Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

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    • M. SGAE CIAA

      Secrétariat général des affaires européennes
      France

      Chers collègues,

      Nous vous prions de bien vouloir trouver, ci-joint, la contribution de la FRANCE à cette consultation electronique.

      Très cordialement.

      Pierre VELGE

      English translation below

      Contribution français à la consultation électronique FAO:

      Objet : Les légumineuses sont appréciées en raison de leurs bienfaits sur la santé, l’environnement et l’économie. Comment tirer le meilleur parti de leur potentiel ?

      La France contribue à la promotion de l’agro‐écologie dans toutes ses dimensions, et a, dans cette perspective, lancé un plan « protéines végétales pour la France 2014 – 2020 »[i] . Il prévoit de :

      • développer la production de protéines végétales et renforcer l'autonomie fourragère de l'élevage français (aides couplées, mesures agroenvironnementales et climatiques, surfaces d'intérêt écologique, ect.) ;
      • poursuivre les efforts en matière de recherche et d'appui technique auprès des producteurs ;
      • renforcer la gouvernance de la filière.

      Les légumineuses revêtent des avantages multiples en termes de santé et de nutrition, d’adaptation au changement climatique, d’agriculture ou encore d’intérêt culturel.

      Beaucoup d’espèces de légumineuses s’adaptent parfaitement à des environnements arides et marginaux, par exemple le pois cajan (Cajanus cajan (L.) Huth), le pois bambara (Vigna subterranean (L.) Verdc.) et les lentilles (Lens culinaris Medik.). Elles peuvent donc améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition, qui sont un problème constant dans ces milieux. Elles sont particulièrement intéressantes pour les agriculteurs, qui peuvent consommer une partie de leurs récoltes, en plus d’intensifier leur production de manière durable et d’adapter les légumineuses en fonction de leurs contraintes.

      Dans de nombreux pays en développement, les légumineuses représentent une source de protéines plus accessible que la viande ou les produits laitiers, notamment pour les populations pauvres, qui comptent ainsi sur les aliments d’origine végétale pour couvrir leurs besoins en protéines.

      Contrairement à d’autres végétaux, elles peuvent être conservées longtemps sans perdre leur valeur nutritive.

      Dans les pays les plus riches, cette substitution pour trouver des sources de protéines moins onéreuses pourrait intéresser les populations les plus démunies, d’où la nécessité de redorer l’image des légumineuses encore véhiculée comme « protéine du pauvre ».

      La France souhaite participer au renforcement de leur promotion. En effet, malgré un regain d’intérêt, en particulier dans le cadre de régimes végétariens, les légumineuses sont encore peu consommées en France.

      Il est ainsi crucial de sensibiliser toutes les populations à leurs avantages, en particulier les plus jeunes, par exemple via la restauration scolaire. Il serait aussi intéressant de revaloriser le patrimoine gastronomique français, dont de nombreux plats sont composés de légumineuses, ainsi que les spécificités régionales (certifications AOP, etc.).

      La culture des légumineuses permet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), en particulier des émissions liées à l’épandage d’engrais agricole, via la fixation symbiotique. En France, en 2011, les secteurs de l’agriculture et de la sylviculture représentaient 20 % des émissions de gaz à effet de serre, dont 51 % sous forme de protoxyde d’azote (N2O). En introduisant les légumineuses dans les rotations agricoles, les agriculteurs diminuent les apports d’engrais car leur culture ne nécessite pas d’apport azoté et permet de fertiliser le sol pour les cultures suivantes.

      Bonnes pour l’environnement et à la fois viable économiquement, les légumineuses sont à prendre en compte dans les rotations culturales. De plus, chaque région peut trouver une espèce adaptée à ses conditions.

      En agroforesterie, l’intégration de haies de légumineuses en fait un système de production valable pour lutter contre l’érosion du sol et la perte en matière organique et en éléments nutritifs : exemple de la méthode d’alleycropping (système de jachère simultanée) ou bien du caroubier en Méditerranée.

      Utiliser les légumineuses économise également le combustible fossile servant à produire les engrais azotés, dont la combustion émet des GES, ainsi que les émissions de N2O lors du processus industriel de production de ces engrais. Elles constituent donc un levier important de réduction des GES en agriculture, soit par la réduction de la consommation de fertilisants azotés de synthèse, dans les agricultures qui en consomment beaucoup soit par amélioration de la fertilité des sols et diminution de la pression sur les terres, dans les autres.

      En augmentant les légumineuses en France à 1,3 Mha en cultures et 2,8 Mha en prairies, l’INRA estime la réduction possible des émissions de gaz à effet de serre à 1,4 Mt éqCO2 à l’horizon 2030.

      Ce gain potentiel de GES ne tiendrait par ailleurs pas compte de la marge de progrès encore possible en matière d’itinéraires techniques sur ces légumineuses. Passer de 3 % à 7 % de légumineuses dans les terres arables permettrait également de diminuer de 10 % la consommation totale annuelle d’engrais azoté en France.

      Exemple de projet pilote, engagé en 2011 pour valoriser les services environnementaux associés à ces cultures : Convertir des hectares de légumineuses en crédits carbone, regroupés par InVi AgroSolutions pour être valorisés sur le marché du carbone. Pour l’instant 11 coopératives et 316

      agricultures ont répondu positivement, regroupant une surface totale de 4 723 ha en 2011‐2012.

      Pour plus de détails :

      http://www.unip.fr/uploads/media/Acceder_aux_credits_carbone_avec_chaqu…

      ntaire_de_proteagineux.pdf

      Publication « Les légumes secs, quelles initiatives territoriales, Réseau action climat », avec le soutien du MEEM, du MAAF et de l’ADEME :

      http://www.rac‐f.org/IMG/pdf/publi‐leI_gumes_secs‐web‐finale.pdf


      [i] http://agriculture.gouv.fr/le‐plan‐proteines‐vegetales‐pour‐la‐france‐2014‐2020

       

      French contribution to the FAO online consultation:

      Objective: Pulses are praised for their health, environmental and economic benefits. How can their full potential be tapped?

      France contributes to the promotion of agro‐ecology in all its dimensions, and has, with this in view,  launched a plan « protéines végétales pour la France 2014 – 2020 »[vegetable proteins for France][i] . It foresees:

      • development of the production of vegetable protein and reinforcement of the autonomous feeding of French livestock (coupled support, agro-environmental and climatic measures, areas of ecological interest, etc.);
      • continued efforts in terms of research and technical support alongside producers;
      • reinforcement of governance in the sector. 

      Pulses include multiple advantages in terms of health and nutrition, adaptation to climate change, of farming or even cultural interest.

      Many species of pulses adapt perfectly to arid and marginal environments, for example, the pigeon pea (Cajanus cajan (L.) Huth), the bambara bean (Vigna subterranean (L.) Verdc.) and the lentils (Lens culinaris Medik.). They can, therefore, improve food security and nutrition, which are a constant problem in these environments. They are particularly interesting for farmers, who can consume a part of their harvest, as well as intensify their production in a sustainable form and adapt the pulses according to their constraints.

      In many developing countries pulses represent a more accesible source of proteins than meat or dairy products, in particular for needy populations who count on vegetables to cover their protein needs.

      Contrary to other vegetables, pulses can be stored for a long time without loosing their nutritional value.

      In the wealthiest countries, this substitution in order to source less expensive protein could interest the populations most in need, from which arises the requirement to restore the image of pulses still known as the 'protein of the poor.'

      France wants to participate in the reinforcement of the promotion of pulses. In fact, despite some growth in interest, in particular in the context of vegetarian diets, pulses are still not much consumed in France.

      It is thus crucial to make everyone aware of their advantages, especially the young, for example through catering in school. It will also be interesting to re-evaluate the French gastronomic heritage, where many dishes contain pulses, as well as the regional specialities (Control Designation of Origin AOC/AOP certifications, etc.).

      Cultivating pulses leads to a reduction in the greenhouse gas effect (GHG), in particular, the emissions linked to the spreading of agricultural fertilizers, through symbiotic fixation. In France in 2011, the agricultural and sylviculture sectors represented 20% of the emission of greenhouse gases, of which 51% was in the form of nitrous oxide (N2O). When pulses are introduced into agricultural rotations, farmers reduce the use of fertilizers because their culture does not need the addition of nitrogen and leads to the fertilization of the soil for the next crops.

      Good for the environment and at the same time, economically viable, the pulses are to be taken into account in crop rotations. Furthermore, each region can find a species adapted to its conditions.

      In agroforestry, the integration of strips of pulses becomes a valuable production system to fight against erosion of the soil and the loss of organic matter and of nutritional elements: for example the alleycropping method (system of simultaneous fallow land) or   indeed the carob tree in the Mediterranean.

      Using pulses also reduces the GHG emitting combustion of fossil fuel, used to produce nitrogen fertilizers, as well as emissions of N2O from the industrial production process of these fertilizers. Pulses constitute therefore, an important aid in the reduction of GHG in farming, whether by the reduction in the consumption of synthetic nitrogen fertilizers in those agro-systems that use a lot of it or through the improved fertility of the soil and the reduction of pressure on the land, in the other agro-systems.

      By increasing the pulses in France to 1.3 Mha in crops and 2.8 Mha in grasslands, the INRA [French National Institute for Agricultural Research] estimates the possible reduction of greenhouse gas emissions at 1.4 Million tons equivalent CO2 by 2030.

      This potential gain of GHG would not take into account the margin of progress still possible in terms of technological advances for these pulses. To go from 3% to 7% of pulses in arable land would also lead to a reduction of 10% in the total annual consumption of nitrogen fertilizers in France.

      Take the example of a pilot project, initiated in 2011 to evaluate the environmental benefits associated with these crops: To Convert hectares of pulses into carbon credits, regrouped by InVi AgroSolutions in order to be valued in the carbon market. For the moment, 11 cooperatives and 316 agricultural businesses have responded positively, totalling an area of 4 723 ha, in the period 2011‐2012.

      For more details:

      http://www.unip.fr/uploads/media/Acceder_aux_credits_carbone_avec_chaque_hectare_supplementaire_de_proteagineux.pdf

      Publication « Les légumes secs, quelles initiatives territoriales, Réseau action climat », avec le soutien du MEEM, du MAAF et de l’ADEME:

      http://www.rac‐f.org/IMG/pdf/publi‐leI_gumes_secs‐web‐finale.pdf

      [Dried pulses, territorial initiatives, Action Climate Network, with the support of MEEM [French Ministry of the Environment, Energy and the Sea], MAAF [French Mutual Insurance for Craftsmen] and ADEME [French Environment and Energy Management Agency]]