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4. POLITIQUES ET STRATÉGIES DE CONSERVATION DES RESSOURCES


4.1. ACTIONS DE CONSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES
4.2. ORIENTATIONS DE GESTION DES RESSOURCES FORESTIÈRES

Dans le cadre de la lutte contre la désertification, de la protection de l’environnement et de la conservation des ressources génétiques forestières du pays, le gouvernement, conscient de la désertification et de ses conséquences néfastes sur le milieu naturel, a élaboré et adopté en 1987 un Plan directeur de lutte contre la désertification (PDLCD) en fixant les grands axes de sa politique en matière de gestion de l’environnement, à savoir: autosuffisance alimentaire, régénération du milieu naturel, fixation des populations sur leur terroir, développement viable à long terme et utilisation rationnelle du potentiel de production. En même temps que le PDLCD qui s’est beaucoup appesanti sur les actions de lutte contre la désertification, une Stratégie nationale de conservation de la nature (SNC) a été élaborée. Le PDLCD et la SNC constituent deux axes stratégiques complémentaires.

Suite logique du PDLCD, un Programme multisectoriel de lutte contre la désertification (PMLCD) a été élaboré en 1991 et présenté aux donateurs en 1992. Le PMLCD a défini sept programmes complémentaires, notamment: protection, aménagement et développement, eau, énergétique, institutionnel et juridique, programme d’appui.

Dans le cadre de la mise en œuvre du PMLCD, le gouvernement a mis en place en 1994 une stratégie nationale d’aménagement, de gestion et de conservation des forêts classées, basée sur la participation des populations locales.

Actuellement et conformément aux dispositions de la convention internationale de lutte contre la désertification, les autorités nationales compétentes s’attellent à l’élaboration du Programme d’action national de lutte contre la désertification (PAN). Ce nouveau document de politique prendra en compte l’analyse critique et les insuffisances des précédents cadres stratégiques pour ainsi les harmoniser et les rendre plus cohérents, intégrés et participatifs.

Il convient de souligner que la dimension implication et participation des populations locales sera la base de ce futur cadre de politique nationale de gestion et de préservation de l’environnement.

4.1. ACTIONS DE CONSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES

Le gouvernement a réalisé des efforts immenses dans le cadre de la lutte contre la déforestation et la conservation des ressources génétiques forestières avec la participation des populations locales. Ainsi les actions menées portent sur:

- la mise en œuvre de projets de lutte contre la désertification (reboisement, fixation des dunes, interdiction des pratiques destructrices de l’environnement...);

- la sensibilisation des populations sur les problèmes environnementaux pour une meilleure adhésion à la préservation des ressources naturelles;

- la diffusion des foyers améliorés pour limiter l’utilisation des ressources énergétiques (bois et du charbon de bois);

- la diffusion du gaz comme moyen de substitution aux ressources naturelles;

- l’élaboration de textes réglementaires ouverts à la participation de la population et encourageant la sauvegarde des ressources naturelles;

- la signature et ratification de toutes les conventions internationales relatives à la gestion et sauvegarde de l’environnement et des ressources naturelles en particulier;

- la préparation d’un code environnemental en vue d’harmoniser les différents cadres stratégiques d’intervention pour la prise en compte de la dimension environnementale dans toute action de développement. La loi cadre qui doit déboucher sur ce futur code de l’environnement est actuellement à sa phase finale.

4.2. ORIENTATIONS DE GESTION DES RESSOURCES FORESTIÈRES

Les plantations forestières doivent avoir pour objectif de compléter les zones naturelles encore boisées, là où ces dernières ne peuvent pas satisfaire les besoins économiques et sociaux en matière de protection des sols et des eaux, de la lutte contre l’ensablement ou de l’équilibre écologique (production, consommation), des produits forestiers:

- la satisfaction dans les meilleures conditions des besoins des populations en services fournis par la forêt;

- du maintien des équilibres écologiques.

Pour y parvenir, les activités de reboisement doivent être orientées vers:
- la recherche d’un optimum économique;
- un développement équilibré et intégré;
- la mise en valeur optimale des potentialités en terre, en eau et en ressources humaines;
- l’émergence d’une économie forestière.
Du point de vue technique, la Mauritanie a entrepris une vaste campagne de reboisement pour stabiliser les mouvements de dunes et lutter contre l’ensablement des agglomérations et des infrastructures socio-économiques de base. Parallèlement à cette action capitale de fixation des dunes d’autres mesures ont été engagées afin d’encourager la fixation des populations à leur terroir:
- Une importante campagne de sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’énergie traditionnelle (bois et charbon de bois) a eu lieu par la mise en place d’un foyer amélioré et l’étalement des points de vente du gaz butane à des prix promotionnels.

- Le «vivre contre travail» a été instauré afin d’impliquer la population aux activités de reboisement et de développement du pays.

- Des pare-feu ont été réalisés pour protéger les pâturages des feux de brousse.

- Acacia senegal a été planté pour relancer la production de la gomme arabique et organiser la filière de commercialisation.

- La politique de gestion des zones humides a le mérite de préserver ces espaces de toute colonisation et pratiques agro-pastorales, pour jouer pleinement la double fonctionnalité de réservoirs de diversités bio-écologiques. C’est dans ce cadre qu’il y a eu la création de deux parcs nationaux (Banc d’Arguin et Diawling). Il faut noter que quel que soit le lieu, la restitution et la réhabilitation de la flore et de la faune supposent l’adhésion des populations locales.

- La politique de classement des forêts: les forêts classées constituent des réservoirs d’espaces potentiellement favorables tant à la reconstitution de la faune sahélienne qu’à la conservation de la diversité biologique du pays en général et à la satisfaction des populations riveraines en particulier.


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