Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2024

Journée mondiale de l'alimentation

José Augusto López Zambrano

«La chose la plus importante que les pêcheurs puissent faire pour préserver les ressources des océans est de retrouver leurs traditions.»
09/08/2023

Équateur 

José Augusto López Zambrano est un pêcheur de troisième génération de la ville portuaire équatorienne de Manta.  

À 41 ans, ce père de deux enfants pêche le thon à la canne depuis trente ans, une méthode qui l’oblige à jeter des appâts vivants dans l’eau pour attirer le poisson avant de descendre ses lignes dans l’eau pour les attraper. 

«Je me suis consacré à cette activité toute ma vie», déclare José, qui est président de l’association locale des pêcheurs à la canne de Manta. À l’époque de son père, les bateaux étaient construits pour la pêche côtière car le thon se trouvait près des côtes. Mais la situation a changé. «Moins de thons viennent sur la côte, nous devons donc aller de plus en plus loin», explique-t-il.  

D’une part, la concurrence accrue a mis sous pression les stocks de poissons. Mais la hausse de la température de l’eau due au changement climatique joue aussi un rôle, selon José. 

«La chose la plus importante que les pêcheurs puissent faire pour préserver les ressources des océans est de retrouver leurs traditions», déclare-t-il. Il cite comme exemples essentiels le respect des périodes de repos biologique et des tailles minimales de capture, pour éviter que les poissons ne soient pêchés avant d’avoir atteint leur maturité.  

«C’est une question de conscience: à quoi bon capturer un thon de deux livres, sachant qu’il ne s’est pas encore reproduit? Cela entraînera seulement une pénurie plus tard.» 

Les engins de pêche ont aussi leur importance. 

«Pourquoi utiliser un filet qui tue inutilement de nombreuses autres espèces, alors que je peux utiliser une perche, qui est sélective? Beaucoup de pêcheurs ne pensent pas comme ça. Mais nous oui, et cela vient de notre éducation en famille», explique-t-il. 

Avec le soutien de l’Initiative Pêches Côtières de la FAO, les pêcheurs de Manta ont obtenu un accord ministériel qui reconnaît, réglemente et soutient leur pêche durable. Ils ont également obtenu une certification Fairtrade qui les aidera à commercialiser leurs produits auprès des consommateurs soucieux de l’environnement. 

Les personnes vivent de deux secteurs, explique José: «la pêche et l’agriculture». «Sans la pêche, il n’y a pas de nourriture. Nous devons prendre soin de cette maison que nous appelons l’océan, car c’est elle qui nous fournit notre nourriture.»  

Les pêcheurs de Manta ont bénéficié de l’Initiative Pêches Côtières financée par le Fonds pour l’environnement. Elle a été mise en œuvre en Équateur par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Conservation International et le Fonds mondial pour la nature (WWF), sous la direction du Ministère de la production, du commerce extérieur, des investissements et de la pêche.