Nairobi, le 29 mars 2021 – Dans la zone du Grand Karamoja, où se concentrent les frontières qui séparent l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan du Sud et l’Ouganda, le pastoralisme est le moyen de subsistance principal. Les groupes d’éleveurs pastoraux ont toujours entretenu des liens d’interdépendance et pratiqué les échanges symbiotiques de connaissances et de ressources à travers les frontières.
Mais les sécheresses fréquentes et persistantes entraînées par le changement climatique ont aggravé les tensions et les litiges intercommunaux ayant les ressources naturelles pour objet, d’où la difficulté pour les pasteurs de conduire leurs troupeaux au-delà du territoire de leur communauté. L’insécurité alimentaire qui en a résulté a été aggravée par la survenue de maladies animales transfrontières et l’éruption de conflits internes et de conflits transfrontières.
Depuis 2008, la FAO et ses partenaires s’emploient, avec les communautés et les institutions nationales et régionales, à mettre en place un partage durable des ressources naturelles transfrontières et une coordination des mouvements des troupeaux, celle-ci s’accompagnant des services auxiliaires que sont les campagnes de vaccination et les bilans de santé.
Notre travail a encouragé le retour en grâce des institutions pastorales traditionnelles et la reprise des usages de la coutume. Les résultats obtenus sont une augmentation de la résilience d’un bon rapport coût-efficacité dans les communautés pastorales, une transformation sociale durable, la prévention et l’atténuation des conflits, le renforcement des moyens de subsistance et, au bout du compte, l’établissement de conditions propices à la paix et la stabilité.