2 Facteurs socioéconomiques de la demande de terres et d’eau

2.2 Diminution des ressources en eau par habitant

Plus de 733 millions de personnes, soit près de 10 pour cent de la population mondiale, vivent dans un pays qui subit un stress hydrique élevé (70 pour cent), voire critique (100 pour cent). Entre 2018 et 2020, la proportion de personnes vivant dans une zone où la pénurie d’eau atteint un niveau critique a augmenté, de 6 pour cent à 7 pour cent, tandis qu’elle baissait, de 4 pour cent à 2 pour cent, dans les zones connaissant une pénurie d’eau élevée (figure S.7). Approximativement 1,2 milliard de personnes vivent sur des territoires où de graves manques d’eau et des situations sévères de pénurie mettent l’agriculture à rude épreuve et où les épisodes de sécheresse sont extrêmement fréquents dans les zones d’agriculture pluviale et de pâturages ou le stress hydrique est très élevé dans les zones irriguées.

FIGURE S.7. RÉPARTITION DE LA POPULATION EN FONCTION DU NIVEAU DE STRESS HYDRIQUE DU PAYS, 2000 (GRAPHIQUE DE GAUCHE) ET 2018 (GRAPHIQUE DE DROITE)
Source: FAO and UN-Water, 2021.
Source: FAO et UN-Water, 2021.
©FAO/Giulio Napolitano
©FAO/Giulio Napolitano
©FAO/Giulio Napolitano
©FAO/Giulio Napolitano

L’accroissement de la population réduit les ressources naturelles disponibles par habitant. En Afrique subsaharienne, les disponibilités en eau par habitant ont baissé de 40 pour cent au cours de la dernière décennie et la superficie agricole est passée de 0,80 à 0,64 hectare/habitant entre 2000 et 2017. L’Afrique du Nord, l’Afrique australe et l’Afrique de l’Ouest disposent de moins de 1 700 m3/habitant, ce qui est considéré comme un niveau compromettant la capacité d’une nation à répondre à la demande alimentaire et à la demande d’autres secteurs.

De surcroît, plus de 286 bassins hydrographiques et 600 aquifères environ traversent des frontières internationales. Or, plus de 60 pour cent des bassins hydrographiques et un pourcentage encore plus élevé des aquifères partagés ne sont toujours pas dotés des mécanismes transnationaux de gestion coopérative et adaptative qui leur permettraient d’allouer les ressources et de lutter contre la pollution de l’eau. Renforcer la coopération transfrontalière autour de l’eau est essentiel pour atteindre les cibles des ODD portant sur cette ressource ainsi que les ODD plus larges.