Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2024

Journée mondiale de l'alimentation

Marina Rukhaia

«Quand je me revois à trente ans et quelques, avant ma nouvelle installation, jamais je n’aurais imaginé arriver aussi loin.»
19/09/2022

Géorgie

Marina Rukhaia, 57 ans, a eu une vie plus mouvementée que beaucoup d’autres habitants de son village d’Esteri, au nord-est de la Géorgie. Actuellement, elle dirige avec succès une ferme laitière et la vente de fromages, ainsi qu’une importante production de miel. Mais en chemin les difficultés n’ont pas manqué.

Marina, son mari et leurs deux enfants ont fui leur maison à deux reprises à cause de conflits, et ils ont recommencé de zéro dans une petite maison en bois à Esteri avec le peu qu’ils avaient. «Je me souviens bien, nous n’avions même pas les objets les plus essentiels», dit Marina, qui a d’abord travaillé comme professeur de physique à l’école du village. «En famille, nous mangions à tour de rôle car nous n’avions pas assez d’assiettes.»

Puis elle a acheté une vache et a commencé à faire du fromage pour la consommation familiale. Mais bien vite, elle a vu que demande du marché pour les produits laitiers était forte et elle a acheté peu à peu d’autres bovins. Aujourd’hui elle possède dix vaches et elle apprend à d’autres femmes de sa région comment tirer le maximum de leur production laitière.

Marina est l’éleveuse la plus expérimentée dans une ferme-école locale, un modèle de formation où elle reçoit une formation de la part d’experts de la FAO et ensuite partage ces connaissances avec des groupes de femmes qui apprennent et expérimentent ensemble.

Elle enseigne les meilleures pratiques d’hygiène et de production, ainsi que les nouvelles techniques commerciales et une meilleure compréhension du marché, allant des technologies à l’emballage et à l’étiquetage.

Au total, Marina enseigne à plus de 250 femmes, dans un réseau de 20 fermes-écoles de sa région, une plateforme où elles peuvent discuter des défis de la ferme et établir les bases pour une future collaboration.

La FAO aide Marina à identifier les acheteurs locaux et à construire les liens commerciaux, tandis que ONU-Femmes fournit une formation commerciale pour la création de systèmes de production solides, le tout étant financé par la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC). Marina envisage à présent de produire des fromages mûrs comme nouveau produit local dans sa région.

Elle est, dit-elle, désireuse d’encourager d’autres femmes à s’impliquer dans l’exploitation d’une ferme, quelles que soit leurs connaissances sur ce sujet.

«Je crois que les femmes doivent combattre leurs peurs et exploiter au maximum toutes les possibilités», dit-elle. «Quand je me revois à trente ans et quelques, jamais je n’aurais imaginé arriver aussi loin.»