FAO au Burundi

Des CEP pour la promotion du maraîichage et la protection de l’environnement

31/12/2020

Le projet de Renforcement de la résilience des communautés rurales pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle » (UNJP/BDI/044/EC) financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par le consortium FAO,  de par sa vulgarisation des meilleures pratiques agricoles et agroforesterestiéres  contribue au bien-être des bénéficiaires. L’espoir est grand chez ceux-ci dans la mesure où les activités de ce projet favorisent l’amélioration nutritionnelle et assurent la protection de l’environnement dans les provinces bénéficiaires qui sont Ruyigi Cankuzo et Bubanza. 

C’est grâce aux semences octroyées aux Champs-Ecole Paysans par la FAO que les membres de ces organisations participent aux actions en lien avec cette initiative. Les bénéficiaires des semences sont des membres des CEP et chaque commune bénéficiaire compte 30 CEP de 30 membres chacune. Cela totalise 900 membres pour chaque commune. Le projet compte 180 CEP (5400 membres) pour toute sa zone d’intervention.

107 pépinières communautaires ont été installées  pour produire des plants forestiers, fruitiers et agroforesteries. Les plants agroforestiéres sont composés du caliandra, du grevilea et du cedrella. Les plants fruitiers incluent le prunier de Japon, l’avocatier, le citronnier et le jacquier. Le maraîchage comprend la chou, la carotte, le céleris, l’amarante, l’aubergine, l’oignon, le poireau, le poivron et le fruit de la passion. Tout membre d’un CEP a, lui aussi, un jardin de case à son domicile.

Le Maraîchage pour une alimentation améliorée

Le maraichage permettra aux membres des CEP d’avoir des légumes toujours disponibles et et sert dand la lutte contre  la malnutrition. « Nous allons les récolter et les consommer à tout moment »,   a indiqué Nishemezwe Belise, membre du CEP Ikangureburakeye de la Colline Mayanza en commune  KINYINYA.

 « Avec les jardins de case, j’ai des légumes tout près de ma maison et je vais donc récolter même le soir. Je remercie  la FAO qui nous a octroyé des semences de légumes vitales pour notre nutrition. Je vais renouveler quelquefois les légumes dans mon champ », a souligné Niyongabire Révocate, membre du CEP Ikangurebuurakeye ntidusigarnyuma de la colline Mayanza en commune Kinyinya.

« Notre famille récolte ce jardin de case depuis l’année passée après une formation que la FAO nous a donnée. Nous les consommons souvent et elles nous aident beaucoup lorsque nous n’avons pas d’agent pour aller les acheter au marché. Nous sommes très reconnaissants à cette Organisation qui nous a aidé pour l’introduction de tels champs dans notre localité », a indiqué Manirakiza Grégoire, bénéficiaire de la colline Rukwega en zone Mugera,  commune Mishiha en commune Cankuzo.

Les membres des CEP suivent les règles techniques de plantation et s’en approprient même chez eux.  « Les légumes nous aident à bien nourrir nos enfants. Les champs sont installés dans les normes. Les légumes sont bien rangées sur les lignes. Ce qui est intéressant est que chaque membre possède au moins un jardin de case.  Dans le temps nous manquions les légumes, maintenant nous les avons tout près de nos domiciles », a souligné Mme Clotilde Sinamuziga, de la colline Rukwega en Zone Mugera en commune Kinyinya.

Les CEP fonctionnent sur base de la recherche-action et par l’expérimentation. D’après Minani Sylvie,  présidente du CEP Dufashanye de la colline et zone  Rukwega, l’ expérimentation se fait avec l’usage des champs témoins et la combinaison de différents types de fumure.

L’agroforesterie pour la protection de l’environnement

 « Les arbres agroforestiers seront utilisés dans la lutte contre l’érosion sur les collines escarpées », a souligné M. Jérémie Ndaruzaniye, Facilitateur et encadreur de trois CEP des collines Nyamunazi, Gataba et Mayanza en commune Kinyinya.

Les pépinières sont de grande utilité pour les CEP  car ces travaux seront considérés comme des travaux HIMO pour avoir des  revenus leur servant notamment pour l’alimentation et la nutrition familiale ainsi que la participation dans des activités d’épargne et d crédit . Leur  installation a été organisée sous l’approche Haute Intensité de main d’œuvre (HIMO).

L’installation des pépinières est respectueuse de l’écologie car en effet, les CEP ont produit les plants dans des paniers en feuilles de bananiers (‘ubugwingwiri’ en kirundi) qui se dégradent facilement dans la nature. «  Nous ne pouvions pas utiliser les sachets en plastique car ils détruisent l’environnement. Si tu installes une plante sur un sachet, elle ne croira pas car ses racines ne peuvent pas y pénétrer », a souligné Ndaruzaniye.

D’après la présidente  du CEP Twiyungunganye Twitezimbere ,  Mme Niyonzima Christine de la colline Rukwega  de la zone Mayanza en commune Kinyinya, ce sont les membres des CEP qui ont eux-mêmes fabriqué les paniers. «  Chaque membre a fabriqué 512 paniers qui a généré des revenus supplémentaires. Nous n’allons pas acheter les plants car ces pépinières sont pour nous-mêmes. », souligne-t-elle.

Sur la Colline Mayanza,  un total de  41.000 plants ont été produits dans les pépinières. Ces plants couvriront une superficie d’autour cinq hectares.

Les CEP apprécient la coopération et l’encouragement de l’administration locale dans le processus d’installation de ces pépinières. Les plants ont dorénavant été données aux membres pour les planter d’abord chez eux pour montrer qu’ils doivent servir de modèles à la communauté. Les arbres agroforesteries sont aussi destinés  à la population pour  contribuer à l’initiative environnementale du Gouvernement dénommée«  Ewe Burundi urambaye ». 

A côté des pépinières les bénéficiaires affirment avoir appris comment les planter correctement, tracer les courbes de niveau et comment installer les compostières et fertiliser le sol par utilisation du fumier local et l’engrais chimique.

Les CEP constituent aussi un cadre de socialisation, d’entente et de réconciliation. Tout ce que les CEP font est fait dans l’ambiance que nous appelons « dynamique de groupe » pour empêcher les membres de se lasser, d'eviter les abus sociaux pour une cohésion sociale et de tirer des leçons d’amélioration des pratiques agro-sylvo-zootechniques.

Soulignons que les CEP encadrés par le projet pratiquent l’épargne-crédit. La vente des plants constitue un espoir pour eux car elle va  augmenter les actions de chaque membre.