Genre

En quoi l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes rurales sont-elles au cœur des activités de la FAO?

 

La FAO estime que les femmes et les hommes des zones rurales détiennent, ensemble, la clé qui permettra d’éradiquer la faim, la malnutrition et la pauvreté. Les femmes et les filles rurales, en particulier, sont reconnues comme des agents du changement et des pierres angulaires de la résilience. Dans les pays à faible revenu, les femmes représentent 38 pour cent de l’emploi agricole. En tant que productrices agricoles, gestionnaires d’exploitation, transformatrices, commerçantes, salariées, entrepreneuses et leaders communautaires, elles jouent des rôles importants tout au long des chaînes de valeur agroalimentaires ainsi que dans la gestion de la biodiversité et des ressources naturelles, telles que la terre et l’eau. Comme l’illustrent les nombreux exemples présentés sur ce site, les femmes rurales sont résilientes, ingénieuses, travailleuses et novatrices.

Malgré cela, les disparités entre les genres dans l’alimentation et l’agriculture sont marquées. En tant que consommatrices, les femmes sont davantage exposées à l’insécurité alimentaire que les hommes, et ce, dans toutes les régions du monde.

 

©FAOL’écart entre les genres en matière d’insécurité alimentaire s’est encore creusé. En 2021, 31,9 pour cent des femmes dans le monde étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, contre 27,6 pour cent des hommes.

En tant que productrices, les femmes rurales se heurtent à davantage d’obstacles que leurs homologues masculins s’agissant d’accéder aux ressources productives essentielles ainsi qu’aux services, aux technologies, aux marchés, à l’éducation, à l’information et aux actifs financiers.

©FAOBien souvent, les femmes sont plus exposées aux pénuries alimentaires et au manque de certains produits dans les situations de crises, comme la pandémie, parce qu’elles disposent de moins de ressources, de possibilités et d’informations.

Lorsque les femmes rurales ont accès aux ressources, aux services et aux débouchés économiques, elles deviennent un élément moteur de la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté rurale.

Mettre l’accent sur les femmes et les filles ne signifie pas laisser les hommes et les garçons de côté: tout le travail de la FAO en faveur de l’égalité des genres repose sur l’idée qu’autonomiser les femmes permet également d’autonomiser les hommes, ce qui profite à ces derniers, aux ménages et à la collectivité, et que la participation conjointe des femmes, des hommes, des filles et des garçons est la clé d’une agriculture, d’une sécurité alimentaire et d’une nutrition améliorées. Par exemple, dans le cadre d’un projet visant à réhabiliter les communautés de pêcheurs des Philippines au lendemain du typhon Haiyan, un appui ciblé a été prêté aux femmes et aux hommes, compte tenu des rôles différents qu’ils jouent dans la pêche, la transformation après capture et la construction navale.

Œuvrer en faveur de l’égalité des genres ne consiste pas à gommer les différences entre les femmes et les hommes, mais simplement à faire en sorte que les droits, responsabilités et possibilités ne dépendent pas du genre assigné à la naissance.
Le fait d’autonomiser les femmes et les hommes et de leur donner les moyens de participer sur un pied d’égalité et plus efficacement à l’agriculture se traduit aussi par une amélioration du bien-être de leurs enfants, ce qui contribue à la constitution du capital humain des générations à venir. Ainsi, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, des filles, des hommes et des garçons en milieu rural permettront non seulement d’améliorer la nutrition, la santé et les résultats sur le plan éducatif mais aussi de créer des avantages économiques et sociaux immédiats et à long terme pour les familles, les populations et les pays.
Le rôle de la FAO: faire de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes une réalité au service d’une agriculture durable, de la sécurité alimentaire et de la nutrition
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La FAO contribue à réduire les inégalités entre les genres par son travail concernant les normes et les références, les données et les informations, le dialogue sur les politiques, le renforcement des capacités, les connaissances et les technologies, les partenariats, les activités de promotion et la communication.

Aux niveaux mondial et régional, l’Organisation préconise de mettre encore davantage l’accent sur les dialogues et les processus décisionnels de haut niveau intéressant la sécurité alimentaire et la nutrition, afin que les questions relatives à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes soient dûment traitées. 

Ainsi, elle a appuyé de manière fructueuse l’inclusion de ces questions dans les dialogues concernant les systèmes alimentaires lors du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, ce qui a abouti à un ensemble de solutions et d’engagements. Par ailleurs, dans le cadre de sa collaboration avec le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), la FAO travaille avec les gouvernements, des organismes de développement, des universités, la société civile et le secteur privé afin d’élaborer conjointement des instruments internationaux essentiels comme les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale et, plus récemment, les Directives volontaires sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles dans le contexte de la sécurité alimentaire et de la nutrition, qui offrent une occasion capitale d’éliminer les inégalités entre les genres dans le monde entier.

Au niveau national, la FAO aide les gouvernements à élaborer et à mettre en œuvre dans divers sous-secteurs agricoles, notamment les cultures, l’élevage, les forêts et la pêche, des politiques et des programmes tenant compte de la problématique du genre qui permettent aux femmes et aux hommes d’accéder sur un pied d’égalité aux ressources, aux services, aux institutions, aux technologies, aux marchés, à l’emploi décent et à la protection sociale, de participer équitablement aux activités et de bénéficier au même titre des services consultatifs et financiers dans le domaine agricole, ainsi que des possibilités qui se présentent. 

 

Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et de la nutrition

Outre le renforcement des capacités nationales, l’Organisation collabore avec des ministères et d’autres institutions nationales afin de produire, de collecter et d’utiliser des données ventilées par sexe, des indicateurs tenant compte de la dimension de genre et les résultats d’analyses effectuées dans l’optique du genre, qui sont tous essentiels à l’élaboration de politiques, de stratégies et d’investissements fondés sur des éléments factuels dans les domaines de l’agriculture et du développement rural, ainsi que de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Dans le cadre du Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire et de la nutrition, les trois organismes ayant leur siège à Rome – FAO, Fonds international de développement agricole (FIDA) et Programme alimentaire mondial (PAM) – œuvrent ensemble à l’élimination des causes profondes des inégalités entre les genres et au lancement de processus porteurs de transformation afin d’accélérer la concrétisation progressive de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes. Pour que l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes deviennent réalité, il est nécessaire d’adopter des approches novatrices et transformatives en matière de genre qui permettent de lutter contre les causes sociales, comportementales et institutionnelles des inégalités entre les genres. Ces approches permettent d’examiner les causes profondes des inégalités entre femmes et hommes, qui sont ancrées dans des dynamiques de pouvoir et des rapports de force déséquilibrées, des structures sociales et des institutions inéquitables, en particulier des normes et des rôles contraignants liés au genre, des pratiques préjudiciables, des inégalités inscrites dans les règles officielles et officieuses ainsi que des cadres juridiques et des politiques discriminatoires ou ne tenant pas compte de la dimension de genre, de remettre en question ces éléments et de les faire évoluer. Le Programme conjoint a pour objectif de contribuer à la réalisation de l’ODD 2 («Faim zéro») en aidant les organismes ayant leur siège à Rome et leurs partenaires à inscrire des approches transformatives en matière de genre dans les actions à mener, les programmes, les modalités de travail et la culture institutionnelle, et en renforçant ainsi leur collaboration sur les activités relatives à l’objectif «Faim zéro» et à l’égalité des genres. Il est mis en œuvre en collaboration avec l’Union européenne et grâce au soutien financier de celle-ci.

Le sous-programme du Mécanisme multidonateurs flexible

« Autonomisation des femmes dans les systèmes alimentaires et le renforcement des capacités locales et de la résilience des petits États insulaires en développement (PEID) dans le secteur agroalimentaire » contribue à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition en favorisant la mise en place de systèmes alimentaires plus efficaces, plus résilients et plus inclusifs à la Barbade, à Cabo Verde, aux Comores, aux Palaos, à Sainte-Lucie et au Samoa. Le sous-programme améliore l’accès des femmes aux ressources et à des services, technologies et pratiques novateurs et résilients face au climat afin de renforcer leur participation à certaines chaînes de valeur et d’accroître les avantages qu’elles tirent de celles-ci.

Le sous-programme a permis de venir en aide à plus de 1 500 bénéficiaires et de renforcer les capacités de producteurs et d’entrepreneurs, ainsi que celles de 30 coopératives structurées et de 13 prestataires qui fournissent des services tenant compte des questions de genre et appuient le développement de l’entrepreneuriat des femmes grâce à des projets d’entreprise et de start-ups. Le sous-programme a également permis de renforcer les capacités institutionnelles aux fins de l’élaboration de politiques prenant en considération la problématique du genre et de la mise au point de produits de connaissance.

 

Au-delà de l’appui direct aux institutions publiques, la FAO renforce les capacités et facilite les partenariats entre les principales institutions d’autres secteurs, comme la société civile, le monde universitaire et le secteur privé. Par l’intermédiaire d’une série de programmes, projets et mécanismes auxquels participent plusieurs organismes et qui tirent parti du mandat, de l’avantage comparatif et du pouvoir institutionnel des différents organismes, la FAO travaille au sein des pays et mène aussi des activités dans plusieurs pays à la fois afin d’éliminer les causes profondes des inégalités entre les genres et de faire ainsi progresser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.

Accélérer les progrès vers l’autonomisation économique des femmes rurales

Le programme conjoint d’accélération des progrès en faveur de l’autonomisation économique des femmes (RWEE) est un partenariat entre la FAO, le FIDA, le PAM et ONU-Femmes. De 2014 à 2021, ce programme mis en œuvre par plusieurs organismes était axé sur l’autonomisation des femmes rurales dans sept pays: l’Éthiopie, le Guatemala, le Kirghizistan, le Libéria, le Népal, le Niger et le Rwanda. En favorisant des environnements stratégiques propices à l’autonomisation économique des femmes et en contribuant à développer les compétences agricoles et entrepreneuriales des femmes, à accroître la possibilité pour celles-ci de créer des revenus et à renforcer leur pouvoir de décision, le programme RWEE est parvenu à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle non seulement des femmes elles-mêmes mais aussi de leur famille et de la collectivité toute entière, atteignant ainsi plus de 80 000 bénéficiaires.

«Avant, je n’avais pas assez d’argent pour nourrir mes enfants ni les envoyer à l’école. Maintenant, je produis suffisamment pour ma famille et moi. Je suis heureuse de pouvoir assurer leur éducation et aussi payer les soins médicaux.» (Chandra Kala Thapa, Ranichauri, district de Sindhuli, Népal)

«L’intérêt de participer au programme [RWEE] est que je ne suis pas la seule à apprendre: ma famille et d’autres femmes apprennent aussi; non seulement les dames du programme conjoint, mais aussi les autres voisines qui nous demandent ce que nous faisons pour avoir des vergers et d’autres cultures; je suis contente parce que, maintenant, je transmets mon savoir.» (Zoila Esperanza Morán, Las Flores, département d’Alta Verapaz, Guatemala)

Une nouvelle phase du programme sera mise en œuvre de 2022 à 2027 dans les îles du Pacifique, au Népal, au Niger, en République-Unie de Tanzanie et en Tunisie. Environ 46 000 femmes et hommes des zones rurales devraient en bénéficier.

À propos de ce site
Ce site est le reflet du travail constant et soutenu de l’Organisation en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes, hommes, filles et garçons des zones rurales. Il met en lumière la pertinence de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes dans la résolution des problèmes qui entravent la sécurité alimentaire, l’agriculture et le développement rural, en présentant des bonnes pratiques et des approches novatrices et fructueuses, et en illustrant l’impact des activités de la FAO aux niveaux international, régional et national, ainsi que les avantages qu’elles procurent, sur le terrain, aux familles, aux communautés ainsi qu’aux femmes et aux hommes des zones rurales.