AQUASTAT - Système d'information mondial de la FAO sur l'eau et l'agriculture

    Base de données sur les coûts d'investissement en irrigation

    Cette base de données a été mise à jour pour la dernière fois en 2003 et est donc extrêmement obsolète, mais est maintenu en ligne à la demande des utilisateurs.

    Introduction

    Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, les investissements en irrigation ont représenté une part considérable des investissements liés à l'agriculture dans les pays en développement. L'intérêt récemment renouvelé pour la gestion de l'eau dans l'agriculture à l'appui du développement rural, de la modernisation de l'agriculture et de la réduction de la pauvreté rurale appelle de nouveaux investissements dans la modernisation, la réhabilitation et l'expansion des infrastructures d'irrigation. Les plans et stratégies d’investissement régionaux exigent une bonne évaluation des coûts et des bénéfices liés aux investissements dans les infrastructures d’irrigation.

    Comprendre les facteurs influençant les coûts de développement de l’irrigation aide à définir les programmes d’investissement en irrigation. Les coûts varient en fonction des conditions locales (topographie, sols, ressources en eau, etc.), de l'environnement institutionnel et macroéconomique, de la taille du système, de la technologie ou du niveau des investissements antérieurs. Ces conditions déterminent les tendances régionales et permettent d'estimer les coûts unitaires régionaux moyens, qui présentent un intérêt particulier pour la planification régionale.

    En 2003, la FAO a mené une étude théorique rassemblant des données sur les projets d’irrigation provenant de diverses sources, le Centre d’investissement de la FAO et la Banque mondiale constituant les principales sources de données. Les rapports d’évaluation des projets, c’est-à-dire les estimations de coûts ex- ante, représentent l’essentiel des sources d’information de l’étude. Plusieurs centaines de projets ont été étudiés et parmi ceux-ci, 248 ont été examinés plus en détail et les coûts d'investissement ont été analysés et présentés dans un format standard.

    Méthodologie et définitions

    Dans cette base de données, un certain nombre de terminologies sont utilisées pour décrire différentes formes d’investissements en irrigation et leurs facteurs associés. Ces terminologies et méthodologies associées sont décrites et définies ci-dessous.

    Les régions

    Les cinq régions suivantes sont utilisées: Asie orientale (EA); Asie du Sud (SA); Afrique sub-saharienne (SSA); Proche-Orient et Afrique du Nord (NENA); Amérique latine et les Caraïbes (LAC). La base de données ne concerne que les régions du monde en développement.

    La gouvernance

    Type dominant de gouvernance du système d'irrigation. Privé: les périmètres sont gérés par des entrepreneurs privés, y compris des petits exploitants. Public: la gestion des périmètres irrigués est principalement contrôlée par une autorité publique.

    Gravité ou pompé Type dominant d’approvisionnement en eau: soit par gravité à partir de barrages ou par dérivation de cours d’eau, soit par pompage de rivières ou de sources souterraines.

    Technologie d'irrigation

    Les définitions des technologies d’irrigation d’AQUASTAT sont utilisées. Irrigation de surface: Les systèmes d'irrigation de surface reposent sur le principe de ruissellement de l'eau à l’air libre, par simple gravité dans le but d’humidifier le sol, partiellement ou complètement, avant infiltration. On distingue l’irrigation par rigoles d’infiltration ou par sillons, l’irrigation par calants ou à la planche, et l’irrigation par bassins d’infiltration ou par submersion (y compris l'irrigation par submersion du riz). Irrigation par aspersion: Un système d’irrigation par aspersion se compose d’un réseau de tuyaux par lequel l’eau est acheminée sous pression avant d’être distribuée sur les cultures au moyen de buses placées en hauteur, de façon à produire une pluie artificielle. Le système simule fondamentalement les précipitations. Ces systèmes sont également appelés systèmes d’arrosage en pluie. Irrigation localisée: L'irrigation localisée est un système dans lequel l'eau est distribuée à basse pression au moyen d’un réseau de tuyaux, selon un schéma prédéfini, et appliquée par petites quantités au pied ou à proximité de chaque plante. Il en existe trois grandes catégories: l’irrigation au goutte-à-goutte (où les goutteurs sont utilisés pour appliquer lentement de l'eau à la surface du sol), l’irrigation par diffuseur ou micro-aspersion (lorsque l'eau est vaporisée au sol à proximité des plantes ou des arbres) et l'irrigation par barboteur dans laquelle un léger courant est appliqué pour inonder de petits bassins ou le sol situé à proximité des arbres à arroser). Les termes suivants sont aussi parfois utilisés pour désigner l'irrigation localisée: micro-irrigation, irrigation goutte à goutte, irrigation par tuyaux perforés, irrigation par écoulement journalier, irrigation par gouttes, irrigation par petites quantité, irrigation diurne. Irrigation par épandage: L'irrigation par épandage, parfois appelée collecte des eaux de crue, est une méthode d'irrigation informelle utilisant les eaux de crue d'un cours d'eau ou d'un lit de rivière normalement asséché (oued). Ces systèmes sont généralement caractérisés par un très grand bassin versant en amont (200 ha - 50 km²) avec un ratio "aire de collecte: aire cultivée" de 100: 1 à 10 000: 1. On en distingue deux types: 1) les eaux de peuvent être recueillies dans les lits d’un oued, à l’aide de structures de dérivation élevées en travers du cours d’ eau à sec, puis répandues sur les cultures plantées en amont de ces structures; les barrages construits en travers d’un oued sont en pierres, en terre ou les deux, et souvent renforcés avec des gabions; 2) les eaux de crues peuvent aussi être détournées vers des champs entourés de digues, où elles sont retenues pour une application directe; une structure en pierre ou en béton dans l'oued fait monter le niveau de l’eau à détourner vers les champs voisins.

    Année du projet

    L'année du projet est définie comme l'année d'évaluation ou comme l'année d'achèvement dans le cas des rapports d'achèvement.

    Type d'investissement

    Les coûts d'investissement en irrigation sont définis ici comme les coûts spécifiquement liés au projet d'irrigation. Cela signifie que les coûts liés aux routes, ponts, barrages, nouvelles technologies agricoles, engrais, semences, exploitation et maintenance, etc. ne sont pas inclus dans les coûts d'investissement. Cependant, les coûts liés au «software» d'irrigation - directement liés au projet d'irrigation spécifique - sont inclus. Le «software» d’irrigation comprend la formation à l’irrigation pour les agriculteurs, la formation des personnes chargées de l’exploitation et de la maintenance, la construction d’une structure organisationnelle, des voyages d’étude, etc. De nombreux projets d’irrigation associent de nouvelles composantes de développement ainsi que des composantes de réhabilitation et / ou de modernisation ; dans ce cas c’est le plus grand composant qui définit le type d'investissement. Nouveau développement: Développement de zones qui n’étaient pas irriguées auparavant. Il convient de noter que, dans de nombreux cas, les nouvelles zones de développement ont déjà été utilisées à des fins agricoles, ce qui signifie que des mesures préparatoires telles que le nivellement et le défrichement des terres ont déjà été réalisées. Réhabilitation: Remise en état / fonctionnement d'un système d'irrigation existant. Modernisation: amélioration du système d’irrigation avec des technologies et une gestion plus modernes. Note: Compte tenu des difficultés à distinguer les projets de réhabilitation et de modernisation, les deux catégories ont été fusionnées en une seule sous le titre "Réhabilitation / modernisation".

    Coûts en $EU (année 2000) - prix courants

    Afin de pouvoir comparer les coûts d’investissement des projets réalisés dans différents pays et différentes années, toutes les données relatives aux coûts ont d’abord été converties (le cas échéant) en dollars des États-Unis ($ EU) au taux de change officiel en vigueur au moment du projet. Ensuite, le montant en dollars EU a été calculé en dollars EU de l’an 2000 afin de permettre la comparaison des coûts d’investissement dans le temps. L’idée de calculer les coûts d’investissement en prix courants (en l’occurrence, de l’année 2000) est de rendre les prix comparables dans le temps en éliminant l’effet de l’inflation. Dans cette base de données, l'effet de l'inflation a été supprimé en utilisant l'indice américain des prix à la consommation.

    Tableau au format Excel

    Le fichier Excel contenant les projets peut être téléchargé ici:

    Plusieurs centaines de documents d’évaluation, de rapports de fin de projet, de documents de travail et d’articles ont été examinés au cours du processus de recherche. Au total, 248 projets d’irrigation ont été enregistrés dans cette base de données. Ces projets ont été menés dans 33 pays différents pour une superficie totale d’environ 7,3 millions d’hectares. Près de 40 pour cent des données de la base de données (soit 102 projets) reposent sur des rapports, des documents et des articles rédigés après l’achèvement du projet. Le reste des données est basé sur du matériel écrit soit pendant la planification du projet, soit à ses débuts. Les données ont été recueillies pour la période 1980-2003.

    Les données sur un total de 57 projets d'irrigation dans cette base de données proviennent de 13 pays d'Afrique subsaharienne. Ces projets ne représentent qu'un total de 107 762 hectares de terres irriguées, ce qui représente moins de 1,5 pour cent de la superficie totale de 7,3 millions d'hectares. Cependant, ces 57 projets représentent plus de 22 pour cent du nombre total des 248 projets étudiés et les 13 pays d’Afrique subsaharienne représentent plus de 38 pour cent des 33 pays de cette base de données.

    Les sources des données

    Les données utilisées dans cette base de données proviennent de différentes sources. Les deux sources de données de loin les plus importantes sont le Centre d'investissement de la FAO et l'unité de documentation de la Banque mondiale. Outre ces deux sources, des données ont également été collectées auprès du FIDA, du ministère français des Affaires étrangères, de l'AFD, d'articles rédigés par le personnel de la FAO et de recherches menées par le personnel de la FAO.