1. Recensement en Guinée
En 1989, un premier recensement du CRHB était axé sur les débarcadères de la presqu'île de Conakry et des îles de Loos (janvier 1989). Il fût ensuite étendu à l'ensemble des points de débarquements du littoral guinéen (avril-mai 1989). Ce recensement était un recensement approfondi, il a, en effet, reposé sur des interviews de tous les propriétaires du littoral.
Ces recensements ou enquêtes-cadre sont censés donner une représentation des principales caractéristiques du secteur artisanal en Guinée à un instant donné. On s'attache notamment à la collecte des renseignements suivants:
listes complètes des points de débarquements;
données sur le parc piroguier (type de barques, mode de propulsion);
caractéristiques des pêcheurs et propriétaires (effectifs, nationalités, ethnies, professions);
type d'engins de pêche;
espèces cibles;
migrations, déplacements;
stratégies de pêches (saisonnalité des activités).
2. Les enquêtes de routine
Choix des ports d'enquête
Le parc piroguier guinéen comporte 1870 pirogues en activité qui se répartissent en divers types de barques (salans, flimbotes, gbankegnis, etc.), d'engins (lignes, gboya, bonga, etc.), de modes de propulsion (voile, moteur, pagaie); ces divers types pouvant être combinés pour donner naissance à de multiples associations barque-engin-propulsion, certaines étant plus largement représentées que d'autres. L'unité d'enquête choisie est l'association. Il a été procédé à certains regroupements sur la base de caractéristiques identiques, le ler regroupement étant fait sur la base de la longueur de la barque et du mode de propulsion. Ceci nous a permis d'isoler certains associations apparentées et de pratiquer certains regroupements:
Pagaie
Voile
Salans à moteur
Yolis à moteur
Flimbotes
Cette première composante a été ensuite croisée avec les engins de pêche rencontrés (tableau 5). Une fois definies ces associations, le critère de stratification choisi est la zone géographique.
Pour chaque strate géographique, le choix des débarcadères d'enquête s'est effectué en fonction de certains critères et sous la pression de nombreux facteurs:
Nécessité budgétaire de disposer les enquêteurs en des lieux où le rapport entre le déplacement de l'enquêteur et le nombre de pirogues enquêtées soit limité.
Nombre restreint d'enquêteurs, d'où la nécessité de porter notre choix sur des ports à forte concentration piroguière.
Débarcadères regroupant l'essentiel de la production.
Représentativité des différentes associations.
Concrètement, ceci amène à considérer 6 zones géographiques au sein desquelles sont choisis les débarcadères d'enquête:
Préfecture de BOKE: Guemeyre;
Préfecture de BOFFA: Taboriah, Koukoude;
Préfecture de CONAKRY I-II-III: Boulbinet, Landreah, Dabondy, Bonfi.
Les préfectures de COYAH, FORECARIAH, DUBREKA n'ont pu faire l'objet de la mise en place d'un systême d'enquête faute de temps.
3. Les enquêtes sur l'activité de pêche
Ces enquêtes ont pour fonction de mesurer l'effort de pêche développé c'est à dire le nombre et les caractéristiques des sorties effectuées par type d'engin et par embarcation. Le pointage de ces activités est effectué chaque jour du lundi au samedi inclus, au vu d'une liste nominative des propriétaires, par enquête visuelle (présence au départ des barques) et par interview des personnes présentes. Sont notés, pour chaque pirogue, son type et l'engin de pêche embarqué. Ces enquêtes étant nominatives, elles peuvent être reliées à un fichier recensement ou sont compilées les caractéristiques des pirogues. Ce fichier est réactualisé en cas de départ ou d'arrivée de nouveaux pêcheurs.
4. Les enquêtes sur les débarquements
Ces enquêtes effectuées au niveau des débarcadères consistent en l'échantillonnage des débarquements de pirogues. Il s'agit d'évaluer la capture, et sa composition spécifique, de différentes pirogues et de procéder ensuite à une extrapolation à l'ensemble des débarcadères. De même que nous ne pouvons être présents sur tous les débarcadères, les enquêteurs ne peuvent enquêter toutes les pirogues, notamment en cas d'arrivées massives. Il sont donc présents au retour des pirogues de la pêche et échantillonnent celles-ci au fur et à mesure de leur arrivée.
On peut décomposer les méthodes de mesure des captures utilisées en deux catégories:
Comptage direct des bassines. Lorsque les mises à terre sont monospécifiques (sardinelles, ethmaloses, etc.) et en quantité suffisante pour que l'estimation puisse être effectuée en comptant le nombre de bassines, on dénombrera le nombre de bassines de l'espèce principale par catégories de récipients (petite, moyenne, grande bassine ou seau). Si certaines bassines ne sont que partiellement remplies la mesure se fera en fraction de récipient (1/2 ou 1/3) suivant le degré de remplissage. Le comptage des bassines se fera au niveau de la pirogue et non sur le débarcadère. On comptera également les bassines remplies de mélange de poissons de petites tailles ou de tailles moyennes. La détermination des quantités et espèces contenues dans ces bassines se fera ultérieurement sur la plage. Cette technique concerne surtout les engins de type filet maillant encerclant (filet bonga, gboya, bonga-seri), ciblés sur une ou deux espèces. Ultérieurement interviendra une procédure de pesée des bassines afin d'affecter un poids moyen aux diverses catégories de récipients.
Utilisation de la relation longueur-poids. L'estimation du poids des grands spécimens ou pièces se fait en les mesurant, les mesures se faisant à l'aide d'un mètre ruban. Lorsqu'il y a moins de 10 poissons de la même espèce, on mesure tous les poissons de cette espèce. Lorsqu'il y a plus de 10 individus, on en mesure 10 et l'on compte le nombre de poissons présents. On peut donc connaître la taille moyenne des individus de l'espèce dans le débarquement et donc leur poids moyen en appliquant une relation taille poids établie par ailleurs. Le nombre d'individus dénombré multiplié par ce poids moyen est une estimation du poids de la capture de l'espèce considérée. Cette seconde technique est utilisée lorsque les débarquements sont hétérogènes (cas des lignes, palangres et des legotines). L'essentiel de la capture est composée de gros spécimens ou de poissons mélangés dont le poids ne peut être estimé par la première méthode des bassines.
L'estimation des mélanges se fait en deux étapes :
Lors des débarquements, il est très difficile de pratiquer un échantillonnage au débarquement (bousculade, vente rapide), on se contente donc de compter le nombre de bassines de mélange.
Par contre des estimations peuvent ensuite être effectuées sur la plage durant la vente : on prélève un certain nombre de bassines au hasard et l'on procède comme dans le cas des pièces. L'interview de la vendeuse permet de retrouver le propriétaire et donc le type d'engin et de barque.