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La persévérance et les profits payent

Miser sur les entreprises de femmes pour améliorer les moyens d’existence au Bangladesh.

Comme plus de 5500 personnes - agriculteurs, fonctionnaires gouvernementaux et techniciens agricoles -Renu Bala a participé aux programmes de renforcement des capacités de la FAO. © FAO / Mohammad Rakibul Hasan

29/05/2018

Le porte à porte, Renu Bala connaît bien ! Elle a commencé par frapper aux portes de ses voisines de Panjor Bhanga, son village natal du nord du Bangladesh, pour leur soumettre une idée: pourquoi ne pas former une coopérative laitière ? Elles n’avaient pas grand chose à perdre. « Les femmes de ce village sont très pauvres et leur seule activité consiste à élever des bovins de la race locale Deshi,» explique Renu. « Je me suis dit que si j’arrivais à  créer une entreprise laitière, à attirer leur attention et à encourager d’autres femmes à me rejoindre, ce serait bénéfique pour nous toutes. » À Panjor Bhanga, il est de plus en plus difficile de retirer un profit de l’agriculture à cause des crues fréquentes qui inondent les terres agricoles et les routes. Le Bangladesh est un des pays les plus exposés aux effets néfastes du changement climatique. C’est avec cela en tête que Renu Bala a fait du porte à porte pour soumettre son plan. Au début, la plupart des femmes étaient sceptiques, tout comme leurs maris. « En général, les villageoises sont très timides, ce qui fait qu’il est très difficile de les réunir », dit-elle. « Au début elles pensaient qu’on voulait les rouler » Mais elle a fini par les convaincre. En 2011, 15 femmes avaient adhéré à la Coopérative laitière des femmes de Panjor Bhanga.  Mais elles n’étaient pas au bout de leur peine : il leur fallait trouver un moyen d’acheter des vaches à rendement élevé, surtout qu’aucune des femmes ne pouvait offrir de garantie suffisante pour obtenir un prêt bancaire. En 2014, Renu Bala a suivi un programme de formation dispensé par la FAO, au cours duquel elle a appris qu’il existait au Bangladesh une politique spéciale de crédit qui octroyait à de petites entreprises laitières des prêts à taux bonifiés, remboursables sur de longues périodes. La première chose à faire était donc de trouver une banque qui accepte de lui prêter de l’argent dans ces conditions. Là encore son talent pour le porte à porte et sa persévérance ont payé ! Après de nombreuses tentatives, Renu Bala s’est alliée à la FAO et une banque locale lui a accordé un prêt. Avec cet argent, la coopérative qui comptait 15 membres a pu acheter des vaches laitières Frisonnes à haut rendement.

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