Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Obstacles et possibilités pour les scientifiques et autres détenteurs de connaissances d'étayer les politiques visant développer des systèmes agro-alimentaires efficaces, inclusifs, résilients et durables?

Sachant qu'il est important et urgent de tirer parti du potentiel de la science et de l'innovation pour surmonter les défis sociaux, économiques et environnementaux inextricablement liés aux systèmes agro-alimentaires d'une manière qui soit globalement équitable, inclusive et durable, la toute première Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation (la Stratégie) a été conçue dans le cadre d'un processus inclusif, transparent et consultatif. Elle constitue un outil essentiel pour soutenir la mise en œuvre du Cadre stratégique de la FAO 2022-31 et, partant, du Programme de développement durable à l'horizon 2030.

La Stratégie stipule que les travaux techniques et les orientations normatives de la FAO seront fondés sur les preuves les plus crédibles, pertinentes et légitimes disponibles et que ces preuves seront évaluées de manière rigoureuse, transparente et neutre. La stratégie s'appuie sur sept principes directeurs et ses trois piliers, qui se renforcent mutuellement, définissent ses principales priorités et regroupent ses neuf résultats : 1) renforcer une prise de décision fondée sur des données scientifiques et factuelles ; 2) soutenir l’innovation et les technologies aux niveaux régional et national ; 3) renforcer les capacités de la FAO de mieux servir ses membres.  Ces actions seront catalysées par deux facteurs de réussite transversaux : des partenariats porteurs de transformation et un mode de financement novateur.

Des décennies d'efforts de développement dans le monde entier ont démontré que les approches étroites et les solutions technologiques expéditives ne fonctionnent pas, en particulier à long terme. La science et l'innovation peuvent être un moteur puissant pour transformer les systèmes agro-alimentaires et mettre un terme à la faim et à la malnutrition, mais uniquement lorsqu'elles s'accompagnent d'un environnement propice. Il s'agit notamment d'institutions solides, de bonne gouvernance, de volonté politique, de cadres réglementaires favorables et de mesures efficaces pour promouvoir l'équité entre les acteurs du système agro-alimentaire. Pour y répondre, la stratégie insiste sur la nécessité de fonder les actions en matière de science et d'innovation sur les principes directeurs suivants : se fonder sur les droits et privilégier la dimension humaine ; favoriser l’égalité des genres ; se fonder sur des données factuelles; répondre à des besoins ; s’inscrire dans une perspective de durabilité ; tenir compte des risques ; s’appuyer sur des principes éthiques.

Une autre leçon, intégrée dans le champ d'application de la stratégie, est que les disciplines seules ne sont pas en mesure de relever les défis systémiques de façon globale, d'où la reconnaissance croissante du besoin de soutenir la science de la durabilité, l'interdisciplinarité et la transdisciplinarité. Si la science est fondamentalement importante, la stratégie reconnaît également que les connaissances des peuples autochtones et des petits producteurs constituent une source importante d'innovation en matière de systèmes agro-alimentaires.

RAISON D'ÊTRE DE CETTE CONSULTATION

La science et les preuves sont essentielles à la prise de décisions judicieuses, mais elles ne fournissent pas nécessairement une ligne d'action unique. Les conclusions scientifiques sont parfois mitigées par des données insuffisantes, des incertitudes, des résultats contrastés et elles sont susceptibles d'être contestées. La prise de décision est souvent influencée par divers facteurs et obstacles, tant structurels que comportementaux, ainsi que par une multitude de parties prenantes aux valeurs diverses et aux pouvoirs fortement asymétriques.

L’un des neufs résultats de la Stratégie (Résultat 2, Pilier 1) est axé sur le renforcement des interfaces entre science et politiques[1] au service des systèmes agro-alimentaires. La Stratégie prévoit une participation accrue de la FAO aux interfaces entre science et politiques aux niveaux national, régional et mondial afin de soutenir le dialogue organisé entre scientifiques, décideurs et autres parties prenantes pertinentes à l’appui d’un processus d’élaboration des politiques inclusif et fondé sur la science en vue d’accroître la cohérence des politiques, l’adhésion à celles-ci et l’action collective La valeur ajoutée de la participation de la FAO est l’attention portée aux niveaux national et régional, en plus du niveau mondial; le traitement de questions intéressant les systèmes agro-alimentaires compte tenu, selon qu’il convient, des informations et analyses générées par les interfaces entre science et politiques existantes, comme le Groupe d’experts de haut niveau et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et  la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, ainsi que l’établissement d’un dialogue continu et efficace grâce à la structure institutionnelle qu’apportent les organes directeurs de la FAO.

L'intégration de la science et des données probantes à des processus efficaces de prise de décision dans le système agro-alimentaire reste un défi important. Par exemple, et pour diverses raisons, les décideurs peuvent ne pas informer les scientifiques et autres détenteurs de connaissances de leurs besoins, tandis que les scientifiques et autres détenteurs de connaissances peuvent ne pas s'engager activement dans le processus d'élaboration des politiques. En outre, nombreux sont les obstacles qui peuvent compromettre cette participation.

C'est dans ce contexte que le Bureau du Scientifique en chef de la FAO organise cette consultation en ligne pour mieux identifier et comprendre les obstacles et les possibilités pour les scientifiques et les autres détenteurs de connaissances (tirant leur savoir d'autres systèmes de connaissances, y compris les peuples autochtones, les petits producteurs, etc.) de contribuer à l'élaboration de politiques visant à la mise en place de systèmes agro-alimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables.

QUESTIONS INDICATIVES POUR ORIENTER CETTE CONSULTATION

Nous invitons les participants à aborder toutes ou certaines des questions suivantes (en fonction de leur expérience) et à fournir des exemples si nécessaire.

1

Analyse des éléments complexes et des problèmes pratiques associés aux interfaces entre science et politiques

 
  • Comprenez-vous la manière dont les politiques relatives aux systèmes agro-alimentaires sont mises en œuvre dans votre pays ou à l'échelle régionale ou internationale ?
  • Savez-vous qu'il existe des possibilités de contribuer à la science, aux preuves et à la connaissance des politiques menées sur le plan national, régional ou mondial ?
  • Quel type de connaissance et de preuve faut-il privilégier dans un tel processus ?
  • Connaissez-vous les forces et les faiblesses des processus ?
  • Quelles opportunités et quels défis avez-vous rencontrés pour tirer parti de la science de la durabilité, de l'interdisciplinarité et de la transdisciplinarité pour étayer l'élaboration des politiques ??
  • Comment prendre efficacement en compte les asymétries de pouvoir entre les parties prenantes dans le cadre des processus liés à la science et aux politiques ?

2

Production de connaissances au service des politiques

 
  • Quelles mesures prenez-vous pour aligner votre recherche sur les problématiques et les défis auxquels sont confrontés les systèmes agro-alimentaires ?
  • De quelle manière les thèmes de recherche dans votre domaine de travail sont-ils structurés par les intérêts académiques et/ou les priorités des bailleurs de fonds ?
  • Dans quelle mesure ressentez-vous une convergence de vues entre les communautés de recherche et d'élaboration des politiques dans votre domaine de travail sur les défis auxquels sont confrontés les systèmes agro-alimentaires ? 
  • Dans quelle mesure travaillez-vous de manière interdisciplinaire et/ou tirez-vous parti des compétences d'acteurs universitaires et non universitaires, notamment des peuples autochtones et des petits producteurs ?
  • Dans quelle mesure et de quelle manière vos recherches sont-elles coproduites avec d'autres détenteurs de connaissances et des parties prenantes non universitaires pour éclairer les politiques relatives aux systèmes agro-alimentaires ?

3

Application des connaissances dans l'élaboration des politiques

 

4

Évaluer les données probantes

 
  • Quels sont les éléments qui rendent les preuves crédibles, pertinentes et légitimes pour les différents publics, et comment pouvons-nous équilibrer leurs exigences divergentes ?
  • Comment évaluer les preuves de manière rigoureuse, transparente et neutre ?
  • Comment communiquer au mieux les évaluations des preuves à toutes les parties prenantes ?

5

Exemples

  Veuillez donner des exemples illustrant la manière dont la science, les preuves et les connaissances générées par votre travail ou celui de votre organisation/université ont ensuite servi à alimenter le processus décisionnel.

 

Les commentaires sont les bienvenus dans les six langues des Nations Unies (anglais, français, espagnol, russe, arabe et chinois).

Vos contributions à la consultation en ligne seront recensées et analysées par le Bureau du Scientifique en chef de la FAO. Les résultats serviront de base aux travaux d'élaboration de directives visant à renforcer les interfaces entre science et politiques, ainsi que les processus d'élaboration de politiques fondées sur des données scientifiques et factuelles relatives aux systèmes agro-alimentaires, de façon à garantir que des décisions politiques efficaces soient prises sur la base de données scientifiques et factuelles suffisantes, pertinentes et crédibles. Les comptes rendus des contributions reçues seront mis à la disposition du public sur cette page web de consultation. 

Nous attendons avec impatience de recevoir vos précieuses contributions et de tirer parti de vos expériences.

Dr Preet Lidder, conseillère technique auprès du Scientifique en chef, FAO

Dr Eric Welch, professeur, Arizona State University

 


[1] La stratégie définit le terme interface entre science et politiques comme des mécanismes de dialogue organisé entre les scientifiques, les décideurs et les autres parties prenantes concernées, permettant l'élaboration de politiques inclusives fondées sur la science. Les interfaces efficaces entre la science et la politique se caractérisent par la pertinence, la légitimité, la transparence, l'inclusivité et un dialogue continu et efficace par le biais d'une architecture institutionnelle appropriée.

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Dear Dr. Flachowsky,

I appreciate your comments and could not agree with you more on the complexity of the science policy interface, which captures the many different ways that scientists and policy makers interact with and influence each other.  Many of the regulations and practices you identified are policies that are reflective of influences that different groups in society have had on the policy making process in Europe and in other parts of the world.  Many policies and pressures are locality specific, which, as you rightly point out, create a highly complex decision making environment.

Our interest is focused on your experiences at the interface of science and policy.  We are asking about the insights you might have about the points of influence that your evidence has had on policy. Alternatively, we are asking about your experiences with barriers to access and barriers to influence on policy. Our aim is to improve how we move from evidence to decision making and policy?

You provided us an excellent example of your work, and much of the content of your review paper identifies issues to be solved. Your comments also provide helpful insights about your experience with and perspectives on the policy process.  Thank you for your time and contribution to the consultation.

Kind regards,

Eric Welch, PhD

Arizona State University

Dear Colleagues,

 This is a very good question, but I am afraid that you wouldn`t get many answers/comments from people in European countries, because of some specific restrictions/conditions in the European Union (EU), such as:

 Some restrictions in agriculture (low fertilizer, restrictive plant protection etc.)

  • High technological level of sustainable agrifood systems of many EU members
  • No cultivation (except Portugal and Spain) of GM-plants, because of some politcal and public opinions

 I think, that these and further specific conditions may be reasons for European scientists to be restrictive in information and recommendations outside.

 By the way, I am also not quite clear, what do you expect by scientists and other knowledge holders, if you asked such questions.

 We have to expext various conditions in various regions of the world concerning:

  • Climate (temperature, rain etc.)
  • Vegetation periods
  • Soil quality (fertility)
  • Plant varieties
  • Qualifications/scientific level of farmers and differences in farm management etc. etc.

 All these specific conditions and some more may be barriers for a more efficient and sustainable agrifood system in various regions.

Therefore, it seems to me to be difficult or impossible to give constructive comments/remarks to more efficient and sustainable agrifood systems from outside.

I consider my comments more as remarks to the  factiilators of this consultation in order to show the breadth of this field and therefore also to show the difficulties to solve the problems. There are so many questions and specific open points to contribute to the topics or solve any problems.

 Some years ago, we tried to contribute to solve similar problems, but we could not solve the problems (see attachment).

Best regards and have a Merry Christmas and a Happy New Year

Gerhard Flachowsky

Animal Nutritionist, Braunschweig/Germany

1) Analyse des éléments complexes et des problèmes pratiques associés aux interfaces entre science et politiques

 Comprenez-vous la manière dont les politiques relatives aux systèmes agro-alimentaires sont mises en oeuvre dans votre pays ou à l'échelle régionale ou internationale?

Réponse : Au Cameroun, comme à l’échelle régionale en Afrique, la mise en oeuvre des politiques relatives aux systèmes agro-alimentaires n’échappe pas aux limites de la gouvernance publique en générale, et peuvent être caractéristique des approximations ; des théories, des conflits d’intérêts ; des improvisations et la non maturation des projets ; l’inadéquation entre la recherche et les besoins réels du secteur ; la distance entre les agents porteurs des politiques et les acteurs vers qui ces politiques sont destinées ; etc.

 Savez-vous qu'il existe des possibilités de contribuer à la science, aux preuves et à la connaissance des politiques menées sur le plan national, régional ou mondial?

Réponse : Des centres de recherches existent. Mais autant leurs démarches ne sont pas inclusives ; autant les résultats de leurs recherches n’arrivent que très rarement au niveau des besoins pratique sur le terrain ; et de façon très sélective ; par ce que possiblement accessible à une poignée d’élites intellectuelles embourgeoisées ; ou alors issue de l’une oligarchie politico-administrative à la quête d’activités de plaisance sans grand engouement de rentabilité économique : une activité agro-pastorale plus sentimentale qu’économique! Dans le même temps, les agents publics sensés chargés des projets de recherche et ceux en charge de leur diffusion privilégient les domaines où les budgets pourraient être facilement hors de contrôle. Des activités parallèles de commercialisation des résultats des centres de recherches moins théoriques peuvent parfois servir de méthode de financement de celles-ci!

 Quel type de connaissance et de preuve faut-il privilégier dans un tel processus?

Réponse : Les connaissances basées sur les savoirs anciens, les connaissances pratiques et les preuves directes devraient être privilégiés pour être adaptés au contexte actuel. Ce qui permettrait une assimilation facile par les acteurs sur le terrain ; et inciter une contribution inclusive de tous les acteurs à la recherche

 Connaissez-vous les forces et les faiblesses des processus?

Réponse : La difficulté de la recherche à sortir des laboratoires et instituts y relatifs crée une déconnection avec la réalité et les besoins actuels constitue la principale faiblesse. Ce à quoi il faut ajouter les problèmes de gouvernance, l’infrastructure de recherche, le financement à doses homéopathiques ou très sélectif ; l’illettrisme de la plupart des acteurs finaux et leur manque de moyens pour s’attacher les services d’experts ; l’existence «d’experts-charlatans» sur les réseaux sociaux, et le déficit de politiques publiques cohérentes adossées sur une programmation globale à l’échelle nationale ou régionale!

Et comme forces : La jeunesse de la population, le très fort engouement aux métiers de chercheurs et acteurs agro-pastoraux ; le potentiel naturel et climatique favorable à tous types cultures, et donc de possibilités de pratiques après la théorie ; un potentiel énorme et un environnement encore vierge de toute pollution irréversible. Bref, l’existence des besoins réels en produits de la recherche, etc.

 Quelles opportunités et quels défis avez-vous rencontrés pour tirer parti de la science de la durabilité, de l'interdisciplinarité et de la transdisciplinarité pour étayer l'élaboration des politiques?

Réponse :

- Comme opportunités rencontrés pour tirer parti de la science de la durabilité, la jeunesse des chercheurs et leur désir d’aller plus loin ; les besoins du marché et la volonté politique affichée par les services de l’organisation régionale (l’Union Africaine) ; de même que les organisations sous régionales, malgré leur manque de moyens financiers ! De l'interdisciplinarité : potentiel sans opportunités réelles et dépourvu de volonté d’ouverture aux savoir traditionnels qui soutient la majeure partie de la production jusqu’ici ; et de la transdisciplinarité pour étayer l'élaboration des politiques : aucune opportunité mis en exergue malgré des possibilités multiples.

-Comme défis rencontrés pour tirer parti de la science de la durabilité : le rajeunissement davantage de chercheurs et leur responsabilisation pour sortir du jouc des maîtres très résistants pour laisser émanciper la nouvelle génération ; au risque de donner l’impression de prendre en otage les structures de recherche, qu’ils pourraient soumettre…;

De l'interdisciplinarité et de la transdisciplinarité pour étayer l'élaboration des politiques: l’absence de politique réelle et cohérentes qui favorisent une recherche globalisante, interdisciplinaire et à long terme!

 Comment prendre efficacement en compte les asymétries de pouvoir entre les parties prenantes dans le cadre des processus liés à la science et aux politiques ?

Il faut résoudre l’équation d’élaboration participative et inclusive des politiques, en associant tous les acteurs scientifiques et utilisateurs des produits des recherches ou demandeurs ; et élaborer des politique basées sur une programmation qui vise le long terme, l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité ;

Privilégier le mérite et non la quête d’opportunités d’emplois ; démocratiser la recherche en intégrant le savoir traditionnel ou indigène qui associe les dépositaires culturels et coutumiers de cette sciences non conventionnelle ; mais donc la pratique se fond dans une sorte de symbiose avec l’environnement etc.

2) Production de connaissances au service des politiques

 Quelles mesures prenez-vous pour aligner votre recherche sur les problématiques et les défis auxquels sont confrontés les systèmes agro-alimentaires ?

Réponse : Il faut écouter la base et adapter ses besoins à ce qui résulte des recherches actuelles ; et ouvrir le partage des savoirs anciens à un plus grand nombre ; au monde de la recherches et à la mutualisation interculturelle.

 De quelle manière les thèmes de recherche dans votre domaine de travail sont-ils structurés par les intérêts académiques et/ou les priorités des bailleurs de fonds ?

Réponse : Notre travail ne bénéficie jusqu’ici d’aucun accompagnement académique, étatique ou de quelques bailleurs de fonds qu’il soit. Du coup, nous n’obéissons qu’à la demande sur le terrain ; que nous adaptons à l’offre des solutions parfois innovantes ou simplement améliorées.

 Dans quelle mesure ressentez-vous une convergence de vues entre les communautés de recherche et d'élaboration des politiques dans votre domaine de travail sur les défis auxquels sont confrontés les systèmes agro-alimentaires ?

Réponse : Aune concordance en terme de politique n’étant prise en compte dans les travaux de recherche et l’élaboration des politiques à notre connaissance, tout se passe comme si les bureaucrates sortent des solutions sous leur chapeaux ; tant dis que les chercheurs des instituts parapublics qui heureusement reçoivent les financements publics reprennent ces prescriptions comme s’ils n’avaient pas de choix ; même si l’acteur destinataire en a exprimé le besoin différents, ou que les résultats de la recherche ne lui parviennent pas !

 Dans quelle mesure travaillez-vous de manière interdisciplinaire et/ou tirez-vous parti des compétences d'acteurs universitaires et non universitaires, notamment des peuples autochtones et des petits producteurs ?

Réponse : C’est le viatique de notre mission ; et nous nous y attelons au quotidien, même si les milieux de la recherches restent très fermés. D’où cet appel à rendre la recherche disponible et dans un format accessible et compréhensible : (le concept de Démocratisation de la recherche) !

 Dans quelle mesure et de quelle manière vos recherches sont-elles coproduites avec d'autres détenteurs de connaissances et des parties prenantes non universitaires pour éclairer les politiques relatives aux systèmes agro-alimentaires ?

Réponse : Nous travaillons sur le terrain et les résultats de nos recherches sont directement mis à disposition des acteurs de terrain qui sont organisés en mutuelles. Celles-ci travaillent en synergie d’actions et partagent leurs savoirs avec l’ensemble des acteurs ; y compris avec nos équipes. C’est ce qui permet de diffuser plus facilement les connaissances à des distances et cultures plurielles distinctes ! Malheureusement, l’absence de moyens de permet pas de documenter cette recherche qui se transmet oralement lors de la pratique. D’où la nécessité d’une prise en compte interdisciplinaires qui favorisera la collecte et la documentation pour un partage durable et à grande échelle.

3) Application des connaissances dans l'élaboration des politiques

 Dans quelle mesure votre organisation/université vous aide-t-elle à produire et à diffuser des produits de connaissance destinés à tout un éventail de publics ?

Réponse : Notre organisation fonctionne sans aucune aide. Nous travaillons en tant que bénévoles et avec les moyens du bord. Ce qui fait la proximité avec les acteurs. L’Organisation facilite le regroupement d’acteurs de

terrain dans le but de mutualiser, et notre message trouve un auditoire acquis à la diffusion des méthodes et près à partager. Nous n’hésitons pas à mettre la main à la patte pour la pratique avec les acteurs sur le terrain. Ce qui permet de vérifier et d’ajuster si besoin est. Le champ et la plantation sont nos laboratoires expérimentaux.

 Comment l'établissement crée-t-il ou maintient-il des liens institutionnels entre les producteurs et les utilisateurs de la recherche ?

Réponse : Le pacte de mutualisation de départ et l’implication à l’élaboration participative des besoins ; la présence sur le terrain en permanence car, c’est le terrain notre laboratoire et les exploitations notre champs d’expérimentation et pratique. Ce qui nous donne l’occasion de maintenir un lien fort et constant y compris hors saison : nous formons alors un tout avec le milieux de production, l’utilisation de la recherche et les acteurs sur le terrain. Nous pourrons mieux faire si nous avions des ressources dédiées à la collecte, l'application et la diffusion des connaissances acquises ou à développer..

 Veuillez décrire les incitations ou les récompenses mises en place pour assurer un engagement politique efficace et durable, par exemple en menant avec succès des recherches pertinentes sur le plan des politiques et en assurant leur diffusion

Réponse : Nous ne recevons aucune attention extérieure et n’avons reçu aucune distinction ou récompense jusqu’ici de quelque organisme qu’il soit. Tout se passe dans notre cas comme si nous évoluons dans un monde où le critère unique de bénéficier d’un appui est l’appartenance au secteur public ou parapublic. Mais la satisfaction d’une agricultrice qui a amélioré sa production ou jugulé les pertes après récolte représente la meilleure incitation à poursuivre. C’est notre satisfaction.

 Veuillez nous mentionner toute activité dans laquelle vous ou votre organisation/université vous engagez à rassembler des preuves pour l'élaboration de politiques, telles que des activités de synthèse de preuves ou l'élaboration de lignes directrices.

Réponse : - La maitrise de l’eau, l’impact des saisons et du climat, le respect de la forêt, le reboisement naturel, la production respectueuse de l’environnement, la limitation des usages chimique et les solutions à apportées aux espaces appauvris par les produits chimique, les pertes avant et après les récoltes, les méthodes traditionnelles de production, reproduction, diffusion et de conservation ; l’adaptation des cultures et modes culturaux avec les changements climatiques et la lutte contre la pollution plastique ; la place du recyclage dans l’agriculture urbaine ; la production fruitières ; l’agriculture et l’élevage biologique ; l’importance de la biodiversité dans le monde paysan, l’aquaponique et la pisciculture urbaine ou continentale ; l’agriculture de contre saison ; etc

 Est-ce que vous ou votre organisation/université participez à des processus pour intégrer des données probantes aux processus d’élaboration de politiques agro-alimentaires tels que des consultations gouvernementales, des systèmes de gestion des connaissances gouvernementales, des systèmes numériques d'aide à la décision, des portails web, etc.

Réponse : Bien qu’au plan national, ce type d’évènements ne produisent pas véritablement de résultats visibles à l’immédiat en bout de processus, mon organisation et moi-même sommes toujours disponibles pour apporter notre contribution de manière significative ; y compris jusqu’au niveau de l’Union Africaine, l’organisation régionale et ses partenaire l’UE et le NEPAD. Mais notre franc-parler peut vite devenir un facteur de rejet qui fait de nous les personnes peu désirables après quelques sessions ! Ce qui ne nous décourage pas pour autant. Nous répondons aux appels du Forum FNS de la FAO depuis 2017 ; et ne manquons à aucun rendez-vous du système des Nations-Unies depuis l’élection de notre organisation au Statut Spécial Consultatif ECOSOC 2018 ; sauf si l’évènement est exclusivement réservé à la participation en personne : nous ne pouvons-nous payer le luxe de financer des déplacements alors que notre petite organisation ne bénéficie d’aucune aide ni subvention. Nos petits moyens sont strictement réservés aux activités pratiques sur le terrain en arrière-pays.

 Est-ce que vous, ou votre organisation/université, contribuez aux efforts déployés pour garantir la fourniture de données à l'appui de l'élaboration des politiques, qui soient fondées sur la compréhension des contextes nationaux (ou sous-nationaux) (y compris les contraintes de temps), axées sur la demande et centrées sur la contextualisation des données pour une décision donnée de manière équitable ? Dans l’affirmative, veuillez nous en dire plus.

Réponse : Comme nous l’avons déjà exprimé plus haut, c’est le viatique constitutif de notre action globale même qui est résumé sur cette préoccupation. La réponse est oui. Nous pensons que c’est l’une des démarches des plus efficientes et efficaces qui devrait être privilégiée, si on veut véritablement que les efforts déployés pour garantir la fourniture de données à l'appui de l'élaboration des politiques et fondées sur la compréhension des contextes atteignent les cibles finales avec efficacité et efficience.

4) Évaluer les données probantes

 Quels sont les éléments qui rendent les preuves crédibles, pertinentes et légitimes pour les différents

publics, et comment pouvons-nous équilibrer leurs exigences divergentes ?

Réponse : C’est l’avis du demandeur sur le terrain qui importe. Et seul un élément concret le satisfait. Il a donc besoin de juger au pied du mur : c’est-à-dire sur le terrain. D’où la nécessité de l’associer à la pratique expérimentale, parce qu’il n’est pas profane, mais acteur avec son expérience traditionnelle. Et le témoignage d’un acteur de son réseau est plus crédibilisé que toutes les théories savantes. Quant à la pertinence, le public l’atteste après vérification d’un élément mis à disposition et ce n’est qu’après qu’il accorde une certaine légitimité à la source. Un centre de recherche donc les chercheurs ne sortent jamais du confort de leurs bureaux que rarement, ou qui viennent sur le terrain avec de grosse voiture 4X4 climatisées créent le rejet systématique. Mais le message véhiculé par un acteur intermédiaire avec qui ils ont travaillé sur le terrain a plus de légitimité accordée que tous les clips vidéos montés avec des effets spéciaux…

 Comment évaluer les preuves de manière rigoureuse, transparente et neutre ?

Il faut écouter les petits acteurs de terrain. Leurs témoignages en font foi. Il faut les associer au processus de collecte des méthodes et pratiques ; la vérification et d’évaluation. Si ça marche à leur échelle, ça va marcher à grande échelle ; surtout si la politique tend à faire de ces acteurs-là, les futurs pionniers agricoles !

 Comment communiquer au mieux les évaluations des preuves à toutes les parties prenantes ?

Réponse : La communication des parties parementes est essentielle ; la concertation également. Il faut démocratiser la recherche et rendre disponible les résultats où chaque acteur s’y retrouve ; et tous pourront s’en approprier et assimiler !

5) Exemples

Veuillez donner des exemples illustrant la manière dont la science, les preuves et les connaissances générées par votre travail ou celui de votre organisation/université ont ensuite servi à alimenter le processus décisionnel

Réponse : Nous avons contribuer à la création de mécanismes interafricain au sein des structures spécialisées de l’Union Africaine et du NEPAD ; Au niveau National, nous avons participé aux états généraux de plusieurs secteurs ; même si les résultats sont demeurés dans les tiroirs ; Nous participons aux différents ateliers thématiques y relatifs ; etc.

Hubert Franck ATEBA, Président Exécutif ONG Afrique Avenir, Cameroun

Issouf Traoré

According to me, I will advise the  decision-makers and the different NGOs to focus themselves about the need of the vulnerable populations and study well social issues. That means the villages in which they implemented the project, they should not just take one person for interviews. Sometime the great organisations want to help the villagers (Women) and pass trough the NGOs which will implement it...

But they have always one person in the village who guide them. That' s so sad in my opinion... again the scientists can pay attention these points and help the vulnerable population to be able to work after  implementing  their projects by trains and guidance.

Thanks a lot.

Florence Reed

Sustainable Harvest International
We are an NGO that has been running a multi-year, individualized agroecology extension program in multiple countries in Central America for the past 25 years.  Since our staff visit the farms every week or two, they develop a deep connection to the farms and families who work them.  We have documented many positive impacts from our programs work with over 3,000 smallholders and would like to share our data and experience to help inform policies around agriculture, nutrition, poverty, forestry, climate, biodiversity and more.  The obstacles we find are having limited staff capacity to find and utilize the systems for sharing such information with policy-makers, as well as the silos that seem to decrease interest in multi-faceted programs such as ours that have multiple impacts.
 
I hope that's helpful.
 
Thanks,

Florence Reed

Founder + Director of Strategic Growth of Sustainable Harvest International

 

 Limited understanding of the policy process is one of the important barriers for the scientists: To overcome this, scientiststs' capacity need to be build up in this domain. In fact, it should be taught  at educational levels itself, while doing Master's  or doctoral programmes in agricultural  or food science subjects. For instance, in India, a new course POLICY ENGAGEMENT AND EXTENSION  has been recently introduced at doctoral level in Agricultural Extension discipline (Course Content attached) by Indian Council of Agricultural Research. This course was resisted initally by some faculties, citing there was no standard text book available and also stating that why this course is needed? Since I was involved as a Member of Committee in revising & designing of New courses in the discipline of Agricultural Extension, I do get queries from faculty in Agricultural Universities seeking guidance on this course. In fact, a phone call today regarding this courses prompted me to write this post.  As far as possible, we tried to source the available references on policy- what & how policies are made, impact of policies, policy engagement etc. In fact, the References given in the attached document as resource material for this new course on Policy Engagement and Extension, could be useful for many scientists looking for reading material on policy development. What we need at the moment, a systematically written text book on Policy Enagagement in the field of Agrifood systems. Any suggestions/guidance in this area? May be some experts can organize webinars covering different topics sharing their experiences. We do have a very effective platform, https://www.aesanetwork.org/ which can coordinate webinar for the benefit of faculty responsible for the course on Policy Engagment & Extension. Anyone willing to deliver lecture on any one of th etopics listed in the course content? This is the way we can probably overcome the barriers!!

First of all, it is a crucial issue that needs a contribution from all concerned parties. It is therefore, I need to highlight the following points:

In general, particularly from the developing countries like East Africa, the policy making processes are driven or twisted to the interests of the political parties on the power. Therefore, it could say that others have limited policy influencing power.

There are also specific challenges that face scientists and other knowledge holders to effectively participate in agri-food system policy making processes.

Challenge 1: Lack of sufficient funding for conducting studies to generate relevant quality and reliable data for policy making

Challenge 2: Lack of consistent data from different institutions on the same issues-agri-food systems. There is a common challenge that great variation among the institutions on the quantitative results related to agri-food systems particularly the government structures seemingly come up with the biased results which distort the realities on the ground. Therefore, this might be a difficult task for scientists to prove or disprove as it would be time taking and costlier

Challenge 3:Data Analysis and synthesis problem: In most cases, based on my observation, scientists and other knowledge holders , the practice of data analysis style is mainly focused on simple variables for academic exercises which left off complex variables which have significant role on the policy designing

Challenge 4: Lack of producing tailored policy recommendation: It is usually observed that scientists and other knowledge holders provide blanket recommendations either taken form literature review or coping from other similar countries policies without digesting or distilling relevant to their countries.

Challenge 5: Disagreement among scientists on some issues: For instance, the practice of GMO foods is not favored by many scientists; in this case, it creates confusion for policy makers as it might be difficult to get into which one is right or wrong  

Related to opportunities,  the existing digitalization and global system need to flourish the knowledge economy which gives a wide opportunity for scientists to exercise their practical experience or knowledge.

Best Regards,

Shirega Minuye, Senior Researcher

Sadia Nazmi

Bangladesh

Dear Concerned,

My ideas are as bellow: 

Opportunities come to the agri. mechanism by the policy regulators of a country. Barriers create by the systems that are being practiced under the supervision methods by the regulators. So, the Change Makers will be the policy regulators. Who will make the implementation plan a success by the target people with the cooperation of local and foreign stakeholders and partners. 

Communication can play a role of catalyst to set the desired mechanism. 

With best regards, 

Sadia Nazmi, Content Writer & Communications Strategist from Dhaka city, Bangladesh 

In my opinion, the major barrier for the scientists and other knowledge holders across the Globe towards a sustainable agrifood system is "Patent". As most of the Inventions/Research/Technologies related to the field of Climate Change/Agriculture are patented, proper knowledge transfer and capacity building can't be fulfilled. I also strongly appeal for the Networking of all Scientists/Researchers/Agripreneurs/Traditional people on a common forum to be prepared by FAO, UN so that everyone(top to bottom) can get proper innovative knowledge and the main purpose of dissemination of talent will occur and it will definitely boost the agrifood system in a positive way.

Another point I would like to highlight here is to include the Student Scientists across the Globe who have innovative ideas through a network to be developed by FAO, UN so that we can strengthen our young generations with full of knowledge and they can also be a part of this agrifood system and can share their contributions for sustainable future.

Thanks

Dr. Sarada Prasad Mohapatra

Associate Prof in Botany & Environmental Science

Narasingh Choudhury Autonomous College, Jajpur, Odisha, India

www.researchgate.net/profile/Sarada_Mohapatra

Selection of representatives of countries in the FAO should be based on scientific merit and not introduction of weak and non-democratic governments. When nature selects the best from genetic diversity, so why don't we humans choose the best among talents.