FAO au Cameroun

Améliorer la qualité sanitaire des denrées animales et halieutiques à travers le renforcement de capacités des inspecteurs vétérinaires sur les techniques de contrôle des viandes et la biosécurité des produits carnés et piscicoles.

26/08/2022

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) renforce les capacités de trente cadres vétérinaires du Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA), sur les techniques d’inspection sanitaire des viandes de boucherie et sur la biosécurité des produits carnées et piscicoles.

En Afrique centrale, le Cameroun est l’un des principaux producteurs de viandes de boucherie avec un cheptel de porcs estimé à 1,7 millions de têtes et l’élevage bovin qui fournit annuellement 110 000 tonnes de viande par an. Ajouté à cela, il est doté d’un important réseau hydrographique réparti en quatre bassins, évalué à plus de 4 millions d’hectares jouissant de conditions naturelles particulièrement favorables au développement de l’aquaculture. Malgré ces atouts, la production aquacole nationale est restée inférieure à 2 500 tonnes par an pour une demande en poissons dépassant les 400 000 tonnes/an. Les activités de traitement, de transformation et de conditionnement des produits sont encore peu développées en raison (i) du volume irrégulier de la production, (ii) du coût élevé des équipements et de l’énergie, (iii) de la concurrence des produits d’importation, et (iv) enfin de l’absence de facilités de crédit.

C’est dans ce contexte que la FAO a signé le 23 février 2022, deux conventions d’assistance technique avec le MINEPIA afin d’accompagner la mise en œuvre du Projet de développement des chaînes de valeur de l'élevage et de la pisciculture (PDCVEP)cofinancé par l'État du Cameroun et la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce projet vise l’amélioration de la compétitivité et de la qualité et sanitaire des produits bovins, porcins et piscicoles, ainsi que l’augmentation des revenus des acteurs. Il promeut également la création de nouveaux emplois dans les trois chaînes de valeur susmentionnées pour une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population camerounaise. Pour ce faire, l’intervention de la FAO dans ce projet repose sur l’actualisation du plan de développement durable de l’aquaculture, la mise à niveau du cadre réglementaire du sous-secteur élevage, pêches et industries animales et le renforcement des capacités des acteurs.

C’est dans cette lancée que se sont tenus à Douala, du 8 au 11 août 2022, deux ateliers de formation des responsables du MINEPIA sur les techniques d’inspection sanitaire des viandes de boucherie (bovins et porcins) et de la biosécurité des produits carnés et piscicoles (au sein des établissements de transformation des produits carnés et piscicoles). Ont pris part auxdites formations, les cadres de la direction des services vétérinaires, les chefs des postes de contrôle sanitaire vétérinaires des abattoirs et les chefs de services déconcentrés du MINEPIA.  

Les ateliers ont été conduit sous le lead du Pr. ETTRIQUI Abdelfattah, Consultant International Principal de la FAO en charge de l’Hygiène et de la Technologie de la viande. Pour le premier atelier, après un bref rappel des méthodes d’inspection sanitaire ante et post mortem des viandes d’animaux de boucherie, les participants ont eu l’opportunité de voir et discuter sur des cas réels de motifs de saisie en rapport avec les principales pathologies rencontrées chez les bovins et chez les porcins. Ces discussions ont permis d’approfondir les connaissances et d’améliorer la conduite appropriée du personnel chargé du contrôle sanitaire des viandes dans les abattoirs. Par la suite, et en vue d’harmoniser à l’échelle nationale la conduite du personnel du MINEPIA en charge du contrôle sanitaire des viandes de boucherie, l’expert a présenté les principales composantes du manuel de procédures de certification de ces viandes. A l’issue des présentations et discussions en salles, des travaux pratiques ont eu lieu à l’abattoir de Douala à l’effet de capitaliser les lésions issues des cas de saisies.   

Pour le second atelier, le système HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) et le plan de maitrise sanitaire (PMS) ont enrichi Les séances d’échange qui s’en sont suivies. Par ailleurs, les grandes lignes du manuel de procédure sur la biosécurité des produits piscicoles ont été présentées aux participants. Ces présentations étaient sanctionnées par les travaux de groupe sur le système HACCP.

Au terme de ces deux ateliers, les participants ont été soumis à une évaluation générale des connaissances et des recommandations ont été formulées par les participants.  Il s’agissait d’une part d’inciter les structures et les vétérinaires à l’usage raisonné des antibiotiques spécifiquement pour animaux afin d'éviter le phénomène d’anti bio résistance, et d’autre part d’accompagner la production d’un guide des professionnels d’hygiène des viandes.

In fine, l’application de bonnes pratiques d’élevage, d’hygiène, de transformation, de conservation, de stockage et de distribution permet de maîtriser en grande partie les dangers alimentaires potentiels tout au long de la chaîne de production et de commercialisation. De fait, se focaliser exclusivement sur le produit final ne permet pas de protéger efficacement le consommateur. C’est ainsi que la FAO contribue à l’amélioration de la sécurité alimentaire au travers de la restructuration des trois chaines de valeur cibles, avec une attention particulière apportée à l’interconnexion des principaux maillons. Ceci en renforçant les capacités des acteurs ainsi qu’en améliorant le cadre règlementaire régissant les activités en lien avec les filières ciblées.