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La persévérance et les profits payent


Miser sur les entreprises de femmes pour améliorer les moyens d’existence au Bangladesh

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Comme des milliers d’agriculteurs bangladeshi, Renu Bala bénéficie de programmes d’investissement agricole soutenus par la FAO et financés au titre du Programme mondial sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. ©FAO/Mohammad Rakibul Hasan

29/03/2018

Le porte à porte, Renu Bala connaît bien !

Elle a commencé par frapper aux portes de ses voisines de Panjor Bhanga, son village natal du nord du Bangladesh, pour leur soumettre une idée: pourquoi ne pas former une coopérative laitière ?

Elles n’avaient pas grand chose à perdre. « Les femmes de ce village sont très pauvres et leur seule activité consiste à élever des bovins de la race locale Deshi,» explique Renu. « Je me suis dit que si j’arrivais à  créer une entreprise laitière, à attirer leur attention et à encourager d’autres femmes à me rejoindre, ce serait bénéfique pour nous toutes. »

À Panjor Bhanga, il est de plus en plus difficile de retirer un profit de l’agriculture à cause des crues fréquentes qui inondent les terres agricoles et les routes. Le Bangladesh est un des pays les plus exposés aux effets néfastes du changement climatique.

C’est avec cela en tête que Renu Bala a fait du porte à porte pour soumettre son plan. Au début, la plupart des femmes étaient sceptiques, tout comme leurs maris.

« En général, les villageoises sont très timides, ce qui fait qu’il est très difficile de les réunir », dit-elle. « Au début elles pensaient qu’on voulait les rouler »

Mais elle a fini par les convaincre. En 2011, 15 femmes avaient adhéré à la Coopérative laitière des femmes de Panjor Bhanga.  Mais elles n’étaient pas au bout de leur peine : il leur fallait trouver un moyen d’acheter des vaches à rendement élevé, surtout qu’aucune des femmes ne pouvait offrir de garantie suffisante pour obtenir un prêt bancaire. 

Renu Bala et son mari comptent les recettes journalières provenant des ventes de lait de la Coopérative laitière des femmes de Panjor Bhanga. ©FAO/Mohammad Rakibul Hasan

En 2014, Renu Bala a suivi un programme de formation dispensé par la FAO, au cours duquel elle a appris qu’il existait au Bangladesh une politique spéciale de crédit qui octroyait à de petites entreprises laitières des prêts à taux bonifiés, remboursables sur de longues périodes.

La première chose à faire était donc de trouver une banque qui accepte de lui prêter de l’argent dans ces conditions. Là encore son talent pour le porte à porte et sa persévérance ont payé ! Après de nombreuses tentatives, Renu Bala s’est alliée à la FAO et une banque locale lui a accordé un prêt.

Avec cet argent, la coopérative qui comptait 15 membres a pu acheter des vaches laitières Frisonnes à haut rendement.  Avec le produit de la vente de leurs premières génisses, les femmes ont remboursé le prêt et elles en ont obtenu un nouveau d’une autre banque.  À ce moment-là, la coopérative comptait deux fois plus de membres. 

Comme plus de 5500 personnes - agriculteurs, fonctionnaires gouvernementaux et techniciens agricoles -Renu Bala a participé aux programmes de renforcement des capacités de la FAO. ©FAO/Mohammad Rakibul Hasan

Avec les vaches frisonnes, la production de lait a fait un bond en avant, passant de deux litres au maximum  à plus de dix litres par vache et par jour. La coopérative a commencé à vendre le lait de qualité supérieure à des confiseries et à des laiteries locales, ce qui lui a permis de dégager un revenu précieux pour les femmes, ainsi qu’ une épargne collective pour des investissements futurs.

Ces efforts ont aussi valu à Renu Bala une reconnaissance nationale pour son travail.  En 2016, le Premier ministre du Bangladesh lui a décerné une médaille agricole nationale pour avoir créé et dirigé la coopérative.

Le succès de la coopérative a facilité la vie des femmes et leur a insufflé un nouvel optimisme. « Cette activité laitière nous convient très bien, aux autres femmes et à moi, car nous pouvons nous y consacrer en même temps qu’à nos tâches domestiques, » dit Renu Bala. « C’est pour cela que j’aime tant cette activité laitière. Maintenant nous pouvons gagner de l’argent en restant à la maison. »

L’appui aux femmes cheffes d’entreprise, comme Renu Bala et à la Coopérative laitière des femmes de Panjor Bhanga est parti pour se poursuivre grâce à l’Initiative du chaînon manquant au Bangladesh, également financée par le Programme mondial sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.  Cette Initiative aidera 50 organisations d’agriculteurs disséminées dans le pays en facilitant leur accès aux financements, à la technologie, aux chaînes de valeur et aux marchés.

Liens utiles

Renu Bala est loin d’être la seule à avoir vécu cette expérience.

La FAO appuie depuis plus de quarante ans des politiques et des programmes d’investissement et de renforcement des capacités au Bangladesh, notamment en travaillant avec des organisations d’agriculteurs. Les résultats sont là: les pays qui, comme le Bangladesh, ont régulièrement investi dans l’agriculture  sont ceux qui en ont retiré le plus d’avantages, en termes d’augmentation des  revenus et de réduction de la faim et de la malnutrition.

En investissant dans l’agriculture, on peut changer des vies, réduire la faim et la malnutrition et éliminer la pauvreté. En travaillant avec des partenaires internationaux, la FAO a contribué à plus de 2 000 stratégies, politiques et programmes d’investissement agricole et rural, dans plus de 170 pays. L’essentiel de ces activités ont été menées par le Centre d’investissement de la FAO. 

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