Kazakhstan, l'on estime que les superficies emblavées en blé sont passées de 12,9 millions d'hectares l'année dernière à 13,8 millions cette année. Dans la mesure où les conditions météorologiques resteront bonnes durant l'été, la production de blé de 2009 pourrait atteindre les 14 millions de tonnes, par rapport aux 12,5 millions de 2008. Les exportations de blé durant la campagne commerciale actuelle 2008/09 devraient atteindre 5,5 millions de tonnes, soit une baisse d'environ 30 pour cent par rapport à l'année précédente. En raison de l'importante récolte de blé prévue pour cette année, les disponibilités exportables pourraient être bien plus importantes en 2009/10.

Amérique latine et Caraïbes

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique centrale et Caraïbes

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Au Mexique, cette année, les conditions météorologiques sont favorables au blé

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Le temps sec a favorisé la précocité de la maturation et de la récolte du blé d'hiver de la campagne principale de 2009 au Mexique dans les principaux États producteurs de Sonora, Guanajuato, Baja California et Michoacán. La production saisonnière est provisoirement estimée à un volume record de 3,9 millions de tonnes, essentiellement dû à une importante augmentation des superficies emblavées qui ont atteint 725 000 hectares, dépassant ainsi les intentions de semis officielles d'environ 10 pour cent, soit quelque 75 000 hectares.

Les premières perspectives de production de céréales secondaires sont prometteuses

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Les semis de céréales secondaires et de haricots (cultures pluviales pour la plupart) de la première campagne de 2009 sont en cours dans tous les pays d'Amérique centrale. Au Mexique, après quelques semaines de sécheresse, les précipitations bénéfiques de juin sur l'est et le centre du plateau méridional ont stimulé l'humidité des sols au bénéfice du maïs et du sorgo de culture d'été 2009 dans les principaux États producteurs, Guanajuato, Jalisco et Michoacán. Les semis devraient approcher des bons niveaux atteints en 2008, avec 6,9 millions d'hectares de maïs d'été et 1,1 million d'hectares de sorgo prévus. Dans les Caraïbes, les semis sont en cours à Cuba, alors que la récolte a déjà commencé en Haïti et en République dominicaine, où les perspectives concernant la production sont bonnes suite aux précipitations bien réparties tout au long de la saison de végétation.

La superficie totale sous-régionale de céréales secondaires devrait atteindre un niveau record de 12,4 millions d'hectares en 2009, légèrement supérieur à celui établi lors de l'année précédente et poursuivant la courbe ascendante entamée en 2005. Les semis de riz paddy de campagne d'été principale de 2009 sont en cours à travers toute la sous-région, alors que les intentions de semis laissent entrevoir une superficie record d'environ 710 000 hectares et une augmentation d'environ 20 000 hectares par rapport à 2008, essentiellement à Cuba, en Haïti et en République dominicaine.

Compte tenu des résultats des récoltes déjà en cours et à supposer que les conditions soient normales et les rendements moyens pour les cultures actuellement mises en terre, les prévisions provisoires établissent la production céréalière totale de la sous-région à 41,3 millions de tonnes, en baisse de 1,4 million de tonnes par rapport au record de 2008 mais encore de 6 pour cent supérieure à la moyenne de ces cinq dernières années.

Tableau 11. Production céréalière de l'Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique latine
et Caraïbes
27.0 21.1 20.5 127.6 137.7 118.0 24.5 26.7 27.4 179.1 185.4 165.9
Amérique
centrale et
Caraïbes
3.6 4.0 4.1 34.0 36.1 34.5 2.5 2.6 2.7 40.0 42.7 41.3
Mexique3.64.04.129.731.930.10.30.30.333.636.234.5
Amérique
du Sud
23.4 17.1 16.4 93.6 101.6 83.5 22.1 24.1 24.7 139.0 142.7 124.6
Argentine16.38.37.026.627.016.81.11.21.244.036.625.0
Brésil4.15.95.753.961.653.311.312.112.769.379.671.8
Colombie0.00.00.01.81.81.92.42.62.64.24.44.5
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.



Les prix restent supérieurs à ceux de l'année dernière en dépit de perspectives de production favorables

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Depuis août 2008, au Mexique, les prix de gros du maïs blanc (utilisé pour la préparation de tortillas) et du riz se sont stabilisés à des niveaux élevés, 4 000 et 11 500 pesos la tonne, respectivement. Par contre, les prix de gros des haricots ont poursuivi leur hausse vertigineuse: de janvier 2008 à juin 2009, ils sont passés de 7 700 à plus de 17 000 pesos la tonne, compromettant gravement l'accès des consommateurs locaux à cette importante source de protéines. Dans tous les autres pays d'Amérique centrale, à l'exception du Nicaragua, les prix des céréales sont stables ou en baisse par rapport aux sommets atteints au milieu de l'année 2008. De nombreux pays se trouvant en période de disette, qui durera jusqu'à l'arrivée sur les marchés des produits de première campagne en août, l'on s'attend à les voir grimper à nouveau, ce qui aura un impact négatif sur la sécurité alimentaire des personnes les plus vulnérables, particulièrement dans les zones urbaines pauvres.

En Haïti, le nombre de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire est officiellement estimé avoir baissé, passant de 2,8 millions à 2,1 millions en début d'année. Cela est dû à l'excellente production de denrées de base d'hiver en 2008, à la réduction progressive des prix du marché et à la mise en ouvre de programmes de filets de sécurité fondés sur des travaux qui exigent une main d'ouvre abondante, financés par des donateurs ou par l'État. Les programmes d'aide alimentaire restent cependant encore nécessaires aux groupes les plus vulnérables qui vivent dans les bidonvilles urbains les plus pauvres ainsi que dans les départements du Nord-ouest, d'Artibonite, du Sud-est, de Nippes, du Sud et de Grand'Anse.



 
 
 
 


Amérique du Sud

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Baisse importante en 2009 de la production totale de maïs et de blé

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Les premières prévisions en matière de production céréalière 2009 sont de 124,6 millions de tonnes, soit quelque 14 pour cent de moins que la production record de 2008 et de 4 millions de tonnes inférieures à la moyenne de ces cinq dernières années. Cela est essentiellement dû à l'importante réduction des récoltes de maïs d'été qui sont quasiment terminées à travers toute la sous-région ainsi qu'aux mauvaises perspectives concernant la récolte de blé d'hiver qui n'en est encore qu'à sa phase de semis. La récolte de maïs de 2009 sera achevée en juillet/août et l'on estime que la production totale connaîtra une baisse de presque 20 pour cent par rapport au record de l'année dernière, passant de 91,7 millions de tonnes à 74,5 millions du fait de la sécheresse qui a duré durant toute la saison de végétation et qui a touché toutes les grandes régions productrices. En outre, des prix intérieurs peu attractifs, associés à la cherté des intrants et aux difficultés d'obtention de crédits ont incité les cultivateurs à réduire les superficies ensemencées ainsi que l'utilisation d'engrais, ce qui a eu des effets négatifs sur les rendements. Les premières prévisions en matière de production totale de blé pour 2009 sont très semblables, voire inférieures, au niveau déjà médiocre de 2008 (17 millions de tonnes) du fait de la grave sécheresse et des basses températures qui entravent les semis en Argentine, l'un des cinq principaux fournisseurs mondiaux de blé au cours de ces dernières années ainsi que le principal producteur de la sous-région. Là, les estimations des superficies emblavées n'ont cessé d'être revues à la baisse au cours des dernières semaines, tablant actuellement uniquement sur 3 millions d'hectares, le niveau le plus bas depuis au moins 100 ans, inférieur de 30 pour cent à celui de l'année dernière. Cependant, en ce qui concerne le Brésil et l'Uruguay, le scénario en matière de récolte de blé pour 2009 est bien différent. Au Brésil, les premières estimations des superficies ensemencées sont d'environ 2,3 millions de tonnes, soit l'équivalent des bons chiffres enregistrés en 2008 et, dans la mesure où les conditions météorologiques favorables se poursuivront tout au long de la campagne, les prévisions provisoires tablent sur une production supérieure à la moyenne atteignant les 5,7 millions de tonnes. En Uruguay, les intentions de semis officielles pour le blé s'établissent à 500 000 hectares, soit 9 pour cent de plus que la superficie record de 2008 et le double de la moyenne de ces cinq dernières années. Cet intérêt renouvelé pour la culture du blé s'explique en partie du fait des investissements accrus des agriculteurs argentins qui préfèrent déplacer leur activité en Uruguay du fait de toute une série de facteurs locaux, tels que de meilleurs prix au niveau national, de meilleures conditions d'exportation, de plus grandes facilités de crédit et la moindre valeur locative des terres.

Des perspectives positives pour la production de riz paddy en 2009

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La production totale de riz paddy au niveau sous-régional, dont la récolte est quasiment terminée, est estimée à un niveau record de 24,7 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de mieux que lors des belles récoltes de 2008. Certains pays andins comme la Bolivie, le Pérou et le Venezuela, ainsi que le Brésil et l'Uruguay, font état de productions importantes. En Bolivie, la production de riz paddy pour 2009 a officiellement atteint un record, avec 457 000 tonnes, soit 20 pour cent de plus qu'en 2008, conséquence des semis record dans les plaines orientales (200 000 hectares). Au Pérou, la récolte de riz paddy irrigué de 2009 sera achevée en juillet/août. En début de saison, des prix attractifs pour les producteurs et une eau abondante dans les réservoirs des principales zones productrices septentrionales ont incité les agriculteurs à ensemencer quelque 370 000 hectares, une superficie quasiment identique à celle record de l'année précédente. En se basant sur des rendements moyens, les premières estimations de la production de riz paddy de 2009 tablent sur un niveau quasiment record de 2,7 millions de tonnes. Au Brésil et en Uruguay, les conditions météorologiques favorables tout au long de la période de végétation ont eu pour conséquence des rendements record et une production supérieure à la moyenne.

Les exportations de céréales argentines sont en perte de vitesse

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L'insuffisance attendue de la production de blé et de maïs de l'Argentine constitue un nouveau problème de taille dans la sous-région. L'on s'attend à ce que les exportations de céréales argentines atteignent leur plus bas niveau lors de la campagne commerciale (juillet-juin) 2009/2010 avec seulement 12 millions de tonnes, un chiffre bien inférieur à la moyenne de ces cinq dernières années qui frôlait les 20 millions de tonnes. Les exportations de maïs en particulier ne devraient être que de 9 millions de tonnes, et celles de blé ne pourraient atteindre que 1,5 million de tonnes. Cette situation est en train d'ouvrir de nouvelles perspectives commerciales pour d'autres pays exportateurs du Mercosur comme le Brésil pour le maïs et l'Uruguay et le Paraguay à la fois pour le blé et le maïs, tout en contraignant des importateurs de blé comme le Brésil à rechercher de nouveaux fournisseurs hors de la sous-région, comme la Fédération de Russie et le Canada.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Les prix alimentaires continuent de baisser au sein des principaux marchés andins

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Dans les pays andins, les prix des principales denrées alimentaires sont en train de baisser avec l'arrivée sur les marchés de la production nouvelle. À La Paz (Bolivie), les prix de gros nominaux du riz, des pommes de terre et de la farine de blé étaient inférieurs à ceux d'il y a un an de 28, 40 et 41 pour cent, respectivement. Au Pérou, le prix de gros moyen du riz poursuivait sa baisse par rapport au sommet atteint en octobre 2008 et l'on s'attend à voir cette tendance se poursuivre du fait des bonnes perspectives pour la production de riz paddy de 2009. Le prix des pommes de terre a également chuté d'environ 25 pour cent par rapport à son niveau record de janvier 2009; il demeure cependant supérieur de 21 pour cent à celui d'il y a 12 mois. Par contre, à Lima, le prix de détail de la farine de blé n'a pratiquement pas évolué par rapport à son niveau record de juin 2008.

Après une baisse continue suite aux sommets atteints en avril/mai 2008, le prix de gros du blé est à nouveau reparti à la hausse depuis le début 2009 au sein des principaux pays producteurs comme l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, essentiellement du fait des médiocres perspectives concernant la production argentine.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 


Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

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Aux États-Unis, la récolte de blé est moindre mais les semis de maïs sont plus importants que prévus

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Aux États-Unis, à la fin juin, après un démarrage plutôt lent, la récolte de blé d'hiver était bien avancée dans les États du Sud. Selon les dernières prévisions officielles, la production de blé d'hiver s'élèverait à quelque 40,6 millions de tonnes, soit près de 20 pour cent de moins que l'année précédente. La superficie ensemencée a diminué de 6 pour cent et l'on s'attend à des rendements moindres dans certaines régions, notamment au Texas et dans l'Oklahoma où les cultures ont été endommagées par des conditions climatiques défavorables. Il ressort également des dernières indications que la récolte de blé de printemps sera moins importante malgré un état apparemment bon de la plupart des cultures. Il est peu vraisemblable qu'une quelconque amélioration des rendements attendus par rapport à l'année précédente puisse compenser le recul de la superficie ensemencée, officiellement estimée inférieure de 3 pour cent à celle de 2008. Les prévisions établissent désormais la production totale de blé à 54,9 millions de tonnes, un chiffre légèrement inférieur aux précédentes prévisions, en baisse de 19 pour cent par rapport à l'année précédente. En ce qui concerne les céréales secondaires, selon les dernières estimations officielles et malgré le temps humide lors des semis dans certains endroits, la majeure partie du maïs était plantée au début du mois de juin, la superficie totale atteignant environ 35,2 millions d'hectares, soit une hausse de 1 pour cent par rapport à l'année précédente et la seconde la plus importante depuis plus de 60 ans. En tablant sur des rendements moyens, l'on prévoit que la production de maïs en 2009 sera de 303 millions de tonnes, proche du niveau de l'année dernière; elle dépendra cependant en grande partie des conditions climatiques au cours des prochains mois. Au Canada, les perspectives concernant la récolte de blé 2009 se sont légèrement dégradées au cours des dernières semaines suite aux semis tardifs dans certains endroits du fait d'un temps humide et du froid excessif qui ont retardé la levée. Même si la superficie ensemencée en blé pourrait finalement être la même que l'année dernière, ce qui est plus que ce à quoi l'on pouvait s'attendre selon les intentions de semis annoncées par les agriculteurs en début d'année, les rendements devraient être inférieurs à ceux relativement satisfaisants de l'année précédente; l'on prévoit ainsi pour 2009 une production de blé de 25 millions de tonnes, soit une baisse de 13 pour cent par rapport à 2008.

Tableau 12. Production céréalière de l'Amérique du Nord, de l'Europe et de l'Océanie
( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total des céréales
  2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév. 2007 2008 estim. 2009 prév.
Amérique du
Nord
75.9 96.6 79.9 378.9 353.8 345.0 9.0 9.2 10.0 463.8 459.7 434.9
Canada20.128.625.028.027.425.40.00.00.048.056.050.4
États-Unis55.868.054.9350.9326.5319.69.09.210.0415.7403.7384.5
Europe 189.9 247.7 220.4 197.3 251.7 225.7 3.6 3.5 3.8 390.8 502.9 449.9
UE120.2150.0134.7138.0162.8150.12.82.62.9260.9315.4287.7
Serbie2.02.12.24.46.36.90.00.00.06.48.49.1
Pays européens de
la CEI
64.9 92.5 80.7 49.7 76.3 62.7 0.8 0.8 0.8 115.4 169.6 144.2
Fédération de
Russie
49.463.859.030.141.735.50.70.70.780.2106.295.3
Ukraine13.725.919.513.826.420.00.10.10.127.652.439.6
Océanie 13.9 21.7 22.3 11.4 12.7 12.9 0.2 0.0 0.1 25.4 34.4 35.3
Australie13.621.422.010.812.112.40.20.00.124.633.534.4
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.


Europe

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Les prévisions concernant la production de céréales ont été revues à la baisse suite à la sécheresse dans certains endroits, particulièrement à l'est de la région

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Bien que les prévisions précédentes aient déjà signalé que la production de céréales pourrait être inférieure dans la région du fait de la moindre superficie ensemencée, les dernières informations indiquent que ces moindres rendements attendus pourraient faire que la récolte sera moindre que celle à laquelle on pouvait s'attendre. Dans l' UE, les conditions météorologiques des récentes semaines ont été généralement favorables mais, selon divers rapports, dans certains pays le temps sec des mois précédents aurait causé des dommages irréversibles, réduisant ainsi le rendement potentiel. Tel est notamment le cas de la Roumanie et de la Hongrie. L'on estime actuellement que, pour 2009, la production totale de blé de l'UE s'établira à environ 135 millions de tonnes, soit une baisse de quelque 10 pour cent par rapport à l'année précédente, tandis que la production de céréales secondaires s'établirait à 150 millions de tonnes, soit une baisse d'environ 8 pour cent par rapport à 2008.

Dans les pays européens de la CEI, les semis de céréales de printemps sont achevés tandis que la récolte des céréales d'hiver vient de débuter. Le temps anormalement froid et sec du mois d'avril a retardé la campagne de semis de céréales de printemps; les températures plus chaudes et les bonnes précipitations des mois de mai et juin ont été favorables à la levée des céréales de printemps, tout en améliorant les conditions pour celles d'hiver. Les perspectives en termes de production céréalière totale pour 2009 sont bonnes, les premières estimations étaient de 144,2 millions de tonnes, soit inférieure de 15 pour cent à la récolte exceptionnelle de l'année précédente, mais cependant supérieure de 10 pour cent à la moyenne de ces cinq dernières années.

L'on estime que la superficie totale emblavée pour la récolte 2009 sera quasiment la même, voire légèrement supérieure, à celle de l'année dernière. Les rendements devraient cependant être inférieurs à ceux de 2008, et ce du fait du temps sec et froid du début du printemps.

Dans la Fédération de Russie, les perspectives concernant la récolte de céréales 2009 sont bonnes et la production pourrait atteindre son second niveau le plus élevé, après celle record de 106,2 millions de tonnes de l'année dernière. La superficie totale emblavée devrait atteindre quelque 46,6 millions d'hectares, soit environ un million de plus que l'année précédente. À supposer que le temps reste normal jusqu'aux récoltes, et selon les prévisions provisoires, la production céréalière de 2009 devrait être de quelque 95 millions de tonnes, dont 59 millions de tonnes de blé, par rapport aux 63,8 millions de tonnes en 2008. L'on s'attend à ce que, lors de la nouvelle campagne commerciale, les exportations de céréales diminuent d'environ 3 à 5 millions de tonnes par rapport au record de 22,9 millions de tonnes estimées pour la campagne commerciale 2008/09, du fait de la concurrence accrue attendue au sein des marchés céréaliers mondiaux.

En Ukraine, les perspectives en matière de récolte céréalière pour 2009 sont satisfaisantes, les premières estimations tablant sur quelque 39,6 millions de tonnes, soit environ 24 pour cent de moins que le record de l'année dernière, mais cependant supérieure de 3 pour cent à la moyenne de ces cinq dernières années. La production de blé devrait être de 19,5 millions de tonnes, en baisse de 6,4 millions de tonnes du fait que la superficie emblavée et le rendement seront tous deux moindres qu'en 2008. La production d'orge devrait également fléchir, passant de 12,6 à 10,0 millions de tonnes, malgré l'accroissement de la superficie ensemencée, du fait que l'on s'attend à de moindres rendements pour l'orge de printemps (campagne principale) par rapport à 2008, les semis ayant été tardifs. Suite à la suppression des restrictions, les exportations de céréales ukrainiennes pour la campagne commerciale 2008/09 devraient atteindre un sommet de 25 millions de tonnes, soit environ 10 pour cent des exportations mondiales de céréales. Il est prévu que, lors de la campagne commerciale 2009/10, elles connaissent une baisse significative, du fait d'une moindre production céréalière en 2009 et d'une réduction de la demande de blé des pays importateurs.

En République de Moldavie, les mauvaises conditions climatiques ont assombri les perspectives concernant la récolte de céréales 2009. La combinaison d'un temps plus sec que la normale et des températures anormalement basses a eu une incidence négative sur la croissance des céréales d'hiver tout en retardant les semis de printemps. Selon les estimations préliminaires, en 2009, la production de blé sera de 750 mille tonnes, soit environ 45 pour cent de moins que la précédente récolte exceptionnelle et 14 pour cent de moins que la moyenne de ces cinq dernières années. Le volume de maïs récolté devrait baisser de 200 000 tonnes et n'être que de 1 million tonnes en 2009. Pour cette même année, la production céréalière totale pourrait diminuer d'environ 30 pour cent par rapport à celle de l'année précédente et de 15 pour cent par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années.

Océanie

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À la fin juin, les perspectives céréalières restent favorables mais les prévisions en matière de précipitations soulèvent des inquiétudes

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À la fin juin, en Australie, les perspectives concernant les récoltes de céréales d'hiver de la campagne principale (essentiellement blé et orge) demeuraient généralement favorables. Une humidité des sols adéquate était signalée dans les principales zones productrices et l'on estime actuellement que la superficie totale ensemencée sera quasiment identique à celle de l'année précédente. En fonction des conditions à la fin juin, la production des cultures d'hiver pourrait égaler les niveaux relativement satisfaisants de l'année précédente qui s'établissaient à 21 millions de tonnes de blé et à environ 7 millions de tonnes d'orge, toujours dans la mesure où les précipitations seront suffisantes au cours des prochains mois. Des indications de plus en plus précises quant aux perspectives d'un épisode El Niño renforcent les inquiétudes en matière de pluviosité pour la campagne actuelle. De tels phénomènes sont la plupart du temps, mais pas toujours, associés à de moindres précipitations durant le second semestre (dès juillet) dans une grande partie de l'Australie méridionale et à l'intérieur de la région orientale. S'il devait se concrétiser, il pourrait avoir un impact non négligeable sur les rendements et la production céréaliers.

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