FAO au Burundi

FAO-Formation de 75 Facilitateurs des champs écoles des producteurs(CEP) pour favoriser l’augmentation la production agricole, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté

Séance de recherche-action(AESA)
04/09/2020

Soixante-quinze facilitateurs des champs écoles des producteurs (CEP) participent à une formation visant à renforcer leurs capacités en tant qu’acteurs qui seront impliqués dans la mise en place, le suivi et l’accompagnement des « Champs Ecoles des Producteurs ». La formation vise à les rendre capables de conduire correctement le processus d’apprentissage en respectant les normes préétablies. Organisée du 17 août au 5 septembre 2020 à Bujumbura, la formation est inscrite parmi les activités du projet « Réhabilitation des paysages naturels et adaptation au changement climatique dans les provinces de Bujumbura et Bujumbura Mairie à travers l’approche CEP», GCP/BDI/037/LDF.

 L’objectif du projet est de « s’attaquer aux causes profondes de la dégradation des paysages due au changement climatique et à l'utilisation non durable des terres en réhabilitant les terres dégradées et en adoptant les systèmes intégrés d'agriculture et de ressources naturelles au changement climatique dans les provinces de Bujumbura et Bujumbura Mairie », a souligné Monsieur Désiré Nibasumba, Coordonnateur  de ce  projet mis en œuvre dans  quatre communes de la province de Bujumbura (Kabezi, Kanyosha, Mutambu et Nyabiraba), et dans trois communes de Bujumbura Mairie (Muha, Mukaza et Ntahangwa).

 Dans le but de promouvoir un appui –conseil technique de proximité et participatif, le projet envisage la mise en place de 300 « champs écoles des producteurs » par ces Facilitateurs maintenant bien formés. Ont participé à la formation 75 nouveaux Facilitateurs en provenance des 4 communes de la province de Bujumbura.

 « Grace à la formation de ces Facilitateurs, le projet sera en mesure d’assurer la mise en place et le fonctionnement des CEP sur les 15 collines des quatre communes de la province de Bujumbura. La formation est dispensée par trois Maîtres Formateurs en trois groupes de 25 Facilitateurs chacun », a indiqué Monsieur Désiré Nibasumba, Coordonnateur du projet.

 Un contenu de la formation répondant aux besoins réels des facilitateurs-CEP

Avec cette formation, les Facilitateurs sont initiés à la maîtrise de l’approche « Champ école des producteurs » (CEP). Ces thèmes englobent les généralités, les principes, les méthodes et les principales activités pratiques de cette approche. Les activités majeures des CEP apprises comprennent les expérimentations comparatives, l’analyse de l’agro –écosystème(AAES), les thèmes du jour lors des rencontres CEP, les dynamiques de groupe et le suivi – évaluation participatif.

Une autre thématique ayant fait l’objet de la formation concerne les phases et les étapes de l’approche CEP. Ces phases englobent la phase de fonctionnement et la phase d’après la remise de certificats aux Lauréats des CEP. Les Facilitateurs en formation ont également été formés sur les conditions préalables de réussite d’un CEP, les stratégies de mise en place d’un CEP, le profil phénologique des cultures (cas des filières retenues), la gestion intégrée des ravageurs (IPM) et la gestion intégrée de production et des ravageurs (IPPM). Ils ont aussi appris la planification participative des activités du CEP-développement d’un curriculum de formation CEP, les techniques de facilitation d’un CEP, l’agri-business et les comptes d’exploitation , les relations entre les CEP et les activités génératrices de revenus (AGR) et le développement des thèmes transversaux tels que le genre et développement, la gestion des conflits, la gestion du temps, les techniques de communication, la gestion intégrée des ressources naturelles, l’adaptation au changement climatique, l’ élevage en stabulation permanente, et d’autres. Cette formation a également initié les Facilitateurs au suivi-évaluation interne des CEP et au plan d’évaluation d’impact des activités CEP et le remplissage des fiches de récolte des données ainsi que le canevas des rapports des activités des CEP.

Une formation fort appréciée de par sa méthodologie

Les bénéficiaires apprécient les méthodes utilisées lors de leur apprentissage. En effet, la formation est basée sur des présentations des résumés des modules élaborés, des questions-réponses, des discussions en sous-groupes, des études de cas, les jeux de rôle, le brainstorming, l’évaluation des participants, la révision de la matière vue, l’utilisation des auxiliaires visuels et de la dynamiques de groupes, les exercices et la distribution des supports pédagogiques.

 "La formation est si bénéfique car elle met en avant la recherche-action en permettant aux agriculteurs de changer leurs habitudes culturales inadéquates et d’adopter des nouvelles techniques agricoles tenant compte de leur milieu de vie », a souligné Ir. Gilbert Ntemako, un des trois Maître-formateurs des Facilitateurs CEP.Après avoir appris l’AAES, les bénéficiaires apprécient l’apprentissage des méthodes de production agricole durable leur inculquées, notamment l’écartement des cultures, la différence entre un champ fertilisé et celui qui ne l’est pas.

Quelques témoignages

« Nous avons appris comment les CEP sont organisés, comment préparer nos champs. Nous avons étudié qu’il faut faire des essais sur, par exemple trois champs, l’un sans fumure, un autre avec du fumier organique et un autre avec du fumier organique et l’engrais chimique. Nous avons appris que le champ combinant les deux types de fumier produira beaucoup », a indiqué Ndayishimiye Anicet, un des participants à la formation de la colline Rubizi en commune Kanyosha. « Dès maintenant, nous savons qu’il existe des insectes parasites et des insectes utiles pour nos champs. Certains abîment, par exemple les fruits et grains, d’autres les feuilles et racines », ajoute Ndayishimiye.

Travailler avec les autres est pour les Facilitateurs un atout majeur pour la conduite des CEP. « Auparavant, je travaillais en solo. Maintenant, je vais travailler avec les autres. Nous allons beaucoup gagner car l’Union fait la force. Nous allons propager nos connaissances par la création de nombreux CEP. Nous allons travailler dans des coopératives et avec l’administration », a souligné Nsanzurwimo Hyppolyte, un des participants à la formation de la colline Nyamaboko en commune Kanyosha.

« Les connaissances qui m’ont touché le plus sont par exemple celles qui disent qu’il faut respecter les saisons dans l’installation des cultures. J’apprécie aussi les connaissances qui m’ont été données surtout pour le suivi de mes champs. J’ai appris qu’un manque de suivi d’une plantation génère une minime récolte. En travaillant avec les autres, mon champ sera protégé », ajoute Nsanzurwimo.

Pour les bénéficiaires, les CEP constitueront un cadre de promotion du genre.

« Comme vous le savez, nous femmes étions reléguées derrière l’enclos. Avec cette formation, nous allons nous épanouir. La femme est devenue active. Vous allez voir, les femmes seront représentées significativement au sein des CEP que nous allons bientôt constituer », a indiqué Madame Jeanne Maniriho de la colline Kimina dans la commune de Kabezi.

Les bénéficiaires témoignent aussi que l’animation joue un rôle crucial dans le fonctionnement des CEP. « Par exemple, nous savons maintenant que chanter les étapes de l’AAES fait que nous ne puissions pas les oublier. L’animation nous aide aussi à dissiper la paresse au travail », a souligné Monsieur Ndayishimiye Anicet de la commune Kanyosha.

Les bénéficiaires apprécient l’appui de la FAO mais demandent aussi un suivi soutenu surtout lors de la mise en place des CEP. « Nous remercions la FAO de nous avoir donné la formation, car les connaissances apprises sont pour nous notre plus grande richesse. Nous demandons à la FAO de continuer à nous appuyer en nous procurant du bétail de bonne race et des semences sélectionnées », a indiqué Monsieur Ndayishimiye de la commune Kanyosha. Au terme de la formation, les Facilitateurs CEP vont former dans leurs communautés des groupes CEP composés d’entre 25 et 30 membres.