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Documents d'information (continuer)

PROJETS DE LA FAO SUR LES PECHES CONTINENTALES DANS LE SAHEL

compilés par

G. Rude
Service des Opérations (FIO), Rome

1 November 1974

Regional Project for the Review of Fisheries Problems in the Sahelian Zone, comprising Cameroon, Chad, Dalomey, Ethiopia, Ivory Coast, Mali, Mauritania, Niger, Nigeria, Benegal, Sudan and Upper Velta/Projet régional pour l'étude des problèmes des pêches du Sahel, comprenant Cameroun, Côte d'Ivoire, Dahomey, Ethiopie, Haute-Volta, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Suden et Tehad

INTRODUCTION

Ce document informatif a été préparé pour la Consultation sur les problèmes des pêches du Sahel (Bamako, Mali, 13–21 novembre 1974). Cette Consultation a été précedée d'une mission conjointe PNUD/FAO dans le Sahel qui constitue la première mesure en vue de la réalisation des objectifs du Projet régional pour l'étude des Problèmes des Pêches du Sahel.

Le but de ce document est de fournir un exposé succinct de chaque projet des pays qui participent au Projet Régional sahélien.

Les postes sur le terrain et los spécialistes en matière de pêches recrutés au niveau international figurent à chaque projet. Los projets sont divisés en deux catégories: opérationnels et non-opérationnels.

Tous les projets internationaux et régionaux couvrant le Sahel, voire une partie seulement de celui-ci, sont inclus dans le présent document. Cet exposé d'ensemble sur les projets concernant les pêches continentales a pour but de permettre aux participants à la Consultation de mieux axer et coordonner les programmes ultérieurs sur les pêches continentales du Sahel, en tenant compte de l'état actuel de ceux-ci, des possibilités de réalisation ou d'intégration.

Ce document fait ressortir, comme conséquence logique de l'état actuel des projets dans la région, le but du développement ultérieur des pêches et les possibilités de mise en route des diverses activités dans le domaine des pêches dans certaines zones reculées du Sahel.

1 novembre 1974

Pays:Cameroun, Côte d'Ivoire, Dahomey, Ethiopie, Haute-Volta, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan, Tchad
Agences gouvernementales coopérant1)Comité Permanent Inter-Etats pour la Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS)
2)Commission du Fleuve Niger
Titre du projet:Projet Régional pour l'Etude des Problèmes des Pêches du Sahel
Code:PNUD/RAF/74/055
Situation actuelle:Projet opérationnel
Objectifs principaux:Formuler un plan d'action pour la protection des pêches et le développement à long terme des captures, du traitement et de la commercialisation du poisson, tant en périodes de sécheresse continue que des pluies normales, afin de prévenir une baisse de la consommation de protéines dans les pays du Sahel et d'augmenter la disponibilité de protéines de poisson pour les pays de la région par rapport à leurs programmes de développement
Date de mise en opération:26 juillet 1974
Contribution:Internationale $E.-U. 75 000
Personnel:Désignation du postemois/homme 
Economiste des pêches (Expert-conseil)2 
Biologiste des pêches (Expert-conseil)2 
Biologiste des pêches (Expert-conseil)2 
Technologiste des pêches (Expert-conseil)2 
Spécialistes (réunion de synthèse)4 
Chargé des opérations (projets) et remplaçant:C.H. Clay/P.D. Proudo
Chargés de liaison:FII: W. Krone - FIR: R.L. Welcomme
Remarques:Le PNUD/New York a approuvé une Mission FAO/CPCA sur le terrain à partir du mois d'octobre 1974 (6 octobre – 11 novembre) pour évaluer l'étendue des dommages causés aux pêches par la sécheresse dans le Sahel. Une Consultation subséquente est prévue en novembre 1974 (Bamako, Mali, 13–21 novembre) afin de formuler un plan d'action et recommander des mesures pour une action tant immédiate qu'ultérieure.
Pays:La plupart des pays d'Afrique de langue anglaise et française
Titre du projet:Bourses régionales pour la formation de fonctionnaires des pêches, cadres et sous-cadres pour le terrain
Code:TF/INT/50/A (FH)
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Allocation de fonds pour la création de bourses pour permettre aux gouvernements des pays qui n'ont pas de centres de formation adéquats d'envoyer leurs boursiers dans les institutions existant dans la région
Contribution:Internationale - $E.-U. 32 773 (Montant exact dépendant des donations des Comités nationaux (CMCF) et autres donataires)
Bourses:120 m/h en matière de travaux divers de fonctionnaire des cadres sur le terrain
Chargé des opérations (projets):C.H. Clay/P.D. Proude
Chargés de liaison:FII: J. Deltour/C. Nédelec
Remarques:Trois bourses ont été allouées et deux sont en cours d'attribution.

Pays:Régional (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad)
Titre du projet:Développement des Pêches du Lac Tchad
Code:RAF/71/273 (PNUD)
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Aider les matre gouvernements, dans le cadre de la Commission du bassin du lac Tchad, à formuler une proposition conerète pour le développement ultérieur des pêches du lac Tchad
Durée:18 mois jusqu'au 31 décembre 1975
Contribution:Internationale - $E.-U. 265 000
Gouvernementale F CFA 21 086 000
Personnel:Désignation du postem/h
 Coordonnateur du projet18
 Haître-pêcheur (en cours de recrutement)12
 Exports-conseil  8
Equipement principal:Equipement de pêche ($E.-U. 20 000), 2 Landrovers ($E.-U. 12 000), 1 house-boat ($E.-U. 25 000), 1 bateau à moteur ($E.-U. 5 000), 12 canots avec moteur hors-bord ($E.-U. 11 000), 2 générateurs d'électricité ($E.-U. 8 000), 1 maison préfabriquée ($E.-U. 20 000)
Bourses:27 m/h en matière de construction de bateaux et de techniques de pêche
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proud
Chargés de liaison:FII: A.M. Anderson - FIR: W.C. Beckman
Remarques:Le document du projet a été signé le 19 juin 1974.

Pays:Liberia, Nigeria et Sénégal
Titre du projet:Test d'acceptabilité de concentre de protéines de poisson (FPC) - Type B
Code:TF/INT 120 (NOR)
Situation actuelle:Non-opérationnel
Objectifs principaux:Etablir si le FPC Type B offert par le gouvernement Norvégien est approprié, en égard à l'acceptation des consomnateurs et au potentiel de production des pays concernés en voie de développement, en vue de l'inclure dans les projets d'aide alimentaire de la Campagne mondiale contre la faim
Durée:18 moisjusqu'en février 1976
Contribution:Internationale $E.-U. 240 000
Personnel:Désignation du posteResponsableCommonçantTerm.Total m/h au doc. du projet
Chef de groupe
(spécialiste en nutrition)
H.A. Tagle1.9.7428.2.7618
Expert en traitement du poisson
Spécialiste en prospection de marché
Chargé des opérations (projets):H.D.R. Iyengar/P.D. Proude
Chargé de liaison:FII: W. Krone
Remarques:Les experts seront en poste à Rome et voyageront selon les besoins dans les pays où les tests d'acceptabilité seront préparés et réalisés par l'intermediaire des projets d'aide de la Campagne mondiale contre la faim

Pays:Cameroun
Titre du projet:Développement de la pisciculture (avant-projet)
Code:CHR/72/010 (PNUD)
Adresse:c/o PNUDAdresse télégraphique
 B.P. 836UNDEVPRO
 YaoundéYAOUNDE
 Cameroun(Cameroun)
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Aider le gouvernement à organiser deux centres de démonstration sur la pisciculture et à former des moniteurs en techniques de pisciculture
Durée:1 an et 4 moisjusqu'au 28 fevrier 1975
Contribution:Internationale $E.-U. 80 000
Gouvernement F CFA 45 280 000
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc. du projet
Expert associé(en cours de recrutement)  12
Sous-contrats:CTFT - Expert 16 m/h, Experts-conseil 4 m/h
Equipement principal:3 camions ($E.-U. 15 000), 1 landrover ($E.-U. 5 000), équipement radio ($E.-U. 3 200)
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proude
Chargé de liaison:FIR: Z.H. Shehadeh
Remarques:Ceci est un avant-projet qui sera suivi d'un deuxième stade de projet d'une durée prévue de 3 ans et avec une contribution totale du PNUD de $E.-U. 165 000. Une mission de deux mois en vue de finaliser le document du projet est en cours.

Pays:Côte d'Ivoire
Titre du projet:Développement des pêches du lac Kossou (lac artificiel)
Code:IVC/71/526 (PNUD)
Agence gouvernementale coopérant:Autorité de la Vallée de la Bandama (A.V.B.)
Adresse:c/o PNUDAdresse télégraphiqueTéléphone
 B.P. 1747UNDEVPRO226341
 AbidjanABIDJAN 
 Côte d'Ivoire(Côte d'Ivoire) 
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Aider au développement et à l'exploitation des pêches du lac Kossou par la formation de pêcheurs indigènes, l'amélioration d'installations de débarquement, l'etablissement d'un système d'échantillonnage écologique et de rassemblement de données, développement d'un service de perfectionnement et d'information des pêches
Duréc:4 ansjusq'au 31 juillet 1975
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc.pro.
Directeur du projetA.G. Coche1.5.7131.7.7551
Fonctionnaire des pêches (développement et formation)G.T. Taylor3.4.7130.9.7330
Biologiste des pêches (limnologiste)S. Krzelj29.7.7331.12.7418
Constructeur navalR.G. Lefebvre24.1.7031.5.7424
Biologiste des pêches continentales (expert-associé)F.C. Roest16.11.7231.5.75 
     "     "R. Jocque10.3.749.3.75 
Experts-conseil   44.7
Sous-contrats:CTFT pour la formation d'instructeurs au Centre de formation de Bouaké. Valeur totale du souscontrat $E.-U. 110 870
Equipement principal:1 batcau LABEO (13 m - diesel) pour utilisation générale, 1 bateau rapide HYDROCYON (9 m - diesel) de prospection, 1 bateau de pêche TILAPIA (7 m - diesel), 2 trimarans (6 m - hors-bords jumelés), moteurs hors-bord (4), véhicules (4), engins de pêche, équipement pour mensurations et échantillonnage ($E.-U. 119 341)
Chargé des opérations (projets):C.H. Clay/P.D. Proude
Chargés de liaison:FII: J. Fyson - FIR: R. Welcomme/H.F. Henderson
REmarques:Le Document du Projet revisé prolongeant les activités du projet de 15 mois, jusqu'au 31 juillet 1975, a été signé.

Pays:Mali
Titre du projet:Développement des pêches
Code:MLI/63/005 (PNUD)
Adresse:Projet de traitement du poissonAdresse télégr.Téléphone
c/o PNUDUNDEVPRO23694/23723
B.P. 120BAMAKO
Bamako(Mali) 
Mali  
Situation actuelle:Opérationnel  
Objectifs principaux:Aider le gouvernement à améliorer les conditions d'entreposage du poisson séché non salé afin de diminuer les pertes subies par infestation d'insectes, améliorer le fumage du poisson et l'empaquetage du poisson traité
Durée:6 ans
Contribution:Internationale - $E.-U. 252 600
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc.pro.
Technologiste en traitement du poissonA. Szabo1.1.6928.2.7014
            "            "H.J. Horn1.7.7030.4.7222
            "            "A. Szabo1.5.7230.4.7236
Bourses:13 m/h en matière de réfrigération
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proude
Chargé de liaison:FII: H. Lisac
Re arques:Aucune extension n'a été prévue mais cette question pourrait être envisagée à la suite de la Consultation sur les pêches continentales devant se tenir à Bamako en novembre 1974

Pays:Mali
Titre du projet:Développement des pêches en petits étangs de barrage de plaine d'inondation
Code:(PNUD)
Situation actuelle:Non-opérationnel
Objectifs principaux:Aider à l'étude préliminaire de la plaine d'inondation de la zone de Mopti en vue du développement des pêches et de la formulation d'une proposition concrète pour leur développement ultérieur
Date de debut de mise en opération:Fin 1974
Durée:6 mois
Contribution:Internationale - $E.-U. 25 000
Personnel:Désignation du postem/h
Expert-conscil6
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proude
Chargé de liaison:FII: Aider Anderson
Remarques:Un premier texte du Document du Projet a été soumis au Représentant résident du PNUD à Bamako le 19 septembre 1973 et l'on attend prochainement l'approbation du gouvernement.

Pays:Nigeria
Titre du projet:Recherche sur le lac Kainji (lac artificiel)
Code:NIR/66/524 (PNUD)
Agence gouvernementale coopérante:Ministère Fédéral de l'Agriculture et des Ressources naturelles
Adresse:c/o PNUDAdresse télégraphiqueTéléphone
 P.O.Box 2075UNDEVPRO26118
 LagosLAGOS 
 Nigeria(Nigeria) 
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Renforcement des capacités de recherche sur les pêches et l'hydrobiologie du lac Kainji, sur l'agriculture, sur la santé publique et les problèmes de la population affectée par la mise on fonction on 1969 du barrage sur le Niger
Durée:6 ans         jusqu'au 11 août 1974
Contribution:Internationale - $E.-U. 1 575 524
Gouvernement $E.-U. 3 276 288
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc.pro.
Directeur du projetJ.K. Smart1.3.7230.4.7481
Technologiste des pêchesK.E. Stride2.9.7330.9.7412
Ecologiste (élevage, pâturages)T. Husain20.6.7130.6.7430
AgronomeS.N. Kaul15.11.7031.7.7442
Coordonnateur de la santé publique (Epidemiologiste)(recrutement en cours)
Expert-conseil (en irrigation)S.I.Zakhariev28.11.7327.5.7444
Sous-contrats:Etudes per des institutions étrangères, photographie aérienne ($E.-U. 18 251)
Equipement principal:Bateau de recherche FAO 51 de 9,5 m; Boston Whaler FAO 52 de 5 m; Boston Whaler FAO 53 de 5 m; Boston Whaler 54 de 5 m; canot aluminium FAO 55 de 3 m; canot aluminium FAO 56 de 3 m; 6 véhiculs, engins de pêche, equipement limnologique et pour le terrain ($E.-U. 101 031)
Bourses:119 m/h comprenant la biologie des pêches
Chargé des opérations (projets):P.D. Proude/C.H. Clay
Chargés de liaison:FII: C. Nédélec - FIR: W.C. Beckman
Remarques:Une révision du projet a reçu une approbation de principe en vue de permettre à deux experts-conseil d'achever leur tâche - un dessinateur de bateau (3 m/h) et un expert-conseil en aquariums de laboratoire (1 m/h) - et à deux experts-conseil en agriculture de préparer un programme d'irrigation pouvant donner lieu à la formulation d'un mini-projet complémentaire.

Pays:Nigeria
Titre du projet:Développement des pêches (Etat du Nord-Est)
Code:NIR/68/016 (PNUD)
Adresse:P.O.Box 329Adresse télégraphiqueTelex
 MaiduguriUNDEVPROLagos
 NigeriaLAGOS21372
  (Nigeria) 
Situation actuelle:Opérationnel  
Objectifs principaux:Aider le gouvernement à développer les pêches de l'Etat du Nord-Est; en particulier, introduire des méthodes de pêche, engins et équipement, bateaux de pêche; pourvoir à la formation pratique en matière de construction, utilisation et réparation des engins de pêche, aussi bien que de fonctionnement et entretien des moteurs hors-bord et bateaux; aider également les pêcheurs et les professionnels du traitement à améliorer les méthodes de manutention et de traitement du poisson
Durée:2 ans ½         jusqu'en décembre 1974
Contribution:Internationale - $E.-U. 60 000
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc.pro.
Fonctionnaire des pêches (Développement des pêches)A.Stauch1.7.7231.12.7424
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proude
Chargé de liaison:FII: C.Nédélec
Remarques:Ce projet devrait être suivi du Projet proposé à grande échelle NIR/74/001 (Amélioration du traitement du poisson et des moyens de transport sur le lac Tchad)

Pays:Nigeria
Titre du projet:Amélioration du traitement du poisson et des moyens de transport sur le lac Tchad
Code:NIR/74/001 (PNUD)
Organisme gouvernemental coopérant:Ministère de l'Agriculture et des Ressources Naturelles
Etat actuelle:Non-opérationnel
Objectifs principaux:Augmenter la production de protéines animales pour la consommation humaine. L'objectif à longue protée est au maximum de réduire le taux de détérioration actuelle par l'amélioration du traitement du poisson, de la manipulation et des moyens de transport sur le lac. Les objectifs immédiats sont:
a)introduire une nouvelle méthode de séchage pour remplacer le “banda” délicat et périssable
b)mettre en route le commerce de poisson frais conservé au moyen de la glace
c)introduire de nouvelles embarcations pouvant remplacer les “bateaux cercueils” et pirogues actuels
d)encourager la mécanisation des moyens de transport du poisson sur le lac
e)encourager une répartition équitable des coûts et profits qui rémunérera les pêcheurs livrant un meilleur produit et réduisant les pertes
Date opérationnelle:Janvier 1975
Durée:4 ans
Contribution:Internationale - $E.-U. 737 500
Gouvernement 1 687 355 (devises locales)
Personnel:Désignation du postemois/homme
Directeur du projet36
Socio-économiste45
Technologiste en traitement du poisson36
Constructeur naval36
Mécanicien (Instructeur en réparation de moteurs)36
Expert-conseil (ad hoc) 
Bourses:30 mois/homme pour co-directeur, socio-economiste, technologiste en traitement du poisson, directeur pour dortoir et mess, constructeur naval et mécanicien
Chargé des opérations (projets):R. Aubray/P.D. Proude
Chargé de liaison:FII: W. Krone
Remarques:Ceci est la continuation du Projet de développement des pêches (Pêches du lac, Nord-Est). La mission d'expertise FAO/PNUD devant examiner la requête du gouvernement vient de prendre fin et un texte révisé du document du Projet a été préparé au Siège et porté au PNUD à New York.

Pays:Nigeria
Titre du projet:Ecole de Formation en matière de Pêches Continentales et d'exploitation de la faune sauvage
Code:NIR/74/019
Situation actuelle:Non-opérationnel
Durée:3 ans
Contribution:Internationale - $E.-U. 450 000
Chargé des opérations (projets):P.D. Proude/C.H. Clay
Remarques:Les experts-conseil de la FAO seront recrutés pour une mission préliminaire de 3 mois à réception de l'approbation du PNUD de Lagos. La question sera examinée également par la Mission PNUD/FAO en visite dans le pays.

Pays:Soudan
Titre du projet:Conseiller en développement des pêches (Sud)
Code:SUD/73/020 (PNUD)
Adresse:c/o PNUDAdresse télégraphique 
P.O.Box 913UNDEVPRO 
KhartoumKHARTOUM 
Soudan(Soudan) 
Situation actuelle:Opérationnel
Objectifs principaux:Développer et améliorer l'industrie des pêches de la région méridionale au moyen de la programmation, aider à la formation d'une politique et d'un programme de pêches (incluant identification, formulation et continuation des projets de développement). Aider à évaluer les besoins d'aide bilatérale/multilatérale pour le développement des pêches et à estimer les besoins en personnel de la Division des Pêches
Durée:2 ans         jusqu'au 30 juin 1975
Contribution:Internationale - $E.-U. 68 000
Personnel:Désignation du posteResponsableComm.Term.Total m/h au doc.pro.
 Conseiller en pêchesE.G.R.Pike15.9.7314.9.7524
Equipement principal:Equipement ne pouvant être augmenté ( 1 véhicule et des petits articles pour la pêche et le traitement du poisson, petit matérial) valeur totale $E.-U. 4 000
Chargé des opérations (projets):P.D. Proude/C.H. Clay
Chargé de liaison:FII: K. Kristjonsson

Pays:Soudan
Titre du projet:Formation de pêches et développement, Province du Haut-Nil, région méridionale
Code:TF/SUD/19 (DEN)
Situation actuelle:Non-opérationnel
Objectifs principaux:Former un centre de formation complet à Malakal au moyen d'un programme de formation en employant des instructeurs indigènes et les installations locales. Améliorer à l'avenir la production de poisson de la région méridionale au moyen de la formation et de méthodes perfectionnées de pêches et de traitement du poisson
Date opérationnelle prevue:Juillet 1975
Durée:5 ans
Contribution:Internationale - $E.-U. 485 700
Personnel:Désignation du postem/h
Instructeur66
Maître-pêcheur60
Technologiste en traitement du poisson60
Expert en construction navale60
Instructeur/nécanicien60
Biologiste60
Volontaires des Nations Unies/Experts associés - à déterminer
Services contractuels:Pour la construction de logements, centre de formation et hangar pour la construction de bateaux - au total $E.-U. 145 000
Bourses:72 mois/homme
Equipement principal:Matériel renouvelable et équipement fixe ($E.-U.90 130) (12 moteurs hors-bord, pièces détachées, matériaux pour la construction de bateaux, 4 Landrovers, vedette de patrouille et matériel audio-visuel)
Chargé des opérations (projets):P.D. Proude/C.H. Clay
Chargé de liaison:FII: J. Schärfe
Remarques:Le Département est en train de terminer une révision du premier texte du document du projet incluant le projet de liaison à petite échelle proposé antérieurement SUD/74/005 (Formation intérimaire sur les pêches à Malakal).

LES EFFETS DE LA SECHERESSE QUI SEVIT EN AFRIQUE OCCIDENTALE SUR LES PECHES SAHELIENNES

par

W.Q-B. West
Fonctionnaire régional des pêches de la FAO pour l'Afrique
Bureau régional de la FAO pour l'Afrique
P.O.Box 1628, Accra, Ghana

1. INTRODUCTION

Les conditions climatiques et hydrographiques qui ont provoqué la sécheresse dans le Sahel ainsi que l'effroyable catastrophe économique et les souffrances humaines qui en ont résulté, ont fait l'objet d'une telle publicité mondiale ces temps derniers qu'il serait superflu d'y revenir à nouveau dans ce document. Toutefois, il vaut la peine de mentionner le rôle remarquable que la communauté internationale a joué et continuo à jouer en mettant sur pied des programmes d'aide efficaces pour atténuer les souffrances des populations de la zone frappée par la sécheresse. Les pays les plus durement atteints sont le Tchad, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et la Haute-Volta. En outre, la partie nord du Nigeria et la Gambie, ainsi que la République Centrafricaine, l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan, ont également signalé que le fléau les avait gravement affectés.

L'ampleur de la catastrophe varie d'un lieu à l'autre, mais en général elle a décimé tant les populations humaines que le bétail et porté un coup irréparable aux récoltes en de nombreux endroits. La détresse qui en résulte est indescriptible, et si la communauté internationale n'avait pas réagi d'urgence en prenant des initiatives humanitaires, les économies des pays intéressés auraient été totalement paralysées. Comme on peut à juste titre s'y attendre, lors d'une catastrophe naturelle de cette ampleur, l'ordre des urgences donne la priorité au sauvetage des vies humaines et aux efforts entrepris pour rétablir un mode de vie normal. C'est pourquoi lorsque la nouvelle de la catastrophe se répandit, la préoccupation immédiate de la communauté internationale et des organisations donatrices ainsi que des gouvernements des pays intéressés fut d'atténuer les souffrances des populations. Certes, parallèlement à cette action, étant donné que l'économie de ces pays est dominée par l'agriculture et l'élevage, on s'est efforcé ensuite de sauver le bétail et de ranimer l'agriculture en lui fournissant des semences. Ainsi donc, plusieurs organisations donatrices et le système des Nations Unies ont pris immédiatement des mesures d'urgence destinées à sauver des vies humaines aussi bien qu'à réduire les pertes parmi le bétail nécessaire à la reconstitution des troupeaux. Ces mesures ont fait suite à des études de la situation menées sans tarder par divers groupes. Ces études avaient surtout pour objet d'examiner tous les moyens de fournir les secours appropriés et l'on a pu assister ainsi à l'affirmation de la solidarité et de l'entraide internationale. Plusieurs organismes d'assistance, tels que le CIDA, la CEE, le FED, le FAC, l'USAID, etc., ont fait face rapidement à la situation et, pour harmoniser et coordonner les activités des divers donateurs ainsi que pour mobiliser les éléments nécessaires aux opérations de secours, l'on a créé certains organes, tels que le Bureau spécial des Nations Unies pour le Sahel, à New-York, le Bureau des opérations de secours dans la région sahélienne (OSRO), à Rome, et le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), à Ouagadougou.

Alors que toutes ces activités se poursuivaient et que l'on recueillait des renseignements touchant les effets de la sécheresse sur l'agriculture, les forêts, la production animale, etc., les pêches ne retenaient guère l'attention car l'incidence du fléau dans ce domaine n'était pas discernable. Par ailleurs, au début de la sécheresse, alors que la production animale diminuait, on avait constaté que la production de poisson tendait à augmenter. L'on pensa donc tout d'abord que les pêches n'avaient pas été affectées et on n'y prêta point attention. Pour preuve de cette négligence, signalons que, sur un total de 400 projets étudiés au début de 1974 par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), quatre seulement s'appliquent exclusivement aux pêches.

Par conséquent, jusqu'à présent l'on n'a que peu de renseignements concernant les effets de la sécheresse sur les pêches sahéliennes. Afin d'éviter que ce manque d'information ne fasse négliger les problèmes halieutiques dans le Sahel, la FAO a prié l'auteur du présent document de se rendre dans la région, d'examiner et d'apprécier la situation des pêches et de déterminer quelle a été l'incidence de la calamité sur ce secteur, de manière à procéder à une évaluation pertinente des problèmes qui confrontent actuellement l'industrie halieutique.

L'auteur a passé six semaines (mars–avril 1974) dans la zone frappée par le fléau; durant cette période, il a visité quelque 25 villes, villages, communautés et camps de pêcheurs, parcourant plusieurs milliers de kilomètres par voie aérienne et par la route, et s'entretenant avec des groupes de pêcheurs ainsi qu'avec des fonctionnaires des administrations locales et des services centraux. Il ne lui a malheureusement pas été possible de se rendre dans tous les pays victimes de la catastrophe dans les délais dont il disposait. Le compte rendu des effets de la sécheresse figurant ci-après est donc essentiellement fondé sur des observations faites au Tchad, au Mali, au Niger et au Sénégal, et sur les renseignements recueillis dans ces pays.

On espère que ce document n'aura pas seulement une valeur historique, mais qu'il contribuera à faire mieux connaître les problèmes auxquels l'industrie de la pêche doit couramment faire face dans le Sahel. En outre, l'on compte que les renseignements qui suivent contribueront également à stimuler de nouvelles discussions, notamment parmi les représentants des organisations donatrices, touchant les problèmes du développement des pêches sahéliennes et leurs possibilités de réadaptation, et que ces discussions permettront de mettre sur pied des programmes d'assistance à moyen et à long terme destinés à améliorer la situation des pêches dans la région.

Parmi les pêches continentales les plus durement atteintes par la sécheresse sahélienne figurent celles du bassin du Niger et de ses affluents, du Sénégal et de ses affluents, du lac Tchad et du système fluvial associé Logone/Chari. Non seulement ces bassins hydrographiques fournissent des moyens d'existence aux collectivités qui habitent ces régions, mais ils constituent également une source de protéines peu coûteuses et directement consommables pour les communautés voisines. En temps normal, ces bassins hydrographiques donnent chaque année quelque 300 000 tonnes de poisson. On étudiera donc spécialement les effets de la sécheresse sur les pêcheries qu'ils alimentent afin de bien illustrer la situation.

2. EFFETS DE LA SECHERESSE SUR LES PECHES MARITIMES

Sur les six pays les plus gravement touchés par le fléau, seuls le Sénégal et la Mauritanie ont des pêches maritimes. L'auteur du rapport ne s'est pas rendu en Mauritanie, mais d'après les renseignements qu'il a obtenus au Sénégal, l'on estime généralement que la sécheresse a eu indirectement des effets positifs sur les pêches maritimes. Etant donné le manque de viande, les troupeaux ayant été décimés, la demande poisson s'est accrue. Par conséquent, l'on peut attribuer en partie l'accélération récente du taux d'accroissement de la production de poissons marins au Sénégal à une demande stimulée par le manque général de viande dans le pays. Selon les statistiques dont on dispose, les mises à terre totales du secteur des pêches maritimes au Sénégal se sont élevées l'an dernier à quelque 304 000 tonnes, soit près du double des débarquements totaux en 1970.

3. EFFETS DE LA SECHERESSE SUR LES PECHES CONTINENTALES

A la différence des pêches maritimes, les pêches continentales des pays du Sahel ont été compromises par la catastrophe. Pour plus de simplicité et pour faciliter le recours aux références, on examine ces effets dans des rubriques distinctes comme indiqué ci-après.

4. EFFETS DE LA SECHERESSE SUR LES BASSINS HYDROGRAPHIQUES

Depuis que cette calamité a commencé, il y a six ans, l'un des principaux phénomènes dont l'évidence est telle qu'on le remarque sans peine est la régression progressive de la capacité et de la surface aquatique des principaux cours d'eau et lacs de la région par suite d'une évaporation excessive, alors que les moins importants sont déjà soit complètement asséchés soit en voie d'assèchement rapide. Par exemple, dans le Sénégal et dans le Niger, le niveau d'eau est si bas que sur certains tronçons la navigation est pratiquement impossible, notamment pendant la saison sèche, sauf pour les petits bateaux et les pirogues. Par exemple, le navire à passagers M/S GENERAL SOUMARE, qui assurait le service sur le Niger entre Mopti et Goa, est maintenant immobilisé à Mopti pendant la plus grande partie de l'année.

On signale que les niveaux minimums du Niger habituellement atteints entre avril et juin ont baissé des deux tiers, voire davantage en certains points, depuis le début du fléau. Par endroits, dans la République du Niger, le niveau d'eau du fleuve est passé de 4 mètres avant la sécheresse à 1 mètre en avril 1974, soit une baisse de 75 pour cent. De ce fait, le débit du fleuve a diminué à un tel point que le minimum enregistré à Niamey en 1973 ne dépassait pas 3 m3 la seconde, selon des sources gouvernementales. Le Komadougou, qui entretenait une pêche vivrière notable dans la République, serait aussi affecté que le Niger, tandis que certains des affluents de ces deux grands fleuves ainsi que quelques petits lacs seraient entièrement privés d'eau pendant la saison sèche. En outre, les marais saisonniers qui alimentaient une certaine pêche vivrière dans le pays pendant la saison des pluies n'existent plus, comme l'ont confirmé des sources gouvernementales.

Au Mali, les eaux du Niger et de son principal affluent, le Bani, sont aux niveaux les plus bas enregistrés depuis le début du siècle. En juin 1973, les niveaux minimums des deux cours d'eau à Mopti avaient diminué de 85 pour cent et de 77 pour cent respectivement depuis le début de la sécheresse (Tableau I). En outre, nombre de petits affluents du Niger et la plus grande partie des petits lacs (ou mares) sont maintenant presque complètement à sec (printemps 1974). Le lac Débo qui toute l'année durant était l'un des lieux de pêche les plus importants au Mali, se vide désormais de son eau pendant la saison sèche.

Au Sénégal, à part le fleuve lui-même, d'autres bassins hydrographiques ont également été très touchés par le fléau. Le lac Guiers, l'un des plus grands du pays, serait maintenant si peu profond qu'à un moment donné les gros animaux aquatiques, tels que les lamantins (Trichechus manatus) ont commencé à mourir faute d'au, de sorte qu'il a fallu pomper de l'eau du Sénégal dans le lac en utilisant le canal de communication (Towey) pour faire monter le niveau d'eau du Guiers. Ce lac alimente Dakar en eau potable.

En avril 1974, on estimait que les niveaux d'eau des rivières Ganguel et Doue, deux des principaux affluents du Sénégal, étaient déjà réduits de moitié. En outre la superficie du lac Vendou Edy qui, avant la sécheresse, représentait quelque 600 hectares, s'est progressivement contractée et, à l'époque où l'auteur s'est rendu dans la région en avril 1974, on estimait que la surface couverte par le lac ne représentait plus que quelque 200 hectares, soit une réduction des deux tiers par rapport à son étendue initiale. Par ailleurs, le Dialol, petit cours d'eau qui relie le lac à sa principale source d'alimentation en eau, le Doue, affluent du Sénégal, était à sec par endroits. D'après des sources officielles sénégalaises, plusieurs autres bassins hydrographiques que n'a pas vus l'auteurs sont également gravement affectés par la sécheresse.

Le bassin du Tchad a également souffert du fléau. Par exemple, les niveaux du lac Tchad et du système fluvial Chari/Logone seraient les plus bas que l'on ait connus depuis la période 1904–1905. Le niveau du lac Tchad baisserait à un taux moyen d'environ 20 cm par mois. De janvier 1972 à mai 1973, la superficie du lac s'est réduite de près de 40 pour cent, passant de 19 500 km2 à 13 500 km2 et, selon certaines informations, le lac n'occupe plus que le tiers de son étendue initiale. En certains points, le lac a reculé de plus de 25 km et l'on peut maintenant gagner certaines îles à pied sec. L'on signale que les eaux se sont presque entièrement retirées des territoires nigeriens aussi bien que camerounais. Le village de pêcheurs de Bol, localité jadis située en bordure du lac, domine maintenant une vaste étendue d'herbes desséchées qui, sur quelque 30 km, le sépare de l'eau. En fait, le lac Tchad n'existe plus comme entité unique, mais il est désormais constitué pour l'essentiel de deux nappes d'eau qui se trouvent principalement au Tchad et au Niger (Fig. 1&2). Ses caractéristiques changent si rapidement que des cartes utilisées jusqu'en janvier 1973 ont cessé d'être valables au mois d'août de la même année.

L'incidence de la sécheresse sur le Chari et le Logone serait encore plus grave. Comme indiqué dans les Figures 3 et 4, entre les années hydrologiques 1971–72 et 1972–73, le volume du Chari à N'djamena a diminué de plus de 40 pour cent, passant de 31,2 × 109m3 à 17,5 × 109m3, alors que le taux maximum du débit a régressé de près de 60 pour cent, passant de 3,410 m3/sec à 1,435 m3/sec. Pendant la même période, le niveau d'eau du Chari à N'djamena a baissé de 48 pour cent, passant de 7,5 m à 4,35 m.

Comme dans les autres régions, certains des cours d'eau et des lacs plus petits du bassin du Tchad seraient déjà complètement asséchés ou sur le point de l'être. Par exemple, on cite le lac Fitri (420 km2), dans le district de Batha, qui alimentait N'djamena en poisson frais, le lac Iro (200 km2), les lacs Léré et Fianga, dans la dépression de Toubouri, les rivières Serbeouel et El Beid, toutes deux dans la partie septentrionale du Cameroun. L'El Beid, qui serait maintenant complètement asséché, relie le lac Tchad aux grandes plaines d'inondation du Cameroun septentrional (Grand Yaéré), l'un des principaux terrains de reproduction et d'alimentation de nombreuses espèces de poisson.

5. EFFETS DE LA SECHERESSE SUR LA FAUNE ICHTYQUE

La sécheresse a notamment pour effets d'interrompre complètement les inondations dans certains secteurs et d'en réduire l'ampleur dans d'autres. Il en résulte que les plaines d'inondation, qui sont les principaux terrains de reproduction et d'alimentation de nombreuses espèces de poisson, ont été considérablement réduites, parfois au point de disparaître complètement. En outre, la teneur en éléments nutritifs des cours d'eau et des lacs à également diminué fortement. De la sorte, la reproduction et le taux de croissance d'un certain nombre d'espèces de poisson se sont fortement ressentis de cette situation.

Dans le lac Tchad, on signale que la taille de certaines espèces, telles que Synodontis batensoda, n'a pas changé depuis juillet 1972, selon des observations faites par les chercheurs de l'ORSTOM. Sans doute cela est-il dû aux faibles taux de concentration des nutriments contenus dans le lac, qu'il faut imputer à l'absence d'inondations. D'autre part, cette stagnation pourrait s'expliquer par une modification de l'équilibre dynamique du lac en ce qui concerne la faune ichtyque, d'où une compétition plus intense portant sur des aliments qui font déjà défaut. En fait, la composition des captures indique que certaines espèces importantes du point de vue économique, telles que Alestes spp. et Lates niloticus qui dominaient auparavant la pêcherie du lac Tchad, sont maintenant éclipsées par des espèces moins importantes, telles que Tilapia, Polypterus et Clarias. C'est que ce dernier groupe de poissons est favorisé par les herbiers à forte densité et continue donc à se reproduire dans le lac, alors que le premier se multiplie normalement dans les plaines inondées du Chari et du Logone, désormais très réduites.

Comme on l'a mentionné auparavant à propos du Sénégal, dans le lac Guiers où l'eau manque, certains gros animaux aquatiques tels que le lamantin (Trichechus manatus) ont commencé à mourir pendant la saison 1972/73, et il a fallu accroître les niveaux d'eau par pompage d'eau en provenance du fleuve.

6. EFFETS DE LA SECHERESSE SUR L'INDUSTRIE DE LA PECHE

L'incidence du fléau sur les bassins hydrographiques et sur la faune ichtyque a provoqué une réaction en chaîne dans les pêcheries sahéliennes. En certains endroits, tels que le bassin du lac Tchad, l'effet immédiat a été un accroissement soudain et rapide de la production, la vulnérabilité des populations de poisson s'étant accrue sous l'effet de leur concentration imputable à la contraction des nappes d'eau. A la suite de ce boom soudain, l'effort de pêche a augmenté. La durée de cette période favorable a varié d'un endroit à l'autre, mais en 1972, il semblait que l'on avait atteint le maximum dans tous les endroits visités par l'auteur. Au lac Tchad, par exemple, on estime que la production totale est passée de 46 000/50 000 tonnes en 1969 à plus de 130 000 tonnes en 1972 (Tableau II), avant qu'une tendance à la régression ne se manifeste en 1973, tant pour la production totale que pour les captures par unité d'effort. Bien que l'on ne dispose pas de statistiques à ce sujet, les milieux gouvernementaux du Tchad sont convaincus que la production a diminué de moitié en 1973, et d'après les éléments dont on dispose la production sera vraisemblablement encore plus faiblo en 1974.

Au Sénégal, selon les statistiques dont on dispose (Tableau III) la production moyenne totale pour le fleuve Sénégal et le lac Guiers était auparavant de 30 000 tonnes par an. En 1972, cette production avait diminué de 60 pour cent, tombant à 12 000 tonnes, et en 1973, on n'a pris dans ces eaux que 6 400 tonnes de poisson; tout semble indiquer que les perspectives sont encore plus sombres pour 1974. Pendant son séjour au Sénégal, l'auteur a observé les captures de certains pêcheurs piroguiers et en aucun cas les prises quotidiennes (six heures de pêche) n'excédaient 8 kg de poisson pour des groupes de 7 à 10 pêcheurs. Cette situation est d'autant plus navrante que ces pêcheurs ont sans doute au total quelque 50 personnes à charge.

Dans le village de Ganguel, sur un affluent du Sénégal du même nom, un pêcheur a illustré cette situation en déclarant que les captures pour le mois en cours étaient inférieures au montant des prises journalières avant la sécheresse. Un autre a affirmé que ses prises avaient diminué de plus de 90 pour cent depuis le début du fléau.

Lors d'entretiens qui ont eu lieu dans les localités et les camps de pêcheurs situés aux environs de Sindé-Gué et de Korientzé, au Mali, les intéressés ont signalé une régression de 90 à 95 pour cent de leurs mises à terre depuis la début de la sécheresse. Alors que leurs prises atteignaient habituellement quelque 200 kg de poisson par personne et par nuit en moyenne avant le fléau, à l'heure actuelle elles ne représentent plus que 10 à 20 kg de poisson. Il se peut qu'il y ait là des exagérations, mais elles illustrent la gravité de la crise.

Pour le Niger, on ne dispose pas de statistiques, mais l'on affirme de source gouvernementale que le poisson est introuvable dans ce fleuve sur une distance de 70 à 100 km de Niamey, en amont comme en aval, alors que cette région était un centre d'activités halieutiques intenses avant la sécheresse. Au-delà de cette limite, on ne trouve selon les mêmes sources que quelques poissons immatures. D'après des pêcheurs nigeriens qui exercent leur activité au long du fleuve, les captures mensuelles sont maintenant en moyenne inférieures à 50 kg de poisson.

Au Mali, il est difficile d'obtenir des statistiques de la production totale, mais l'on tient à jour des registres des ventes de poisson séché et salé à Mopti, principal centre de commercialisation de ces produits, et ces données ont été utilisées dans le présent document. Conformément à ces renseignements (Tableau IV), le poids total de poisson transformé (séché et fumé à Mopti) a diminué de plus de 50 pour cent entre 1968 et 1973, tombant de 10 800 à 5 300 tonnes, après un accroissement initial inférieur à 3 et à 2 pour cent respectivement en 1969 et 1970. Ces chiffres montrent que, depuis 1971, le taux de réduction des captures s'est accéléré. Ainsi entre 1971 et 1972, la régression a été d'environ 11 pour cent, mais entre 1972 et 1973, elle a atteint 32 pour cent. En outre, une comparaison entre le poids de poisson traité et vendu à Mopti pendant le premier trimestre de 1973 et celui de 1974 indique une nouvelle diminution de 39 pour cent (Tableau V). La situation est donc inquiétante. Par ailleurs, étant donné la pénurie générale de denrées alimentaires et d'autres formes de protéines animales, la proportion de poisson traité qui est utilisée sur le marché intérieur malien, auparavant très inférieure aux exportations, à augmenté et, depuis 1970, elle excède celle qui est exportée (Tableau VI).

Il vaut également la peine de signaler ici que la halle de débarquement et l'ensemble des quais d'embarquement construits à Mopti avec l'aide de la CEE ne sont plus utilisés depuis quelque temps faute d'eau dans le port (Fig. 4).

La réduction des populations de poisson, provoquée initialement par l'accroissement rapide de l'intensité de la pêche, puis par l'insuffisance du recrutement imputable au fléchissement de la reproduction et à la contraction des zones d'alimentation, s'est accompagnée d'une diminution globale de l'effort de pêche. Il est difficile de mesurer cette diminution avec précision, mais au Tchad on estime qu'elle atteint 50 pour cent, et au Sénégal, les milieux gouvernementaux maintiennent également que le nombre des pêcheurs en activité dans la région du fleuve doit avoir diminué d'au moins 50 pour cent depuis le début de la sécheresse. Dans ce dernier cas, la tendance générale à quitter les communautés qui sont frappées par la sécheresse semble avoir été plus marquée parmi les jeunes que parmi les membres plus âgés de la population. Par conséquent, la plupart des communautés de pêcheurs de la région du fleuve sont surtout constituées d'hommes plus âgés, de femmes et d'enfants, le groupe actif des jeunes les ayant quittés pour gagner des centres urbains où ils provoquent un accroissement du taux déjà élevé de sous-emploi, et partant, causant de graves problèmes socio-économiques.

A la différence du Sénégal, où l'effort de pêche global a accusé une chute brutale à la suite de la réduction rapide des populations de poissons, on n'a pas observé au Mali de forte diminution du nombre des pêcheurs qui soit attribuable à l'effet direct de la sécheresse. Il semble que l'émigration vers les centres urbains soit très limitée dans ce pays, tout au moins parmi les pêcheurs. Peut-être cela est-il dû à ce que les Bogos et les Somonos, les principales tribus vouées à la pêche, ne sont pas accoutumés à d'autres types d'occupation, et qu'ils poursuivent leurs activités halieutiques, même lorsque les captures par unité d'effort ne cessent de baisser. Au lieu de se lancer dans d'autres activités, ces pêcheurs continuent à réduire le maillage de leurs filets afin de pouvoir capturer jusqu'aux poissons les plus petits. Ils utilisent communément des filets dont les maillages sont de 10 à 20 mm, au lieu du maillage légal de 25 mm. Les pêcheurs ont également changé de méthode de pêche. Celle du barrage, qui était très populaire avant la sécheresse, est rarement pratiquée de nos jours, car elle n'est pas assez productive selon les intéressés. Les filets laneés, les filets maillants (en eau plus profonde) et les lignes et hameçons sont maintenant les principaux engins utilisés, tant au, Mali qu'au Sénégal.

Malgré la forte diminution du nombre des pêcheurs qui s'est manifestée partout et notamment au Sénégal, les captures par unité d'effort continuent à régresser et les poissons immatures de petite taille sont désormais de règle dans la pêcherie. Avant la sécheresse, des poissons de 10 kg n'étaient pas rares, mais à présent même ceux d'un kilo le sont devenus, en particulier dans le fleuve Sénégal et dans de nombreux tronçons du Niger. Malgré les amendes infligées et la confiscation des filets, les pêcheurs de ces régions continuent à utiliser des engins dont les maillages se situent entre 10 et 20 mm, au lieu du maillage légal de 25–30 mm généralement accepté dans ces pays. La situation continue donc à se détériorer et les ressources en poisson seraient totalement épuisées dans certains secteurs des deux fleuves.

A part la diminution continue des captures par unité d'effort, l'on a observé dans le lac Tchad que certaines espèces particulièrement importantes du point de vue économique ne figurent plus dans la pêcherie (par exemple, Labeo coubie), alors que d'autres n'apparaissent que dans certains groupes dimensionnels. Par exemple, l'on ne capture désormais que de gros Alestes dans certaines parties du lac, ce qui de toute évidence indique l'absence de recrutement, étant donné que l'espèce en question a pratiquement cessé de se reproduire.

Les phénomènes décrits dans les quelques pages qui précèdent illustrent de manière frappante l'ampleur et l'acuité de la crise et attirent l'attention sur le fait que l'on a déjà excédé la limite maximale d'exploitation dans certains bassins hydrographiques, tels que le Tchad par exemple; si des mesures réglementaires appropriées ne sont pas appliquées dès maintenant, l'on assistera avant longtemps à l'extinction de certaines espèces, notamment dans le lac Tchad.

7. REPERCUSSIONS SOCIO-ECONOMIQUES

Les effets de la sócheresse sur l'industrie halieutique évoqués précédemment ont donné lieu à de graves problèmes socio-économiques au Sahel. Dans tous les pays où s'est rendu l'autour, le doublement ou le triplement des prix du poisson n'a pas suffi à compenser la réduction brutale et continue de la production généralement observée depuis 1972. De ce fait, les revenus des pêcheurs sahéliens continuent à diminuer, et faute de revenus suffisants ces pêcheurs pratiquent maintenant le troc pour se procurer d'autres aliments nécessaires, tels que l'huile, le sorgho et le riz, phénomène rare en temps normal.

On signale que, dans certaines régions, les pêcheurs ont perdu jusqu'à 90 pour cent de leurs revenus, bien entendu sans allègement correspondant de leurs charges de famille. Dans une communauté voisine de Richard-Toll, au Sénégal, certains pêcheurs ont évalué, lors d'entretiens, leurs revenus journaliers actuels à quelque F CFA 2 000 par groupe de 7 à 10 artisans ayant à sa charge 50 personnes au moins. Bien qu'ils n'aient pas voulu l'admettre, l'on a quelque raison de croire que ces pêcheurs, comme ceux observés dans d'autres communautés visitées, ont sans doute quelque activité agricole de complément telle que la culture du riz et des pommes de terre en prévision d'une famine éventuelle. Par exemple, dans le district des lacs Vendou Edy et Guiers, où la pêche n'est plus jugée rentable, les habitants ont créé des petits camps à proximité des lacs et exercent sur les rivages asséchés des activités complémentaires, telles que la culture du mil, du riz et du sorgho, ainsi que l'élevage de certains animaux - chèvres, moutons, etc. Il y a lieu de mentionner que dans ces communautés chacun contribue à renforcer l'économie du groupe. Tandis que les hommes et les femmes travaillent dans les petites exploitations agricoles, les jeunes enfants, notamment les garçons (dont certains ont moins de 12 ans), assurent la garde des animaux.

Selon des sources gouvernementales, avant la sécheresse quelques coopératives de pêcheurs déployaient une certaine activité dans la région du fleuve au Sénégal. Par l'intermédiaire de leur coopérative, ces pêcheurs recevaient de la Banque nationale de développement du Sénégal (BNDS) des crédits destinés à l'achat d'engins et de matériel de pêche en vertu d'une sorte de système de prêts renouvelables. Cette procédure a maintenant été interrompue, tout au moins temporairement, parce que les pêcheurs ne pouvaient respecter les dates prévues dans leur calendrier de remboursement. Les intéressés se plaignent maintenant de manquer d'engins et de matériel de pêche, y compris pirogues, filets, hameçons, flotteurs, etc.

Comme on l'a remarqué auparavant, les personnes qui ont quitté les communautés de pêche rurales pour gagner les centres urbains constituent également un problème social. La majorité d'entre elles sont sans emploi, ce qui fait croître d'autant le taux déjà élevé de chômage dans les centres urbains, avec les problèmes couramment associés au sous-emploi et au désoeuvrement. De toute évidence, depuis que la sécheresse a commencé, le nombre de mendiants s'est accru dans ces centres, en particulier dans les rues des principales villes industrielles. Il y a là une situation critique, voire angoissante, qui demande d'urgence un examen sérieux et une initiative internationale.


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