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2. DESCRIPTION DES PECHERIES

2.1. Guinée-Bissau

2.1.1. La pêche industrielle

La pêche en Guinée-Bissau est une pêche industrille étrangère du fait que le pays ne possède pas une flottille nationale pour exploiter les ressources à l'extérieur des 12 miles (voir description des pêcheries espagnoles et internationales en Annexes 3,4,6 et 7).

La pêche industrielle constitue une source de revenus en devises. Elle fournit aussi le marché intérieur, permettant à au moins 50% de la population d'accéder aux produits de la pêche.

Le contrôle des activités des pêche est effectué par des observateurs embarqués dont le rôle est aussi d'enregistrer les captures et les transbordements effectués en haute mer ou dans un autre port de pêche.

Il est à noter que l'état d'exploitation des ressources ne fait pas l'objet d'un suivi. Par ailleurs, le contrôle et la surveillance constituent une des préoccupations actuelles du Gouvernement. Dans la ZEE de la Guinée-Bissau, hormis les bateaux soviétiques, ceux de plus de 12 pays exploitent les crustacés au chalut de fond.

2.1.2. La pêche artisanale (tableau 1)

Les pêcheurs de Guinée-Bissau sont plutôt des pêcheurs-agriculteurs. La pêche qu'ils pratiquent est une pêche artisanale de subsistance. La Direction Générale des pêches Artisanales s'emploie à développer ce secteur. Plusieurs projets sont en cours et tentent de concilier la pêche et les activités agricoles. La pêche artisanale exploite les ressources à proximité des localités où sont établis les pêcheurs, employant des moyens traditionnels. Les pirogues ou les petites embarcations sont mues à la rame ou à la voile, et les engins de pêche sont faits en boisy en os ou en fibres naturelles.

2.2.Guinée

2.2.1. La pêche artisanale

La pêche artisanale guinéenne est caractérisée par une pêche artisanale traditionnelle d'une part, qui s'effectue à partir de plages-débarcadères au moyen de pirogues motorisées ou non avec des engins traditionnels mus à la main et, une pêche artisanale avancée d'autre part, de création récente qui s'effectue à partir du port de Conakry au moyen de petits chalutiers manoeuvrant leur engin mécaniquement. Ces deux pêcheries exploitent la zone côtière à l'intérieur des 12 milles marins.

2.2.1.1. La pêche artisanale traditionnelle

Ce type de pêche qui existe depuis fort longtemps en Guinée, s'est développé de façon importante ces dernières années et bénéficie de projets de développement de grande ampleur. Cette pêche concernait en 1990, 89 débarcadères, 1870 embarcations dont 38% motorisées et 6180 marins.

La description qui suit s'appuie sur les travaux du Centre de Recherche Halieutique du Boussoura (CRHB. Conakry) et notamment de Lootvoet (1988), Domalain (1989), Domalain et Malaias (1989 a. b) pour les recensements, et ceux de Salles (1989) pour les engins utilisés.

Les embarcations

Le parc pircguier guinéen est relativement homogène et l'on retrouve de manière constante, les mêmes types d'embarcations dans les diverses régions. Six types différents de barques apparaissent répartis entre pirogues monoxyles ou à membrures; ces types sont généralement associés à un mode de pêche préférentiel.

Les pirogues monoxyles:

  1. Les kourous: peu répandues, ces pirogues présentent un profil effilé, relevé aux deux extrémités; le type de pêche associé est la ligne.

  2. Les gbankegnis: ces pirogues se retrouvent dans tous les débarcadères et sont vouées essentiellement à une pêche d'auto-subsistance. Elles sont plutôt destinées à la pêche palangrière ou au filet maillant dérivant.

Les pirogues à membrures :

  1. Les botis: ces barques sont désormais anecdotiques sur les côtes guinéennes. Elles s'apparentent fortement aux baleinières de par leur forme ventrue à étrave droite. Le tableau est muni d'un gouvernail, la propulsion étant assurée par une voile carrée. Les botis sont traditionnellement utilisés pour la pêche palangrière, pratiquée sur des marées de longue durée (7 à 15 jours), le poisson étant fumé à bord.

  2. Les salans: cette dénomination recouvre un certain nombre d'embarcations aux caractéristiques diverses. Si le type de construction est identique, étrave relevée et tableau arrière droit, les dimensions et modes de propulsion sont très variés, les types de pêche également.

  3. Les flimbotes: également connues sous le nom de bonikal, ces embarcations se distinguent par leurs dimensions importantes. Elles sont relevées et effilées sur chaque extrémité et équipées d'un moteur hors-bord fixé sur puits arrère. Destinées tout particulièrement à la pêche au filet tournanat, ellles peuvent parfois utiliser une légotine.

  4. Les yolis: ces pirogues à membrures sont munies d'un éperon à chaque extrémité, on en rencontre de deux types : -les unes sont des pirogues sénégalaises motorisées, - les autres, localisées à Boulbine, sont de dimensions plus réduites et n'utilisent que la voile.

Les engins de pêche

Les engins de pêche utilisés par la pêche artisanale sont très diversifiés; ils ont été décrits pour la première fois de façon précise par Salles (1989). On distinguera les catégories suivantes:

A noter, qu'au sein de ces types de base, de nombreuses variantes existent. En effet, les points de débarquements étant dispersés et souvent enclavés, une même technique de pêche peut avoir évolué de façn différente selon le débarcadère. D'autre part, le ramendage important dont les filets font l'objet, les conduit bien souvent à s'éloigner sensiblement des modèles de base. On se bornera donc ici à décrire les principales variantes.

Les filets maillants:

  1. Le filet maillant dérivant ou founfounyi. Ce type d'engin qui utilise une technique simple est le plus répandu de Guinée. Les caractéristiques sont assez homogènes sur tout le littoral (maillage: 60–70 mm; longueur: 400–600 m; chute: 6 m). L'engin est posé sur les lieux de pêche de 3 à 5 heures en moyenne, avant d'être relevé. Le filet foufounyi est le seul type de cette catégorie en Guinée et son espèce cible est l'eth nalose.

  2. Le filet maillant calé ou legotine au sens large (chute: 3–6 m; longueur: 600–1200m). Ce type de filet est destiné à capturer des poissons démersaux; on peut en distinguer trois sous-types selon le maillage et l'espèce cible (maillage: 100 mm, kuta yèlè, pêche au barracuda; 200 mm, legotine proprement dite, pêche multispécifique; 300 à 400 mm, sereki yèlè, pêche au requin).

  3. Le filet maillant encerclant ou gboya au sens large. C'est probablement dans cette catégorie que les types de filets sont les moins tranchés et on en distingue plusieurs sous-types. Cependant, la technique de mise en oeuvre qui consiste à repérer, encercler et produire du bruit pour faire mailler le poisson encerclé est la même pour tous. On rencontre:

  4. Le filet maillant fixe.

    Peuvent entrer dans cette catégorie deux types d'engins, le bamba yélé et le saa yélé. Tous deux installés en zone de balancement des marées, le premier est plutôt utilisé sur les plages et le second dans les bras de mer. Leurs caractéristiques sont les suivantes: Bamba yélé (mailles =80 mm; long = 60 m; chute = 1,5 m); Saa yélé (mailles =50 mm; long =24 m; chute=6 m).

Les filets tournants:

Le représentant de ce type d'engin en Guinée est le filet reggae qui est originaire de Sierra Leone. Outre ses grandes dimensions, ce filet ayant pour cible les petites espèces pélagiques côtières diffère des filets maillants encerclants par la technique de pêche utilisée. Une fois repéré, le banc de poissons pélagiques est encerclé, ensuite l'équipage referme le bas du filet en halant la ralingue plombée formant ainsi une poche où le poisson se trouve piégé. La proportion de capture obtenue par maillage étant faible, la technique s'apparente donc plus à cell de la senne tournante qu'à celle du filet maillant. La manoeuvre requiert un équipage important de 15 à 20 personnes. Ses caractéristiques sont les suivantes: mailles = 50–60 mm; longueur = 1000 m; chute = 42 m.

Les sennes de plage ou popo yélé:

Ces engins, simples dans leur conception, sont utilisés selon la technique habituelle de la senne de plage. Le littoral guinéen très vaseux, n'est guère propice à leur utilisation. Caractéristiques: mailles = 50–30 mm; long = 200–800 m; chute = 2–6 m.

Les engins soulevés et retombants:

  1. Le filet conique ou tête yélé (mailles = 10 mm; diamètre = 1 m; hauteur = 0,8 m). Très répandu le long du littoral guinéen, il est généralement utilisé par les femmes pour la pêche à pied et par les pêcheurs de crevettes. C'est un filet en forme d'épuisette monté sur un cercle de liane.

  2. Les éperviers ou kassi nete (mailles = 30 – 45 mm; diamètre = 4 – 5 m). Il s'agit des éperviers classiques, simples ou à anneau, fabriqués artisanalement ou achetés tels quels.

Les lignes et palangres:

  1. Les lignes à main ou bendunyi.

    Celles-ci portent 3 à 5 hameçons et sont utilisées par les marins embarqués pour la capture des dorades et des mâchoirons.

  2. Les palangres ou konyi.

    Les palangres peuvent atteindre 2000 m pour 1200 avançons. Les principales espèces cibles sont le mâchoiron et diverses espèces démersales.

Le tableau 5 indique la répartition de ces différents engins par préfecture. On peut constater que les filets maillants dérivants à ethmaloses et les palangres sont les engins les plus répandus.

2.2.1.2. La pêche artisanale avancée

La pêche artisanale avancée a débuté ses activitiés en 1985. Cette pêche est pratiquée à partir de Conakry par des petits chalutiers de pêche fraîche. Ces unités sont autorisées à exercer leur activité au delà de la zone des 6 milles marins, leur marée ne doit pas réglementairement dépasser les 72 heures et leur capacité doit être inférieure à 50 TJB (arrêté du 31 mars 1988). Ce sont des embarcations appartenant à des sociétés de droit guinéen ou affrétées par elles.

Cette pêcherie est en forte augmentation (puisque le nombre de bateaux atteint 17 en 1990 pour 2 en 1985), et on notera également que la taille des navires augmente très sensiblement et dépasse même les 50 TJB réglementaires (en 1990: 13, 5–39, 3 m et 19–96,6 TJB). L'activité est basée sur des sorties journalières, et est réduite puisque, pour l'année 1989, on comptabilise seulement 2087 jours de pêche pour 18 navires soit 116 jours/unité.an. L'exploitation concerne essentiellement les fonds de 7 à 10 m situés entre 6 et 10 milles de la côte.

Les captures ont atteint 2087 t en 1989 d'après les chiffres de la DNPA.

2.2.2. La pêche industrielle chalutière

L'exploitation industrielle des ressources démersales est le fait d'une flottille de chalutiers qui a pris une certaine importance vers la fin des années 70. La flottille atteindrait 93 unités autorisées en 1990 dont 49 chalutiers poissonniers (maillage 60 mm), 13 chalutiers crevettiers (maillage 40 mm), et 31 chalutiers céphalopodiers (maillage 40 mm). Ces navires sont autorisés à exploiter le plateau au-delà des 12 milles nautiques. Parmi les 10 nationalités représentées, en 1990, dominent l'Espagne (26 unités), la République de Corée (24), la Guinée (11) et l'URSS (8). Une part importante de la flottille entre dans le cadre d'un accord biannuel entre la Guinée et la CEE. Pour 1991–1992, 12 000 TJB par mois sont réservés à cet accord.

Très peu d'information est actuellent disponible concernant les activités de la flottille dans son intégralité.

2.3. Sierra Leone

Le plateau continental est large au nord et étroit au sud. Au niveau de l'isobathe 55 m la largeur du plateau est de 100 km vers l'extrême nord et seulement de 13 km à l'extrême sud. La majeure partie de la pêche au chalut a lieu dans cette zone qui mesure environ 17000 km2 et ceci, en raison du fait que le fond est généralement sableux, et parfois vaseux et argileux. Par ailleurs, il existe des zones rocheuses et au-delà de 90 m, le fond plonge progressivement vers les grandes profondeurs.

Les pêcheries sont de type artisanal et industriel. Cette dernière comprend une flottille nationale et une flottille étrangère.

2.3.1. La pêche artisanale (tableau 3)

La pêcherie artisanale est le fait de pêcheurs traditionnels locaux. Les résultats de l'enquête préliminaire de 1990 montrent que la pêcherie comporte environ 5000 pirogues de types différents allant des petits Kru d'une personne aux larges pirogues ghanéennes qui peuvent embarquer environ 15 personnes. La motorisation ne concerne que 10% des pirogues, réparties dans environ 280 sites de pêche.

Les engins de pêche comprennent les filets, les filets dérivants, les éperviers et les filets coulissants. Les espèces cibles sont des espèces démersales et pélagiques; ces dermières constituent le gros des apports.

On dénombre environ 18000 pêcheurs parmi lesquels 2000 sont à temps partiel.

La saisonnalité de la pêche artisanale n'est pas bien établie. Il se peut qu'il y ait une réduction des captures et des débarquements durant la saison des pluies. Cette réduction pourrait avoir ou ne pas avoir d'explication au niveau hydrologique ou biologique. Elle peut simplement être la conséquence d'une réduction de l'effort et donc des captures, liée au mauvais temps.

2.3.2. La pêche industrielle nationale

Elle comprend environ 20 chalutiers pratiquant pour certains, la pêche à la crevette (LHT 20 m; TJB 70 à 120) et pour d'autres, la pêche aux poissons démersaux (LHT 30 m., TJB 125 à 180).

Les crevettiers utilisent un gréement double tandis que les chaluts à poissons sont à gréement simple.

Les crevettes sont les espèces cibles quoiqu'une quantité substantielle de poisson est également capturée. De même, en ce qui concerne les poissons, des espèces de pleine eau sont capturées en même temps que les espèces démersales.

La saisonnalité dans la pêche industrielle est moins prononcée que dans la pêche artisanale, probablement parce que le nombre d'unités impliqueées est plus élevé. Seule la pêche aux grands pélagiques présente des variations saisonnières; la pêche démersale ne présente pas de telles caractéristiques.


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