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ECOLOGIE DES PECHES DES PLAINES D'INONDATION AFRICAINES (continuer)

7. CAPTURE ET PRODUCTIVITE

7.1 Productivité

Kapetsky (1974) dérive la productivité de cinq espèces de poissons du Kafue en utilisant un modèle de plaine d'inondation pour la mortalité et la croissance comme décrit dans la section 5.6. Les chiffres totaux pour les poissons d'âge deux et plus va de 76 kg/ha/an et 56 kg/ha/an pour S. andersoni et S. macrochir, deux espèces herbivores et à longue vie, à 12 kg/ha/an et 6 kg/ha/an pour Hepsetus odoe et Serranochromis augusticeps, deux prédateurs à courte vie. Un très grand pourcentage de la production (85–99 pour cent) de poissons dépassant l'âge deux a lieu pendant la troisième année de vie. En règle générale, la production pendant les deux premières années de la vie contribue à une portion substantielle de la production pendant la durée de la vie. La production totale pendant la durée de la vie des cinq espèces étudiées par Kapetsky est donc probablement supérieure de beaucoup aux 199 kg/ha/an estimés pour les poissons d'âge deux et au-delà.

7.2 Ichthyomasse

On a fait un nombre limité d'estimations de l'ichthyomasse par empoisonnement ou par pêche totale dans différents cours d'eau et zones de plaine d'inondation.

Lit majeur du cours d'eau: Pendant les hautes eaux, l'ichthyomasse dans le lit majeur du cours d'eau est supposée être similaire à celle des lagunes ouvertes de la plaine d'inondation (Université du Michigan, 1971), c'est-à-dire 337 kg/ha. Pendant les basses eaux, Kapetsky (1974) a trouvé 106, 386 et 576 kg/ha pour trois étendues du Kafue et une valeur moyenne de 348 kg/ha pour toute la rivière.

Au début de la saison sèche, Daget et al. (1973) ont fait des estimations de 341, 227 et 141 individus/ha dans trois parties droites de la rivière Bandama. L'ichthyomasse équivalente pour une partie de la rivière en janvier était 125 kg/ha et en mai, on a fait des estimations de 50, 177 et 305 kg/ha.

Lagunes et plaines d'inondation: Pendant les hautes eaux, l'Université du Michigan (1971) rapporte une ichthyomasse de 2 682 kg/ha dans les eaux à végétation de la lagune, 337 kg/ha dans les eaux libres et 94 kg/ha dans les marécages herbeux.

Pendant la saison sèche, quand les eaux ont baissé et que les lagunes sont séparées du lit majeur, on a fait des estimations de 3 306 et 2 693 kg/ha pour deux lagunes différentes. En trois mois, elles sont tombées de 684 et 501 kg/ha respectivement. Kapetsky (1971) a trouvé la plus grande concentration de poissons (879 kg/ha) dans des lagunes avec végétation et la plus faible concentration de 575 kg/ha dans des lagunes à eau libre.

Les estimations de l'Université du Michigan (1971) ont été combinées pour donner une évaluation de l'ichthyomasse totale en saison sèche et des pluies pour le système du Kafue (tableau VI).

TABLEAU VI

Estimations de l'ichthyomasse pendant les saisons sèche et des pluies pour le système du Kafue Flats
[D'après l'Université du Michigan (1971)]

1970Ichthyomasse (tonnes)
LagunePlaine d'inondationCours d'eauTotal
Hautes eaux juin–juillet85 3748 7041 78695 864
Basses eaux septembre–octobre56 426-   97957 405

Holden (1963) a trouvé que l'ichthyomasse dans les cuvettes de la plaine d'inondation du Sokoto variait beaucoup avec le type de fond. Les cuvettes à fond intermédiaire (sable-vase mélangés) supportaient 1 029 ± 536 kg/ha; les cuvettes à fond de sable 475 ± 148 kg/ha et celles à fond de vase 144 ± 83 kg/ha. L'ichthyomasse moyenne de tous les types était de 415 kg/ha, qui étalée sur toute la plaine d'inondation (dont les cuvettes représentent 3 pour cent) s'élève à 12–17 kg/ha. Des différences de forme des cuvettes influencent aussi l'ichthyomasse dans le Sénégal (Centre technique forestier tropical, 1972a). Là les rendements étaient élevés dans les cuvettes de type marigot allongé (375–200 kg/ha) et très réduits dans les cuvettes circulaires (1,5–20 kg/ha). Le rendement moyen était faible (37,5 kg/ha) dans cette zone et on a évalué un tonnage total de 260 tonnes pour les 6 600 ha de cuvettes de plaine d'inondation.

Les études les plus complètes effectuées sur les cuvettes de plaine d'inondation ont été faites sur les “whedos” artificiels du delta de l'Ouémé. Les observations d'un certain nombre de chercheurs ont été résumées (FAO, 1971) et sont présentées ici (tableau VII; Fig. 9) pour la comparaison avec d'autres endroits. L'ichthyomasse est généralement élevée, bien qu'elle soit du même ordre que celle trouvée dans les cuvettes intermédiaires du Sokoto et de quelques lagunes du Kafue.

TABLEAU VII

Ichthyomasse de quelques cuvettes de plaine d'inondation “whedo” de la plaine d'inondation de l'Ouémé

AnnéeNombre d'échantillonsRendement (t/ha)
1955172,06±1,14
1956142,14±1,39
1958  32,13  
1968  21,59  
1970321,57±0,41

L'ichthyomasse totale dans le système des cuvettes de plaine d'inondation de l'Ouémé est estimée entre 2 255 et 1 719 tonnes pour les 1 095 ha de “whedos”.

Comme le mentionne Holden (1963), les rendements élevés des pêcheries de plaines d'inondation et de cuvettes, et en particulier des “whedos”, sont obtenus par le principe du drainage vers l'intérieur qui concentre les poissons de toute la surface de la plaine d'inondation. Si l'ichthyomasse des cuvettes est étalée sur toute la surface de la plaine, l'ichthyomasse est comprise entre 61,8 et 47,1 kg/ha.

7.3 Capture

La capture de 12 plaines d'inondation figure dans le tableau VIII.

TABLEAU VIII

Capture commerciale de 12 plaines d'inondation africaines

Nom de la plaine d'inondationSurface au maximum d'inondation (ha)Capture (t)Rendement
(kg/ha)
Barotse512 0002 395  4,68
Kafue Flats434 0006 07814,00
Shire (total)140 0008 97264,08
Delta central2 000 000   134 000    67,00
Massilli   1 500   46531,00
Okavango1 600 000      800  0,50
Ouémé100 0006 48464,84
Sénégal600 00036 000  60,00
Niger(Niger)  90 7045 20057,33
(Dahomey)  27 4401 20043,73
(Nigeria)480 00014 350  29,90
Benue310 0009 57030,87

La capture moyenne de toutes les plaines d'inondation était de 32,1 ± 24,2 kg/ha/an. Il y a donc des raisons de croire que les plaines d'inondation du Barotse et de l'Okavango sont très sous-exploitées par la pêche. De même, Motwani (FAO/UN, 1970) rapporte que les niveaux actuels de rendement sont seulement modérés en ce qui concerne le potentiel dans le Niger et la Bénoué au Nigeria. Pour les autres plaines d'inondation mentionnées dans le tableau, toutes paraissent être péchées à un niveau élevé. En considérant seulement celle-ci, on évalue une capture moyenne à 50,4 ± 19,24. Il semble donc raisonnable d'espérer des captures de cet ordre de la plupart des zones de plaine d'inondation (c'est-à-dire une capture potentielle de 834 000 tonnes pour les plaines d'inondation figurant au tableau I).

7.4 Fluctuations des captures d'une année à l'autre

Il existe deux ensembles de données sur lesquelles on peut baser une estimation de l'effet des différences de régime hydrologique sur la capture des poissons. Aucun de ces ensembles de données n'offre une mesure certaine de l'effort; cependant, on peut obtenir une corrélation extrêmement bonne entre quelques indices hydrologiques et la capture.

Kafue flats: Pour cette région, on dispose des relevés du niveau de l'eau et des captures de 1954 à ce jour. Cependant, on juge que la pêcherie n'a pas atteint son développement maximum avant 1968 et le régime hydrologique de la rivière a été altéré par un barrage en aval en 1972. Les calculs ont donc été basés surtout sur les années 1958–71. L'Université du Michigan (1971) a trouvé une corrélation (r = 0,77) pour la capture en fonction de la quantité d'eau retenue dans le système représentée par “Drawdown” (DDF) dans la saison précédente avec les relations suivantes: Y'n = -6 630 + 1 830 Loge DDFn - 1. L'Université de l'Idaho (1971) a trouvé des corrélations d'un ordre similaire pour l'indice de crue (FI) comme représentation de l'intensité de l'inondation. Ils étaient T = 0,72 l'année précédente, et 0,71 les deux années antérieures. Muncy (1973) présente une analyse complète de ces facteurs. En résumé, il a trouvé une très faible corrélation négative (r = -0,171) pour les stades d'eau et de pêche dans la même année. Ceci est attribué à une efficacité diminuée de la pêche pendant les inondations les plus intenses. Il existe une bonne corrélation positive r = 0,61 entre la capture et l'intensité d'inondation de l'année précédente qui est améliorée à r = 0,74 si on adopte un report graphique log-log. Il existe aussi une bonne corrélation entre la capture et l'intensité de l'inondation pour les deux années précédentes.

Shire (Elephant et Ndinde Marshes): Les données de capture de cinq ans et les données hydrologiques de huit ans ont été fournies par le Dr Hastings du Projet de développement agricole de la vallée du Shire. Leur analyse montre qu'une bonne corrélation r = 0,84 existe entre la capture et le régime d'inondation (HI1) de l'année précédente (Fig. 10). On n'a pas obtenu de corrélations significatives avec HI1 de la même année ou des deux années précédentes. La régression capture n = 60,98 + 29,57 HI1n-1) n'est pas améliorée par le calcul logarithmique (log capture n = 3,54 + 0,21 log HI1n - 1) car ici r = 0,68. Il existe une plus faible corrélation qui est encore significative entre capture et indices hydrologiques 2 et 3. Ici, la relation logarithmique FI2 log capturen = 4,3 - 0,16 log HI2n - 1 a un coefficient de corrélation r = 0,54 et la forme arithmétique capture n = 100,37 - 4,47 FI2n - 1 a une corrélation plus faible r = -0,43.

Les résultats ci-dessus, bien qu'ils soient encore assez imprécis, indiquent clairement qu'il existe une relation entre le régime hydrologique et la capture bien que beaucoup d'autres données sur d'autres systèmes soient nécessaires pour définir plus complètement la relation. Ici l'intérêt principal se centre sur le fait de savoir si le facteur responsable de la fluctuation est en fait l'intensité de l'inondation ou la sévérité de la période de “drawdown” (ou quelque mélange des deux). La similitude de la corrélation obtenue dans le Kafue est à peine surprenante car l'intensité de l'inondation (FI1) est en corrélation inverse avec la sévérité du “drawdown” (FI2) (r = -0,78). La corrélation entre ces facteurs dans le Shire est beaucoup plus faible (r = -0,45) ce qui peut expliquer la corrélation diminuée de la capture avec FI2. Un autre facteur y exerçant une influence peut être la superficie de l'eau restant dans le système par rapport à celle au maximum de l'inondation. Dans le Kafue, c'est environ 34 pour cent alors que dans l'Elephant et Ndinde Marshes, il est de 68 pour cent. On peut supposer que plus le “drawdown” est rigoureux, comme le reflète le plus faible pourcentage d'eau restant dans le système pendant la saison sèche, plus grande est l'influence sur la capture de la fluctuation de ce facteur.

7.5 Résumé

Comme on peut s'y attendre d'après la biologie des poissons (section 5), les types de productivité et de rendement des pêcheries sur les plaines d'inondation fluctuent considérablement à la fois pendant une année et entre des années consécutives. Les populations de poissons augmentent pendant la saison d'inondation, atteignant le maximum au sommet de l'inondation. Ensuite, les populations déclinent à la fois numériquement et pondéralement pendant la saison sèche, atteignant un maximum juste avant la prochaine inondation. Entre les années les fluctuations de capture (et probablement de population) peuvent être corrélées avec les différences d'intensité d'inondation dans les années précédentes, la plus grande influence étant celle de l'année précédant l'année en cause. Da façon similaire, le degré de “drawdown” sur la quantité d'eau restant dans le système paraîtrait avoir une action. Ainsi, les années de capture optimum suivent une ou plusieurs années de bonne inondation et là, la quantité d'eau restant dans le système pendant la saison sèche est relativement abondante.

8. EFFETS SUR LA PECHE DES AUTRES UTILISATIONS DES PLAINES D'INONDATION

Comme beaucoup d'autres systèmes d'eau intérieures, les plaines d'inondation ont un certain nombre de fonctions autres que celles de supporter les poissons et la pêcherie. La plupart de celles-ci sont associées à la phase sèche (voir section 4) et n'interfèrent pas beaucoup avec la productivité des pêcheries de la phase d'inondation; certaines activités peuvent même être bénéfiques comme dans le cas des déjections des animaux qui y paissent. Ainsi, une plaine d'inondation comme celle du delta de l'Ouémé, qui est l'une des plaines aménagées de la façon la plus intensive en Afrique en utilisant les méthodes traditionnelles, supporte avec succès des troupeaux de bétail et des légumes ainsi que des cultures commerciales, en même temps qu'une pêche intense dans les cuvettes de la plaine d'inondation en saison sèche, et une importante pêche en phase d'inondation.

Les conflits principaux avec les pêches se produisent dans les plans d'aménagement impliquant soit l'altération du cycle hydrologique, soit la contamination de l'environnement.

8.1 Barrages

Barrages installées en amont de la plaine d'inondation: A ce jour, les barrages installés en amont du système de plaine d'inondation sont le principal agent de rupture. La plaine de la Basse-Volta a complètement disparu après la construction du barrage d'Akosombo (Hall et Pople, 1968). D'importantes surfaces de plaine d'inondation du Niger ont été perdues au-dessous du barrage de Kainji où le régime de crue a été altéré aussi loin en aval que le confluent de la Bénoué et les captures de poisson ont diminué jusqu'à 47 à 75 pour cent de leurs valeurs originales (FAO, 1972). La fermeture du barrage J.F. Strijdom a produit le dessèchement complet de beaucoup de cuvettes d'inondation de Pondola (Phelines, Coke et Nicol, 1973) bien que des déversements contrôlés de l'eau de crue aient rempli les cuvettes et provoqué la reproduction des poissons en 1969 et des plans sont en cours pour maintenir la pêcherie par ce moyen.

Les barrages installés en amont de la plaine ne troublent pas nécessairement le régime hydrologique mais peuvent interférer avec le type normal de migration des poissons en empêchant leur dispersion dans tout le fleuve comme sur le Niger (Daget, 1960a).

Les effets de deux barrages d'amont projetés ont aussi été évalués au Sénégal et en Zambie. Au Sénégal, la fermeture du barrage dans le cours supérieur du Sénégal aurait pour résultat la perte de quelque 7 000 tonnes de production de poisson de plaine d'inondation bien que l'on puisse obtenir presque deux fois cela du barrage même. La création du barrage Itezhi-Tezhi sur le Kafue peut avoir un effet bénéfique sur les stocks de poissons par le réglage des niveaux d'eau pour créer de meilleures inondations et une rétention plus longue du barrage Kafue Gorge en aval (Muncy, 1973).

Barrages installés en aval de la plaine d'inondation: Il en résulte généralement la perte de la plaine d'inondation qui est complètement submergée. La transformation de la zone en lac permanent produit généralement des rendements en poisson semblables ou supérieurs en sacrifiant la forme alternative de production de la saison sèche. Les barrages conçus pour retenir l'eau dans la plaine d'inondation pendant une plus longue période améliorent théoriquement les rendements en prolongeant la phase d'inondation (Université de l'Idaho, 1971; Université du Michigan, 1971) bien qu'il n'y ait, à présent, aucune évidence de cet événement dans le cas du barrage Kafue Gorge (Muncy, 1973).

8.2 Irrigation

On connaît peu des effets de projets d'irrigation sur les composants des pêcheries en plaine d'inondation, bien qu'il faille prévoir que le raccourcissement du cycle d'inondation, dû à un meilleur drainage, affecterait défavorablement la population de poissons. En outre, il est prouvé que la canalisation du cours d'eau réduit beaucoup et l'ichthyomasse et la diversité des espèces (Congdon, 1973). Du côté positif, une plus grande superficie d'eau en saison sèche dans les canaux d'irrigation et les réservoirs pourrait améliorer la survivance et le rendement en poissons aux basses eaux. En fait, beaucoup de “whedos” de la plaine d'inondation de l'Ouémé étaient à l'origine des canaux de drainage.

8.3 Pollution

Actuellement la pollution n'est pas un problème sérieux en Afrique, bien qu'avec l'emploi d'engrais et d'insecticides, associé à une agriculture intensive, il pourrait être concevable que ce serait une source d'ennuis dans le futur.

9. CONCLUSIONS

9.1 Modèles de pêcheries de plaines d'inondation

Les modèles en diagrammes présentés ici sont de simples résumés du matériel présenté auparavant. Ils ne sont ni détaillés, ni complets et ils doivent servir de base à la formulation de certains principes pour l'aménagement des plaines d'inondation et aussi pour indiquer la direction des recherches futures en identifiant les manques dans nos connaissances actuelles.

La figure 11 résume les changements se produisant pendant un cycle complet de plaine d'inondation. Ces changements peuvent être représentés sous une forme cyclique montrant le courant éléments nutritifs/énergie dans le système (Fig. 12). On sait que le taux de dépôt d'alluvions est égal à l'enlèvement de matériel alluvial par l'érosion pendant une période d'années (Leopold, Wolman et Miller, 1964). On peut supposer qu'à l'état naturel, il se produit un équilibre dynamique similaire en ce qui concerne les éléments nutritifs et la biomasse. S'il existe un tel équilibre, alors la productivité d'un composant peut être affectée par le mauvais aménagement ou la surexploitation d'un des autres composants, ou par quelque autre intervention affectant l'apport de sels, par exemple. A cet égard, Kapetsky (1974) examine la preuve d'une diminution de la population de poissons dans le Kafue Flats résultant de la réduction des utilisateurs primaires de la végétation de la plaine d'inondation, c'est-à-dire, Lechwe et Hippopotame.

Les inter-relations de facteurs affectant seulement la phase aquatique du cycle sont présentées par l'Université du Michigan (1971) (Fig. 13). Cette figure est particulièrement valable en indiquant les directions futures des recherches car beaucoup des interactions montrées seront quantifiables pour diverses plaines d'inondation. L'élucidation de celles-ci devrait éventuellement conduire à de meilleures pratiques d'aménagement et à des rendements maxima.

Une synthèse des facteurs décrits dans les sections 5, 6 et 7 peut être utilisée pour construire des courbes hypothétiques pour la croissance, le nombre et l'ichthyomasse pendant l'année (Fig. 14). Cela montre que le nombre de poissons augmente rapidement à la suite de la reproduction (R) pendant le début de l'inondation et ensuite décline par suite de la mortalité naturelle et due à la pêche pendant la période de baisse des eaux (Z', F') et aux basses eaux (Z'', F''). Une période de mortalité particulièrement élevée (Z''') peut se produire à la dernière partie de la période de “drawdown” quand de grands nombres de poissons sont prisonniers et meurent dans des mares non permanentes par suite du retrait des eaux. La croissance rapide (g') se produit pendant le début de l'inondation mais sa vitesse décline (g'') pendant les basses eaux. La courbe résultante pour l'ichthyomasse augmente rapidement pendant l'inondation, décline d'une manière abrupte pendant la période de “drawdown” et continue un déclin lent pendant les basses eaux jusqu'à l'établissement de la prochaine inondation.

Les variations d'une année sur l'autre de la courbe proviennent des changements du régime hydrologique; de bonnes inondations produisant des valeurs élevées de R et G' et des valeurs faibles de Z' et F'. La rétention d'une grande quantité d'eau dans le système pendant la saison sèche produira des valeurs aussi élevées de G'' et des valeurs diminuées de Z'' et F'' en donnant une meilleure valeur I à la fin du cycle. De maigres inondations et une plus faible rétention d'eau produiraient l'effet opposé.

En plus des valeurs absolues de hauteur d'inondation et de rétention d'eau, le caractère abrupt de changements peut aussi influencer certains facteurs. Ainsi, une lente élévation du niveau au début des inondations est, pense-t-on, plus favorable pour le succès de la reproduction (R) qu'une élévation brutale. De façon semblable, un “drawdown” rapide, qui ne donne pas aux poissons un temps suffisant pour quitter la plaine, produirait des valeurs plus grandes de Z'''.

9.2 Aménagement des plaines d'inondation

Généralités: Les plaines d'inondation doivent être aménagées pour la réalisation complète du potentiel pour les récoltes de saison sèche et de saison des pluies dont les pêches ne sont qu'un composant. Ainsi, les éléments A, B, C et D de la Fig. 14 doivent être ajustés de façon à obtenir une somme maximum. Dans quelques cas, le maximum d'un composant individuel peut seulement être obtenu au détriment d'un autre. Ainsi, pour la production maximum de riz, l'emploi d'insecticides contre les perceurs de tiges et des herbicides pour nettoyer les canaux d'irrigation peut être nécessaire, et il peut en résulter une chute de la production de poissons. De même, pour obtonir le maximum de l'agriculture en saison sèche, il peut falloir un drainage rapide de la plaine d'inondation pour augmenter la durée de la phase sèche, ce qui pourrait amener une diminution de la population de poissons.

La plaine d'inondation la mieux aménagée observée à ce jour est celle de la vallée de l'Ouémé où, pendant la saison sèche, des étangs à poissons artificiels alternent avec des champs de maïs (Fig. 8) et des légumes sont cultivés sur les rives surélevées des étangs. Le bétail pâture les bourrelets surélevés qui supportent aussi des villages sur pilotis avec une population totale de 70 000 habitants. Pendant la saison d'inondation, les activités ont été jusqu'à présent confinées à la pêche bien que, récemment, une culture limitée de riz flottant ait été introduite. La culture du riz dans ces conditions ne paraît pas entrer en conflit avec la présence de poissons bien que l'on sache que quelques espèces attaquent les plantes à un degré limité.

L'amélioration des rendements en saison sèche en creusant des étangs à poisson, ou par une meilleure rétention de l'eau dans les mares par des barrages, semble être l'étape la plus logique pour beaucoup de plaines d'inondation, bien qu'il faille beaucoup d'essais avant de pouvoir définir les meilleures méthodes.

Aménagement de la pêcherie: La pêche incontrôlée se concentre généralement sur trois points du cycle annuel et toute politique d'aménagement rationnel des stocks de poisson doit viser à les définir et les contrôler. Actuellement, il existe peu d'informations précises sur ce point et les nécessités varient vraisemblablement d'une zone à l'autre, mais on peut jeter quelques grandes lignes générales basées sur les pêcheries actuelles.

  1. Migration au début de la crue: les pêcheries exploitant les poissons en migration avant la reproduction semblent généralement être dangereuses pour le stock de poissons. Une pression supplémentaire est exercée sur la population à sa période la plus faible et les nombres de reproducteurs peuvent être réduits sérieusement. Au moins deux pêcheries importantes, celle de Labeo victorianus dans la Nzoia (Cadwalladr, 1965) et celle de Labeo altivelis dans le Luapula (Soulsby, 1959) se sont effondrées à la suite de la surexploitation à cette période. Il semble donc recommandable de décourager cette pratique dans des circonstances normales.

  2. Migration de retour des jeunes poissons: Les pêcheries visant à la capture des poissons on migration quand ils quittent la plaine d'inondation sont répandues et les opinions diffèrent beaucoup sur le danger de cette pratique. Une supposition très répandue est que la plupart des jeunes poissons retournant au cours d'eau sont destinés à mourir par suite de l'environnement restreint dont ils disposent en saison sèche. Ce peut être la vérité dans le Niger ou la plaine d'inondation du Barotse où Reed (FAO, 1969) pas plus que Bell-Cross (1971) ont considéré que cette pratique était particulièrement dangerouse.

Aménagement du régime hydrologique: Dans les zones où le lit en amont de la plaine d'inondation est bloqué par un barrage, des décharges contrôlées d'eau peuvent simuler des conditions normales de crue et assurer le maintien du stock de poissons. C'est probablement plus faible dans les systèmes ayant de grands lacs et mares permanents, car ceux-ci sont remplis facilement et les poissons sont induits à y émigrer pour se reproduire (Phelines, Coke et Nicol, 1973) que dans les systèmes à grandes plaines d'inondation asséchées car dans ce cas, la population dépend de la durée et de l'intensité de l'inondation. Néanmoins, dans la plupart des zones de plaine d'inondation, une meilleure compréhension de l'écologie et de la biologie des poissons doit permettre d'élaborer des programmes de décharges des caux de crue convenables pour le maintien d'au moins un stock limité de poissons.

Remerciements

L'auteur tient à remercier tous les chercheurs halieutiques qui, en répondant au “questionnaire d'information CPCA pour résumer les données sur les plaines d'inondation”, ont élargi le but de ce document pour y inclure des zones moins connues.

Les remerciements s'adressent aussi aux nombreux collègues du Département des pêches de la FAO avec lesquels ces problèmes ont été discutés.

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Figure 1

Figure 1 Caractéristiques de systèmes de plaine d'inondation
A - Niger (FAO, 1969)
B - Luapula
Système montré aux basses eaux, en noir - marais et mares permanents, lit principal du cours d'eau et marigots. Les limites de l'inondation à la crue sont aussi indiquées

Figure 2

Figure 2 Coupes transversales de trois systèmes de cours d'eau/plaine d'inondation (l'échelle verticale est exagérée)
A Kafue (PNUD/FAO, 1968)
B Niger à Onitsha (NEDECO, 1959)
C Ouémé à Zinvie
▼ Lit principal du fleuve
● Lagunes
| Cours d'eau ou canal secondaire
Marais permanent

h.w. = h.e.
l.w. = b.e.

Figure 3

Figure 3 Lit entrelacé, Niger

Figure 4

Figure 4 Régimes hydrologiques représentatifs de trois plaines d'inondation africaines
A - Kafue à (a) Namwala et (b) Kasaka
B - Sénégal à (a) Bakel et (b) Dagana
C - Niger à (a) Kolikoro, (b) Mopti et (c) Diré

Hémisphère SudFigure 5
 Barotse(Zambèze)
Kafue 
Shire 
Okovango(bassin supér.)
(bassin infér.)
Pongolo 
Hémisphère Nord
 Bénoué 
Niger(delta central)
Niger(Niger)
Niger(Dahomey)
Ouémé 
Yaérés 
Sénégal 

Figure 5 Régimes d'inondation de quelques grandes plaines d'inondation africaines

Figure 6

Figure 6 Calcul des trois indices hydrologiques
(d'après Kapetsky, 1974)

Figure 7

Figure 7 Tracé d'après des photographies aériennes des barrages de rétention de la plaine d'inondation du Niger, montrant la superficie originale de l'eau (en noir) et la surface inondée après la fermeture des barrages (hachures).
(D'après FAO, 1969)

Figure 8

Figure 8 Partie de la plaine d'inondation de l'Ouémé montrant la distribution des mares “whedo” de la plaine d'inondation. Les surfaces en blanc sont les mares qui ont été pêchées: on peut voir aussi les surfaces couvertes de végétation pas encore pêchées
(photographie aérienne de I.C.N., Paris)

Figure 9

Figure 9 Relation entre la superficie et le rendement dans les cuvettes “whedo” de plaine d'inondation du delta de l'Ouémé

Figure 10

Figure 10 Relation entre l'indice hydrologique 1 et la capture dans le Shire.
Ligne de régression capture = 6 098+29,57 (HI 1 de l'année précédente)

Figure 11

Figure 11 Résumé des principaux cycles sur une plaine d'inondation pendant une année

Figure 12

Figure 12 Schéme des cycles nutritifs et d'énergie sur plaine inondée

Figure 13

Figure 13 Quelques inter-relations de facteurs affectant la production de poissons sur les plaines d'inondation (d'après l'Université du Michigan, 1971)

Figure 14

Figure 14 Représentation schématique des changements dans:
A = niveau d'eau
B = nombre (ligne pointillée). Croissance de la classe d'âge 1 (ligne de tirets) et ichtyomasse (ligne continue)
pendant un cycle annuel d'une population de poissons d'une plaine d'inondation théorique

EVOLUTION DE LA PECHE DANS LE BASSIN DU LAC TCHAD DURANT LES CINQ DERNIERES ANNEES

par

A. Stauch
Fonctionnaire des pêches de la FAO
Maiduguri, Nigeria

O.K. Oji-Alala
Chargé de Recherche
Station de recherche du Lac Tchad
Malamfatori, Tchad

1. INTRODUCTION

Le Lac Tchad ainsi que le bas Chari, qui est le tributaire qui apporte environ 95 pour cent des eaux d'origine fluviale, représentent pour les quatre états qui les bordent, une très importante somme de protéines. Plus des 4/5èmes du poisson péché dans le bassin est commercialisé et consommé au Nigeria.

Mais par suite des précipitations irrégulières dans cette région tropicale (la latitude du bassin se situe en climat aride et subaride), la superficie du Lac Tchad est sujette à de grandes variations. En plus, la permanence de vents et la présence des masses d'air durant une partie de l'année, sont quelques uns des facteurs qui causent l'évaporation de l'eau.

Il y a environ 10 000 ans, le Lac Tchad était une mer intérieure ayant la même superficie que la mer Caspienne de nos jours. En 1961–62 la surface du Lac Tchad était d'environ 24 000 km2. En 1973 le même Lac était divisé en deux petits bassins séparés par la “Grande Barrière” avec une superficie d'environ 7 000 km2 seulement. Il n'y a pas de doute que le Lac est sujet à des cycles, mais par manque de données exactes, on ne peut les préciser.

2. LA PECHE

Avant 1945, le Lac Tchad n'était pas exploité. Les populations riveraines s'adonnaient surtout à l'élevage et à des plantations autour de leurs agglomérations. Un autre facteur qui freinait le développement économique était les différends qui existaient entre les différents sultanats et émirats. Pour certaines tribus dans la région, la pêche était une activité dégradante et seulement des esclaves ou les “Haddad” pouvaient s'y adonner.

En modernisant l'infrastructure routière et les moyens de transport, la pêche se transforma d'une activité de subsistance en une industrie importante qui exporte le produit vers les grandes concentrations démographiques et les régions manquant de nourriture protéinée.

Depuis 1964 nous vivons dans une période de sécheresse. Les apports en eau du Chari deviennent déficitaires et on a assisté à une réduction de la superficie du Lac. Du fait de la réduction de la superficie du Lac une augmentation constante des prix a été constatée.

3. STATISTIQUES DE PECHE

3.1 Vu l'orographie du bassin, les pêcheurs peuvent s'installer où ils veulent et les commerçants peuvent se rendre aux campements provisoires, soit en camion, soit en utilisant les moyens traditionnels tels que chameaux, ânes, etc.

Ainsi, il s'avère impossible de collecter des données statistiques sans une infrastructure logistique importante. En principe les pêcheurs ne restent jamais très longtemps à la même place. Ils transportent leur équipement d'un emplacement à un autre par pirogues, se déplaçant entre les îles, l'archipel et le rivage. Aussi est-il très difficile de suivre leurs déplacements et de noter les captures. D'autre part il ne faut pas oublier que le Lac Tchad est une nappe d'eau à régime international, divisé en quatre parties, mais les pêcheurs ne tiennent pas compte des frontières politiques, car ils se déplacent en fonction des saisons, les fluctuations du niveau de l'eau et les frayères.

3.2 A certains points de la côte on a essayé d'installer des équipes pour noter le déchargement des poissons. Le travail était exécuté par des pêcheurs payés par le Gouvernement, de ce fait leur travail et les captures ne pouvaient être comparés à celui d'un pêcheur travaillant pour son compte, les données étant trop différentes. Pour toutes ces raisons, le problème de statistiques de débarquement n'a pas pu être résolu jusqu'à ce jour.

4. CONTROLE DU TRAFIC DU POISSON

En général les camions transportent des commerçants, des pêcheurs, de l'équipement de pêche, de l'essence pour les moteurs, etc., jusqu'aux bords du lac. Là les commerçants qui avaient loué le moyen de transport, rencontrent les revendeurs qui arrivent par bateaux des compements de pêche. Certains commerçants s'associent quelquefois pour louer un camion alors qu'à d'autres moments un camion est utilisé par un seul commerçant.

A partir des rivages, les camions doivent passer par Maiduguri avant de se diriger vers le sud. Pour cette raison nous avons installé dans cette ville à l'entrée de la route de N'Djamena et de Baga, deux postes de contrôle, afin d'obtenir les données concernant les camions ou tous autres moyens de déplacement, transportant du poisson, indiquant le nombre de colis, la nature du poisson, le poids, etc. Le travail a démarré le 1er juillet 1969 et continue depuis cette date.

5. ANALYSE DES DONNEES OBTENUES AU COURS DES CINQ DERNIERES ANNEES

5.1 Route de N'Djamena

5.1.1 Comme on peut le voir en Annexe II, le poisson transporté provient de Wulgo et Gambaru. Mais ces deux agglomérations sont situées près de la frontière du Cameroun et presque tous les poissons déchargés à ces endroits sont pêchés au Cameroun ou au Tchad.

Wulgo est situé sur la berge du Lac à l'estuaire de l'El Beid et Gambaru en bordure de la route reliant Maiduguri à N'Djamena. En période normale Wulgo est un terminus. Les embarcations propulsées par moteur ou manuellement, arrivent du Cameroun ou du Tchad après avoir utilisé les chenaux et passent en bordure du Lac et déchargent les colis de poissons. En principe les pêcheurs ne transportent pas eux-mêmes le poisson préparé, mais ce sont des intermédiaires qui font la navette entre les campements provisoires de pêche et les lieux de transbordement. Néanmoins les deux dernières années, vu la sécheresse catastrophique, la région de Wûlgo s'est complètement asséchée et la ville se trouvait à plus de 30 km des eaux libres du Lac. De ce fait les commerçants ont dû abandonner les circuits usuels et adopter de nouveaux itinéraires. Des camions camerounais chargent les emballages de poisson sur les rives des fleuves ou les bords du Lac pour les décharger à la frontière. Là, des manoeuvres transportent les colis soit sur leur tête, soit sur des camions poussés à la main du Cameroun au Nigeria, d'où on les charge sur d'autres camions qui se dirigent via Maiduguri vers le sud. Il faut souligner que le tonnage calculé à ce point de contrôle ne provient pas uniquement du Lac, mais aussi du delta, du bas-Chari et de ses affluents comme le Serbewel et le Taf-taf, du bas Logone et des Yaérés. Et on ne peut pas préciser l'origine.

5.1.2 Ainsi qu'on peut le voir dans l'Annexe III, les produits en provenance du Cameroun et du Tchad représentent un faible tonnage en comparaison des captures totales. Il faut aussi noter que le salanga qui est contrôlé à Maiduguri ne fait que transiter et est vendu au Nord Cameroun en passant par la route de Bama-Mubi. Ceci du fait que la route de Waza est fermée pour les camions dépassant un certain tonnage. Il est intéressant de remarquer que la production de salanga, qui était en baisse en 1971–73, a augmenté de nouveau durant les 12 derniers mois du fait du développement de cette pêche dans le Lac même.

Mentionnons encore, en nous basant sur les données de l'Annexe V, que l'indice de production de la partie sud du Lac est bien plus bas que celui de la partie nord du Lac.

5.2 Route de Baga

5.2.1 Tout le poisson contrôlé à ce poste provient du Lac à l'exception d'un tonnage très faible de salanga qui est pêché dans la Komadugu durant sa courte période d'écoulement.

5.2.2 L'accroissement annuel de la production provient de Malamfatori, une agglomération située sur les bords du Lac à environ 8 km au sud de la frontière du Niger. En effet, à cause de la sécheresse et de la réduction de la superficie du Lac, Malamfatori est devenue le point central pour la commercialisation du produit de la pêche, surtout le banda. Les pêcheurs sont installés dans les îles qui forment une frange bordant la partie nord et nord-est du bassin septentrional qui est séparé actuellement par la “Grande Barrière”. L'augmentation de la production de salanga est due a l'intensification de la pêche dans le Lac durant les derniers 12 mois.

Note: Banda: Préparé avec du poisson découpé, écaillé, évidé, puis séché au soleil pendant quelques heures sur des nattes de papyrus et enfin écorché. Les morceaux de poisson ainsi écorchés sont laissés à sécher au soleil trois à six jours. Ils sont enfin empaquetés.


Salanga: ce produit est préparé avec Alestes dentex et Alestes baremoze ouvert, évidé et séché au soleil pendant quelques jours.

5.3 En Annexe I nous donnons l'évolution de la production durant les cinq dornières années.

5.3.1 On peut remarquer que la partie nord du Lac, même avant d'être séparée du bassin sud, était mieux exploitée, tel qu'il ressort de l'Annexe X. Néanmoins, avant 1950, la partie sud était mieux exploitée que le bassin nord, du fait que les moyens de communications en ce temps étaient meilleurs. La route Maiduguri-N'Djamena était la voie la plus aisée pour le transport du poisson vers le sud du Nigeria. Mais aussi à cette époque la demande en poisson n'était pas aussi grande qu'actuellement. Les éléments qui ont influencé les pêcheurs à étendre leurs activités ont été les suivants:

5.3.2 Néanmoins la réduction de la superficie du Lac due à la sécheresse, a entraîné des concentrations de population de poissons et de ce fait autorise des captures plus faciles et plus importantes.

Mais d'un autre côté, il faut signaler également que les pêcheurs temporaires ont abandonné leur activité du fait que les lieux de pêche habituels se trouvent trop éloignés ou deviennent inaccessibles, leur équipement aussi ne s'avérant plus adapté aux nouvelles conditions. Les pêcheurs à plein temps, mieux équipés, se sont installés sur les nouveaux lieux de pêche pouvant ainsi augmenter leurs captures.

6. ESTIMATION DU POISSON TRANSFORME

6.1 En Annexe IV nous pouvons suivre les fluctuations de la destination du poisson où ce dernier est cédé aux revendeurs et consommateurs, et tout spécialement dans les régions qui avaient été affectées par la guerre.

En outre on peut noter que dans certaines grandes villes, comme Ibadan par exemple, la consommation de poissons est en progression, ce qui est dû développement économique.

6.2 Route de N'Djamena

Environ 70 pour cent de banda est revendu dans le sud du Nigeria.

Pour ce qui est du salanga, il faut mentionner que les régions montagneuses de Mubi et Bama, sont au Nigeria les plus importants consommateurs. Durant les 12 derniers mois, 70 pour cent de salanga en provenance de Gambaru sont repartis au Cameroun et ceci pour les raisons précisées plus haut.

6.3 Route de Baga

On peut approximativement faire les mêmes remarques qu'au paragraphe précédent. Une partie du salanga est reconditionné à Maiduguri au marché de poisson avant d'être expédié vers d'autres régions. Néanmoins nous répétons que la demande de salanga se situe surtout dans les régions montagneuses, en certains endroits des tabous coutumiers interdisent la consommation de poisson fumé.

Pour ce qui est du banda, Lagos paraît être le plus grand consommateur de ce genre de poisson. Toutefois, il semble que de Lagos une certaine partie de ce produit est envoyé ailleurs et nous savons que des camions en ont transporté jusqu'au Ghana. Une demande importante de salanga existe à Lagos et nous nous demandons pourquoi on n'expédie pas davantage de ce poisson vers cette ville. Il est certain que l'emballage est différent de celui pour le banda et on peut admettre que les méthodes de transport ne favorisent pas pour le moment le commerce du salanga.

7. FLUCTUATIONS DES PRIX1

7.1 Les prix du poisson changent continuellement au cours de I'année en fonction de la production, parfois de la disponibilité de moyens de transport et des conditions routières, et naturellement de la saison. Toutefois nous avons noté que l'augmentation de la production ne va pas toujours de pair avec la hausse des prix, ce qui aurait pu être le cas. Le prix du poisson dépend de la qualité du poisson et de son emballage. Prenant le sac de jute comme emballage standard pour le banda et la natte pour le salanga, nous avons noté les fluctuations suivantes:

7.2 Banda

7.2.1 Les îles (partie nord-est du Lac). En général, un sac de banda coûte . 15,00 (5 000 CFA), mais sur le rivage le prix est de . 30,00 à .40,00 (10 000 à 13 000 CFA).

7.2.2 Les berges. Sur la berge les prix sont influencés par les frais de transport et de manutention. Les frais de transport d'un sac de poisson des îles à la rive dépendent de la distance, mais sont d'environ .3,00 à .4,00. Si le poisson est contrôlé par les douaniers d'un des pays intéressés et plus spécialement du Niger et du Tchad le prix du sac est majoré de plus de .6,00 (2 000 CFA)

7.2.3 Zones de consommation. Comme déjà mentionné plus haut, l'essentiel de la production est commercialisé dans la partie sud du Nigeria.

Mann (1960) a rapporté que le Banda à Maiduguri était vendu à un prix moyen de .0,35 ce qui équivaut à environ .14,00 le sac avec un poids moyen de 40 kg. En août 1974, un sac d'un poids moyen identique valait approximativement .30,00 et dans le sud le même sac se vendait environ .45,00. En 1968 Couty a rapporté qu'un kg de Banda valait au Tchad de 80,00 à 90,00 CFA (3 200–3 600 CFA le sac).

7.3 Salanga

Les prix suivants ont pu être notés:

7.3.1 Les îles (partie nord et nord-est du Lac). En général le salanga est emballé dans des couffins de nattes contenant 1 000 poissons séchés au soleil et d'un poids moyen de 70 kg. Chaque couffin vaut de .15,00 à .20,00 (4 000–7 000 CFA).

Les berges. Comme pour le banda, les frais de transport et de manutention sont à peu près les mêmes.

7.3.2 Zones de consommation. Couty (1968) rapporte qu'un kg de salanga valait 45,00 CFA (3 150 CFA par couffin) au Tchad.

En août 1974 au marché de Maiduguri au prix de détail 12 salanga se vendaient .0,80 ce qui met le couffin à .67,00. Nous n'avons pas de plus amples détails concernant le commerce du salanga, mais ces quelques données pourront servir de base à d'autres études socio-économiques.

7.4 Discussion

D'après les données disponibles, il ressort que les prix entre 1960 et 1968 n'ont pas changé significativement. Par contre, après cette date on observe une progression régulière des prix, probablement due au développement économique du pays. Il ressort d'informations obtenues entre 1960 et 1974 que les prix d'achat et de vente ont augmenté d'environ 100 pour cent dans la région productive. Par contre, selon ces données, la hausse n'a été que de 75 pour cent dans les régions consommatrices durant la même période. On peut estimer que la raison de la forte hausse dans la région productive a été provoquée par la forte demande alors que les prix dans le sud, qui théoriquement auraient dû suivre la même tendance, n'ont pas augmenté ainsi, probablement du fait que du poisson d'autres origines était disponibles sur le marché (poissons d'origine marine, d'eau saumâtre ou de pisciculture).

On peut estimer la production totale de la région du bassin du Lac Tchad en 1973–74 à environ 45 000 tonnes de poisson préparé d'une valeur de plus de 30 millions de . Les 12 000 tonnes de poisson contrôlées en 1969–70 avaient une valeur de 4 millions de . En Annexe IX, la tendance de la production durant les cinq dernières années peut être suivie en étudiant l'évolution des captures. Ces données nous montrent que durant ces cinq ans d'observation les prises ont augmenté environ quatre fois alors que la valeur du produit durant la même période a augmenté neuf fois!

1 1 $ U.S. = CFA 240
0.61 $ U.S. = 1 (Naira)

8. CONCLUSION

On peut déduire sans risque de controverse que l'augmentation des captures durant ces cinq années a été due à l'importante réduction de la surface du lac et de son volume. Si l'on tient compte de renseignements obtenus de l'ORSTOM (N'Djamena), l'on peut s'attendre à ce que le niveau du Lac monte sous peu. Les populations de poissons seront réparties dans une aire plus vaste et automatiquement les prix diminueront. Ceci aura un effet direct sur l'industrie de la pêche dans le bassin. Des pêcheurs à plein temps, voyant leur revenu diminuer, se déplaceront vers d'autres lieux de pêche. Alors que des pêcheurs temporaires, qui avaient abandonné cette activité à cause de la distance qui les séparait des lieux de pêche, recommenceront à pêcher. Vu cette éventualité, les autorités concernées devront informer les intéressés de la possibilité d'une réduction des captures. Evidemment, ceci pour une période relativement courte et temporaire jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre biologique s'instaure dans le Lac, d'ici deux ou trois ans, en fonction des espèces.

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