Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 1 Rome, février 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Céréales

DE GRAVES PÉNURIES ALIMENTAIRES SUBSISTENT DANS LA MAJEURE PARTIE DES RÉGIONS DU MONDE

Production actuelle et perspectives de récoltes

Commerce

Stocks de report

Prix à l’exportation

Poisson et produits halieutiques

Engrais

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Céréales

Situation de l’offre et de la demande

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PERSPECTIVES MONDIALES 1/

Blé 2001/02 2002/03
ProductionStableDown
CommerceUpDown
StocksDownDown
PrixDownUp
Céréales secondaires  
ProductionUpDown
CommerceDownUp
StocksDownDown
PrixUpUp
Riz  
ProductionDownDown
CommerceUpDown
StocksDownDown
PrixDownUp
Stable stable Upaugmentation Down diminution
Les signes indiquent uniquement le sens de la variation par rapport à l’année précédente.
1/Production: première campagne; stocks: campagnes agricoles se terminant la deuxième année; échanges et prix du blé et des céréales secondaires: juillet/juin et pour le riz, deuxième année.

La production céréalière mondiale en 2002, après avoir été légèrement révisée à la hausse, est aujourd’hui estimée à 1 838 millions de tonnes (riz usiné compris), ce qui représente un recul de 63 millions de tonnes par rapport à l’an dernier. Compte tenu de l’augmentation de l’utilisation totale de céréales prévue pour 2002/03, les stocks céréaliers mondiaux au terme des campagnes agricoles de 2003 devraient tomber à leur niveau le plus bas depuis le début des années 70. L’insuffisance des disponibilités a généralement suscité une hausse des prix de la plupart des céréales dans le courant de la campagne, mais cette tendance s’est atténuée au cours des derniers mois, du fait de l’arrivée sur le marché de plusieurs pays ne comptant pas parmi les exportateurs traditionnels et disposant d’importants excédents.

perspectives alimentaires

Les perspectives de production 2003 sont incertaines

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Selon les premières indications, la production mondiale de blé en 2003 devrait augmenter en raison d’une expansion des emblavures dans plusieurs zones et de la prévision d’un retour à des rendements normaux dans certains des principaux pays producteurs qui ont engrangé de piètres récoltes suite à une forte sécheresse. Dans l’hémisphère Nord, aux États-Unis, la superficie cultivée en blé d’hiver est la plus vaste depuis 1998. Au Canada, la production de blé, qui sera semé au printemps de cette année, devrait sensiblement remonter par rapport à celle de l’an dernier qui avait accusé une baisse exceptionnelle, du fait de la sécheresse. En Asie, les perspectives de blé d’hiver sont inégales: les conditions météorologiques sont favorables dans les pays du nord et de l’est de la région, mais l’on signale une nouvelle contraction de la superficie cultivée en Chine, le plus grand producteur. Dans le sous-continent indien, un temps plus sec que d’habitude pourrait provoquer une chute des rendements cette année. En Europe, la surface de blé d’hiver n’a guère changé dans l’UE; compte tenu des conditions de croissance généralement satisfaisantes, on peut s’attendre à ce stade à une hausse des rendements. Dans plusieurs pays de Europe centrale et de Europe de l’Est, le mauvais temps de l’automne dernier pourrait avoir entraîné une diminution globale des semis, mais les conditions météorologiques ont été en général favorables cet hiver. Dans les pays de la CEI situés en Europe, les emblavures de céréales d’hiver devraient avoir légèrement progressé, mais des semis tardifs et l’hiver rigoureux risquent d’occasionner des pertes supérieures à la moyenne et un fléchissement des rendements.

Dans l’hémisphère Sud, les céréales secondaires de la première campagne de 2003 ont déjà été mises en terre dans certains des principaux pays producteurs. En Afrique australe, les perspectives sont encore mitigées. De récentes pluies ont permis de réduire la sécheresse qui régnait jusqu’alors dans plusieurs zones de la sous-région, notamment en Afrique du Sud, mais le temps est encore trop sec dans un grand nombre de régions de forte production et une pluviosité inférieure à la moyenne, due au phénomène El Niño, risque de persister jusqu’en mars. En Amérique du Sud, les emblavures devraient décroître dans les deux pays de grosse production, à savoir l’Argentine et le Brésil. Malgré les bonnes conditions météorologiques qui ont en général régné en Argentine, les agriculteurs sont confrontés à des difficultés financières résultant du climat d’insécurité économique tandis que la superficie sous maïs de la campagne principale a été réduite au Brésil en faveur de cultures d’exportation d’un meilleur rapport.

La campagne de riz de 2003 est bien avancée dans les zones de production de l’hémisphère Sud et la récolte doit commencer dès mars/avril. Le résultat est encore très incertain dans de nombreuses zones car il dépendra du temps des trois prochains mois qui devrait être très influencé par la réapparition du phénomène El Niño.

Le phénomène El Niño, d’une ampleur modérée, persistera en début d’année 20031/

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Les derniers rapports des principaux systèmes de la surveillance du climat (l’IRI, l’Institut international de recherche sur les prévisions climatiques, BOM, le Bureau australien de météorologie et le NOAA/CPC, Centre américain de prévisions climatiques) confirment à presque 100 pour cent que des perturbations climatiques liées au phénomène El Niño subsisteront dans les premiers mois de 2003. Le phénomène devrait toutefois rester modéré et ses retombées devraient être nettement moins graves qu’en 1997-98.

Dans les régions généralement touchées par El Niño, on s’attend à ce qu’un un temps plus sec que d’habitude persiste dans la majeure partie de l’Indonésie, en Micronésie, dans le nord et le nord-est de l’Australie et dans le sud-est de l’Afrique de janvier à mars 2003, et dans le nord-est du Brésil et le nord de l’Amérique du Sud de janvier à avril 2003; en revanche, le temps devrait être plus humide que la normale dans les zones côtières de l’Équateur et au nord du Pérou de février à avril 2003.

La production céréalière a fléchi de 3 pour cent en 2002

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La production céréalière mondiale en 2002 est estimée à 1 838 millions de tonnes, soit une légère progression depuis le dernier rapport mais un recul de 3,3 pour cent par rapport à l’année précédente. La production de blé mondiale en 2002 devrait reculer de 3 pour cent par rapport à l’an dernier, pour s’établir à 568 millions de tonnes, du fait principalement de la contraction des emblavures et de la sécheresse enregistrées dans trois des principaux pays exportateurs de blé internationaux: l’Australie, le Canada et les États-Unis. D’après les estimations provisoires, la production de céréales secondaires en 2002 se chiffrera à 881 millions de tonnes, résultat inférieur de presque 4 pour cent par rapport à 2001. La sécheresse qui a touché ces trois pays est une nouvelle fois l’une des principales causes du repli de la production. En ce qui concerne la production totale de riz paddy en 2002, la FAO a abaissé sa dernière estimation de 2 millions de tonnes depuis le rapport précédent, pour l’amener à 582 millions de tonnes (389 millions de tonnes en riz usiné), chiffre indiquant un repli de 16 millions de tonnes par rapport à 2001 et le volume le plus faible depuis 1998. La baisse de production observée cette année, en Asie surtout, résulte en grande partie des mauvaises conditions météorologiques, mais aussi de la persistance de la faiblesse des cours internationaux, notamment dans les pays d’exportation.

Production, disponibilités, commerce et stocks céréaliers mondiaux

 2000/012001/2002
estim.
2002/03
prévis.
 (.......millions de tonnes.......)
Production 1/ 1 862 1 901 1 838
Blé 586 586 568
Céréales   
secondaires 875 915 881
Riz (usiné) 401 400 389
Disponibil. 2/ 2 543 2 531 2 415
Utilisations 1 917 1 917 1 956
Commerce 3/ 232 243 240
Stocks de clôture 4/ 629 577 466
Source: FAO
1/  Les données se réfèrent à l’année civile, première année mentionnée. Y compris le riz usiné.
2/  Production, plus stocks d'ouverture.
3/  Base juillet/juin pour le blé et les céréales secondaires et année civile pour le riz.
4/ Ne correspond pas exactement à la différence entre les disponibilités et les utilisations du fait de campagnes commerciales couvrant des périodes différentes selon les pays.

L’utilisation des céréales devrait augmenter en 2002/03 tout en restant inférieure à la tendance observée

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Au terme des campagnes de commercialisation de 2003, l’utilisation mondiale de céréales devrait s’élever à 1 956 millions de tonnes, ce qui représente une progression de 9 millions de tonnes, ou de près de 0,5 pour cent, par rapport à la campagne précédente, mais un déclin toutefois de 6 millions de tonnes par rapport à la tendance observée depuis une dizaine d’années. La dernière prévision fait également état d’un accroissement de 10 millions de tonnes par rapport au pronostic antérieur afin de tenir compte des ajustements à la hausse de la quantité de céréales destinée à l’alimentation animale dans l’UE et aux États-Unis. D’après les niveaux de prévisions actuels, le volume mondial de céréales fourragères, établi à quelque 707 millions de tonnes, accuserait un léger recul par rapport à la campagne précédente. Cette situation provient surtout d’une baisse d’utilisation du maïs fourrager, qui est liée à la prévision de réduire les stocks porcins et bovins. En revanche, l’utilisation mondiale de céréales destinée à la consommation alimentaire devrait passer de 803 à 978 millions de tonnes, conséquence d’une légère augmentation dans le groupe des pays en développement. On prévoit cependant que la consommation de céréales par habitant fléchisse un peu.

Le prélèvement sur les stocks devrait être le plus important depuis vingt ans

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Les prévisions continuent d’établir le niveau des stocks céréaliers mondiaux au terme des campagnes agricoles de 2003 à 466 millions de tonnes, soit 111 millions de tonnes de moins que le niveau d’ouverture. Les stocks mondiaux étant tombés à leur niveau le plus bas depuis le début des années 70, il s’agit de la plus forte variation annuelle enregistrée en vingt ans. Les prélèvements sur les stocks mondiaux ne correspondent pas seulement aux efforts délibérés des pays de forte production céréalière, comme la Chine et l’Inde, visant à réduire leurs réserves, mais aussi au besoin de compenser le recul de la production dans plusieurs des principaux pays d’exportation, victimes de la sécheresse.

Les échanges mondiaux de céréales devraient progresser en 2002/03 du fait d’une augmentation sensible des importations de l’UE

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Les prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales en 2002/03 ont été revues à la hausse de près de 4 millions de tonnes depuis le dernier rapport pour s’élever désormais à 240 millions de tonnes, en raison principalement de l’élévation des importations de blé de l’UE. À ce niveau, le volume des échanges mondiaux devrait toutefois accuser un repli de 3 millions de tonnes par rapport au record de l’an dernier, qui est dû pour l’essentiel à une contraction des achats de blé, aujourd’hui estimée à 105 millions de tonnes. Les échanges de céréales secondaires devraient légèrement augmenter en 2002/03 et porter sur un volume de 108 millions de tonnes, du fait surtout d’un accroissement des importations de maïs. Le volume estimatif des échanges de riz en 2003 est encore très hypothétique, mais les premières indications indiquent qu’il se situerait légèrement en deçà de 27 millions de tonnes, ce qui est un peu inférieur au résultat, élevé, de 2002.

Les cours internationaux des céréales subissent une pression à la baisse

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Les cours internationaux du blé n’ont pas cessé de fléchir depuis octobre 2002, malgré une forte diminution des quantités exportables en Australie, au Canada et aux États-Unis. La baisse des cours s’explique par l’abondance de blé à meilleur marché provenant de nouveaux exportateurs, ce qui a considérablement réduit la compétitivité du blé des États-Unis, même sur les marchés d’exportation américains traditionnels, comme l’Égypte. En janvier, le cours du blé no. 2 des États-Unis (blé roux d’hiver, fob) avoisinait les 153 dollars E.-U. la tonne, soit une diminution de 27 dollars E.-U. la tonne par rapport à novembre, tout en restant supérieur de 25 dollars E.-U. la tonne par rapport au même mois, l’an dernier. Les cours internationaux du maïs ont aussi enregistré une forte diminution; le marché subit en effet une pression à la baisse du fait des importants excédents de blé de qualité inférieure, mais à des prix compétitifs, qui peuvent être utilisés pour remplacer le maïs, des ventes massives de la Chine et de la poursuite des exportations du Brésil. En janvier, le prix du maïs des États-Unis (maïs jaune no. 2, fob) était, en moyenne, de 106 dollars E.-U. la tonne, soit 3 dollars E.-U. la tonne de moins qu’en novembre, mais 14 dollars E.-U. de plus que le prix de l’an dernier, au même moment. Les cours internationaux du riz ont également continué à fléchir les deux derniers mois, l’indice FAO des prix à l’exportation du riz (1998-2000=100) étant en moyenne de 72 en janvier, soit 1 point de moins qu’en novembre. Toutefois, bien que cet indice n’ait guère changé depuis mai 2002, les prix à l’exportation du riz continuent à suivre des évolutions très différentes selon sa provenance et sa qualité.


1. Pour être régulièrement informé de l’évolution du phénomène El Niño, consultez “ Environment: Geoinformation, monitoring and assessment,” sur le site web de la FAO à l’adresse suivante: http://www.fao.org/sd/

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