Autonomisation des femmes à travers le système d’épargne villageois en République démocratique du Congo
Dans les communautés rurales du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, l’accès au crédit pour les petits producteurs a toujours constitué un frein majeur pour le développement de leur activité.
Leurs faibles revenus ne les permettaient pas de rembourser un crédit dans un délai de deux mois à un taux d’intérêts de plus de 20 pour cent. L’arrivée des Associations Villageoises d’Epargne et Crédit (AVEC) à Kalungu a permis aux femmes de s’unir pour épargner et créer des activités génératrices de revenus.
Sifa Makali, présidente de l’AVEC Maendeleo Kwetu (développement chez nous), était vendeuse de lait avant la création de son association. Grâce à cette activité, elle arrivait à épargner chaque semaine 1 000 francs Congolais. Cela a permis de constituer le capital initial pour le fond de crédit.
« Nous nous rencontrons chaque jeudi après-midi pour cotiser dans deux types de caisse : une caisse d’épargne et une caisse de solidarité. Chaque membre peut mettre 500 francs Congolais dans la caisse de solidarité. Cela permet d’assister les femmes en cas de maladie, deuil ou mariage au sein de leurs familles », a expliqué Sifa. « Dans la caisse d’épargne nous avons choisi une tarification qui est abordable pour tout le monde. Les membres épargnent en achetant des parts. Une part revient à 1 000 francs Congolais ».
Sifa convoque chaque semaine les femmes aux réunions. Les AVEC comptent 30 membres et le comité de gestion est composé de cinq membres (une présidente, une trésorière, deux compteurs et une secrétaire). La première compteuse est chargée de compter le montant total des parts. Elle remet ensuite le montant à la deuxième compteuse pour vérification. La trésorière s’occupe de remettre l’intégralité de la somme dans la caissette. Pour finir, la secrétaire fera le compte rendu de la réunion.
Les réunions commencent par la distribution des carnets d’épargne à chaque membre. Les femmes peuvent épargner minimum une part et maximum cinq parts. Cela offre la possibilité à chacune d’épargner un montant qui ne la mettra pas en difficulté.