Page précédente Table des matières Page suivante


3. LES MENACES QUI PÈSENT SUR LES RESSOURCES FORESTIÈRES


3.1. CAUSES CLIMATIQUES
3.2. LA DEMANDE EN ÉNERGIE TRADITIONNELLE
3.3. LES PRESSIONS DE L’HOMME ET DE SON CHEPTEL
3.4. LES DÉFRICHEMENTS POUR DES FINS AGRICOLES
3.5. LES FEUX DE BROUSSE

La végétation a progressivement disparu sur de larges étendues du territoire national jadis boisées. Les sols généralement sableux sont ainsi dénudés puis exposés à des vents desséchants et violents. Conséquence directe de la sécheresse, les vents mettent en mouvement de grandes masses de sable envahissant de nombreuses terres cultivables (oasis, vallées, oueds, barrages, cultures, etc.), les habitations et les infrastructures économiques et sociales. En Mauritanie l’ensablement se manifeste sous deux formes:

- un mouvement massif des dunes, auparavant fixées par une végétation naturelle;

- un ensablement superficiel, par dépôts de couches de sable transportés par les vents à partir des zones sableuses mises à nu par les actions conjuguées de la sécheresse et de l’homme.

3.1. CAUSES CLIMATIQUES

Les longues années de sécheresse, dont a été victime le Sahel depuis 1968, ont frappé durement la Mauritanie: la pluviométrie moyenne a considérablement baissé de 30 à 60% selon les zones agro-écologiques du pays. Cette baisse s’est traduite par le glissement vers le sud du pays de la limite de l’aridité. Ainsi, l’isohyète 150 mm est venue s’installer approximativement à l’emplacement de l’isohyète 250 mm, soit une extension du désert sur une superficie additionnelle de 150 000 km².

La détérioration générale des conditions climatiques du pays a accéléré le processus de dégradation du potentiel productif des zones jadis boisées. Ainsi la vallée qui est la zone la plus arrosée du pays ne reçoit maintenant que 150 à 400 mm, soit une baisse de 55 à 67% depuis l’installation de la sécheresse.

Les vents de sable, constituent le plus grand danger pour le pays tout entier. La direction nord-est des vents a pour résultante des déplacements de sable NNE-SSO (orientation favorable à l’ensablement des terres fertiles, des oasis et des infrastructures de base).

3.2. LA DEMANDE EN ÉNERGIE TRADITIONNELLE

La surexploitation des ressources ligneuses pour la satisfaction de la demande en énergie traditionnelle constitue une forte menace pour les ressources forestières qui connaissent déjà un taux annuel d’accroissement faible (estimé à 0,16 m3/ha/an). Ainsi la couverture végétale de nombreuses zones est chaque année transformée en bois et charbon de bois, laissant des terrains nus exposés à l’ensablement. A titre d’exemple, la consommation annuelle totale de Nouakchott (700 000 habitants) en charbon de bois avoisine 420 000 m3 (sur la base de 0,6 m3/habitant/an), soit 75% de la production nationale (560 000 m3).

3.3. LES PRESSIONS DE L’HOMME ET DE SON CHEPTEL

Les pressions de l’homme et de son cheptel sur les formations ligneuses déjà fragilisées ont eu comme conséquence la destruction des ressources naturelles. Ces pressions se traduisent par des coupes pour la satisfaction des besoins quotidiens: poteaux, poutres, gaulettes, perches, matériels de construction d’habitat et d’ustensiles divers de cuisine, la confection d’enclos et de parcs d’animaux, pâturage des petits ruminants, réalisations de points d’eau, cueillette des fruits et produits de pharmacopée, dégagement des lignes téléphoniques ou électriques, tracements des routes et voies d’accès, etc.

3.4. LES DÉFRICHEMENTS POUR DES FINS AGRICOLES

Outre le découpage phytogéographique des grands ensembles bioclimatiques de la Mauritanie, la situation actuelle de la végétation n’est qu’une conséquence de la sécheresse des années 68-73, aggravée par un défrichement anarchique des ressources forestières pour la satisfaction des besoins agricoles. La culture irriguée le long de la vallée a contribué grandement à la perte des forêts anciennement boisées qui assuraient la protection des berges et qui servaient de biotope pour la faune.

3.5. LES FEUX DE BROUSSE

D’importantes superficies, bien fournies en végétation, sont chaque année victimes des conflits qui opposent agriculteurs et éleveurs et sont transformées en cendres sous l’action dévastatrice des feux de brousse. Une telle contrainte contribue grandement à la dégradation de l’environnement en général et à la perte des formations ligneuses et herbacées en particulier.


Page précédente Début de page Page suivante