La FAO au Tchad

La FAO, la délégation de l’Union Européenne (DUE) et le Gouvernement Tchadien ont organisé un atelier national de validation de la Revue des Dépenses dans le secteur Agricole et Alimentaire 2020-2021

@Estelle M/FAOTD
19/10/2022

La FAO à travers son Représentant a.i Marc Mankoussou, le chef de coopération de la DUE Martin WIESE et le Ministre de la Production et de la Transformation Agricole Laoukein Kourayo Médard ont ouvert l’atelier national de validation de la Revue des Dépenses du secteur Agricole et Alimentaire 2020-2021.

Dans son allocution, Marc Mankoussou, le Représentant a.i de la FAO au Tchad a fait ressortir quelques résultats clés de la présente revue relatifs au niveau des dépenses publiques agricoles et alimentaires (DPAA) à savoir : (i) le Tchad a honoré pour la première fois l’engagement de Maputo d’accorder10% des dépenses publiques du budget de l’Etat au secteur agricole. L’objectif de Maputo est réalisé à hauteur de 13,46% en 2020 ; (ii) La capacité actuelle de 45% d’exécutions sur les dotations de l’Etat (contre 98% pour le budget national) qui reste faible et ne suscite pas une grande confiance parmi les contributeurs potentiels pour augmenter le soutien financier au secteur ; (iii) les dépenses sont majoritairement orientées vers le soutien général au secteur et moins vers les producteurs et les consommateurs ou encore moins vers les capacités de stockage, de transformation et de commercialisation ; (iv)  Les exécutions globales de DPAA (Etat + PTF) passent de 170,48 milliards de FCFA en 2020 à 126,38 milliards de FCFA en 2021, soit une moyenne de 148,43 milliards de FCFA sur la période 2020-2021. (v) les dépenses globales (Etat + PTF) sont majoritairement orientées vers les sous-secteurs Agriculture (42,40%), Elevage (8,39%) et Environnement(7,13%)qui ont représenté en moyenne 57,91% des exécutions globales sur la période 2020-2021.

Je profite pour féliciter le Gouvernement pour cette prouesse ; La composition des DPAA suit une évolution similaire avec les deux revues précédentes. En terme du ciblage sectoriel, les dépenses globales (Etat + PTF) sont majoritairement orientées vers les sous-secteurs Agriculture (42,40%), Elevage (8,39%) et Environnement (7,13%)qui ont représenté en moyenne 57,91% des exécutions globales sur la période 2020-2021. Lors de l’exercice passé, cette part était de 68,93% sur la période 2017-2019 au titre de ces trois sous-secteurs ;

La situation actuelle du financement du secteur agricole et de l’Alimentation connaît tout de même des progrès importants malgré un contexte difficile. Je profite pour féliciter le Gouvernement et Je formule le vœu qu’une initiative de travail conjoint, notamment de plaidoyer soit développée dans les prochaines semaines et les prochains mois pour amplifier les résultats positifs. Pour ce faire, la FAO se tient prêt à contribuer activement, a-t-il ajouté.

Pour Martin WIESE, le chef de coopération de la Délégation de l’Union Européenne, Représentant Monsieur l’Ambassadeur « En partenariat avec la FAO, l’UE assure un appui pour renforcer la gouvernance du secteur agricole et alimentaire, à travers le programme FIRST [Food and Nutrition Security, Impact, Resilience, Sustainability and Transformation] depuis 6 ans. L'assistance technique financée par l’UE comprend la promotion d'actions coordonnées de tous les ministères impliqués dans ce ‘secteur’, l'harmonisation des politiques et la rationalisation des instances de la mise en œuvre. C’est effectivement cette assistance technique qui a réalisé, pour la troisième fois, la revue des dépenses publiques du secteur agricole et alimentaire au Tchad. Il a ajouté que cette revue est un instrument de plaidoyer important pour tous les acteurs surtout au niveau politique.

Il a précisé que, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la transformation durable des systèmes alimentaires ne sont pas seulement l’affaire des ministères en charge du développement agro-sylvo-pastoral et halieutique, mais doivent faire l’objet d’une approche interministérielle ; ce qui requiert une harmonisation des politiques ainsi qu’une coordination intersectorielle et une rationalisation des instances de mise en œuvre et de suivi d’impact. Pour terminer, il a appelé à l’utilisa des résultats de cette revue des dépenses du secteur agricole et alimentaire pour : (i) Continuer de répondre aux recommandations de la revue des dépenses publiques de l’année 2019 et celles du présent rapport ;  (ii) Renforcer le plaidoyer auprès du Ministère des Finances afin qu’il prenne sa responsabilité politique ; ce plaidoyer passe par une forte concertation et coordination interministérielle et par une meilleure performance c’est à dire traduire les budgets en résultats ; (iii) Orienter plus efficacement les fonds mobilisés et le ciblage des dépenses publiques et des PTFs, et mettre les bases pour promouvoir l’investissement privé dans le secteur.

Selon le Ministre de la Production et de la Transformation Agricole, Laoukein Kourayo Médard: « la présente Revue des Dépenses Publiques du secteur Agricole et Alimentaire est un exercice noble pour notre secteur et également pour notre pays ; car elle permet de mesurer nos efforts en matière de financement consacré chaque année à ce secteur jugé prioritaire par nos plus Hautes Autorités de la République. Permettez-moi de rappeler que par le passé, le Tchad a réalisé quatre (4) revues des dépenses publiques dans le secteur agricole (RDPA) couvrant respectivement les périodes 2003-2012, 2013-2015, 2014-2016 et 2017-2019 qui ont montré une évolution irrégulière des dépenses agricoles financées par l’Etat avec comme constance, le fait que les ressources du budget de l’Etat allouées à l’Agriculture sont en deçà (de l’engagement des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) pris à Maputo en 2003. Les résultats provisoires de la présente revue, qui couvre la période 2020-2021, montrent que notre pays a fait mieux que par le passé, même si beaucoup reste à faire. En effet, les dépenses publiques sur le budget de l’Etat en faveur du secteur de 2020 représentent 13,45% ; d’où l’engagement de Maputo qui est réalisé. Ces résultats montrent la volonté manifeste du Gouvernement à soutenir le secteur du développement rural qui occupe une place de choix dans le processus de développement du Tchad en vue de son émergence à l’horizon 2030. » a-t-il ajouté. Il a enfin pris l’engagement de partager les recommandations de l’atelier avec qui de droit afin que toute l’attention requises leur soit accordée.