Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 2 Rome, juin 2004

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

Situation de l’offre et de la demande des céréales

La Chine mettra-t-elle en péril les marchés céréaliers mondiaux en 2004/05?

Blé

L'élargissement de l'UE et les estimations de la FAO concernant le commerce de céréales

Céréales secondaires

Riz

Taux de fret maritime

Manioc

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et tourteaux

Légumineuses

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Lait et produits laitiers

Hausse des prix au premier semestre 2004

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Les cours internationaux étaient élevés au premier semestre 2004, en raison d'une offre limitée à l'exportation et d'une demande soutenue à l'importation. L'indice FAO des prix des produits laitiers était de 140 en mai 2004, par rapport à une moyenne de 117 en 2003. Par rapport aux prix moyens de 2003, les prix au mois de mai avaient augmenté comme suit: de 37 pour cent pour le fromage, de 24 pour cent pour le beurre, de 11 pour cent pour le lait écrémé en poudre et de 8 pour cent pour le lait entier en poudre. Ces cours internationaux supérieurs à la moyenne indiquent que les industries nationales des pays en développement bénéficiant de marchés relativement libres souffrent moins de la concurrence des importations à bas prix.

Prix indicatifs d’exportation des produits laitiers

 20032004
 maimarsavrilMai
prov.
 (dollars EU/tonne, f.o.b.)
Lait écrémé en poudre1 7261 8501 8501 950
Lait entier en    
poudre1 7781 8631 8631 950
Fromage(Cheddar)1 7782 4752 5002 550
Beurre1 2761 6251 6751 700
Source Point médian de la fourchette de prix publiée par USDA.

La hausse des cours internationaux est principalement due au ralentissement de la production, et, parfois, au recul de la production dans les pays exportateurs d'Océanie, d'Amérique du Sud et de certaines régions d'Europe. La hausse des cours mondiaux s'est accompagnée d'une baisse des subventions à l'exportation versées par certains pays producteurs de l'hémisphère nord où les prix de revient sont élevés. Aux États-Unis, les subventions mensuelles moyennes à l'exportation relatives au lait écrémé en poudre ont chuté, passant de 121 dollars E.-U. la tonne en août 2003 à 39 dollars E.-U. la tonne en janvier 2004. Dans l’UE, les subventions à l’exportation des produits laitiers ont également diminué. À la fin du mois d’avril, et par rapport au début de l’année, les subventions accordées par l’UE au lait écrémé en poudre, au lait entier en poudre, au beurre et au gouda avaient été réduites de 46 pour cent, 19 pour cent, 16 pour cent et 7 pour cent, respectivement. Malgré ces baisses, le montant des subventions nécessaires pour abaisser les prix nationaux des produits laitiers des pays produisant à prix de revient élevé aux niveaux du marché mondial demeure conséquent. À titre d’exemple, même réduits, à la fin du mois d’avril, les niveaux de subventions nécessaires pour exporter du beurre à partir du l’UE étaient de 1 795 dollars E.-U. par tonne et de 1 063 dollars E.-U., 1 005 dollars E.-U. et 419 dollars E.-U. par tonne pour, respectivement, le gouda, le lait entier en poudre et le lait écrémé en poudre.

L’Asie et l’Amérique latine responsables de la plus grande partie de la croissance en 2004

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La production mondiale de lait devrait augmenter d’environ 1 pour cent en 2004, principalement en raison de l’augmentation de la production en Asie et en Amérique latine. En Océanie, la production de lait de la Nouvelle-Zélande pendant la campagne laitière 2003/04 devrait être supérieure de 2,5 pour cent à celle de l’année dernière mais resterait néanmoins en dessous de la moyenne annuelle des dernières années. En Australie, la persistance de pluies inférieures à la moyenne dans certaines régions devrait de nouveau faire baisser la production, après la sécheresse de l’année précédente; la production de la campagne 2003/04 devrait diminuer de 4 pour cent. Aux États-Unis, la production de lait de 2004, qui devrait se chiffrer à 77 millions de tonnes, devrait être pratiquement identique à celle de l’année précédente. Dans un certain nombre d’autres pays développés (UE, Canada et Japon), le lait est assujetti à des politiques limitant la production, qui, en conséquence, varie peu d’une année à l’autre. En Europe centrale et orientale, la production de lait devrait légèrement augmenter dans la plupart des pays en 2004.

En Fédération de Russie, la production de lait a reculé de 1 pour cent en 2003, bien que des rapports aient indiqué une tendance à la hausse. La croissance de la production a été compromise par des disponibilités limitées en aliments fourragers. On prévoit une nouvelle baisse de la production pour 2004, de nombreux producteurs ayant du mal à parvenir à une certaine rentabilité. Le cheptel laitier a diminué de 5 pour cent l’an dernier mais la productivité par vache a augmenté. En Ukraine, autre grand pays producteur de la CEI, une tendance identique est escomptée. Ailleurs dans la CEI, la production de lait de la plupart des pays connaît toutefois une phase de croissance positive qui devrait se poursuivre en 2004.

Production de lait

 20022003
estim.
2004
prévis.
 (millions de tonnes)
TOTAL MONDIAL 595,3 601,8 606,0
UE126,7126,8127,4
Inde 1/84,688,091,5
États-Unis77,077,177,2
Féd. de Russie33,533,232,0
Pakistan27,728,429,1
Brésil22,823,524,2
Chine14,017,521,0
Nouvelle-zélande  2/13,914,214,6
Ukraine14,113,613,2
Pologne12,012,112,2
Mexique9,69,910,3
Australie 3/11,310,3 9,9
Argentine8,27,67,8
Source: FAO
1/ Campagnes laitières finissant en mars de l’année indiquée.
2/ Campagnes laitières finissant en mai de l’année indiquée.
3/ Campagnes laitières finissant en juin de l’année indiquée.

Dans l’ensemble, dans les pays en développement, la croissance de la production de lait devrait se poursuivre. En Asie, la production de lait de l’Inde pendant la campagne de commercialisation 2003/04 (avril/mars) atteindrait, selon les estimations, plus de 91 millions de tonnes. La croissance est la plus forte dans le secteur du lait de bufflesse, qui représente près des trois cinquièmes de la production nationale. En Chine, la production de lait devrait également augmenter considérablement, de 20 pour cent en 2004, après des hausses similaires en 2003 et 2002, en raison de la forte demande des consommateurs et de la rentabilité de l’industrie laitière par rapport aux autres types de production agricole. Suite à la hausse des cours mondiaux, les laiteries se consacrent à l’expansion des approvisionnements nationaux en lait – principalement en augmentant la taille des troupeaux. En Thaïlande et aux Philippines, la production de lait continuera sans doute à augmenter en 2004, les prix nationaux du lait étant favorables. À l’instar de la plupart des autres pays du sud-est asiatique, la demande en produits laitiers dans ces pays continue à croître, en raison de la diversification du régime alimentaire. Dans les pays de l’Asie du Sud-Est et en Chine, la mise au point de programmes de distribution de lait dans les écoles est un élément important de la croissance de la demande intérieure.

En Amérique latine, tout donne à penser que la production laitière dans les pays du Cône sud se remet des déclins enregistrés ces dernières années, où les prix peu élevés avaient entraîné une baisse considérable de la production. En Argentine, en Uruguay et au Chili, la production de lait devrait augmenter en 2004. Dans les autres pays d’Amérique latine, la croissance de la production de lait devrait se poursuivre au Pérou en 2004, où elle augmenterait de 3 pour cent pour s’établir à 1,3 million de tonnes – du fait d’une forte demande intérieure, la production laitière est l’une des activités agricoles les plus rentables. Au Mexique, la production de lait devrait progresser de 3 pour cent en 2004, pour atteindre 10,3 millions de tonnes. La modernisation et l’amélioration de la gestion du cheptel des principaux producteurs sont des éléments importants de la croissance de la production laitière au Mexique.

En Égypte, la production de lait devrait être stimulée par une hausse de 50 pour cent des prix à la production, qui découle en grande partie du tarif douanier de 45 pour cent introduit en 2003 pour les importations en vrac de lait en poudre. Au Kenya, la bonne répartition des pluies au second semestre 2003 a fourni de bonnes disponibilités en fourrage et des perspectives favorables en ce qui concerne la production de lait en 2004. Dans de nombreux autres pays d’Afrique de l’Est, les conditions ont été favorables aux fourrages et à la croissance des pâturages et la production de lait pourrait donc être plus élevée en 2004.

La demande d’importation en Asie et sur d’autres grands marchés reste forte

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La demande internationale en produits laitiers importés devrait demeurer vigoureuse, en particulier dans certains pays asiatiques. La hausse des achats de lait en poudre par des pays du sud-est asiatique, par exemple les Philippines, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie et la Chine, devrait pouvoir satisfaire l'augmentation de la demande nationale. Ailleurs, les importations des pays d’Amérique centrale et les grands marchés que sont le Mexique et l’Algérie pourraient se renforcer. Les importations de produits laitiers du Brésil, qui fut un grand acheteur, devraient être limitées par suite d’une croissance de la production nationale et d’une diminution de la demande nationale. Les achats de lait en poudre du Venezuela devraient également être moins élevés, en raison notamment des difficultés auxquelles sont confrontés les commerçants pour obtenir des permis d’importation. Les importations de beurre et de fromage de la Fédération de Russie ont augmenté de manière considérable en 2003, malgré une hausse des tarifs douaniers l'année précédente. Pour 2004, on s’attend à ce que la Fédération soit un grand importateur de ces produits. Cependant, dans certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique, soit les régions importatrices les plus sensibles aux prix, les achats de beurre devraient chuter, en raison de la hausse des cours mondiaux – en avril 2004, les cours internationaux du beurre étaient supérieurs de 30 pour cent à ceux enregistrés pour le même mois en 2003. Parmi les pays susceptibles de diminuer leurs importations figurent l’Égypte, le Maroc et le Liban.

Le volume limité des disponibilités exportables témoigne d’une croissance de la production minime, voire nulle, dans les pays exportateurs

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Pour la campagne laitière 2004/05, les volumes exportables de produits laitiers devraient être légèrement plus élevés en provenance de la Nouvelle-Zélande et réduits en provenance d’Australie. Les disponibilités exportables de l’Amérique du Sud devraient être analogues en 2004 à celles de l’année précédente, la hausse de la demande intérieure absorbant l’accroissement de la production. Les ventes de l’UE et d’autres pays européens devraient être identiques à celles de l’année précédente. Aux États-Unis, l’excédent exportable pourrait être moindre par suite d’une forte demande intérieure.

Des prix qui devraient demeurer élevés cette année

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Pour le reste de 2004, les cours internationaux des produits laitiers devraient rester élevés ou avoisiner les cours actuellement élevés, du fait d’une demande internationale soutenue et de disponibilités limitées à l’exportation.

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